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Houblon (Cazin 1868)

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__TOC__

[513]

== Houblon ==

Voir la page ''[[]]''

HOUBLON. Humulus lupulus. L.

''■T\Liipûl'Us.foemina. G. BAUH. — Lupulus mas et foemina. J. BAUH.
":;;■■•'"■ Cannabis lupulus. SCOP.

• .; ' Houblon vulgaire, — houblon grimpant, — houblon à la bière, — vigne du Nord.
URTICACÉÉS. Fam. nat. — DIOECIE PENTANDRIE. L.

Le houblon croît spontanément dans toute l'Europe, et se trouve Ordinai-
rement dans les haies. On le cultive en grand pour la préparation de la
lièrë; surtout en Flandre et en Angleterre, où il est l'objet d'un commerce
» important. " - .

Description.— Tiges dures, grêles, légèrement anguleuses, sarmenteuses.—
l Milles lé plus souvent opposées, les supérieures quelquefois alternes, péliolées, cordi-
: formes; dentées, tri ou quinquélobées. — Fleurs mâles : petites, blanchâtres, pédicellées,
déposées en .grappes paniculées. — Fleurs femelles : réunies en cônes écailleux, ovales,
; composés dé nombreuses folioles d'un jaune roussâtre ; chacune de ces folioles est mu-
-: nie-d'un ovaire supérieur et de deux styles, qui plus tard deviennent la semence.

r .' Parties usitées. — Les fruits ou cônes, les sommités et les racines.

Récolte. — Les cônes (houblon du commerce) se récoltent vers la fin du mois
; d'août. On les fait sécher au four ou à l'étuve. A l'air, ils seraient exposés à se pourrir
; aucén'tre; De verts qu'ils étaient, ils passent, en séchant, à la couleur jaune doré, et ne
• perdent rien de leur arôme ni de leur saveur.

I Propriétés vliysiques et eliimiuues; usages économiques.

J fec'ônes du houblon jouissent d'une odeur forte et vireuse, et leur saveur est très-
:. -amèrè etpersistànte. Les bractées de ces cônes contiennent une petite quantité de ma-
, t#e astringente âpre, une matière colorante inerte, de la chlorophylle, de la gomme et
.; quelques sels : elles ont peu d'activité. Mais ces bractées sont chargées à leur base d'une
% multitude de petites glandes sous la forme de points jaunes, d'une odeur alliacée, qui
i ï^të nommés lupulin ou lupuline, partie active des cônes du houblon, dans lesquels
. jl.estipeu.près pour l/s en poids. On l'obtient en effeuillant et en agitant sur un tamis
•tres-nn les Cônes femelles récoltés depuis une année. On en sépare la poudre ainsi
i obtenue, et par des lavages et des décantations alternatives on retire le sable qui s'y
, trouvé'mêlé; on décante ensuite cette poudre et on la renferme dans des flacons bien
- touchés, où elle se conserve pendant plusieurs années. (Sa couleur varie du jaune ver-

aatre au jaune orangé) ; sa saveur est très-amère. Suivant l'analyse de Payen et Cheval-
; «, ellei contient- de 1 huile volatile, une matière amère, d'un blanc jaunâtre, appelée

Ira? v ^ Pe"?tan lupulite, de la résine, de la gomme, une matière extractive, des
. 2es;dosmazômè, une matière grasse, de l'acide malique, du malate de chaux et des

: .j.PaSrè.8-ï-ves, de New-York, sur 120 parties, le lupulin contient: tannin 5, matière

: "fH*.--1?.' Principe amer 11, fécule 12, résine 36, ligneux 46) (1).

