Exothea paniculata (Rollet, Antilles)
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Exothea paniculata (A. Juss) Radlk. ex Durand Index Gen. Phan. : 81 (1888).
Basionyme : Melicocca paniculata A.L. Juss, Mém. Mus. Hist. Nat. 3 : 187, t.5 (1817).
Synonymes : Hypelate paniculata (A.L. Juss), Cambess (1829) ; Exothea oblongifolia Macfac. (1837).
Noms vernaculaires : Fr : Bois mulet (Haïti). A : Ironwood, Butterbough (Puerto Rico) ; Wild ginep (Jamaïque) ; Inkwood (Floride). Esp : Gaita, Guacaran (Puerto Rico) ; Cuervo de buey (St Domingue).
Description : Arbre jusqu’ à 20 m de haut (HOWARD) dépassant 27 cm de diamètre (Morne Aca, Martinique). Pied : petites pattes à dos rond, décurrentes sur le tronc jusqu’à 0,5 m de haut (diamètre 26 cm). Écorce : Épaisseur totale : 6 à 7 mm sur un diamètre de 21 à 26 cm. Aspect externe : gris verdâtre à marron, rugueuse par les gerçures verticales. Rhytidome : caduc en écailles laissant des guillo-
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chures en cercles concentriques ; aspect loqueteux. Écorce vivante : blanchis carmin à orangé, homogène, fibreuse, à odeur de pharmacie (camphre, baume bengué) ; section transversale : rayons fins subvisibles ; dans toute la section le phloème rose est rempli de tirets carmin foncé, en piles entres les rayons. Aubier : jaune d’or. Rameaux : très cassants à feuillage dense ; la sève noircit en séchant (TOMLINSON). Feuilles : uni- ou bifoliolées, ou 3-4 jusqu’à 6 folioles lancéolées ou elliptiques, obovales, inégales à la base ; pétiole court, 2 mm (lignes pellucides ?), 3 à 6 × 7 à 15 cm ; rachis non ailé (différence avec Inga et Melicoccus). Sur les jeunes plants, les feuilles sont plus grandes. Fleurs : petites, blanches, odorantes, dioïques ou polygames en panicules terminales aussi ou plus longues que les feuilles. Fruits : drupes noires ou violettes, rondes, 6-10 mm, 1 graine. Phénologie : sempervirent. Fleurs en mai, septembre ; toute l’année d’après FOURNET. Habitat : forêt semi-décidue et sèche entre 50 et 400 m, côtière ou de l’intérieur des terres, tous terrains calcaires ou volcaniques ; rare sur calcaire (Antilles néerlandaises, STOFFERS). Tempérament : xéro-mésophile ; semi-héliophile ?.
Usages : Bois très dur, grain fin, beau poli, lourd (d = 0,96) ; pilots (résistant aux tarets) ; aussi bardeaux d’après SARGENT cité par FAWCETT et al. ; BRITTON et al. ajoutent : bois brun rouge, ébénisterie, manches.
Distribution générale : Floride, Florida, Keys, Bahamas, Cuba, Jamaïque, Hispaniola, Puerto Rico, Virgin Islands, Petites Antilles, Mexique, Guatemala, Belize. STOFFERS signale l’espèce aux Antilles néerlandaises sans préciser les îles (1984).
Distribution aux Petites Antilles : St Eustache, Grande-Terre, Désirade, Martinique, St Vincent.
Matériel examiné : Dé : une station citée par Grisebach, mais ni DUSS ni STEHLÉ ne la mentionnent ; BARRIER 2938, plateau au Nord, 200 m ; BARRIER 3277, 3279, ravines de la côte nord (GUAD) ; vu dans les ravines Maître Pierre, 100 m et de la Rivière, 200 m (DAVID & ROLLET). M : ROLLET 517, Morne Aca, 250 m (GUAD) ; ROLLET 1624, Morne Gardier, 300 et 400 m (GUAD).
Bibliographie : (*Iconographie, **couleur) : BARKER & DARDEAU 1930 ; BRITTON & WILSON 1924 ; FAWCETT & RENDLE 1926* ; FIARD 1992** ; FOURNET 1978* ; HOWARD 1989* ; LIOGIER 1986* ; LWW 1974* ; STOFFERS 1984 ; TOMLINSON 1980*.
Anatomie du bois
- 1-28-31-51-58-61-66-68-69 (Voir la signification des codes)
- Bois parfait beige rosé clair, distinct de l’aubier blanc crème, à grain fin, maille imperceptible, dur, plutôt lourd (0,75-0,95 g/cm3).
- Pores disséminés, isolés ou accolés radialement par 2 à 4, au nombre de 30 à 40 par mm2, seulement perceptibles à la loupe (diamètre moyen d’environ 50-60 μm). Perforations des éléments vasculaires uniques ; taille des ponctuations intervasculaires de l’ordre de 3 μm.
- Parenchyme limité à quelques cellules juxtavasculaires. Files de cellules composées de 4 éléments, parfois recloisonnées et contenant des cristaux par 2, 4 ou en courtes chaînes.
- Rayons 1- et 2-sériés, au nombre moyen de 8 par mm, de structure homogène. Ponctuations radiovasculaires identiques en taille aux intervasculaires.
- Fibres cloisonnées, à ponctuations simples. Des fibres cristallifères en limite d’accroissement peuvent apparaître comme du parenchyme.