== Rôle dans les cultures humaines ==
Le ''sassafras'', traditionnellement utilisé pour la construction de canoës, tient une place importante dans le mythe diluvien des amérindiens Choctaws du Sud-Est des Etats-Unis<ref>Cushman, 1899)</ref>.
'''Première version du mythe'''
:« [...] [Après avoir pris acte de l'annonce des coureurs véloces] '''les gens s'enfuirent dans les montagnes et commencèrent la construction de radeaux en bois de ''sassafras'''''. Ils liaient les rondins entre eux au moyen de plantes grimpantes, croyant par ce biais pouvoir être épargnés du cimetière d'eau. Mais hélas... espoir déçu ! les ours affamés nageaient tout autour, innombrables, ils se délectaient des brindilles des lianes, ce qui disloqua les radeaux et entraîna les gens au fond des eaux sombres. [...] »
'''Deuxième version du mythe'''
:« [...] Les Choctaws croyaient qu'en des temps lointains, après que maintes générations d'hommes aient vécu et se soient éteintes, la race était devenue si malfaisante et si corrompue - les frères se battaient entre eux et des guerres meurtrières ensanglantaient la terre - que le Grand Esprit, fort mécontent, résolut d'exterminer la race des hommes. Il leur envoya donc un grand prophète, qui proclama de tribu en tribu et de village en village la terrifiante nouvelle que la race humaine allait bientôt être anéantie. Personne ne crut ses paroles, et les hommes continuèrent leur vie malfaisante comme s'ils s'en moquaient, et les saisons passèrent. Arriva alors l'automne, suivi d'une succession de journées et de nuits nuageuses, au cours desquelles le soleil, la lune et les étoiles étaient invisibles de la terre. A cette pénombre succéda l'obscurité totale, et le soleil semblait avoir été éclipsé, tandis que les ténèbres, le silence et le froid prenaient possession de la terre. Les hommes, las et perplexes, mais ni repentis ni amendés, dormirent dans les ténèbres pour se réveiller dans les ténèbres. C'est alors que le grondement sourd d'un lointain tonnerre se fit entendre, devenant peu à peu incessant, jusqu'à ce qu'il retentisse dans toutes les régions du ciel et semble se répercuter jusque dans les entrailles de la terre. Alors la peur et la consternation s'emparèrent de tous les cœurs et tous furent convaincus que le soleil ne reviendrait jamais. Les hommes ne se déplaçaient qu'en s'éclairant de torches ; la nourriture qu'ils avaient entreposée moisissait et devenait impropre à la consommation. Soudain un formidable coup de tonnerre, plus violent que jamais on n'en entendit, sembla ébranler la terre, et immédiatement après on vit miroiter, dans le lointain, une lueur qui semblait venir du Nord.<ref>Il est très vraisemblable que cette version du mythe infirme la thèse largement soutenue que les mythes nord-américains décrivent le déluge comme une simple inondation ou une pluie massive. La description ici donnée par les informateurs de Cushman correspond bien davantage aux effets de la chute d'une météorite dans un océan ou tout près.</ref> Mais on découvrit bientôt que cette lueur n'était pas la clarté du soleil qui revenait, mais le scintillement de flots gigantesques qui avançaient en rouleaux puissants et qui, vague après vague, se ruaient sur la terre en détruisant tout sur leur passage. On entendit alors des cris et des lamentations s'élever de toutes parts : ''Oka Falamah, Oka Falamah'' ! ("Les eaux revenues"). S'étirant d'un horizon à l'autre, l'océan avançait, déversant toujours plus loin ses torrents d'eau. "Les fondements de l'Abîme se disloquèrent". La terre fut bientôt entièrement submergée par l'assaut puissant et irrésistible des flots qui balayèrent la race humaine et tous les animaux, semant la désolation sur la terre. Parmi tous les hommes, un seul eut la vie sauve, et cet homme était le mystérieux prophète qui avait été envoyé par le Grand Esprit pour avertir la race humaine de sa fin proche. '''Ce prophète réussit à échapper à la mort en construisant un radeau en rondins de ''sassafras'' sous la conduite du Grand Esprit, sur lequel il se laissa porter par dessus les eaux immenses qui recouvraient la terre''', tandis que diverses sortes de poissons nageaient autour de lui et ondoyaient parmi les branches des arbres submergés, et tandis que, à la surface des eaux, il regardait les cadavres des hommes et des bêtes se soulever et s'abaisser au gré des flots mouvants. [...] »
== Notes ==
<references/>
== Références ==