ïnm ■* Y atile de houblon, contenue dans le lupulin, dans la proportion d'environ

nSh i °' est ^'une couleur jaunâtre, d'une odeur alliacée et d'une saveur acre qui

, r DÛ â ■la-gorge.- Elle est assez soluble dans l'eau et se dissout mieux dans l'alcool et

; ^ lounal de pharmacie, 1822, t. VIII, p. 219.

flfl
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514 HOUBLON.

l'éther. Les résultats d'une nouvelle analyse faite par Personne (1) placent cette >•
sence à côté de celle de valériane. b"

(La lupulite est blanche ou jaunâtre et opaque, ou bien d'un rouge jaunâtre transna-
rent, inodore, très-amère. , ' '

Lermer (2) a isolé le principe cristallisable du houblon ; c'est un corps acide et dont
le composé cuivrique serait représenté par CuO,C32H230''. Il est insoluble dans l'eau
et sans saveur ; sa solution alcoolique n'est pas précipitée par l'eau et possède la saveur
particulière de la bière ; l'éther, le chloroforme, le sulfure de carbone et l'essence de
térébenthine le dissolvent.)

Quelques auteurs ont proposé d'employer seulement le lupulin, et de regarder comme
inutile le reste du houblon ; mais les cônes entiers donnent des décoctions plus cliar-
gées, plus désagréables que la portion de poussière jaune qu'ils supportent, ce nui
prouve qu'ils fournissent des principes indépendants de celte matière. L'eau, levm
l'alcool s'emparent des principes actifs des cônes du houblon. Leur infusion aqueuse'
brunit par le contact du sulfate de fer.

On connaît l'usage des cônes de houblon dans la fabrication de la bière. Malheureu-
sement il paraît que cet ingrédient, ordinairement d'un prix élevé, est souvent remplacé
par des plantes amères, telles que le buis, l'absinthe, le trèfle d'eau, le quassia, etc.te
feuilles et les pointes des sarments servent à faire de la petite bière : on pourrait h
utiliser ainsi dans les campagnes si le Gouvernement permettait au cultivateur de pré-
parer cette boisson fermentée, dont l'usage pendant la moisson pourrait le préserver
des maladies produites par l'eau prise en trop grande quantité.

Dans le Nord, on mange les jeunes pousses de houblon comme celles de l'asperge. -
Tous les bestiaux mangent cette plante. Elle plaît aux abeilles. Dans quelques pays, on
remplit de houblon, pendant l'hiver, les ruches des abeilles qui se trouvent à mol
vides de rayons, pour conserver ces insectes. — En horticulture, le houblon sert à faire
des berceaux de verdure, des portiques élégants, etc. — Les sarments de houblon,
ramollis par la macération, fournissent aux cultivateurs des liens utiles pour fais
usages domestiques. Ces mêmes sarments renferment, comme plusieurs autres piaules
de la famille des urticacéés, des fils que l'on pourrait faire servir à la fabrication des
cordes et de divers tissus grossiers. Les cendres des sarments de houblon ont été utili-
sées pour la fabrication du verre.

PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.

A L'INTÉRIEUR.— Décoction ou infusion, de 15
à 60 gr. par kilogramme.

Extrait par infusion (1 sur 4 d'eau), 1 à 4 gr.
en bols, pilules ou dans du vin.

Extrait aqueux des racines (1 sur 4 d'eau),
73 centigr. à 3 gr. en pilules, etc.

Suc, de 10 à 50 gr.

Teinture alcoolique, de 1 à 6 gr. en potion,
comme tonique et narcotique.

Poudre (assez rarement employée), de 1 à 2 gr.
en pilules ou dansle vin.

(Sirop de houblon composé : semences de mou-
tarde, de raifort, de roquette, de velar, de
cresson, de chaque 30 gr. ; feuilles de co-
çhléaria, de pâturage, de raifort, de chaque,
15 gr.; houblon, 60 gr.; sucre, eau ââ, 1 kilo-
gramme. — Distillez au bain-marie. —10 à
30 gr. dans un verre de tisane appro-
priée.)

A L'EXTÉRIEUR. — Extrait, 1 sur 5 d'asoç
pour onguent.

LUPULIN. — A L'iNTÉniEDit. — Poudre à lu-
pulin, 24 centigr. à 2 gr. et plus, en nil*

• ou en pilules.

Saccharure, lupulin trituré avec dn siM
(triturer le mélange assez fortement et «
temps assez long pour rompre toutes te
enveloppes des grains du lupulin. Dis mi-
nutes suffisent pour arriver à ce résultat.
— C'est la meilleure préparation).

