Drypetes glauca (Rollet, Antilles)

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Bernard Rollet, Arbres des petites Antilles, 2006

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Planche 71 : EUPHORBIACEAE. X. Drypetes glauca. A. Rameau fructifié. B. Plantule (détails). C. Écorce (coupe transversale). XI. Drypetes serrata. D. Rameau fructifié.

tranche de la var. macrocarpa

Drypetes glauca Vahl Eclog. Amer. 3 : 49 (1807).

Noms vernaculaires : Fr : Café Grand-bois (Guadeloupe, Martinique).

Description : Arbre de 20 m de haut dépassant 25 cm de diamètre (atteignant 50 cm dans sa variété macrocarpa). Pied : pattes aliformes décurrentes, ou sans pattes ; certains arbres avec des racines aériennes jusqu’à 0,4 m (au moins la var. macrocarpa). Écorce : épaisseur totale 6 mm pour un diamètre de 26 cm. Aspect externe : couleur variable : beige, jaunâtre à ocre jaune : lenticelles très denses presque côte à côte, rondes ou allongées horizontalement en boutonnière (très nombreuses sur les racines déchaussées) ; l’écorce grattée est vert de vessie-grisâtre. Rhytidome : 0,5 mm ; démasclée, la face externe de l’écorce vivante est vert pomme. Écorce vivante : tranche orange pâle, fonce rapidement en orange vif et tourne au vineux ; partie interne pourpre ; rayons fins très progressivement et faiblement élargis, serrés ; fibro-grumeleuse, cassante. Saveur légèrement sucrée. Aubier : jaune clair, éclat gras, odeur nauséeuse, parenchyme circummédullaire en bandes continues. Rameaux : nervillés.

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Feuilles : alternes, lancéolées, 8-18 × 3-7 cm, glauques sur les 2 faces, luisantes à reflets métalliques, épaisses, coriaces. (La variété macrocarpa semble avoir des feuilles plus grandes et à cause de ses fruits également plus grands, mérite peut-être d’être érigée en espèce) ; limbe étroitement décurrent sur le pétiole canaliculé. Fleurs : espèce dioïque ; fleurs mâles en fascicules axillaires à pédicelles fins, 5-6 mm ; fleurs femelles solitaires ou par 2 (-3). Fruits : drupe de 1-2 cm de long, 5-8 mm de diamètre ; pédoncule de 15-20 (Dans la variété macrocarpa fruit 2 × 3 cm, glauques, finement tomenteux comme une amande d’Europe, la section a une odeur de moutarde). Phénologie : sempervirent. Fleurs en mai-juin (DUSS), aussi en juillet. Fruits de juillet à septembre, aussi en avril. La variété macrocarpa a ses fruits en février-mars. Habitat : forêt dense entre 200 et 900 m (DUSS donne entre 300 et 700 m). Tempérament : l’espèce et la variété sont hygrophiles ; probablement sciaphiles. Plantule : Type I. C’est la plus grande plantule à cotylédons foliacés relevée aux Antilles. Une grosse graine albuminée en est l’origine. Une partie importante des réserves séminales est transférée à l’hypocotyle et détermine son épaississement basal. Les cotylédons et les feuilles suivantes sont susceptibles de persister très longtemps comme en témoignent les mousses épiphytes qui les couvrent parfois. La croissance de cette espèce semble pouvoir être très lente et se satisfaire, alors, d’un éclairement très faible.

Usages : Bois rouge, dur, durable (résiste en terre et à l’humidité) ; incorruptible (DUSS, QUESTEL).

Distribution générale : Florida Keys, Cuba, Hispaniola, Bahamas (Hog Island), Puerto Rico ; Petites Antilles.

Distribution aux Petites Antilles : St Kitts, Nevis, Montserrat, Guadeloupe (Basse-Terre), Dominique, Martinique, St Vincent.

Matériel examiné : Mt : Cl. RICHARD s.n., s.loc. (P). BT : DUSS 193, 224, Morne Gobelin près Gourbeyre (P) ; HUC 1132, entre Grand-Étang et As de Pique, 500 m (GUAD) ; ROLLET 972, 1004, entrée Trace Karukera, chute Carbet, 570-600 m (GUAD) ; ROLLET 1042, 1070 , Trace des Crêtes à partir des Mamelles, 520-550 m (GUAD) ; ROUSTEAU 757, Crêtes de Village, 700-900 m (GUAD). D : STEHLÉ 6326, s.loc. (P). NICOLSON and al. citent 8 spécimens. M : HAHN 1094, Grand-Fort (P).

Observations : BT : Mornes de Houëlmont, Matouba (DUSS). Houëlmont et St Claude (QUESTEL) ; Trace Victor HUGHES au vent, 600 m et dans sa var. macrocarpA : Trace Karukera, 600-700 m ; Bouillante (ROLLET). M : La var. macrocarpa existait (DUSS) au pied de la Montagne Pelée avant l’éruption (non retrouvée). Pitons du Carbet, Piton Boucher, 600-700 m pentes du Morne Piquet (SASTRE). Morne Man Roy, 600 m ; pied Morne Boucher (FIARD & ROLLET). Entre Morne Bellevue et Morne l’Étang, Crête Duclos Nord (FIARD).

Bibliographie : (*Iconographie) : BEARD 1949 ; DUSS 1897 ; FOURNET* 1978 ; HOWARD* 1989 ; LIOGIER 1986 ; LITTLE & WADSWORTH* 1964 ; NICOLSON and al. 1991 ; QUESTEL 1951 ; STEHLÉ & STEHLÉ 1947 Liste compl.

Anatomie du bois

Drypetes glauca : coupe transversale (en haut à gauche), coupe tangentielle (en haut à droite), coupe radiale (en bas) (P. Détienne & P. Jacquet)

• 4-(39)-51-55-56-57-59-60-69 (Voir la signification des codes)

Drypetes dussii, Drypetes glauca :

• Bois parfait beige à gris jaunâtre clair, non différencié de l’aubier, mi-dur et mi-lourd (0,70-0,80 g/cm³), à grain fin.
• Pores disséminés, isolés ou accolés radialement par 2 ou 3, au nombre de 7 à 12 par mm², indistincts à l’œil nu (80 à 110 μm de diamètre moyen). Perforations des éléments vasculaires uniques, quelques unes très rares en grille à 3-15 barreaux chez D. dussii ; taille des ponctuations intervasculaires de l’ordre de 3 ou 4 μm.
• Parenchyme en chaînettes très nombreuses régulièrement espacées. Files de cellules composées de 10 à 20 éléments. Présence de cristaux et de petits corpuscules siliceux chez D. glauca.
• Rayons 2- à 3-sériés, au nombre de 10 à 13 par mm, de structure hétérogène : cellules couchées au centre et 2 à 8 rangées de cellules carrées et dressées aux extrémités. Ponctuations radiovasculaires identiques en taille aux intervasculaires. Présence de cristaux dans les 2 espèces et de petits corpuscules siliceux chez D. glauca.
• Fibres à ponctuations très fines.