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Pavot (Cazin 1868)

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(ANTAGONISME RÉCIPROQUE DE L'OPIUM ET DES SOLANÉES VIREUSES, ET SPÉCIALEMENT DE LA BELLADONE. — En traitant de la belladone, nous nous sommes étendu sur cette question ; mais il nous a paru nécessaire de revenir ici sur ce sujet d'un si grand intérêt scientifique et pratique. Pendant le cours de la publication de ce Traité, de nouveaux matériaux sont venus grossir la somme des preuves à l'appui de l'existence réelle de cette opposition d'action. Mais il faut bien le dire, des opinions diamétralement opposées se sont aussi fait jour ; de sorte qu'actuellement, malgré les efforts de plusieurs physiologistes et de bon nombre de thérapeutistes, la loi d'antagonisme, bien qu'admise par la majorité, n'est pas unanimement acceptée.
L'ensemble des faits cliniques dont nous donnons <ref>Pena et Math. de Lobel, ''Stirpium adv. nova''. Londres, 1570. — Prosper Alpin, ''De Plantis Ægypti'', Venise, in-4°, 1592 — Horstius, ''Op. med.'', 1661. — Faber, ''Strychnomania'', 1677, p. 87. - Boucher (de Lille), in ''Journal de médecine'', 1766. — Lippi, ''De ven. bacc. bellad. prod. atque opii in eo usu''. Tübingen, 1810. — Corrigan, 1838, cité par Benjamin Bell. — Giacomini, Traité philosophique et expérimental de matière médicale et de thérapeutique, traduction Mojon et Rognetta, 1839, p. 573. — 1843 ; Angelo Poma, cité par la ''Gazette médicale'' du 10 août 1863. — Rognetta, ''Traité philosophique et clinique d'ophthalmologie''. Paris 1844, p. 231 — 1849 ; Cazin, ''Traité des plantes médicinales indigènes'', lre édition, p. 365, fait recueilli en 1839 (voyez l'article BELLADONE). — 1853 ; Anderson, in ''Edimb. med. Journal''. — 1854 ; Garrod, ''Leçon d'ouverture à l'University College'', cité par B. Bell. — 1855 ; Lindsey, in ''Edinb. med. Journal'', et cité par Cazin, 2e édition, page 170. — 1856 ; Mussey, in ''Boston med. and surg. Journal''. — 1857 ; Wharton Jones, ''Med. Times and Gaz.'', january 1858. — B. Bell, ''Des rapports thérapeutiques de l'opium et de la belladone'', mémoire reproduit et traduit par l’''Union médicale'', 17 février 1859. — 1859 ; Scaton (de Seed), ''Memorial Times'', décembre - Behier, ''Mémoire sur l'antagonisme'', etc., in ''Union médicale'', 2juillet. — 1860 ; la Société de pharmacie déclare les deux agents incompatibles. (''Bulletin de thérapeutique'', 1860, t. LIX, p. 423.) — Anderson, in ''Union médicale'' du 27 octobre. — 1861 ; cinq observations de Lee et Norris, in ''Archives générales de médecine'', 1864, et ''Bulletin de thérapeutique'', 1862. -1862 ; Lopex (de Mobile), in ''Union médicale''. — Quatre observations de Norris, Blake, Dunkan, reproduites par les ''Archives générales de médecine'', 1864. — 1863 ; Mac Namara, in ''Dublin Quarterly Journal'', 1863. — Mémoire de Behier, in ''Union médicale'', juillet. — 1864 ; Mémoire de Follin et Lassègne, dans les ''Archives générales de médecine'', mai 1864. — Observations de de Schmid, in ''Klinische Monatsblætter fur Augenheilkunde''. — Onsum, in ''J'ordhandlinger i dat Nonke medicinske selskab'', 1864, p. 188, et ''Schmid's Jahrbücher'', décembre 1865. — 1865 ; deux observations de Blondeau, in ''Archives générales de médecine''. — Deux observations d'empoisonnement par les semences de jusquiame, guéris par les injections hypodermiques d'acétate de morphine, par Rezek, in ''Allgemeine Wiener medizinische Zeitung''. — Lubelski, Gazette hebdomadaire. — Dodeuil, ''Bulletin de thérapeutique''. — Davaine et Testelin (de Lille, in ''Bulletin médical du nord de la France'', octobre, p. 349. — ''Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales'', art. ANTIDOTE (Gûbler), t. V, p. 317. — Camus, ''Thèse inaugurale de Paris'' et ''Gazette hebdomadaire'', août.