Curcuma longa (PROTA)

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Introduction
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Importance générale Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svg
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Répartition mondiale Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svg
Légume Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Épice / condiment Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svg
Colorant / tanin Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Médicinal Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Fourrage Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Sécurité alimentaire Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg


1, port de la plante ; 2, rhizome. Source PROSEA
plante en fleurs (B. Loison, mytho-fleurs.com)
port de la plante
rhizomes (Kazuo Yamasaki)
poudre de curcuma en vente au marché de Limbe, Malawi
rhizome et racines adhérentes

Curcuma longa L.


Protologue: Sp. pl. 1 : 2 (1753).
Famille: Zingiberaceae
Nombre de chromosomes: 2n = 63

Synonymes

  • Curcuma domestica Valeton (1918).

Noms vernaculaires

  • Curcuma, safran pays, safran des Indes (Fr).
  • Turmeric (En).
  • Curcuma, rizoma dos Índios, açafroeira da Índia, terra merita (Po).
  • Mmanjano (Sw).

Origine et répartition géographique

L’origine de Curcuma longa est incertaine mais on pense qu'il vient d’Asie du Sud, très probablement de l’Inde. Curcuma longa ne se trouve pas dans un état véritablement sauvage, mais il semble s'être naturalisé dans certaines régions. C'est un triploïde stérile et on pense qu’il est apparu par sélection continue et multiplication végétative d’un hybride entre le curcuma sauvage diploïde (Curcuma aromatica Salisb., originaire de l’Inde, du Sri Lanka et de l'est de l'Himalaya) et un autre curcuma tétraploïde apparenté.

L’Inde est considérée comme le centre de domestication et Curcuma longa y est cultivé depuis des temps immémoriaux. Il est arrivé en Chine avant le VIIe siècle, en Afrique de l'Est au VIIIe siècle et en Afrique de l'Ouest au XIIIe siècle. Il a été introduit en Jamaïque au XVIIIe siècle. Actuellement, le curcuma est largement cultivé partout sous les tropiques, mais sa production commerciale se limite à l’Inde et à l’Asie du Sud-Est. En Afrique, il est cultivé dans les jardins familiaux de nombreux pays et il est vendu sur un grand nombre de marchés.

Usages

Curcuma longa est cultivé pour ses rhizomes, d’abord comme colorant, ensuite comme épice pour la cuisine. En Afrique de l'Ouest, il est surtout utilisé comme colorant pour teindre en jaune d’or des produits tels que le cuir tanné, les tissus en coton, le fil et les fibres de palme. Ses rhizomes servent également de produits de beauté pour le corps et le visage en Afrique et en Asie. Ils sont un article de bon augure dans tous les rites religieux domestiques des Hindous, et ont de nombreux autres usages dans la vie courante pour ce qui a trait à la naissance, au mariage et à la mort, ainsi qu'en agriculture. En Asie, le curcuma est largement utilisé comme l’un des principaux ingrédients du curry (qui contient jusqu’à 25% de curcuma). En Occident, les rhizomes de curcuma réduits en poudre sont largement employés dans l’industrie alimentaire, notamment en tant que colorant (le E 100 de l’Union européenne) dans les aliments transformés et les sauces. Il sert aussi de colorant dans les produits pharmaceutiques, la confiserie et la teinture textile, et remplace à bon compte le vrai safran (Crocus sativus L.).

Les pousses tendres et les jeunes rhizomes peuvent être consommés frais comme légume épicé. L’huile de curcuma et l’oléorésine ont les mêmes utilisations que l’épice moulue. Aux Etats-Unis, le statut réglementaire “généralement reconnu inoffensif” a été accordé à l’huile de curcuma (GRAS 3085) et à l’oléorésine de curcuma (GRAS 3087). Le taux maximum d’huile de curcuma permis dans les parfums est de 1%, mais elle est désormais rarement employée.

