Combretum albopunctatum (PROTA)
Introduction |
Combretum albopunctatum Suess.
- Protologue: Mitt. Bot. Staatssamml. München 1(8) : 336 (1953).
- Famille: Combretaceae
Noms vernaculaires
- Okavango bushwillow, silver-dot bushwillow, silver-dot combretum (En).
Origine et répartition géographique
Combretum albopunctatum est présent dans le sud de la Zambie, dans la bande de Caprivi (Namibie), au Botswana, au Zimbabwe et dans l’est de l’Afrique du Sud.
Usages
En Namibie, on inhale la vapeur des racines bouillies avec d’autres herbes pour traiter la stérilité chez la femme. L’infusion de racine est également absorbée. Elle induit d’importants vomissements, ce qui est censé nettoyer le corps.
Le bois sert de combustible et les perches servent à la construction et à la fabrication de massues.
Propriétés
L’extrait au dichlorométhane des parties aériennes a donné trois flavonoïdes, l’alpinétine, la cardamomine et la pinocembrine, et deux dimères du cyclobutane chalcone. L’extrait de feuilles à l’acétone a montré une faible toxicité chez les rats. Des extraits de feuilles bruts ont fait ressortir un potentiel antifongique significatif sur les blessures de rats immuno-compromis.
Description
Arbuste caducifolié, formant des fourrés, parfois grimpant, ou petit arbre atteignant 3 m de haut ; écorce gris-brun à gris, jeunes rameaux à denses poils (courts). Feuilles opposées ou presque opposées, simples et entières ; stipules absentes ; pétiole de 3–5 mm de long ; limbe étroitement elliptique ou obovale-elliptique, de 4–10 cm × 2–5,5 cm, base presque cordée, apex obtus à arrondi, mucroné, papyracé à légèrement coriace, à l’état jeune à poils longs brunâtres dissimulant presque les écailles, ensuite à poils courts à presque glabre, écailles brillantes, pennatinervé à 5–7 paires de nervures latérales. Inflorescence : épi axillaire atteignant 3 cm de long. Fleurs bisexuées, régulières, 4-mères, sessiles ; réceptacle constitué de 2 parties, partie inférieure d’environ 2,5 mm de long, poilue, partie supérieure d’environ 2 mm de long, largement campanulée, à écailles et à poils courts ; sépales largement deltoïdes, d’environ 1 mm de long, pétales obovales, d’environ 1 mm de long, émarginés, apex cilié ; étamines 8, libres, d’environ 4 mm de long ; ovaire infère, 1-loculaire, style d’environ 3 mm de long. Fruit : nucule à 4 ailes, à contour presque orbiculaire à ovoïde, de 2–3 cm × 1,8–2,5 cm, couverte d’écailles argentées, à stipe de 2–7 mm de long et ailes de 8–10 mm de large, brun rougeâtre lorsque sèche, indéhiscente, contenant 1 graine. Plantule à germination hypogée, mais avec les cotylédons transversalement elliptiques émergeant au-dessus du sol.
Autres données botaniques
Combretum est un très vaste genre, comprenant environ 250 espèces réparties dans le monde entier dans les régions tropicales et subtropicales. Environ 140 espèces existent en Afrique tropicale. Combretum albopunctatum est souvent confondu avec Combretum apiculatum Sond. et Combretum molle R.Br. ex G.Don. Plusieurs autres espèces de Combretum à usages médicinaux se rencontrent en Afrique australe.
Combretum elaeagnoides
Combretum elaeagnoides Klotzsch est présent en Zambie, dans la bande de Caprivi (Namibie), au nord du Botswana, au Zimbabwe et au Mozambique. Au Zimbabwe, la racine est écrasée et la poudre ajoutée aux aliments ou infusée dans l’eau pour traiter la diarrhée. Les perches sont utilisées pour la construction des huttes et le bois pour faire des manches de foênes. Il s’emploie aussi comme bois de feu. Il a une capacité considérable de régénération dans des milieux perturbés. Il est tolérant au gel. On a isolé des feuilles un acide triterpénoïque, l’acide jessique, ainsi que son ester méthylique et l’α -arabinopyranoside.