— G. Lemattre, ''Recherches expérimentales et cliniques sur les alcaloïdes de la famille des solanées''. (In ''Archives générales de médecine'', juillet et août.) - 1866 ; ''Relations d'expériences et d'observations'' d'Erlenmeyer. (In ''Archives générales de médecine'', mars.) — Constantin Paul, ''De l'antagonisme en pathologie et en thérapeutique'', thèse de concours pour l'agrégation. Asselin, éditeur. — 1867 ; ''Observation d'empoisonnement par le laudanum'' (30 gr. environ), ''antagonisme par la belladone'' (14 gr. de teinture de belladonne en dix heures), ''guérison'' ; par Constantin Paul, professeur agrégé de la Faculté de médecine. (In ''Bulletin de thérapeutique'', t. LXXII, p. 320.) </ref> en note l'énuméra-
 
2 Pena et Math. de Lobel, ''Stirpium adv. nova''. Londres, 1570. — Prosper Alpin, ''De Plantis Ægypti'', Venise, in-4°, 1592 — Horstius, ''Op. med.'', 1661. — Faber, ''Strychnomania'', 1677, p. 87. - Boucher (de Lille), in ''Journal de médecine'', 1766. — Lippi, ''De ven. bacc. bellad. prod. atque opii in eo usu''. Tübingen, 1810. — Corrigan, 1838, cité par Benjamin Bell. — Giacomini, Traité philosophique et expérimental de matière médicale et de thérapeutique, tra-
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tion aussi complète qu'il nous a été possible, porte : sur des empoisonnements empoisonnements par l'opium, avec antagonisme par la belladone ; 2° sur des em"poisonnements empoisonnements par la belladone, le stramonium ou la jusquiame, avec anta-gonisme antagonisme par l'opium ; 3° sur l'action de la belladone et de l'opium adminis-trés administrés en même temps. Telle est-la division que Constantin Paul a choisie pourl'étude de cette question assez complexe.
Le cadre de notre travail ne nous permet d'envisager le sujet qu'au pointde vue général.
Dans la grande majorité des cas, dans un empoisonnement par la bella-donebelladone, par exemple, si on donne l'opium, ce dernier ne paraît pas d'abordproduire son effet accoutumé, le poison continuant à manifester son ac-tion,action, sans que cependant les symptômes s'aggravent; mais, au bout d'untemps plus ou moins long, surtout si on continue l'administration de lasubstance antagoniste, les effets de cette dernière se produisent; la con-traction contraction pupillaire dans le cas qui nous occupe est l'indice de l'actiondu contre-poison, et la guérison marche dès lors en général assez rapide-mentrapidement. Il faut faire observer que l'antidote doit être administré à doses frac-tionnées fractionnées et souvent répétées ; car il n'est pas rare de voir les symptômesde l'empoisonnement qui s'étaient effacés sous l'influence d'une premièreprise de la substance antagoniste reprendre leur cours après la cessation del'emploi de ce dernier, et ce retour de l'action du poison se manifester surla pupille d'une façon plus ou moins appréciable.
Du reste, c'est cette action sur la pupille, dilatation pour la belladone,contraction pour l'opium, qui est une des manifestations les plus saillantesde l'antagonisme. C'est sur l'apparition des symptômes spéciaux à l'antidote,et spécialement sur l'état de la pupille, qu'il faut se guider pour en con-tinuer continuer ou en suspendre l'emploi.