Les rhizomes de curcuma rentrent dans la fabrication de nombreux médicaments composés traditionnels employés comme stomachiques, stimulants et purificateurs sanguins, ainsi que pour soigner les douleurs au foie, les affections hépatiques et la jaunisse. Mélangés à du lait chaud, ils servent à guérir le rhume de cerveau, la bronchite et l’asthme. Le jus extrait de rhizomes frais permet de traiter de nombreuses infections cutanées, tandis qu’une décoction est efficace contre les infections oculaires. Depuis les années 1970, des recherches ont fait état d’une activité pharmaceutique encourageante contre le cancer, la dermatite, le SIDA, l’inflammation, l’hypercholestérolémie et les situations de dyspepsie. Le curcuma a également des propriétés insecticides, fongicides et nématicides. A Madagascar, on mélange de la poudre de rhizome à des grains pour les mettre à l’abri des ravageurs des greniers. Les feuilles servent à fabriquer un pain médicinal spécial au Népal et en Inde.

Production et commerce international

Curcuma longa entre dans le commerce international essentiellement sous la forme de rhizomes entiers séchés. Le commerce de poudre de curcuma est moins important que jadis. L’Inde est le plus gros producteur, avec 400 000 t sur 130 000 ha, et domine le commerce international qui est estimé à 20 000 t par an. On compte parmi les autres producteurs d’Asie le Bangladesh, le Pakistan, le Sri Lanka, Taïwan, la Chine, le Myanmar et l’Indonésie. Il est aussi cultivé dans les Caraïbes, ainsi qu’en Amérique centrale et du Sud, la Jamaïque, Haïti et le Pérou étant les principaux pays producteurs. Tous les producteurs asiatiques sont aussi de gros consommateurs et certains sont même des importateurs nets, alors que les pays non asiatiques exportent la plus grande partie de leur production. Le commerce du curcuma à partir des pays d’Asie transite essentiellement par Singapour. Les principaux importateurs sont l’Iran, le Sri Lanka, la plupart des pays du Proche-Orient et l’Afrique du Nord. Taïwan est le principal fournisseur du Japon, tandis que le curcuma jamaïcain approvisionne en grande partie le marché nord-américain. Dans les années 1980 et 1990, les Etats-Unis ont importé près de 1850 t de curcuma par an, pour une valeur d’environ US$ 2 millions.

Propriétés

Par 100 g de partie comestible, la poudre de curcuma contient approximativement : eau 11,4 g, énergie 1481 kJ (354 kcal), protéines 7,8 g, lipides 9,9 g, glucides 64,9 g, fibres alimentaires 21,1 g, Ca 183 mg, Mg 193 mg, P 268 mg, Fe 41,4 mg, Zn 4,4 mg, vitamine A 0,0 UI, thiamine 0,15 mg, riboflavine 0,23 mg, niacine 5,14 mg, folate 39 μg, acide ascorbique 25,9 mg (USDA, 2004). Par distillation à la vapeur, les rhizomes produisent 2–7% d’huile essentielle, qui est d’un rouge orangé et légèrement fluorescente. Ses constituants principaux sont un sesquiterpène, la zingibérène 25% et ses dérivés cétoniques : la turmérone 35% et l’ar-turmérone 12%. L’extraction du rhizome à l’alcool éthylique, à l’acétone ou au chlorure de méthylène donne 6–10% d’oléorésine, qui contient 35–45% de curcumine et de ses dérivés la déméthoxycurcumine et la bis-déméthoxycurcumine, connues sous le nom collectif de curcuminoïdes. Ces composés donnent au curcuma sa couleur jaune orangé si caractéristique (le jaune naturel n° 3 du “Colour Index”), alors que l’huile essentielle lui confère son arôme et sa flaveur typiques. Le contenu des rhizomes est très variable et dépend de l’endroit où ils sont cultivés, du type de cultivar, du moment de la récolte, de la méthode de traitement et d’analyse.

