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Salsepareille (Cazin 1868)

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== Salsepareille ==

Voir la page ''[[]]''

SALSEPAREILLE D'EUROPE ou LISERON PIQUANT.
Smilax aspera. L.

LILIACÉES. — ASPARAGÉES. Fam. nat. — DIOÉCIE HEXANDME. L.

Cette plante croît en Espagne, en Italie et dans le midi de la France. Elle
est très-commune en Provence. On la trouve au milieu des buissons, le long
des haies, dans les bois, entre les rochers, etc. C'était le smilax aspera des
anciens (1), par opposition au liseron, qui était leur smilax Icevis.

Description. — Racine de la grosseur du doigt, blanche, noueuse, garnie de
radicules blanches et fort longues. — Tiges grêles, anguleuses, flexibles, grimpantes,
armées d'aiguillons épars. — Feuilles alternes, pétiolées, oblongues, très-aiguës, échan-
crées en coeur à leur base, lisses, nerveuses, vertes, ordinairement parsemées de taches
blanchâtres, garnies à leurs bords, ainsi qu'à leurs nervures postérieures, d'épines assez
nombreuses, raides et piquantes ; vrilles à la base des pétioles, au moyen desquelles
elles s'attachent aux corps voisins. — Fleurs agglomérées sur des grappes terminales,
à périgone petit, en étoile,. à six divisions étroites et ouvertes, — Fruits : baies sphé-
riques rouges ou noires, suivant la variété, à trois loges renfermant une ou deux se-
mences.

Parties usitées. — La racine.

[Culture. — Cette plante est assez abondante dans le Languedoc; elle croît dans
les lieux secs et rocailleux. 'On la multiplie par éclats de pieds.]

Récolte. — On récolte cette racine en automne, on la monde et on la fend comme
celle de salsepareille, à laquelle on a proposé de la substituer. On cultive pour cela celle
espèce dans le midi de l'Europe, et on la multiplie de drageons et de semences. M. Banon,
pharmacien de la marine à Toulon (2), a donné une notice où il assure que la racine de
cette plante, récoltée en France, a toutes les qualités de la salsepareille exotique, et que.
pouvant être employée fraîche ou du moins très-récente, elle lui serait supérieure pour
l'usage. Il affirme, d'après Prosper Alpin, qu'on la récolte dans les îles de la Grèce,
qu'on la met en bottes, et qu'on nous la donne pour vraie salsepareille dans le com-
merce. Il prétend aussi, avec Fordyce, que cette plante croît au Pérou, au Brésil, et que
nous recevons également, par cette voie, ses racines pour celles du smilax sarmptm.
« Nous ne croyons pas, disent Mérat et Delens, qu'aucune de ces assertions soit prouvée,
et la dernière est totalement erronée. »

Suivant Mérat et Delens, il ne serait pas impossible que les propriétés
thérapeutiques du smilax aspera et du smilax sarsaparilla fussent identiques,
et alors, disent-ils, il faudrait préférer notre espèce indigène. Gaëger a sou-
tenu une thèse à Strasbourg, en 1813, où il présente huit observations qui
prouvent les avantages du smilax aspera dans les affections syphilitiques.

(1) Dioscoride, lib. iv, cap. cxxxix.

(2) Journal de médecine de Leroux, Corvisart et Boyer, etc., t. XXXI, p. 371.

[[Catégorie:Cazin 1868]]
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