Lorsque la pupille a été dilatée sous l'influence de la belladone, l'emploi■de de la fève de Calabar (voyez BELLADONE) fait cesser cette dilatation et amène
•duction Mojon et Rpgnetta, 1839, p. 573.—1843 ; Angelo Poma, cité par la Gautkmèikàii
10 août 1863.—Rognetta, Traité philosophique et clinique d'ophthalmologie. Paris 1844, p. 81
— 1849;Cazin, Traité des plantes médicinales indigènes, lte édition, p. 365, fait recueilli a
1839 (voyez l'article BELLADONE). —1853 ; Anderson, in Edimb. med. Journal. —1854j G*
rod, Leçon d'ouverture à l'Universily Collège, cité par B. Bell. —1855; Lindsey, in fi»
med. Journal, et cité par Cazin, 2e édition, page 170. — 1856; Mussey, in Boston mdm
surg. Journal. — 1857; Wharton Jones, Med. Times and Gaz., january 1858. — B. Bell,l)a
rapports thérapeutiques de l'opium et de la belladone, mémoire reproduit et traduit pu
l'Union médicale, 17 février 1859. — 1859 ; Scaton (de Seed), Mémorial Times, décente -
Behier, Mémoire sur l'antagonisme, etc., in Union médicale, 2 juillet.—1860; la Société ae
pharmacie déclare les deux agents incompatibles. (Bulletin de thérapeutique, 1860, t, ÎA
p. 423.) —Anderson, in Union médicale du 27 octobre. — 1861; cinq observations de Leei»
Norris, in Archives générales de médecine, 1864, et Bulletin de thérapeutique, 1862.-1W
Lopex (de Mobile), in Union médicale. — Quatre observations de Norris, Blake, nunlta°C
produites par les Archives générales de médecine, 1864. — 1863 ; Mac Namara, înW™
Quarterly Journal, 1863. — Mémoire de Behier, in Union médicale, juillet. — 1864; Me»
de Follin et Lassègne, dans les Archives générales de médecine, mai 1864. — Observai»
de Schmid, in Klinische Monatsbloetter fur Augenheilkunde. — Onsum, in J'ordlwnlmjeri",
Nonhe medicinske selskab, 1864, p. 188, et Schmid's Jahrbiicher, décembre 1865. — 1 865!»
observations de Blondeau, in Archives générales de médecine. — Deux observations a w
sonnement par les semences de jusquiame, guéris par les injections hypodermiques as
de morphine, par Rezek, in Allgemeine Wiener medhinische Zeitung. — ^u',e!|s1,' S'k|.
hebdomadaire. — Dodeuil, Bulletin de thérapeutique. — Davaine et Testelin (de Lille, j, .
lelin médical du nord de la France, octobre, p. 349. — Dictionnaire encyclopédique nés»
médicales, art. ANTIDOTE (Gûbler), t. V, p. 317. — Camus, Thèse inaugurale de r"™, fa.
nette hebdomadaire, août.— G. Lemattre, Becherches expérimentales et cliniques suri ^
loïdes de la famille des solanées. (In Archives générales de médecine, juillet et a0J™'^BjBl
Relations d'expériences et d'observations d'Erlenmeyer. (In Archives générales w> ^^
mars.) — Constantin Paul, De l'antagonisme en pathologie et en thérapeutique, tm^
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danum (30 gr. environ), antagonisme par la belladone (14 gr. de teinture de "^, jne< (in
dix heures), guérison; par Constantin Paul, professeur agrégé de la Faculté de me
Bulletin de thérapeutique, t. LXXII, p. 320.)
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PAVOTmême le rétrécissement ; mais dès qu'on cesse l'emploi de la fève de Calabar, la belladone reprend le dessus, et la pupille se dilate de nouveau jusqu'à l'épuisement de l'influence de l'atropine. 799Il n'en est pas de même pour l'opium, la dilatation pupillaire cède, de même que tous les autres accidents, à un emploi continué quelque temps, mais pour ne plus revenir. (Testelin.)
même le rétrécissement; mais dès qu'on cesse Nous avons vu à l'emploi de la fève de Cala-bar la belladone reprend le dessusarticle BELLADONE, et la pupille que les vertus antagonistiques se dilate produisent de nouveau jus-ant épws.eme^ lmême lorsque les deux agents n'influence de lont qu'atropineune action locale. Il n'en est pas de même pourlopium, la dilatation pupillaire cède, de même que tous les autres acci-dents a un ,emploi ^^ quelque temps, mais pour ne plus revenir(Wharton Jones.)
Nous avons vu L'âge n'est pas une contre-indication à l'article BELLADONEemploi des antidotes réciproques. La question qui soulève quelques difficultés est de connaître les proportions relatives suivant lesquelles l'agent thérapeutique doit être opposé à l'agent toxique ; cette valeur relative doit évidemment changer suivant les sujets, leur âge, que ou les vertus antagonistiques se pro-duisent circonstances ressortissant de même lorsque les deux agents nleur état de santé, leurs habitudes, etc. « La détermination des 'ont qu'une action localeéquivalents dynamiques'' des substances antagonistes et antidotiques et des lois de leurs variations réclame encore de longues recherches<ref>Gubler, ''Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales'', art. (Whar-tflnjpuesANTIDOTE, t.)-V,p. 319.</ref>. » Il est d'observation qu'il faut une dose plus élevée d'opium pour détruire les effets d'une dose donnée d'atropine ou de belladone ; de même qu'il faut relativement peu de ce dernier agent pour conjurer les symptômes produits par l'opium ou la morphine.