Le curcuma est reconnu dans l’industrie de la teinture comme étant l’une des “couleurs directes”, capable de teindre le coton sans mordant. Néanmoins, le pigment étant extrêmement sensible à la lumière, il se décolore facilement, et lorsqu’il est appliqué sur le coton, la laine ou la soie, il est souvent employé dans une faible solution d’acide acétique ou d’alun. De l’alcali rajouté au bain de teinture donne une nuance garance. En Afrique de l'Ouest, on ajoute de la pulpe de tamarin au bain de teinture, probablement pour en purifier la couleur et pour éliminer toute trace de rouge.

L’huile essentielle de curcuma se compose principalement de monoterpènes oxygénés, associés à de petites quantités d’hydrocarbures sesquiterpènes et d’hydrocarbures monoterpènes. La contribution relative de chaque composant à l’arôme et à la flaveur est mal connue. L’arôme de l’huile essentielle distillée à la vapeur est différent de celui de l’épice, ce qui serait dû, pense-t-on, à la formation d'artefacts lors de la distillation. Une monographie sur les propriétés physiologiques de l’huile de curcuma a été publiée par le Research Institute for Fragrance Materials (RIFM).

La poudre de curry contient généralement, outre du curcuma, des épices telles que de la coriandre, du cumin, de la cannelle, de la cardamome, du fenugrec, du piment fort, de la noix muscade, des clous de girofle, du gingembre, du poivre et de l’aneth. Les proportions des divers ingrédients varient en fonction du plat qui est préparé, mais en général ce sont le curcuma et la coriandre qui prédominent. La recherche médicale moderne (lors de tests sur des animaux comme les rats et les souris) a montré que la curcumine et les substances voisines possèdent des propriétés anti-oxydantes, anti-inflammatoires et anticancéreuses. Le curcuma peut limiter la peroxydation lipidique en maintenant l'activité des enzymes anti-oxydantes telles que la superoxyde dismutase, la catalase et la glutathion peroxydase à des niveaux élevés. Ces enzymes jouent un rôle important dans la régulation de la peroxydation lipidique (la curcumine s’est révélée efficace dans des cas d’inflammation tant aigus que chroniques). La peroxydation lipidique joue un rôle de premier plan dans les cas d’inflammations, de maladies cardiaques et de cancer. Lors de tests, le curcuma a révélé également des activités antiprotozoaires, nématicides, antibactériennes, antivenimeuses, antivirales et antitumorales. Des études cliniques au cours desquelles on avait administré oralement du curcuma aux patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde, de maladies respiratoires, d’ulcères gastroduodénaux et de dyspepsie ont donné des résultats encourageants.

Falsifications et succédanés

L’histoire ancienne de Curcuma longa est étroitement liée à celle du safran, dont il est un succédané bon marché. En Inde, c'est la falsification du curcuma lui-même qui pose un grave problème sur les marchés locaux, et la poudre de curcuma se prête plus à une telle pratique. Il n’est pas rare de trouver localement de la poudre de curcuma falsifiée avec du chromate de plomb, de la terre jaune, du sable, ou de talc bon marché. Toutefois, sur le marché international, l'attention en termes de falsification se porte surtout sur le mélange d’espèces voisines de Curcuma contenant des pigments curcuminoïdes avec les rhizomes de curcuma. Il existe trois autres espèces contenant de la curcumine qui entrent en ligne de compte pour la falsification : Curcuma xanthorrhiza Roxb., Curcuma aromatica Salisb. (curcuma sauvage ou zédoaire jaune) et Curcuma zedoaria (Christm.) Roscoe (zédoaire). Dans les pays producteurs d’Asie, ces trois espèces sont diversement utilisées comme source d’amidon ou de colorants, ainsi qu’en médecine traditionnelle et comme succédanés du vrai curcuma (non pas comme épice mais pour d’autres usages). L’identification de ces espèces par l’étude de poudre au microscope est souvent difficile, en particulier si les grains d’amidon et les cellules d’oléorésine ont été détruites par ébullition. La falsification de Curcuma longa par Curcuma aromatica ou Curcuma zedoaria peut être détectée grâce à la présence de camphre et de camphène, qui interviennent en tant que composants secondaires dans l’huile essentielle des ces deux dernières espèces.