Teinture (1 sur 2 d'alcool), 50 centigr. à 2gr.,
en potion. .

Sirop (1 de teinture sur 7 de sirop simpKI,
15 à 30 gr., en potion.

A L'EXTÉRIEUR. —Pommade, 1 sur 3 d'asongo.
Teinture, en frictions, 2 à 5 gr.

A dose ordinaire, le premier effet du houblon est d'exciter l'appétit eut
favoriser les digestions. Parvenus dans le torrent de la circulation, en»
contact avec tous les tissus, les principes actifs de ce végétal augmentent ■
vigueur des appareils organiques. Si l'on en prolonge l'emploi cte
personnes affaiblies par une habitation dans un lieu froid et humide, p
des maladies antérieures ou par d'autres causes analogues, on voiti
figure se colorer, leur circulation et leurs sécrétions s'activer de plus

(1) Bulletin de thérapeutique, t. XLVII, p. 211.

(2) Journal des connaissances médicales pratiques, 1864, n° 6.
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HOUBLON. 515

plus, en un mot, tout leur organisme revêtir les apparences du retour à la

À dose très-élevée, ou lorsque les organes digestifs sont phlogosés, même
légèrement, le houblon détermine d'abord de la chaleur dans la gorge et à
l'épigastre, de la cârdialgie, puis du trouble dans le bas-ventre, le plus sou-
vent sans déjections alvines. Si le houblon exerce sur l'économie une action
tonique et stimulante par ses principes amers et aromatiques, il agit aussi
stir le système nerveux par un principe vireux qui paraît résider tota-

• lemérit ou- du moins en grande partie dans le lupulin. Des individus ont été

• atteints d'engourdissement, et sont tombés dans un sommeil mortel, pour
;, être restés longtemps dans un magasin rempli de houblon. Une petite fille
, qui avait les mains gercées, les ayant mises, pour se réchauffer, dans des
'.' cônes de houblon entassés depuis huit jours, y éprouva, ainsi qu'à la face,

une cuisson semblable à celle que cause l'ortie, avec elflorescence, disposi-
'■'. tion'aû sommeil et trouble de la vue. Le lendemain il y avait érythème au
visage, tuméfaction accompagnée de sommeil, qui dura toute la journée,
.; avec production de vésicules au front et aux mains; dès lors tout alla en
'diminuant, et la desquamation eut lieu le quatrième jour (1). Les méde-
cins anglais, suivant Thomas de Salisbury, mettent sous la tête du malade,
: pour combattre l'insomnie, un coussin fait avec les cônes de cette plante.
'. Ces derniers, pris à-l'intérieur, ont, suivant Maton (2), la propriété de dimi-
f nuër,1a fréquence du pouls. Dans plusieurs pays du Nord, on emploie l'ex-
; trait aqueux de houblon au lieu d'opium. Cet extrait, de même que la tein-
!'' tùïë alcoolique, est narcotique à la dose de -I gr. (3).

