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==Chélidoine==
Nom accepté : ''[[Chelidonium majus]]''
CHÉLIDOINE. Chelidonium majus. L.
''<center>CHÉLIDOINE. Chelidonium majus vulgaris''. Bauh. — ''Chelidonium hæmatodes''. MœnschL.
''Chelidonium majus vulgaris''. Bauh. — ''Chelidonium hæmatodes''. Mœnch. Grande chélidoine,— éclaire,— grande éclaire, — herbe d'hirondelle, — felougène, — felougne,
herbe dentaire.
PAPAVÉRACÉES. Fam. nat. — POLYANDRIE MONOGYNIEPolyandrie Monogynie. L.</center>
Cette plante vivace (Pl. XIV) se trouve dans toute la France, dans les fossés humides, dans les haies, sur les vieux murs des jardins, dans les lieux incultes, dans les ruines et sur les rochers.
'''Description'''. — Racine fusiforme, fibreuse, chevelue, dun d'un brun rougeâtre. — Tige de 3 à 7 décimètres de hauteur, cylindrique, rameuse, grêle, fragile, pubescente, à longs poils épars, mous, étalés. — Folioles alternes, molles, glabres, glauques au-dessous, pétiolées, à 3-7 segments ovales, à lobes incisés, crénelés, pétiolulés ou décurrents sur la tige. — Fleurs jaunes, hermaphrodites, disposées en ombelles pauciflores à la partie supérieure des ramifications de la tige (avril-septembre). — Calice à deux
['''Culture'''. — La chélidoine cultivée, que l'on ne trouve que dans les jardins botaniques, est moins active que celle qui vient spontanément dans les campagnes ; on la propage par division des pieds.]
'''Récolte'''. — La chélidoine qui a été récoltée dans un terrain sec ou sur de vieux murs est beaucoup plus active que celle qui a crû dans des lieux humides et ombragés. On ne doit la choisir ni trop jeune ni trop grande. Il ne faut pas la recueillir après la floraison. La dessiccation lui fait perdre une partie de son acretéâcreté, tandis qu'elle augmente au contraire son amertume. La racine, qui est considérée comme plus active que les autres parties de la plante, devient presque noire par la dessiccation.
'''Propriétés physiques et chimiques'''. — A l'état frais, la chélidoine exhale une odeur désagréable que Tournefort compare à celle des œufs couvés. Des incisions faites à la tige découle un suc jaune, caustique, d'une saveur âcre, tenace, très amère, et qui renferme le principe actif de la plante. Ce suc, exposé à l'air, s'épaissit, prend une couleur jaune, devient orange, puis brun, et ne se dissout plus que difficilement dans l'eau. La couleur de ce suc semble y indiquer la présence de la gomme-gutte ;et, en effet, Thomson assure qu'il en recèle. Chevallier et Lassaigne, qui ont analysé la chélidoine, y ont trouvé une substance résineuse amère, jaune, une matière gommo-résineuse jaune orangé, amère, nauséabonde, du citrate de chaux, du phosphate calcaire, de l'acide malique libre, du nitrate et de l'hydrochlorate de potasse, une substance mucilagineuse, de l'albumine et de la silice. Godefroy en a isolé, il y a quelques années, une matière blanche cristalline à laquelle il a donné le nom de ''Chélidonine'' et que l'on croît être le principe toxique de ce végétal.
[La ''chélidonine'' est solide, inodore, cristallisable, insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool et dans l'éther (sa formule = C<sup>40</sup>H<sup>20</sup>Az<sup>3</sup>O<sup>6</sup>) (Wiil) ; elle est accompagnée dans la chélidoine d'une autre base la ''chélérythrine'', découverte par Probst et Pollex ; d'après Schiel elle serait analogue à la sanguinarine extraite de la racine de sanguinaire du Canadaet aurait pour formule = C<sup>36</sup>H<sup>17</sup>AzO<sup>8</sup>. C'est un alcaloïde pulvérulent qui se colore en rouge par les vapeurs acides.