Description

  • Plante herbacée pérenne, érigée, fortement tallante (souvent cultivée comme annuelle), atteignant 1(–1,5) m de haut ; le rhizome est un complexe charnu comportant un tubercule primaire ellipsoïde d’environ 5 cm × 2,5 cm, entouré par la base de vieilles feuilles en écailles et présentant à maturité de nombreux rhizomes latéraux (appelés doigts) droits ou légèrement incurvés, cylindriques, ramifiés, de 5–10 cm × 1–1,5 cm, le tout formant une touffe dense ; l’intérieur et l’extérieur des rhizomes est jaune orangé vif, les jeunes pousses blanches, dégageant une odeur épicée quand on les froisse ; racines filiformes, dures.
  • Feuilles alternes, distiques, simples, avec des gaines formant une pseudotige courte ; pétiole de 0,5–10 cm de long, largement sillonné et étroitement ailé ; limbe oblong-lancéolé, de 7–70 cm × 3–18 cm, base cunéiforme à arrondie, apex pointu ou acuminé, vert foncé au-dessus, vert très clair au-dessous, criblé de points translucides.
  • Inflorescence : épi terminal atteignant 20 cm de long, érigé, apparaissant entre les gaines des feuilles ; pédoncule de 3–20 cm de long, densément poilu, couvert d’écailles ou de gaines dépourvues de limbes ; bractées elliptiques-lancéolées, de 5–7,5 cm × 2,5 cm, densément poilues, blanches à vert clair.
  • Fleurs en paires à l’aisselle des bractées, bisexuées, zygomorphes, de 5–6 cm de long, une seule s’ouvrant à la fois ; calice tubulaire, court, présentant 3 dents inégales ; corolle tubulaire à la base, la partie supérieure beaucoup plus large et avec 3 lobes inégaux, blanche ; labelle (staminode central) orbiculaire à obovale, de 12–17 mm de diamètre, présentant 2 petits lobes latéraux et un lobe central de grande taille, émarginé, blanc avec une strie centrale jaune, staminodes latéraux 2, elliptiques-oblongs, d’environ 1 cm × 6 mm, blanc crème, étamine fonctionnelle 1, largement connée avec les staminodes, de 5–6 mm × 3 mm, anthère présentant un large éperon courbé à la base ; ovaire infère, 3-loculaire, avec 2 glandes érigées au sommet, style mince, passant entre les thèques de l’anthère et soutenu par celles-ci, stigmate élargi.
  • Fruit jamais produit.

Autres données botaniques

Curcuma comprend quelque 50 espèces et est originaire de l’Inde jusqu’au nord de l’Australie ; plusieurs espèces ont été introduites dans d’autre régions tropicales. L’identité de Curcuma longa en tant qu’espèce nécessite des recherches plus approfondies. En Asie, un groupe d’espèces voisines est actuellement distingué uniquement par les différences de couleur des bractées, de la corolle, des feuilles ou des rhizomes, mais en fait elles forment une seule espèce complexe autour de Curcuma longa. Dans certains pays, notamment en Inde, plusieurs cultivars non répertoriés officiellement sont désignés par le nom des localités où ils sont cultivés, certains types étant préférés pour l’utilisation comme épice (par ex. le curcuma de Madras qui contient jusqu’à 3,5% de curcuminoïdes), d’autres pour la teinture (par ex. celui d’Alleppey, qui contient jusqu’à 6,5% de curcuminoïdes). Seule une révision complète permettrait de définir de façon fiable les cultivars et les groupes de cultivars.

Croissance et développement

A la mise en place de la culture, la germination des plants de curcuma est achevée en 2–4 semaines ; après quoi intervient une période de croissance végétative active. La floraison et le développement des rhizomes débutent environ 5 mois après la plantation. Les rhizomes continuent de se développer activement pendant à peu près 7–10 mois, en fonction du cultivar et des conditions climatiques ; puis les feuilles inférieures jaunissent et la récolte est prête à être arrachée.

