Spondias mombin (Pharmacopées en Guyane)
Synonymie
- Spondias lutea L.
Noms vernaculaires
- Créole : mombin [monben].
- Wayãpi de Camopi : mope.
- Wayãpi du haut Oyapock : akaya, tapelɨwa.
- Palikur : kahambag.
- Portugais : taperebá cajá.
- Kali’na : mo:pe.
- Wayana : mope.
Écologie, morphologie
Grand arbre commun des forêts ripicoles et secondaires[1].
Collections de référence
Grenand 1356 ; Jacquemin 2129 ; Lescure 497, 628 ; Prévost 3421.
Emplois
Chez les Créoles, l’écorce du manguier, associée à celle du mombin, est employée comme antidiarrhéique et contre les maux de ventre. Les bains préparés avec les écorces sont aussi conseillés pendant les couches[2]. Chez les Palikur, les jeunes feuilles pilées sont un remède contre la bourbouille des nourrissons ou d’autres éruptions cutanées. Elles sont appliquées localement en emplâtre[3]. Les bains préparés avec l’écorce sont considérés comme une bonne protection contre les moustiques. Pour d’autres usages, cf. Symphonia globulifera (Clusiacées).
Étymologie
- Créole : du kali’na mo:pe.
- Wayãpi de Camopi : du wayana mope.
- Wayãpi du haut Oyapock : de tapele, « ancien village » et ɨwa, « arbre », « arbre des anciens villages ». Ce nom fait référence à la localisation fréquente de cet arbre en forêt secondaire.
Chimie et pharmacologie
Ses propriétés médicinales s’expliquent, en partie, par la présence de tanins assez générale dans la famille. Deux tanins ellagiques ont été isolés des feuilles et écorces de tronc et sont actifs sur le virus de l’herpès (CORTHOUT et al., 1991).
La gomme renferme des polysaccharides. Des dérivés de l’acide anacardique et des acides phénols dérivés de l’acide salicylique ont été isolés des fractions hexaniques et éthanoliques des feuilles et tiges et présentent des activités antimicrobiennes sur de nombreux germes : Bacillus meus, Streptococcus pyogenes et Mycobacterium fortuitum (COATES et al., 1994 ; CORTHOUT et al., 1994).
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- ↑ Spondias mombin est un arbre possédant une large répartition géographique en Amérique tropicale. Il est surtout connu pour son fruit comestible. L'emploi des écorces de tronc comme antidiarrhéique est aussi largement répandu.
- ↑ Les Amérindiens du nord-ouest de la Guyana préparent un bain de siège avec l'écorce ainsi que les feuilles de Cucurbita moschata (Lam.) Poir. (Cucurbitacées) et de Potomorphe peltata (Pipéracées) en cas d'hémorragies vaginales survenant après l'accouchement (VAN ANDEL, 2000).
Chez les Tikuna, la décoction de l'écorce est utilisée pour contrôler les régies trop abondantes et comme contraceptif (SCHULTES et RAFFAUF, 1990). Au Venezuela, la décoction de l'écorce, prise en bain, soulage les douleurs musculaires (DELASCIO CHITTY, 1985). - ↑ Chez les A1uku, la poudre d'écorce sèche est un remède contre la leishmaniose (FLEURY, 1991).