Probst a également trouvé dans la chélidoine en combinaison avec la chaux un acide qu'il a appelé ''chélidonique'', dont la formule = C<sup>14</sup>H<sup>2</sup>O<sup>10</sup>3HO ; il cristallise en aiguilles incolores allongées, efflorescentes, solubles dans l'eau, l'alcool et les acides ; il est tribasique ; on l'y trouve avec les acides malique et citrique déjà signalés par Chevallier et
(Mentionnons enfin la chélidoxanthine, matière colorante jaune et amère, extraite des feuilles et des fleurs.)
l'RKPAlîATIOXS en.VRM.VCKLTIQLES <center>PREPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.</center> {|align="center"| style="padding:0.5em; width:300px; text-align:left; border-right: solid 1px black;" | A L'iNTKniEL'RINTERIEUR. — hifusion Infusion ou décoction desfeuilles, 15 à 30 gr. par kilogramme d'eau(par tasses).<br \>Décoction de la racine, 10 à 15 gr par. l<ilogranmickilogramme d'eau (par tasses en vingt-quatrelicuresheures).<br \>Suc exprimé, 50 centigr. à /( 4 gr. dans de l'eausucrée, en i)otiou potion ou pur.<br \>Poudre de la racine, 2 à 3 gr. dans un véhicule,en pilulis, électuaipilules,électuaire.| style="padding:e0.5em; width:300px; text-align:left;" | Extrait (1 sur 10 d'eaujeau), 25 centigr. à 10 gr.ju'ogiessivcmcntprogressivement, ou suivant l'eHut effet que l'onveut produire.<br \>Vin (15 à 50 gr. de racine pour 1 kilngrkilogr. devin), 30 à 60 gr. chaque matin.<br \>A L'KXTKiuEiitINTERIEUR. — Suc de la plaite fiaîclieplante fraîche,''Q. S. '' seul ou étendu dans l'eau, po;ir pour topiquerubéfiant ou stimidaut stimulant de la peau. Pommadeavec Taxonge l'axonge et le suc ou l'extrait,décoction pour lotions, injections, etc.|} Le SUC suc de chélidoine à haiile haute dose est un poison irritant qui déterminedes accidents niorlelsmortels, soit qu'on radiuinisfre l'administre à l'inlérieiu% intérieur soit qu'on lemette en contact avec le tissu cellulaire. Il tue les chiens à la dose de GO 60 àî)() 90 gr. L'e.xlrait extrait aqueux préparc préparé avec la plante fraîche est tout aussi vénéneux.11 Il détermine une vive inflammation des organes digestifs, elet, secon-
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daircmentdairement, une irritation du système nerveux. Orfila ponsc que la chclidoinechélidoine
agit spécialement sur les poumons, car dans les cadavres des chiens
qui ont été empoisonnes empoisonnés avec le suc ou l'extrait de cette piauleplante, on trouve
en général ces organes livides, peu crépitants, et gorgés de sang.
Dans une observation d'empoisonnement de toute une famille par la chélidoine(1)<ref>''Philosophical Transactions'', t. XX, n° 242.</ref>, il y eut en même temps superpurgation et symptômes cérébraux
tout particuliers, du délire, des visions, etc.
La chélidoine est donc considérée avec raison comme un poison narcoliconarcotico-âcre, dont l'action première est irritante et l'action secondaire ou parabsorption évidemment narcotique. La jjrédominance prédominance de l'une ou de l'autreaction fournit les indications ;\ à remplir dans celte cette espèce d'empoisonnement.
On devra donc faire cesser le plus tôt possible l'incitation locale par
l'expulsion du poison au moyen de l'eau chaude simple ou mêlée à une certaine
quantité d'albumine ou de miel, et en s'inlroduisant introduisant une plume ou lesdoigts dans la gorge. L'éméliqueémétique, qui exerce primitivement une action irritantelocale, et dont l'elfet secondaii'e effet secondaire est hyposlhénisanthyposthénisant, nous paraît ne devoirêtre ici employé qu'autant qu'il serait impossibl(> impossible de provoquer le vomissement
par les moyens que nous venons d'indiquer. Après l'expulsion
du poison i)ar par le vomissement, on condjat combat l'irritation subséquente par lesboissons mueilagineusesmucilagineuses, le lait, la décoction de guimauve ou de graine delin, etc. A cause de l'elfet effet secondaire de l'empoisonnement, on ne doit employer
la saignée, soit générale, soit locale, lorsqu'elle semble indiquée,
qu'avec une extrême réserve.