Ecologie

Le curcuma demande un climat humide et chaud. Il peut être cultivé dans la plupart des régions tropicales et subtropicales pourvu que les précipitations soient suffisantes ( 1000–2000 mm) ou que l’on puisse irriguer. Des précipitations de 1200–1400 mm bien réparties sur 100–120 jours sont idéales. La culture a été étendue à des régions où les précipitations dépassent 2000 mm. Le curcuma est cultivé jusqu’à 1200 m d’altitude sur les contreforts de l’Himalaya mais il pousse mieux à 450–900 m. Les températures optimales sont de 30–35°C pendant le démarrage, de 25–30°C pendant le tallage, de 20–25°C pendant l’initiation des rhizomes et de 18–20°C pendant leur développement. Le curcuma pousse sur divers types de sol, mais préfère des limons fertiles ou argileux, bien drainés, meubles et friables, riches en matières organiques, et de pH 5–7,5. Il ne supporte pas l’asphyxie racinaire ou les sols alcalins. Des sols graveleux, pierreux et lourds ne conviennent pas au développement des rhizomes. En tant que plante affectionnant l’ombre, il vient bien à mi-ombre et peut être cultivé sous des arbres fruitiers.

Multiplication et plantation

La multiplication du curcuma se fait de façon végétative par rhizomes. On utilise généralement des rhizomes mères, entiers ou coupés en morceaux, et des rhizomes filles (les doigts). En tant que matériel de reproduction, les rhizomes mères sont meilleurs que les filles. Néanmoins, il a aussi été établi que des rhizomes filles de grande taille germaient mieux et avaient des rendements supérieurs à ceux des mères. Les doigts se stockent plus facilement, tolèrent mieux les sols humides et peuvent être plantés à une densité inférieure. Il faut entreposer les rhizomes 2–3 mois entre la récolte et la plantation. Pour cela, on les étale en couche fine sous une couverture de feuilles de curcuma ou bien on les entrepose en tas sous une couche de paille et de terre.

Le champ doit être bien préparé par labour ou bêchage, en retournant la terre jusqu’à environ 30 cm de profondeur, afin d’obtenir une bonne couche arable. D’importantes quantités d’engrais organique (fumier de ferme, tourteau d'oléagineux, feuilles vertes) sont généralement appliquées. L’optimum serait d’environ 25 t/ha de fumier ou de compost et 65 kg/ha de N venant du tourteau. Il y a en général deux façons de planter le curcuma : à plat ou sur billons. La culture à plat est normalement meilleure, mais aux endroits trop ou pas assez humides, la culture sur billons s'avère supérieure, car elle facilite le drainage et l'irrigation. Les billons doivent avoir 20–25 cm de haut et 45–50 cm de large et les rhizomes doivent être plantés à une distance de 30–40 cm, et à une profondeur de 7,5 cm. Le meilleur espacement en culture à plat est de 25 cm × 25 cm. Toutefois, de bons résultats ont été obtenus avec des espacements de 30 cm × 15 cm ou de 15 cm × 15 cm. Si le curcuma est en culture associée, l’espacement est ajusté en conséquence. Le moment de la plantation dépend du cultivar, du matériel de reproduction ainsi que des conditions agroclimatiques. Une méthode de multiplication accélérée du curcuma a été signalée, utilisant la culture in vitro de jeunes bourgeons végétatifs prélevés sur des rhizomes en cours de germination. La formation des jeunes plantes s’est faite tout au long de l’année sans que se manifeste la période de dormance habituelle chez les plantes au champ.

Gestion

Après la plantation, il est bénéfique de pailler avec ce dont on dispose localement, feuilles, paille ou bagasse. Cette pratique améliore l’implantation des rhizomes, supprime les adventices et augmente la taille de la plante ainsi que le rendement en rhizomes. Il est recommandé d’appliquer un paillis de feuilles vertes à raison de 15 t/ha à deux reprises, à la plantation et 60 jours après. Les soins après la plantation consistent à désherber, à irriguer, à protéger contre les maladies et ravageurs, et à effectuer des apports d’engrais. Un désherbage précoce peut être évité par l’emploi de 2,4-D comme herbicide de pré-levée. Trois à quatre binages suivis d’un désherbage à intervalles réguliers sont souhaitables. Un buttage peut s’avérer nécessaire environ 8 semaines après la plantation.