"■lOn était en droit d'âgé n'est pas attendre que les expérimentations sur les animaux jetteraient une. contre-indication à l'emploi des antidotes réciproques,fia vive lumière sur cette question qui soulève quelques difficultés est de connaître les proportions-relatives,suivant lesquelles l'agent thérapeutique doit être opposé à l'agenttoxique; cette valeur relative doit évidemment changer suivant les sujetscar,leur âgede fait, ou les circonstances ressortissant de leur état de santé, leurs habi-tudes, etc. « La détermination des équivalents dynamiques des substancesantagonistes et antidotiques et des lois de leurs variations réclame encorede longues recherches (1), » Il est expériences devaient avoir d'observation qu'il faut une dose autant plusélevée d'opium pour détruire les effets d'une dose donnée d'atropine ou debelladone; de même quvaleur que, ainsi que le fait judicieusement remarquer Constantin Paul, l'il faut relativement peu de ce dernier agent pourconjurer empoisonnement se présente, en somme, dans les symptômes produits par mêmes conditions biologiques que l'opium ou la morphineexpérience elle-même.
On était en droit d'attendre que les expérimentations sur les animauxjetteraient une vive lumière sur cette question; car, de fait, les expériencesdevaient avoir d'autant plus de valeur que, ainsi que le fait judicieusementremarquer Constantin Paul, l'empoisonnement se présente, en somme, dansles mêmes conditions biologiques que l'expérience elle-même. Les expériences de Camus, celles d'Onsum, celles tentées antérieurementpar B, . Bell, faites sur le moineau, le lapin, le chat et la grenouille, sontnégatives; mais les uns ont pris un terme de comparaison peu stable; lesautres ont opéré avec des idées préconçues. En supposant qu'elles aient étéfaites avec toute la rigueur désirable, il ne faudrait pas se hâter de con-clure conclure des animaux à l'homme, pour ce qui concerne les phénomènestoxiques. Au point de vue physiologique, il est évident que des symptômesanalogues doivent s'observer "pour les poisons dans toute la série animale,ou tout au moins chez les vertébrés, avec une différence d'intensité due àla différence même des organismes. La similitude dans les effets de l'agent
modificateur doit exister. Cl. Bernard l'a nettement établi.
Mais il n'en est peut-être pas de même lorsqu'il s'agit de la résistance àla mort, ainsi que l'a très-justement avancé Constantin Paul.
La distinction proposée par Cl. Bernard de l'action toxique des sub-stances substances actives nous avait même inspiré l'idée de réserver le mot dd’''antagonisme''antago-«wne. pour la neutralisation réciproque de l'effet de deux corps agissantpnysiojogiquement physiologiquement et il’''antidotisme''antidoiisme, lorsque deux agents annihilaient mu-toellejnent mutuellement leur action toxique.
Tout récemment, Erlenmeyer a repris l'étude de ce sujet si attrayant, et,ws dans des expérimentations nombreuses sur les animaux, il a obtenu desrésultats incontestables.
m Du reste, on ne saurait révoquer en doute un fait appuyé sur des obser-vons observations nombreuses, authentiques, bien prises par des praticiens éclairés etwnsciencieuxconsciencieux. Dans la plupart d'entre elles, il a été donné une dose énormemit r Stance de la substance antagoniste, qui, sans l'ingestion antérieure du poison àêvidJ tSCT' aiUrait cërtainement neutraliser, aurait certainement produit des accidents d'intoxication; il estsulwt évident que la scène changerait, si, comme on a pu l'avancer, les deuxsubstances agissaient isolément sans se contre-balancer.
La™? ^lssaieni isolément sans se contre-balancer.* La neutralisation des poisons l'un par l'autre est la seule explication pos-
u er, Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, art. ANTIDOTE, t. V, p. 319downloadModeText.vue.download 829 sur 1308____________________
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sible pour ces faits où l'on prend, par exemple, en vingt-quatre heures,^»,de laudanum, 30 gr. de teinture de belladone et 80 Centigr. d'extrait de laJLplante; si ces poisons devaient ajouter leur action l'une à l'autre, la mort de-vrait être foudroyante. (Constantin Paul.)[800]
Dans une observation récente, sible pour ces faits où l'auteur que nous venons on prend, par exemple, ''en vingt-quatre heures, 60 gr. de citer a pu fairecesser presque à volonté tous les phénomènes laudanum, 30 gr. de lteinture de belladone et 80 centigr. d'empoisonnement extrait dela même plante'' ; si ces poisons devaient ajouter leur action l'opiumune à l'autre, et cela sans produire les effets toxiques de la belladonemort devrait être foudroyante. (Constantin Paul.)