Loisque Lorsque le poison n'a pu être promptement expulseexpulsé, que son action sur
les centres nerveux se manifeste par des symptômes cérébraux particuliers
et analogues à ceux que produisent les poisons narcotiques, tels que l'assoupissement,
le délire, les hallucinations, etc., on doit alors recourir aux
moyens indiqués en pareil cas. On administrera le café, l'éther, le vin, les
spiritueux, le camphre à la dose de lo ;\ 15 à 20 centigr. répétée de temps en
temps dans une mixture mucilagineuse, ou donnée en lavement émollient,
et préalablement dissous dans un jaune d'oeufœuf. Les affusions froides, les
frictions stimulantes avec l'eau-de-vie, l'ammoniaque étendue dans l'eau, les
sinapismes ambulants, etc.
La chélidoine, à dose thérapeutique, est excitante, diurétique et purgative.
Elle peut être utile dans les engorgements abdominaux, l'hydropisie,
l'ictère, les affections scrofuleuses, syphilitiques ou dartreuses, la goutte, la
gravelle,-etc. Les feuilles fraîches sont rubéfiantes et vésicantes. Le suc est
caustique et détersif, lorsqu'il est étendu dans l'eau.
La chélidoine, qui croît partout et que les anciens avaient parfaitement
appréciée, ne mérite pas l'oubli auquel elle a été condanmée par les médecins
modernes. Son énergie est très-grande et ses effets plus ou moins prononcés,
suivant la dose à laquelle on l'administre et ses divers modes de
pré|)arationpréparation. Une cuillerée de suc de chélidoine, dit Bodart, purge et faitvomir. Il m'a sufli suffi de celte cette dose mêlée avec autant d'eau sucrée pour obtenirun effet éméto-catharlique cathartique violent chez une jeune fdle fille atteinte d'une fièvrequarte, avec gonflement de la rate et état cachectique très-pro!ioncéprononcé. La
perturbation causée par l'action de ce médicament amena une grande amélioration
dans l'état de cette jeune fille. KWr Elle n'éprcniva éprouva plus que de faiblesaccès qui, plus lardtard, cédèrent tout à fait à l'usage d'une forte décoction de
trèfle d'eau et d'écorce de saule blanc.
Je crois, avec les anciens, qiu; que les propriétés de la grande-éclaire sontplus énergiques dans la racine. Galien et Dioscoride administraient cellecette
racine en infusion dans du vin blanc, pour la guérison de l'ictère. Forestus
la faisait bouillir dans la bière. Je l'ai employée de l'une et de l'autre raama-(1) Philosophical Transactions, t. XX, n» 242.____________________ <references/>
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nièrcnière, srion los selon les circonstances et la position de fortune des malades, dansriiydropisic l'hydropisie et dans los les embarras aloniques atoniques des viscères, qu'il est plus faciled'appi'écier apprécier chez le malade (jne (re.\pli(iueique d'expliquer, el ((lie et que l'on l'ciiconlre fiéquemmcnlrencontre fréquemmentchez les pauvr(!s pauvres exposés à raclioii l'action du froid humide et soumis à toutesles aidres autres causes de d(>slinction destruction qui \cs enlonicidles entourent.Lanf^e (1) cuqiloie Lange<ref>''Médecine domestique de piélBrunswick'éreiice '.