Un bon arrosage du champ à la plantation est bénéfique, suivi d’une irrigation hebdomadaire jusqu’à ce que la germination soit terminée, après quoi on peut arroser moins fréquemment. Le curcuma étant une plante qui épuise la terre, il a de gros besoins en fumure pour fournir des rendements élevés. En culture pluviale, un apport de sulfate d’ammonium à raison de 100 kg/ha augmenterait le rendement de presque 100%. La réponse au phosphore à des doses jusqu'à 175 kg/ha, seul ou combiné à d’autres nutriments, a également été signalée. Un apport de potassium augmente considérablement la taille de la plante, le nombre de talles, de feuilles et de rhizomes mères et filles. Parmi les oligo-éléments, des réactions au fer et au zinc ont été signalées (50 kg de FeSO4 et autant de ZnSO4). Cependant, les recommandations concernant l’apport d’engrais diffèrent énormément d’un endroit à l’autre.

Maladies et ravageurs

La maladie des taches foliaires, ainsi que la pourriture du rhizome sont les principales maladies du curcuma. La maladie des taches foliaires, provoquée par Taphrina malucans, se caractérise par l’apparition de taches sur les deux côtés des feuilles, de 1–2 mm de diamètre, qui fusionnent largement. Les feuilles infectées se tordent, prennent un aspect brun rougeâtre et ne tardent pas à jaunir. On peut lutter raisonnablement contre cette maladie en appliquant de la bouillie bordelaise, de l’éthion et du zinèbe. Il existe des cultivars résistant à cette maladie. Une autre maladie des taches foliaires est causée par Colletotrichum capsici, qui provoque des taches de taille variable, pouvant atteindre 4–5 cm × 3 cm, qui envahissent souvent presque toute la feuille, laquelle finit par se dessécher. En cas d’infestation très grave, la plupart des feuilles se dessèchent et prennent un aspect roussi, ce qui se traduit par une perte de rendement supérieure à 50%. On peut tenir la maladie en échec en faisant une pulvérisation unique de bouillie bordelaise avant l’apparition des symptômes. Le captane et le zinèbe, appliqués tous les mois, sont un bon moyen d’endiguer la maladie. Le matériel de reproduction doit être choisi dans des régions sans maladies et traité avec un fongicide autorisé avant la plantation. Un excès d’ombre et la culture associée favorisent la maladie.

La pourriture du rhizome provoquée par Pythium aphanidermatum entraîne un dessèchement progressif des feuilles sur les plantes contaminées. La base des pousses aériennes montre de molles lésions imbibées d’eau. La maladie progressant, l’infection se transmet peu à peu aux rhizomes, qui commencent à pourrir et à devenir mous. D’orange vif, les rhizomes deviennent marron. La maladie peut se limiter à quelques plantes isolées ou bien s'étendre en plages dans le champ. En cas d’attaque grave, le rendement est sérieusement limité. L’une des méthodes efficaces pour en venir à bout est d’éliminer les plantes infectées et de les brûler. Pour les cas sérieux, il est judicieux de désinfecter le sol avec un fongicide autorisé (par ex. le métalaxyl ou le mancozèbe). Traiter le matériel de plantation au fongicide permet de prévenir la maladie. Certains cultivars (comme ‘Suvarna’ en Inde) ont montré une tolérance au champ.