| JGpnsidéré au point de vue thérapeutique, le houblon est tonique, anthel-
nnAthique, diurétique, diaphorétique, fondant, dépuratif et sédatif. On
I remploie dans l'inappétence, l'affaiblissement des organes digestifs, l'atonie
; générale, la prédominance morbiflque du système lymphatique, les affec-
tions scrofuleuses et cutanées chroniques, et surtout les dartres; le rachilis,
1 lejçarreau, les tumeurs blanches, les écoulements muqueux atoniques, les
diarrhées opiniâtres, le catarrhe chronique, l'helmintiase, les hydropisies
/ pa^siyes.y les cachexies, le scorbut, l'ictère sans irritation phlegmasique des
voies biliaires, la goutte, etc.
- feC'est surtout dans les affections du système lymphatique que les cônes de
ipublon ont été employés avec le plus de succès. Il convient aux enfants
» piles, bouffis, qui habitent des lieux humides, et chez lesquels, sans irrita-
:;J)U phlegmasique des voies digestives, il y a inappétence, assimilation
' viciée. En général, les affections lymphatiques et scrofuleuses, le dépérisse-
;:jae.ntet la détérioration constitutionnelle résultant de l'état de pauvreté de
la; plupart des manouvriers de la campagne, réclament l'emploi fréquent
uesatners et surtout du houblon, que tout le monde connaît et prend sans ré-
ÎPugnance. Ce précieux médicament est souvent employé dans la médecine
'W^'C'est un excellent tonique fébrifuge contre les fièvres automnales. Je
I »inistre en infusion ou en décoction dans l'eau, à laquelle je mêle quel-
; ©eiOis;uue> certaine quantité de vin. Il combat efficacement les affections
ïlWBinéuses. Je le donne souvent en décoction concentrée sous forme de
vSeWeW êontre les ascarides vermiculaires.-Mathiole dit qu'un demi-gros
; w|M:.de:fruits de houblon piles, avalé le matin à jeun, tue les vers.
; ^elpn les, expériences de Desroches (4), l'emploi du houblon à l'intérieur
• produirait le sommeil dans les affections rhumatismales, syphilitiques et
pnimonaires. Barbier, qui a employé fréquemment ce médicament sous

■H'TÂË»-»^^ GaMtte et Revue médicale, 1835.
3 iounal d'Edimbourg, t. lit. p. 23.

S S ?' ??"«•*• inaug. de humulo lupulo: Edimbourg, 1803.
l" am^> »f philos., mars 1821.
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516 ' HOUBLON.

forme d'extrait et de poudre, dit n'avoir jamais observé cette action narco-
tique. Ce médecin ne s'est sans doute servi que des cônes dépouillés deiW
lin ou n'en ayant plus qu'une petite quantité.

Freake (1) regarde le houblon comme un des meilleurs remèdes contre la
goutte ; il en parle en ces termes : « Si proemium decerneretur ei qui ineenim
remedium paroxismis podagricis mitigandis, tollendis, infrigendis maxime i4
neum, ratuni habeo me illud obtenturum esse consulendo lupulum. » Ce prati-
cien emploie de préférence à toutes les autres préparations l'extrait et la
teinture. Hufeland prescrit l'extrait de houblon dans la lienterie. Les pro-
priétés antiscorbutiques de la bière sont probablement dues à la présence
du houblon. On a observé que le scorbut ne se manifestait jamais dans un
vaisseau, tant qu'on pouvait distribuer tous les jours aux matelots une ration
de bière. Comme cette boisson tient beaucoup déplace, et qu'elle ne st
conserve pas bien sous les latitudes chaudes, le capitaine Cook, dans soi
second voyage qui devait durer trois ans, préféra emporter de la drëche
dont il faisait un moût doux qu'on donnait à ceux qui avaient des symptômes
de scorbut ou de la tendance à cette affection. Grâce à l'emploi de ce moût
et à celui de la choucroute, ce célèbre navigateur ne perdit aucun homme
du scorbut, bien que ses matelots eussent toujours fait usage de provisions
salées.

Les propriétés "diurétiques et diaphorétiques attribuées au houblon ne
peuvent dépendre que de sa vertu tonique, et sont par conséquent relatives
à l'état d'atonie des reins ou de la peau. D'après les observations de Graunt,
au rapport de Ray, il y aurait beaucoup moins de calculeux en Angleterre
depuis que le houblon est universellement employé à la fabrication de 11
bière. Toutefois, cet effet prouve d'autant moins une propriété spéciale
contre la formation de la pierre, que très-souvent, dans les brasseries, ainsi
que nous l'avons dit plus haut, la fraude substitue au houblon les feuilles de
buis, le trèfle d'eau, l'absinthe, la petite centaurée, une petite quantité de
quassiz amara, etc.

Suivant Coste et Willemet, la racine de houblon peut être substituée à I)
salsepareille comme ayant toutes les vertus de cette dernière.

La partie herbacée du houblon n'est pas sans propriétés, quoique sa dé-
coction soit fade ; elle est saline, styptique. C'est à elle qu'il faut rapporter
les effets que ce végétal a produits comme astringent, diurétique, etc., tl <
que quelques auteurs ont signalés.