</ref> emploie de préférence l'exlrail extrait de chélidoine prépara préparé avec duvin ù nu à un feu doux, et l'ordonne ù à la dose de l ^m-4 gr. 20 cenlif,'rcentigr. à 1 gr.50 ce.ili;;rcentigr. dissous dans de l'eau dislilléedistillée, que l'on fait j)i'en(lre prendre au maladecha(iue chaque jour pendant plusieurs semaines, pour cctmhatlre comhattre l'ictère, les (i«'vresfièvresinlermitteides intermittentes et les obstructions lentes des viscèi-es viscères abdominaux. J'ai vuemployer avec succès ^'onlre contre la };ravelle gravelle et l'hydropisie, par le conseil d'unf^uéiisseiu' guérisseur de campafi;necampagne, la rai'ine racine de chélidoine infusée dans le vin blanc(30 ù 00 ,i;rà 60 gr. (le de racine pour I 1 kilogr. de vin); ce vin était pris :\ à la dose de30 ù 90 'fivgr. chaque matin, et agissait j\ à la fois comme diurétique et commelaxatillaxatif.^ Joël (2) Joel<ref>''Oper. med.'', p. 363. Amstelod., 1663.</ref> employait avec succès, dans l'ictère, l'hydropisie et les cachexies,
un vin composé de racine de chélidoine et de baies de genévrier concassées,
de chaque 30 gr. el et de 500 gr. de vin blanc. Je me suis bien trouvé de
l'usage de ce vin dans les hydropisies et dans la cachexie paludéenne. Dans
celle cette dernière alfeclion affection j'y ajoutais fréquemment les feuilles de chaussctrapechaussetrape,
d'absinthe ou de petite centaurée.
On a pensé que la racine de chélidoine était le remède spécifique de Van
Helmonl Helmont contre l'hydropisie ascitcascite.
(Hufeland, Gilibert assurent avoir guéri des ictères chroniques par l'usage
de la décoction de chélidoine. Pour le premier de ces observateurs, c'est
un médicament anlibilieuxantibilieux. HademachcrRademacher, apologiste moderne de Paracelse(3)<ref>''Revue de thérapeutique médico-chirurgicale'', t. III, p. 368, 1855.</ref>, le range dans la classe des remèdes hépatiques particuliers. La teinture
est d'un usage journalier en Allemagne dans les affections du foie.
Wagner et Linné ont employé la chélidoine avec succès dans les fièvres
intermittentes.) Ilécamier Récamier regardait aussi cette plante comme ayant sur les
engorgements indolents de la rate une action particulière.
Garancière (i) <ref>''Traité de la consomption anglaise''.</ref> regarde la chélidoine comme très-utile dans toutes les maladies
chroniques de la poitrine.
Les paysans du Limousin, au rapport de Laruc-Dubarry (5)<ref>''Bulletin de la Société d'agriculture, sciences et arts de la Haute-Vienne'', t. II, p. 18, 1850.</ref>, font prendreune forte décoction de chéiiddine chéiidoine contre la dysenterie. Suivant instinctivementla loi de la tolérance, ces bons paysans auraient [u pu fournir à un médecinobservateur la première idée de la reforme réforme médicale qui a illustré lenom de RnsoriRasori.
La chélidoine semble avoir sur le système lymphatique une propriété spéciale,
qui la rend efficace dans les engorgements glanduleux, les scrofules,
les affections cutanées chroniques, etc.