Ainsi Dans une observation récente, l'auteur que nous le faisions remarquer au commencement venons de citer a pu faire cesser presque à volonté tous les phénomènes de ce para-graphe, des rechutes passagères ont été observées dans ce cas, et l'antidotea dû contre-balancer empoisonnement de l'action du poison à six reprises différentes opium, et avecune énergie graduellement plus efficacecela sans produire les effets toxiques de la belladone.
Ainsi que nous le faisions remarquer au commencement de ce paragraphe, des rechutes passagères ont été observées dans ce cas, et l'antidote a dû contre-balancer l'action du poison à six reprises différentes et avec une énergie graduellement plus efficace. Toutes les observations ne trouvent d'explication plausible que dansl'admission de l'antagonisme. Cazin père, dans la deuxième édition de ceTraité, p. 170, avait déjà dit, à propos des faits de Lindsey : «Il esta remar-quer « Il est à remarquer dans ces faits que la belladone a été administrée à dose toxique pro-portionnée proportionnée à celle de l'opium dont elle a combattu les effets. Si l'actiondeaction de la belladone sur le cerveau n'avait été contre-balancée par celle de l'opium,l'empoisonnement aurait été indubitablement le résultat de l'emploi de lasolanée vireuse à une dose aussi élevée (pour un des cas 30 gr. de teinturede belladone, puis 8 gr. une demi-heure après) ; cette médication est douedonc fondée sur l'antagonisme qui existe entre l'action de l'opium et celle dela belladone physiologiquement manifestée sur la pupille, que le premier
resserre et que l'autre dilate. »
Voilà la question résumée et jugée en quelques lignes. Dans les cas où ladose du poison ingéré n'est pas mortelle, on pourrait objecter que la gué-rison guérison se serait produite d'elle-même ; mais la rapidité insolite de dispari-tion disparition des phénomènes toxiques vient encore plaider en faveur de l'actionneutralisante. Wannebroucq (1) <ref>''Bulletin médical du nord de la France'', octobre 1865, p. 351.</ref> a souvent injecté le sulfate d'atropine dans ,la pleurôdyniepleurodynie ; il a vu quelquefois se développer quelques accidents d'in-toxicationintoxication ; mais ils ont toujours été dissipés par une simple potion opiacée.
Pour nous, l'antagonisme est indubitable ; l'antidotisme doit être étalétabli en loi thérapeutique ; mais il faut se garder de l'enthousiasme, et peut-êtrey a-t-il.eu une certaine exagération dans les espérances que l'on a fondéessur cette médication. Nous pensons avec Bouchardat (2) <ref>''Annuaire de thérapeutique'', 1866, p. 15.</ref> que, tout en lila mettant en vigueur, il ne faudrait pas négliger les autres moyens, tels «que les frictions, la faradisation, etc. Ce dernier auteur insiste beaucoup sur lanécessité d'empêcher le malade de se livrer au sommeil. En second lienlieu on n'a guère publié que les succès, comme cela arrive trop souvent; lesrevers ont été oubliés. Chez une jeune femme, j'ai pu une fois, par une in-jection injection d'atropine, conjurer les accidents les plus redoutables causés parl'ingestion de 1 once 1/2 de laudanum. J'ai été moins heureux dans le cassuivant, où l'âge du malade et le temps écoulé entre l'empoisonnement e.et le début du traitement ont dû jouer un certain rôle. Au mois de s^*septembre 1855, je fus appelé pour un enfant de quatre mois, appartenant à M. Delattr.Delattre, boucher à Saint-Martin-lès-Boulogne. Cet enfant avait été pris de.conm-.. sions convulsions à sept heures du matin. Il était dix heures. Une bonne lui avaiUTjnistréavait administré,. vers cinq heures et demie, une cuillerée à café de laudanumSydenham, croyant avoir affaire à du sirop de chicorée. Je le trouvaidans l'état suivant : face alternativement pâle et congestionnée; Peau c0"!j{.peau couverte d'une sueur froide et visqueuse; contracture des extrémités fortemenchies fortement fléchies ;: cette contracture fait de temps en temps place à des mouvemouvements convulsifs accompagnés de cris plaintifs; impossibilité d'écâ*r'/ enichoiresécarter les mâchoires ; paupières fermées; pupilles très-contractées; pouls trestrès-i q ^fréquent et dur ; respiration suspirieuse et entrecoupée. Il n'y avait pas a eu) __à douter de