Les jeunes pousses, légèrement laxatives et apéritives, sont utiles dansles
embarras des viscères abdominaux, les cachexies, l'oedème asthénique, etc.

Les feuilles et les sommités du houblon, appliquées sous forme de cala-
plasme, ont été vantées comme résolutives dans les engorgements oedéma-
teux, les tumeurs froides, et pour apaiser les douleurs arthritiques. Simon
Pauli rapporte que de son temps on employait beaucoup cette plante à 1 ex-
térieur, après l'avoir fait bouillir dans la bière, et qu'on l'appliquait en fo-
mentation pour tempérer les douleurs causées par les accès de goutte, »
luxations et les contusions. Hamick (in Szerlecki) en a obtenu de bons eues
en topique dans plus de soixante cas d'ulcères de mauvaise nature. Trot-
ter (2) appliquait sur les ulcères gangreneux des cataplasmes préparés avec
la poudre de cônes de houblon. La pommade de houblon calme les doutais
hémorrhoïdales ; Swediaur en faisait usage pour apaiser celles du cancer.
En Angleterre on fait avec les cônes de houblon des oreillers pour les en-
fants; ces oreillers passent pour leur procurer un sommeil paisible. v

LUPULIN. — Bien qu'à haute dose le lupulin produise des symptôme

(1) Med. and phys. Journal, t. III, p. 432.

(2) Foy, Formulaire.

HOUBLON. 517

Cérébraux et nerveux plus ou moins prononcés, on l'a donné à dose élevée
dans les états pathologiques qui en réclament l'emploi, sans occasionner
d'accidents notables. Dans l'état sain même, Debout (1) l'a expérimenté sur
iiii-méme, sans effets, nuisibles, à des doses doubles et triples de celles que
; Barbier présente comme dangereuses. Cependant, ce dernier, en cela d'ac-
cord avec Magendie (2), n'accorde au lupulin aucune propriété sédative ou
hypnotique; son administration, dit-il, n'est jamais suivie d'un état de som-
nolétice. Il lui' reconnaît cependant une action puissante sur le cerveau, sur
la moelle épinière et sur les plexus nerveux, manifestée par des engourdis-
: serpents pénibles dans les membres, de la pesanteur de tête, de l'accable-
i inent, etc., sans céphalalgie, sans étourdissements ni éblouissements.
) -'À dose thérapeutique, le lupulin passe pour être à la fois aromatique,
tonique et narcotique ; propriétés, dit Yves (3), dont aucun médicament
; n'offre l'heureux concours. Son action narcotique a paru à cet auteur d'au-
:. tant plus précieuse, qu'elle n'est accompagnée ni de constipation, ni d'affai-
blissement du ton de l'estomac. S'il faut en croire Mill (4), qui l'a donnée
; en teinture alcoolique à la dose de 40 à 60 gouttes par jour dans les affec-
i fions nerveuses, il ne produit pas de congestion cérébrale. D'après Freake,
feprocuré de grands soulagements dans la goutte, quand d'autres médica-
' mënts avaient été sans effet. Barbier le considère comme un bon fébrifuge;
il'cite deux cas de fièvre intermittente guérie par l'emploi de cette sub-
staûcei
f;;Mais c'est principalement sur les organes génitaux que le lupulin exerce
: ùftesédation élective très-remarquable. Page (5) annonça qu'il suffisait d'ad-

■ ministrer 25 à 50 centigr. de poudre de ce produit végétal pour suspendre
complètement les érections, faire cesser les accidents inflammatoires de la
gônorrhée, etc., et cela sans faire courir le risque de la céphalalgie et de la

: constipation, qui suivent souvent l'emploi de l'opium et du camphre. Plus
tard, Page constata l'efficacité du lupulin dans les pertes séminales. Hats-
;: home (6) assure avoir mis un terme à un onanisme opiniâtre par l'emploi
, répété du lupulin. Debout (7) a constaté l'action de cette singulière sub-
,; stance surl'éréthisme génital.