J'ai ado[)té adopté dans l'administration de la chélidoine la méthode indiquée
par le professeur Wendt : j'exprime, en été, le suc de toute la plante, et le
môle ù mêle à une égale quantité de miel. La dose de ce mélange, qui d'abord est
de 8 gr., est graduellement portée à 16 gr. délayés dans une à deux cuillerées
d'eau. Au printemps et en automne, je n'emploie que le suc de la racine,
elet, en hiver, je donne l'extrait de la plante tout entière, dont je formedes pilules de 10 ccntigrcentigr. ; je commence par en donner deux; puis j'arriveprogressivement à dix, et je continue celte cette dose jusqu'à la guérison. Administrée
de cette manière, la chélidoine est un médicament d'autant plus
utile qu'on le trouve toujours sous la main. Je l'ai employée avec succès
(1) Mi'fhcine domestique de Brunswick.(2) Oper, med., p. 303. Amsielo '., 1663.____________________ (3) Ikiue de thérapeutique médico-chirurgicale, t. III, p. 368, 1855.{Il) Traité de la consomption anglaise.(5) Bulletin de la Société d'agriculture, sciences et arts de la Haute-Vienne, t. II, p. 18, 1850.<references/>
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chez lin un garçon de ferme, enfant de l'hospice, âgé de dix-sept ans, (rund'untempérament éminemment lymi)haliqiie lymphatique, et atteint d'une dartre squameusehumide occupant les aines et la ])artie partie interne et supérieure descuisses. Cette affection datait d'un an environ. Je conmiençai commençai le traitementau mois de juin i8.'}31833, en donnant d'abord G 6 gr. de suc d'éclairc éclaire mêlé avecautant de miel, et j'augmentai graduellement l't et de manière qu'au quinzièmejour de traitement le malade en prenait 1^ 12 gr. : ;\ à cette époque l'améliorationétait sensible. Je fis alors prali([iu'r pratiquer des onctions avec une pommadecomposée de suc de la menu- même plante bouillie dans du saindoux jusqu'à consonq)lion consomption de ce suc, d'après le conseil d'un curé qui avait employé cette
pommade dans des cas semblables. Au bout d'un mois de ce traitement,
aussi simple que peu coûteux, la darire dartre était entièrement guérie. Ce jeune
homme, que j'ai revu depuis, jouit d'une très-bonne santé.
Le suc de chélidoine, à la dose de 5 h Ogrà 6 gr. délayés dans 700 gr. de petitlaitpetit-lait,
à prendre chaque jour, est un bon dépuratif contre les affections cutanées
chroniques, les scrofules, etc. Ce même petit-lait, auquel on ajoute
4 gr. de crème de tartre et 30 gr. de sirop de chicorée, m'a réussi dans un
cas d'ictère, qui, pendant six mois, avait résisté ;\ à un traitement rationnellement
dirigé.
On attribuait jadis à la chélidoine, non-seulement une action stimulante
et diurétique, mais aussi une propriété sudorifique. Palmarius (1) <ref>''Traité des maladies contagieuses'', c. xviii, p. 136.</ref> dit que le
suc de la racine de cette plante, exprimé et mêlé avec un peu de vin blanc
ou du vinaigre rosat, a été d'un puissant secours pour quelques-uns, et a
chassé le poison par les sueurs. Le fameux Julien Paumiers, de la Faculté
de Paris, faisait grand cas du suc de la même racine dans la fièvre jaune.
La chélidoine est un purgatif prompt et certain que le médecin d(; de campagne
peut employer dans presque tous les cas où ce genre de médication
est indiqué, et surtout dans les maladies chroniques. Cette propriété est due
des évacuants exotiques. S'il nous venait de l'Amérique ou des
Indes, on le trouverait dans toutes les pharmacies, et tous les médecins le
prescriraient. Quand donc finira cette cxoticomanic''exoticomanie'', qui rend la médecineinacessible au pauvi-epauvre, et la France tributaire de l'étranger pour des ressourcesqu'elle possède et dont elle pourrait user à si bon marché? Le suc ou l'extrait de grande-éclaire, mêlé avec le jaune d'oeufœuf, le mucilage
de semence de coing, de racine de guimauve ou de graine de lin, dans
suffisante quantité d'eau sucrée, forme la base d'une potion purgative,
J'ai quelquefois employé avec succès comme vermifuge l'extrait de chélidoine
en pilules avec le calomel. L'usage de ces pilules, continué longtemps,
m'a réussi dans quelques affections scro'fuleuses scrofuleuses et dartreuses présumées
d'origine syphilitique par hérédité, dans les engorgements chroniques
du foie et de la rate, et dans les constipations opiniâtres dues à
le protochlorure de mercure à petites doses, sans craindre son
action sur la bouche. On sait qu'une petite quantité de calomel répétée et
qui séjourne dans les jjremières premières voies, où elle est absorbée, cause plus facilement
la salivation qu'une dose plus forte de cette substance déterminant
des contractions intestinales et la purgation.