(1) Bulletin médical du nord de la France, octobre 1865, p. 351.____________________
(2) Annuaire de thérapeutique, 1866, p. 15.downloadModeText.vue.download 830 sur 1308  PAVOT. 801 TVxtrônie gravité de la situation; je fis prendre un bain tiède, puis je mis - eliisàge lès révulsifs de toute sorte; un lavement purgatif fut administré;on'pratiqua continuellement des frictions sèches surtout le corps; je fisensuite injecter par l'anus, dans un véhicule peu abondant, 1 gr. de tein-ture de belladone;au bout-de deux heures, la pupille était fortement.dilatée ;lès membres commençaient à tomber dans le relâchement; le poulségt'moins fréquent, il s'était assoupli; la respiration était plus régulière,<references/>
- moins suspirieuse; il y avait en somme de la détente dans l'ensemble de
l'organisme. Je commençais à concevoir un peu d'espérance. Je fis conti-
nuer lés frictions sèches; je revis le petit malade vers quatre heures du
* soir. Il y avait eu quelques convulsions passagères ; je fis donner toutes les,: Mures 2 gouttes, de teinture de belladone, car l'enfant pouvait alors avaleriSipeu de liquide; mais les convulsions ne tardèrent pas à prendre le des-[801]
sàsl'extrême gravité de la situation ;je fis prendre un bain tiède, puis je mis en usage les révulsifs de toute sorte ;un lavement purgatif fut administré ;on pratiqua continuellement des frictions sèches surtout le corps ; je fisensuite injecter par l'anus, dans un véhicule peu abondant, 1 gr.de teinture de belladone ; au bout de deux heures, la pupille était fortement.dilatée ; les membres commençaient à tomber dans le relâchement ; le poulsétait moins fréquent, il s'était assoupli ; la respiration était plus régulière, moins suspirieuse ; il y avait en somme de la détente dans l'ensemble de l'organisme. Je commençais à concevoir un peu d'espérance. Je fis continuer les frictions sèches ; je revis le petit malade vers quatre heures du soir. Il y avait eu quelques convulsions passagères ; je fis donner toutes les heures 2 gouttes de teinture de belladone, car l'enfant pouvait alors avaler un peu de liquide ; mais les convulsions ne tardèrent pas à prendre le dessus ; la dilatation pupillaire perdit de son intensité. On vint me dire quel'enfant avait succombé à neuf heures dans une convulsion.1 /(Pour l'opposition d'action de l'opium et de la belladone administrés en-viable, voyez p!. 781.) ;'
r'fÛafe dernière question bien intéressante que soulève (Pour l'étude opposition d'action de l'antago-: njsBie qui nous occupe est celle-ci :opium et de la belladone administrés ensemble, voyez p. 781.)
"LUne dernière question bien intéressante que soulève l'antagonisme existant entre étude de l'opium et la belladone existeantagonisme qui nous occupe est celle-t-il entre'ci : l'atropine et les alcaloïdes du premier ?
: L'Entre l'extrait thébaïque et l'atropine, antagonisme existant entre l'extrait de belladone opium et la; morphine, cela est indubitable, quoi qu'ait avancé Bois d'Aurillac (1) : ce.dernier prétend que l'antagonisme n'belladone existe qu'-t-il entre l'opium atropine et la bella-les alcaloïdes du premier ?
• fie Entre l'extrait thébaïque et l'atropine, entre l'extrait de belladone et la morphine, cela est indubitable, quoi qu'ait avancé Bois d'Aurillac (1)<ref></ref> : ce dernier prétend que l'antagonisme n'existe qu'entre l'opium et la belladone avec tous leurs principes constituants, et non entre les alcaloïdes dontj.nnusyenons nous venons de parler. Malheureusement pour lui, des faits cliniques irré-■vlitàblessont irréfutables sont là pour prouver le contraire.
"lia La morphine est antagoniste de toutes les préparations qui ont pour oiï-; Ijinëlabelladoneorigine la belladone. Cela est un fait établi; mais l'antagonisme se manifeste-j ramanifestera-t-il de même avec les autres alcaloïdes de l'opium considérés isolément?; Ces^dernïèrsderniers, en effet, offrent entre eux des actions pour ainsi dire o'p-
;|iéeSï etil n'est pas probable que l'antagonisme observé entre la bella-
: teét l'opium ait lieu pour tous les alcaloïdes de ce dernier, la thébaïne,
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