- ■ (Il résulte de la pratique de Ricord (8) que dans ces circonstances il réus-
i sit dans lés quatre cinquièmes des cas.)

■ _ Des faits récemment publiés par Debout et Aran (9) sont venus corroborer
. l'assertion dé Page sur l'emploi du lupulin dans lès pertes séminales noc-
j turnes; Les bons effets de l'emploi de cette substance contre les érections
j p surviennent à la suite de l'opération du phimosis ont été constatés par
/Wert et Vidal (10). La forme pharmaceutique que recommande Debout est
■.;CéUede saccharure, parce qu'elle est la plus simple des manipulations, et

||;én:même temps elle met complètement en liberté le principe huileux
|TOmatique auquel est due la propriété thérapeutique de cette substance,
j^l ai récemment mis à l'usage du lupulin un jeune homme de dix-sept ans,
) ^tempérament lymphatico-nerveux, livré à l'onanisme depuis quelques
: ||iinéps, et épileptique depuis trois ans sans cause héréditaire. Le malade
: |Ie.n^ Chaque jour ce médicament à doses graduellement augmentées; il est

™vé le dixième jour à celle de 3 gr., sans en éprouver d'effet général sen-

-fi lullet'fde thérapeutique, t. XLIV, p. 290.
, I.', f<"w«tefre, 7e édit., p. 265.

■ ■■■', «mai de pharmacie, 1822, t. VIII

: fcV n!Ti?m ? ?cî'enc«s naturelles, t. XLI, p. 379.
"W Md Phil"del- laminer, i85l!

^ fsl y^" 1 ffér"éra' de thérapeutique, t. XLIV.

9) S <-C 0' • frnal de Pharmacie et de chimie, 1855, t. XXVII, p. 227.

■ 110 fi« » -n T?Jl de thérapeutique, t. XLIV, p. 385.
m Bulletin de Ihérapeutique t. XLVIII, p. 128
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518 .HOUX.

sible, si ce n'est un ralentissement dans le pouls de 6 à 8 pulsations. Mais
les érections ont diminué peu à peu et sont enfin devenues impossibles vers
le quinzième jour. Alors seulement les accès épileptiques, qui étaient vio-
lents et ne laissaient que deux ou trois jours d'intervalle, diminuent peuà
peu d'intensité et ne reviennent que tous les cinq à six jours. L'effet ananhro-
disiaque persiste; la dose de lupulin est réduite à 2 gr., et chaque jour di-
minuée jusqu'à cessation complète de son usage, avec intention de revenir
à l'administration de cette substance au bout de huit jours, ou plus tôt s'il
y a apparence de reproduction de l'orgasme génital. Celte épilepsie excen-
trique cessera-t-^elle avec la cause probable qui l'a produite, la masturbation?
L'axiome : sublata causa tollitur effectus, ne peut être admis d'une manière
absolue que lorsque l'effet, soit par l'influence de l'habitude morbide invété-
rée, soit par le désordre ou les lésions qu'il détermine, ne devient pas lui-
même une cause secondaire, isolée et persistante.
_■ Le doute n'est plus permis sur l'action-du lupulin. « Si par son principe
amer cette substance jouit d'une action tonique générale, par l'huile essen-
tielle qu'elle contient elle possède une propriété sédative incontestable, et
celle-ci s'exerce spécialement sur l'éréthisme génital » (1).
. ( Quelques auteurs ont avancé que la substance que nous étudions avait
une action sédative sur le système circulatoire. Barbier s'en est bien trouvé
dans les fièvres intermittentes. Nous ne faisons que signaler ces opinions
sans avoir par devers nous des preuves suffisantes pour établir leur réalité,
11 serait à désirer que la part d'action de l'huile essentielle et celle delà
lupulite fussent déterminées. Walter Jauncey s'est engagé dans cette voie
de recherches : pour cet auteur (2), l'huile est purement anodine et séda-
tive ; l'autre principe, la lupulite, ne possède qu'une action tonique sur les
organes digestifs.)

[[Catégorie:Cazin 1868]]
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