J'ai aussi employé avec avantage, comme vermifuge, le suc de chélidoine
pur ou en émulsion avec le jaune d'oeuf œuf et une suffisante quantité d'eau et(1) Traité des maladies contagieuses, c. xviii, p. 136.____________________ <references/>
de sucre, à la dose de 15 gouttes à une cuillerée à café pour les enfants, et
jusqu'à une demi-cuillcrcc cuillérée à boichc bouche pour les adultes. A celte cette dernière dose, il est pnrf^atif purgatif et uiènu! même éméto-cathartique. Aplus petite dose, il a}j;it eoniinc anlhchninthiqucagit comme anthelminthique, altrratit altérant ou laxatif. Entreautres faits puisés dans ni;i ma pratique, et (pic que je pourrais citer, je rappc^rlerairapporterai
le suivant :
Une petite tille fille de M. Delapoterie, Jïgée âgée de trois ans, i)àlepâle, faible, ayantles membres };ièlesgrêles, le ventre gros sans être dur ni tendu, les pujjilles pupilles dilatées,
de la salivalion, le bout de la langue rouge, des grincements de dents
pendant le sommeil, avait rendu, dans une diarrhée (pii qui avait duré deuxjours, un lombric vivant. Je lui fis prendre le matin 10 gouttes de sue suc dechélidoine dans un peu de j.ume jaune d'ceuf œuf délayé avec deux cuillerées d'eausucrée. A midi, le même jour, l'enfant avait rendu, avec deux selles demiliquidesdemi-liquides,cinq lombrieoïdes deo;\ G lombricoïdes de 5 à 6 pouces de longueur; une seconde dose,donnée le lendemain (de lo l5 à 18 gouttes), procura l'expulsion de douze
autres vers de même longueur.
(C'est ;\ à titre de purgatif drasticjuc drastique que la chélidoine peut avoir une certaineinfluence dans l'aménorrhée) (1)<ref>''Abeille médicale'', 1845, p.153.</ref>.
La chélidoine doit être maniée avec prudence. Administrée inconsidérément
comme remède, elle a quelquefois produit l'empoisonnement. Pollet
a observé un empoisonnement de ce genre (:2) <ref>''Annales de la Société médicale d'observations de la Flandre occidentale'', 1849.</ref> chez une femme qui, malgré
ses soins, succomba sous la violence du poison.
Les anciens pi-éparaient préparaient dans un vase de cuivre un collyre composé de
suc de chélidoine et de miel. Je ne dirai pas, avec certains enthousiastes,
que l'on a prévenu la cataracte et guéri des amauroses par l'usage interne
Cl et externe de cette plante; mais je puis affirmer que nos paysans ont souvent
guéri des ophthalmies chroniques qui avaient résisté à toutes les ressources
de l'oculistique, par la décoction de ses feuilles employée comme collyre.
Ce moyen est tout fi à fait populaire et a dû être connu de temps immémcjrialimmémorial,ainsi que l'annonce le nom de gtande''grande- éclaire '', fondé sans doute sur une])ropriélé propriété constatée par l'expérience. Le suc, à la dose d'environ 4 gr.
étendus dans 60 à 100 gr. d'eau fraîche ou d'eau distillée de roses, est,
d'après Roques, un collyre efficace dans les ophthalmies serofuleusesscrofuleuses, lesulcérations chroniques des paupières, poui-vu pourvu que rinflammation l'inflammation soit modérée.
