I'lk (Ibn al-Baytar)
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Nom accepté : [[]]
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- Galien, VIII. Toutes les résines sont échauffantes et dessiccatives; toutefois elles diffèrent entre elles. Celle qui est réellement la meilleure est la résine du lentisque, -*J) dUs, aussi appelée mastaka [mastichê). Parmi les autres résines la meilleure est celle du térébinthe, *.kJ! dlU. Quant aux résines fournies par cette espèce de pin que l’on appelle fonkâ, lë^i fâsvxr}), et une autre espèce appelée stroubilinâ, LU)^jj,k.4y (c’est-à-dire des grands pignons, ^LJfl jj^aûJi yûj), elles sont plus âcres et plus incisives que la résine du térébinthe; cependant elles ne sont pas plus digestives ni plus attractives. D’autre part, la résine fournie par l’espèce de pin appeléeyîfos, u*.k*à, et qui n’est autre que ie petit pin, et celle qui provient de l’arbre appelé elaihè, Jo^!, ont des propriétés moyennes, plus acres que celles du térébinthe, et moins que celles du fîios et du pin à grand cône. La résine du térébinthe a quelque chose d’émollient. Sous ce rapport, la résine mastic vient après elle. Quant a la résine de cyprès, elle possède aussi de l’àcreté. La résine de ïarz, jj$\, a des propriétés analogues à celles du térébinthe.
- Dioscorides, I, 91. La résine du térébinthe, *a=-*}j*àÊ., provient du pays des Arabes et du pays appelé Batra (Pétra). Il en vient aussi en Palestine, en Syrie, à Chypre, en Libye et dans les îles dites Cyclades. On préfère la résine translucide, blanche, qui ressemble à du verre, qui tourne au bleu, qui répand une bonne odeur et a quelque chose de l’odeur de térébinthe. Parmi toutes les résines, la première place appartient à la résine du térébinthe. Vient ensuite celle du lentisque, puis celle du pithus (qui n’est autre que l’arbre fournissant le kaclhîm koreïch), puis la résine de l’arbre appelé elathè, J^i, puis celle du peucè, Is^J (qui n’est autre chose que l’arz, jjiil), enfin celle du sanaouber (cône strobilina). Toutes ces résines sont échauffantes, adoucissantes, etc. Quant aux résines liquides fournies par le tonnoûb, iuy3 (le grec dit pituidè), et par le peucè, lï^à (qui n’est autre que l’arz), elles proviennent de la Galatie, de I’Étrurie, de Colophon et de la Gaule subalpine, où les habitants lui donnent le nom de larix, u».ïjil. Le cyprès, lui aussi, fournit une résine liquide. Parmi les résines sèches, on compte celles des cônes, sanaouber [strobilina), celle de l’arz, celle du tannoûb et celle de l’arbre dit elathè. Il faut choisir la résine odorante, translucide, pas trop sèche ni trop humide, mais ressemblant à de la cire et se cassant facilement. Parmi ces résines, les meilleures sont celles du tannoâb [pi-tuinè) et de Yelathè, par la raison qu’elles ont une odeur qui rappelle celle de l’encens. On retire les résines, des îles-appelées Pithyuses, qui dépendent du pays d’Espagne, Uiluil zîki (j*. Quant à celles du peucè (qui est l’arz) et des cônes [strobilina), elles ne valent pas celles du tannoûb et de l’elathè. La résine du lentisque approche de celle du \ térébinthe.
- Ishak ibn Amrân. Wlk el-anbât, LUjyi dis, c’est-à-dire la résine du pistachier, a la couleur d’un blanc pâle. Sa saveur a un peu d’amertume. L’arbre la fournit dans les grandes chaleurs. Elle est chaude et sèche au troisième degré. Elle expulse les humeurs impures, est utile contre le prurit chronique, attire les humidités, de l’intérieur du corps, fait couler l’urine, est avantageuse dans la toux et les affections thoraeiques causées par des humeurs., particulièrement les humeurs qui affluent à la tête chez les enfants. On la-remplace par la résine de térébinthe et celle de pin.
- Autre. Elle attire les échardes et les épines, et en général tous les objets étrangers introduits dans le corps. Associée aux onguents, elle fait pousser des chairs dans les ulcères.
- Le Chérif. La ratînedjf. (nQ 1021) est la résine du pin. Il-y en a trois sortes, une liquide qui. ne se concrète pas, une autre qui est franchement solide, enfin une troisième qui devient solide quand on la soumet au feu : c’est ce que l’on appelle colophane. Si on la fait fondre en la soumettant au feu, que l’on y ajoute une égale quantité d’huile et qu’on l’applique sur les excroissances des muqueuses du siège qui se sont montrées rebelles au traitement, on les guérit par un usage répété et on les fait tomber. Cette huile est également efficace contre les crevasses des cou-de-pieds. Si l’on y trempe un linge, qu’on le fasse sécher au soleil, puis que l’on en fasse des fumigations dans les cas de coryza de nature algide, on le guérit soudainement. Ces fumigations sont pareillement efficaces contre la fièvre invétérée. Si l’on en prend en poudre un mithkal dans deux œufs à la coque et à jeun, cela est salutaire contre la toux, l’asthme et les ulcères du poumon. Si l’on en prend une partie, que l’on ajoute moitié de fiente de lièvre, d’arsenic rouge et de graisse, que l’on fasse fondre le tout sur un feu doux, que l’on en prépare des tablettes chacune de la valeur d’un mijhkal, on peut employer au besoin, contre la toux, une de ces tablettes en fumigations provoquées par un feu doux, et recueillies au moyen d’un tube et d’un entonnoir. On pratiquera ces fumigations trois fois par jour; le malade les aspirera et s’en trouvera bien dans les cas de toux et d’ulcères du poumon. Si l’on en prend une partie, qu’on la fasse fondre au feu, qu’on ajoute une égale quantité d’huile et moitié de céruse et que l’on retire du feu, on fait avec cette préparation un emplâtre merveilleux qui agglutine les plaies récentes et dessèche les plaies anciennes. Si on la réduit en poudre, que l’on en mette deux drachmes dans une potion de galle et que l’on continue pendant sept jours, cela est salutaire contre la toux chronique et les ulcères du poumon. La poudre, répandue sur les ulcères de la tête (je lis u*lpl au lieu de *j>Jt) et les teignes, les dessèche et les guérit.
- Avicenne. Elle fait pousser des chairs sur les corps secs ; toutefois, elle provoque des tumeurs sur les corps mous. Elle guérit les ulcères, employée avec les balaustes, les racines et autres médicaments du même genre.
Nous rappellerons ici la nomenclature relative au pin, que nous avons établie n° 1417. Les Arabes rendent par tennoûb le pitus des Grecs, Pinus pinea ; par arz le iun f.i.-bf.ïthah. peuci, Pinus cembro ? Quant à l’Elathè, ils le transcrivent sans donner d’équivalent : c’est le sapin. Par sanaouber, ils entendent les cônes, desquels on retirait de la résine. Par extension, ce mot désigne aussi le pin en général. Le Ma-la-iessâ dit que ITlk elanbâih est bien connue comme étant la gomme de térébinthe, mais que, suivant Ishak ibn Amrân, ce serait la gomme du pistachier.