Combretum platypetalum
Combretum platypetalum Welw. ex Laws. se rencontre dans le sud de la R.D. du Congo, en Tanzanie, et de l’Angola jusqu’au Mozambique. En Namibie, on prend la décoction de racine pour traiter la diarrhée sanglante. La décoction d’écorce de racine se boit pour traiter la pneumonie, et se frictionne sur la poitrine en y ajoutant de la graisse. Au Zimbabwe, la racine est écrasée et la poudre ajoutée aux aliments ou infusée dans de l’eau pour traiter la diarrhée et les douleurs rénales. La poudre est également prisée pour arrêter le saignement de nez. La racine réduite en poudre est frottée sur les coupures pour diminuer les œdèmes et les oreillons. L’infusion de racine est absorbée pour élargir la filière pelvigénitale et pour traiter la douleur abdominale, la stérilité chez les femmes, la dysménorrhée et les vomissements. L’infusion de racine s’emploie en gouttes pour traiter le mal d’oreille. Les feuilles réduites en pâte avec de l’huile sont appliquées sur les brûlures. Les graines sont toxiques pour les porcs, car elles provoquent des vomissements et la paralysie. L’extrait de racine a montré in vitro une inhibition modérée de la synthèse des prostaglandines.
Ecologie
Combretum albopunctatum est présent en forêt claire de Baikiaea, dans la savane arbustive à Colophospermum mopane (Benth.) J.Léonard et dans d’autres savanes sèches ; également dans des plaines sableuses, sur les berges de rivières et les collines pierreuses, formant des fourrés avec des Commiphora spp. et Combretum spp., du niveau de la mer jusqu’à 1000 m d’altitude. Combretum albopunctatum est tolérant à la sécheresse et au gel. La floraison et la fructification sont variables.
Multiplication et plantation
Combretum albopunctatum se multiplie par graines. La graine doit être retirée du fruit et trempée dans l’eau quelques heures avant le semis. Les plantules lèvent en 9–15 jours avec un taux de germination atteignant 55%. Elles sont fragiles et ne doivent pas être repiquées avant d’avoir deux semaines.
Gestion
Combretum albopunctatum peut être recépé.
Ressources génétiques
Combretum albopunctatum est répandu et commun dans la majeure partie de son aire de répartition et n’est donc pas menacé d’érosion génétique.
Perspectives
L’utilisation des racines de Combretum albopunctatum en médecine traditionnelle indique un certain niveau de toxicité, l’infusion de racine provoquant des vomissements sévères. Un test pharmacologique avec un extrait de feuilles a montré une activité antifongique intéressante et une faible toxicité chez les rats. La phytochimie et la pharmacologie des racines nécessitent d’être plus élaborées, tout comme celles d’autres parties de la plante. Le profil d’innocuité doit également être établi.
Références principales
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- Neuwinger, H.D., 2000. African traditional medicine: a dictionary of plant use and applications. Medpharm Scientific, Stuttgart, Germany. 589 pp.
- SEPASAL, 2011. Combretum albopunctatum. [Internet] Survey of Economic Plants for Arid and Semi-Arid Lands (SEPASAL) database. Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, United Kingdom. http://www.kew.org/ ceb/sepasal/. January 2011.
Autres références
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- Coates Palgrave, K., 2002. Trees of southern Africa. 3rd Edition. Struik Publishers, Cape Town, South Africa. 1212 pp.
- Katerere, D.R., Gray, A.I., Kennedy, A.R., Nash, R.J. & Waigh, R.D., 2004. Cyclobutanes from Combretum albipunctatum. Phytochemistry 65(4): 433–438.
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Auteur(s)
- E.N. Matu, CTMDR/KEMRI, P.O. Box 54840–00200, Nairobi, Kenya
Citation correcte de cet article
Matu, E.N., 2011. Combretum albopunctatum Suess. In: Schmelzer, G.H. & Gurib-Fakim, A. (Editeurs). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Pays Bas. Consulté le 23 décembre 2024.
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