J'ai moi-même employé avec succès le suc des feuilles de chélidoine,
étendu dans plus ou moins d'eau fraîche, en collyre pour les ulcères des
paupières, les bléphariles blépharites muqueuses ou glanduleuses, les ophthalmieschroniques, les laies de la cornée et les restes du plérigionptérigion. L'emploi de cecollyre réclame de la circonspection : le suc pur de celte cette plante, en contactavec la conjonctive, i)eut peut déterminer une vive irritation et même une inflammation
grave de l'organe de la vue. Je pense néanmoins que le suc des
feuilles de chélidoine, plus ou moins étendu dans l'eau et même pur, conviendrait,
instillé entre les paupières, dans l'oijhthalmie ophthalmie purulente des nouveaux-nés; c'est un moyen à essayer. J'ai appliqué la racine fraîche de grande-éclairo éclaire sur les tumeurs scrofuleuse*scrofuleusesulcérécsulcérées ; elles ont eu un effet marqué et à peu près semblable à celui
que produit la racine d'arum employée de la même manière. Le suc des
feuilles et des racines de cette plante, pur ou mêlé avec plus ou moins
les déterge et les met dans des conditions qui en favorisent la
cicatrisation. J'ai eu plusieurs fois l'occasion de constater les bons effets
•de de ces applications. Les injections de ce suc dans les ulcères sinueux(1) Abeille médicale, 18____________________ <references/i5, p. 153.(2) Annales île la Société médicale d'observations de la Flandre oaileiUale, 18^9.>
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pourraient, en déterminant nno une irrilation plilegmasiquo do phlegmasique de leurs parois, enproduire l'adhérence, si j'en juiie juge par l'essai que j'en ai fait dans un cas dedécollement survenu à la suite (ld'un abccs abcès ouvert sponlanéiucnt spontanément à l'aisselle,
entretenant une suppuration assez abondante depuis trois mois, et que j'ai
guéri par ce moyen. Je laissais séjcnu-ncr séjourner le suc injecté jusqu'à productionde la chaleur et de la doiileurdouleur, ce qui .nvait avait lieu au bout de deux à trois minutes.J'exerçais ensuite une compression graduée. (Ferncl Fernel avait déjà dit :''Sinus q>:oquc quoque et fistuJas e.rpurgatfistulas expurgat'', etc.)
J'ai usé plusieurs fois avec succès contre la teigne d'une pommade composée
de parties égales de suc de chélidoine, de savon blanc et de pommade
camphrée (15 gr. de camphre pour 50 gr. d'axonge). Après avoir mis
le cuir chevelu à nu, an au moyen de cataplasmes émoUicnlsémollients, je le lais lolionnfrfais lotionner
avec une forte décoction de feuilles fraîches de chélidoine pendant six à
huit minutes, et je frictionne ensuite toute la partie malade avec la pommade
indiquée. Ce pansement est répété chaque matin. La guérison a été
obtenue du quinzième au Ircnlièmc trentième jour.
J'ai vu mettre en usage avec succès, pour provoquer l'écoulement des
règles, un pédiluve préparé avec une grande quantité de chélidoine fraîche
en décoction dans une suffisante quantité d'eau. Ce pédiluve gonfle promptement
les veines des extrémités inférieures et leur donne Tapparence l'apparence d'unedilatation variqueuse. On pourrait l'cmijloyer employer dans tous les cas où les bainsde pi(Hls ii-ritants pieds irritants sont indiqués. (Fabre recommande (I1)<ref></ref>, comme topique antiherpétique, appliqué à 1l' ideaided'un pinceau sur les points malades, un glycérolé (le de chélidoine ainsi formé :glycérine, 15 gr.; extrait de chélidoine maj., 2 gr.; acide tannique, 2 gr.;alcool de chélidoine maj., ''Q. S.'')
On applique le suc de grande-éclaire pour détruire les verrues et les cors,
mais son action, trop faible pour cela, est assez forte pour enflammer les
parties voisines et augmenter le mal au lieu de le détruire.
(Selon quelques expériences qui nous sont propres, mais qui sont trop
peu nombreuses pour nous permettre d'affirmer quoi que ce soit, la chélidoine
aurait les propriétés d'un éméto-cathartique très-violent, irritant fortement
le tube digestif. Probst a reconnu à la chcicrythrinc ''chélérythrine'' une action narcotique.)
[[Catégorie:Cazin 1868|Chelidoine]]