Parmi les ravageurs du curcuma on trouve les foreurs des pousses, les insectes mangeurs de feuilles, les insectes suceurs et les nématodes. En Asie, les chenilles du foreur des pousses Conogethes punctiferalis (synonyme Dichocrocis punctiferalis) attaquent la pousse centrale et la font mourir (“cœur mort”). Une pulvérisation mensuelle de malathion vient à bout de ces insectes. En Inde, la chenille d'un Hespériidé, Udaspes folus (le “démon de l’herbe”), est aussi un dangereux insecte phyllophage. Il est recommandé de pulvériser du carbaryl, du diméthoate ou du phosphamidon pour en venir à bout. En Afrique et dans le Pacifique du Sud, la cochenille Aspidiella hartii est un insecte suceur qui infeste les rhizomes encore au champ. Elle se multiplie sur les rhizomes frais stockés pour la plantation. Les rhizomes infestés finissent par se dessécher. On parvient à lutter contre ce phénomène en plongeant les rhizomes de semence dans du phosalone, du monocrotophos ou du quinalphos. Deux parasites hyménoptères, Physcus sp. et Adelencyrtus moderatus, attaquent ce ravageur. En Asie, le tigre Stephanitis typica entraîne la décoloration des feuilles en suçant la sève. Les thrips aussi sucent les feuilles, qui s’enroulent alors sur elles-mêmes, pâlissent et se dessèchent progressivement. Parmi les nématodes répertoriés s’attaquant au curcuma figurent le nématode à galles (Meloidogyne incognita) et le nématode foreur des racines (Radopholus similis).

Récolte

Le curcuma est prêt à être récolté 7–10(–12) mois après la plantation, lorsque les feuilles inférieures jaunissent. La récolte se fait en retournant la terre. Il faut faire attention de ne pas abîmer les rhizomes et s’assurer que l’on arrache toute la touffe en même temps que la plante sèche. On coupe alors les sommités feuillées, on retire les racines et la terre qui y est attachée, puis on lave soigneusement les rhizomes. Les doigts sont séparés du rhizome mère. Quelques rhizomes peuvent être utilisés frais et, à l’exception de ceux qui sont nécessaires à la replantation, le reste est séché.

Rendement

Le rendement moyen en rhizomes frais de curcuma est de 17–23 t/ha si la culture est irriguée, et de 6,5–9 t/ha en culture pluviale. Toutefois, les rendements dépendent en grande partie du cultivar. Certains d’entre eux peuvent produire 30–35 t/ha de rhizomes frais.

Traitement après récolte

Afin de renforcer la belle couleur jaune et l’arôme si caractéristique, les rhizomes nettoyés sont mis à cuire dans de l’eau bouillante pendant 1 heure dans un bain légèrement alcalin, puis séchés au soleil pendant 6–8 jours. On utilise également des séchoirs à air chaud. Les rhizomes séchés sont polis pour en lisser la surface et aussi pour en rehausser légèrement la couleur. Le polissage peut se faire dans un simple tambour en fer, rotatif, cylindrique et galvanisé, actionné à la main, ou dans d’autres types d’appareils. Une petite quantité de poudre de curcuma versée à l’intérieur du tambour durant le polissage confère un bel aspect au produit.

