['''Culture'''. — La verveine officinale est très-commune. On ne la cultive que dans les jardins botaniques. On la propage de graines.]
'''Propriétés physiques e4 et chimiques'''. — Celle Cette plante n'a aucun arôme ; elle est seulement un peu amère. Elle contient un principe amer et un peu de tannin colorant en gris verdâtre les sels de fer.
On a vanté la verveine comme antispasmodique, diaphorétique, résolutive, astringente, vulnéraire, etc. Autrefois, cette plante guérissait les fièvres intermittentes, l'hydropisie, l'ictère, la pierre, la chlorose, les coliques, les maux de gorge quelconques, les vapeurs, les ulcères, l'ophthalmie, la pleurésie, la céphalalgie ; elle augmentait le lait des nourrices, et sa décoction prévenait l'avortement quand on y avait fait bouillir des écrevisses. Wadel, Riedelin, Tournefort, Boerhaave, Linné, Haller et Chomel ont parlé de la propriété fébrifuge de la verveine. Mottet<ref>''Journal de la section de médecine pratique de Montpellier'', décembre 1847.</ref> dit que c'est un remède populaire à Limoges et dans les environs contre les fièvres intermittentes, et que sa décoction, administrée soit en tisane, soit en lavement, lui a réussi dans les fièvres automnales. Il est d'autant plus à regretter que Mottet n'ait point donné quelques faits à l'appui de cette assertion, que les vertus attribuées à la verveine ne reposent, de l'aveu des médecins de nos campagnes, que sur des faits douteux, de fausses observations ou des préjugés.
(En Allemagne, on en prépare un extrait employé comme adjuvant des préparations de quinquina. C'est cet extrait, à la dose de 2 gr. ou une décoction de 15 gr. de feuilles dans 60 gr. d'eau, qu'à l'exemple de Rivière, Gavini a de nouveau préconisé contre les migraines liées à la dysménorrhée, et même dans les migraines-idiopathiques<ref>''Giornale medico di Roma'', octobre 1865, cité par le ''Bulletin de thérapeutique'', 15 décembre 1866.</ref>. Cet observateur ayant cru remarquer que la verveine agissait moins sur l'accès que sur la périodicité, en recommande l'administration dans l'intervalle des paroxysmes.)
A l'extérieur, on a employé cette plante dans la pleurodynie, les rhumatismes, les douleurs nerveuses, etc. On en fait surtout usage contre la céphalalgie et la pleurodynie. Forestus, Plater, Dehaen, Vicat, et beaucoup d'autres médecins l'appliquaient sur la tête dans les céphalalgies rebelles. Itard<ref>Roche et Sanson, ''Pathologie médico-chirurgicale'', 4e édit., t. II, p. 186.</ref> s'est servi, dans la névralgie de l'oreille, d'un cataplasme préparé avec les tiges de verveine écrasées, cuites dans du lait, et liées au moyen de la farine de graine de lin. Dubois, de Tournai<ref>''Ouvrage cité'', p. 412.</ref>, s'est bien trouvé, dans quatre cas de douleurs rhumatismales ou névralgiques de la tête, de cataplasmes préparés avec les feuilles de verveine cuites dans du vinaigre et écrasées. L'excitation causée par le véhicule n'a-t-elle pas été aussi pour quelque chose dans les résultats obtenus ? Quoi qu'il en soit, on peut essayer ce topique, puisqu'il a procuré du soulagement. Dans nos villages, on y a la plus grande confiance contre les points pleurétiques. Le suc rougeâtre de la plante, qui teint le linge, est pris pour du sang attiré par la force du médicament, et considéré comme la preuve du succès. « On trouve chez les apothicaires, dit Lieutaud<ref>''Matière médicale'', t. II, p. 191.</ref>, une eau distillée de verveine, que l'on vante beaucoup pour la guérison des fluxions, des inflammations et des ulcères de l'oeilœil, mais qui paraît avoir perdu aujourd'hui de sa réputation. »
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