Sous sa forme la plus simple, la méthode utilisée pour teindre le cuir au Nigeria consiste simplement à faire une pâte à partir de poudre de rhizomes de curcuma et d’eau, et d’en enduire soigneusement la peau tannée après en avoir légèrement huilé la surface. La peau est ensuite lavée avec un mélange peu concentré de jus de lime et d’eau, puis séchée. Dans la Province de Bornu au nord-est du pays, les peaux qui doivent être teintes ne sont pas huilées, et la matière tinctoriale est préparée par mélange avec de l’eau et une substance minérale contenant du (bi)carbonate de sodium. Ce mélange fait virer la couleur des peaux au rouge, mais on retrouve une couleur jaune pur par un lavage au jus de lime et à l’eau. A Sokoto au nord-ouest du Nigeria, la toile de coton est teinte en la trempant dans la pâte de teinture et en faisant pénétrer soigneusement la pâte dans le tissu en frottant à la main. Quelques minutes après, un morceau de pâte de tamarin est rajouté et on fait de nouveau pénétrer le mélange (la pâte de tamarin est préparée à partir de gousses entières que l'on fait macérer dans l’eau froide puis chauffer progressivement dans un récipient au-dessus du feu jusqu’à une température que la main peut encore facilement supporter ; cette masse de pulpe molle est ensuite enveloppée dans des feuilles et conservée pour un usage ultérieur). Ensuite, l’étoffe est retirée, secouée et exposée à l’air pendant 2–3 minutes, en enlevant toute trace d’humidité. Le tissu est à nouveau mis à tremper dans le bain de teinture et on le frotte encore avec le mélange pendant environ 5 minutes, après quoi il est soigneusement nettoyé et mis à sécher sur un étendoir. Une autre méthode simple de teinture au curcuma, utilisée en Ethiopie, consiste à plonger l’étoffe dans une décoction bouillante de pâte de curcuma. En Asie, le curcuma est utilisé la plupart du temps pour les étoffes de coton et de soie afin d’obtenir diverses nuances allant du jaune d’or au jaune orangé. En Europe, le curcuma était utilisé dans la teinture sur laine, pour obtenir des touches spéciales de jaune d’or en combinaison avec la gaude (Reseda luteola L.) et l’écarlate, lorsqu’il servait de teinture de base pour la cochenille (Dactylopius coccus).

Ressources génétiques

Une collection de ressources génétiques comportant 500–600 entrées de Curcuma longa est conservée au NBPGR Regional Station, Thrissur, Kerala, Inde.

Sélection

Tant la productivité que la qualité moyenne du curcuma sont loin d’être satisfaisantes. Jusqu’à présent, il y a eu très peu de travaux sur l’amélioration génétique de Curcuma longa, car les méthodes conventionnelles de sélection se heurtent aux problèmes de stérilité. On utilise maintenant la sélection clonale pour exploiter la variation naturelle, et on pratique la mutagenèse. Les principaux objectifs de sélection sont de créer des cultivars offrant un rendement élevé, une teneur en curcumine et une couleur satisfaisantes, sans contenu excessif en huile volatile, et résistant à la pourriture du rhizome.

Perspectives

Curcuma longa est à la fois un colorant alimentaire, une épice et une plante médicinale de premier plan. La demande croissante de curcuma en tant qu’épice et colorant alimentaire sain, tant sur les marchés locaux que internationaux, montrent que les perspectives sont bonnes. Il faudra mener des travaux d’amélioration génétique, de recherche agronomique et de lutte contre les ravageurs pour obtenir des niveaux de production élevés ainsi qu’une bonne qualité. Le curcuma est une plante intéressante pour être incorporée dans un système de culture mixte avec des arbustes et de jeunes arbres. Des études sur les composants bioactifs des rhizomes ont permis de découvrir de nouvelles possibilités pour l’emploi du curcuma dans les produits pharmaceutiques. Etant donné la prééminence de l’Inde à la fois pour la production et pour le commerce, la culture du curcuma aura du mal à se développer en Afrique pour le marché international. Une expansion tournée vers l’usage local pourrait offrir plus de possibilités.

Références principales

  • Ammon, H.P.T. & Wahl, M.A., 1991. Pharmacology of Curcuma longa. Planta Medica 57: 1–7.
  • Burkill, I.H., 1966. A dictionary of the economic products of the Malay Peninsula. 2 Volumes. Revised reprint of the 1935 edition. Ministry of Agriculture and Cooperatives, Kuala Lumpur, Malaysia. 2444 pp.
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Sources de l'illustration

  • Dahal, K.R. & Idris, S., 1999. Curcuma longa L. In: de Guzman, C.C. & Siemonsma, J.S. (Editors). Plant Resources of South-East Asia No 13. Spices. Backhuys Publishers, Leiden, Netherlands. pp. 111–116.

Auteur(s)

  • P.C.M. Jansen, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands

Citation correcte de cet article

Jansen, P.C.M., 2005. Curcuma longa L. In: Jansen, P.C.M. & Cardon, D. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands. Consulté le 16 décembre 2024.


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