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Coloquinte (Cazin 1868)

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__TOC__

[341]

== Coloquinte ==

Voir la page ''[[]]''

COLOQUINTE. Cucumis colocynthis. L.
Colocynthis fructu rotundo majore. BAUH., TOURN.

Concombre, — coloquinte, — chicotin.
CUCURBITACÉES. Fam. nat. — MONOÉCIE SYNGÉNÉSIE. L.

Cette plante annuelle (PI. XV), originaire de la Syrie, d'Alep, des îles de
l'Archipel, est naturalisée et cultivée en France.

■ Description. — Racines épaisses, blanchâtres, à peine rameuses, garnies de
fibres nombreuses. — Tiges rampantes, grêles, tortueuses, ramifiées, anguleuses, héris-
sées de poils courts, munies de vrilles. — Feuilles alternes, péliolées, verles en dessus,
blanchâtres et parsemées de poils courts à leur face inférieure, divisées en cinq lobes
dentés et obtus.—Fleurs petites, monoïques, jaunâtres, solitaires, pédonculées, axil-
laires; lés mâles pourvus de cinq étamines, dont quatre soudées deux à deux et une
libre; les femelles renfermant un ovaire infère, ovoïde, surmonté d'un style court, Irifide
et de trois stigmates fourchus. [Les fleurs femelles porlenl trois appendices ou rudiments
d'élamines]. — Fruits sphériques, de la grosseur d'une orange, d'abord verts, puis jau-
nâtres, quelquefois panachés de jaune et de vert, revêtus d'une écorce mince, légère,
coriace et glabre, renfermant une pulpe blanche, spongieuse, Irès-amère, et des graines
nombreuses, ovales, comprimées et sans rebord.

'Parties usitées. — La pulpe du fruit.

[Culture.— La coloquinte demande une exposition chaude et une terre substan-
tielle; on-la propage de graines semées en place, et mieux sur couches; on les arrose
fréquemment dans les grandes chaleurs; elle se ressème souvent elle-même.]

Récolte. — Elle n'offre rien de particulier. La coloquinte se trouve ordinairement
dans le commerce dépouillée de son enveloppe croûleuse, en masses blanches, spon-
gieuses, sèches et légères, au milieu desquelles sont logées les graines.

" Propriétés physiques et chimiques. — Ce fruit est d'une saveur nau-
séeuse et extrêmement amère.- Il contient, d'après Vauquelin, une matière résinoïde
(colocynthine), qui en est le principe actif. D'après l'analyse de Meisner* la coloquinte
contient de l'huile grasse, une résine amère, un principe amer particulier, de l'extrac-
tai, de la gomme, de l'acide pectique, de t'extrait gommeux et des sels. L'eau et l'alcool
Jissolvent très-bien ses principes actifs. L'eau froide n'enlève à la coloquinte- que
16 pour 100 de matière, tandis que l'eau chaude en prend û5.

i fi^ocV.n^ine est une matière amorphe, brunâtre, translucide, friable, amère, so-
luble dans l'eau, l'alcool et l'éther; sa dissolution aqueuse esl troublée par le chlore, les
«es, l'acétate de plomb; les alcalis n'y forment aucun précipité.]

Substances incompatibles. — Les alcalis fixes, le sulfate de fer, l'azotate d'argent,
1 acétate de plomb, etc.

PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.

■» MifTBRiEtni. — Infusion ou décoction, de 1 à
' gr- pour 1 kilogr. d'eau (rarement em-
ployée, à cause de son amertume).

™pe bien pulvérisée, de 10 à 60 centigr.',
semé ou associée à la gomme adragante, au
s«c, a la rhubarbe ou à la magnésie. [La

pulpe de coloquinte étant, impossible à pul-
vériser seule, on la réduit en poudre par
l'intermédiaire de la gomme; toutefois, au-
jourd'hui, on trouve dans les pharmacies la
poudre pure.]
Teinture (1 sur 12 d'alcool), de 20 centigr. à

( ) fiGuibert, Histoire naturelle el médicale des médicaments nouveaux, 2e édition, p. 299.
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342

COLOQUINTE.

4 gr., progressivement, dans un véhicule
approprié.

Vin (vin sacré) (1 sur 6 de vin blanc), de 8 à
30 gr.

Autre vin (Bouchardat). Coloquinte, 5 gr.;vin
de Malaga, 150 gr. (quatre jours de macé-
ration), une cuillerée toutes les heures ou
toutes les deux heures, jusqu'à effet pur-
gatif.

Extrait aqueux (1 de chair sur 7 d'eau froide),
de 5 à 40 centigr., en bols, pilules, etc.

Extrait alcoolique (2 sur 3 d'alcool et 9 d'eau

froide), de 5 à 60 centigr., en bols, ni.

Iules, etc.
A L'EXTÉRIEUR. — Pulpe, appliquée sur l'on.

bilic, comme purgatif et vermifuge.
Pommade purgative, 4 gr. pour 32 gr,

daxonge.

La coloquinte, entre dans plusieurs prépj.
rations pharmaceutiques. Associée à la gomme
arabique, ell» constitue les trochisques d'Al-
handal ; elle entre dans la composition des
pilules cochées de Rhasis, cathartiques de du-
ras, ex duobus de l'ancienne pharmacopée di
Londres, etc.

L'action de la coloquinte sur l'organisme est des plus violentes. Adost
toxique, elle produit des douleurs aiguës à l'épigastre, des vomissements,
la soif, un sentiment de sécheresse à la gorge, des coliques, des déjections
alvines, abondantes et répétées, une vive chaleur dans le bas-ventre, la sen-
sibilité de l'abdomen au toucher, du délire, des vertiges, la rétention d'u-
rine avec rétraction douloureuse des testicules et priapisme; enfin, la pâleur,
l'altération des traits de la face, la concentration et la petitesse du pouls, un
état d'anxiété, des crampes, une respiration suspirieuse, le hoquet; le refroi-
dissement des extrémités et la mort.

On a trouvé, dans un cas de ce genre, la membrane interne de l'estomac
ulcérée, détachée; les intestins ulcérés, parsemés de taches noires; le péri-
toine désorganisé, rempli de sérosité blanchâtre, floconneuse ; le foie, les
reins et la vessie portant des traces d'inflammation. La membrane mu-
queuse de l'estomac et du rectum sont les parties que cette substance atta-
que le plus vivement. En effet, dans les expériences qu'Orfila a tentées sur
les animaux, ces parties étaient d'un rouge vif, avec des portions d'un rouge
foncé, disséminées çà et là. Quelquefois même, la membrane muqueuse à
rectum se trouvait enflammée. Il est de toute évidence que, lorsque la colo-
quinte administrée à haute dose n'est pas rejetée, son impression se propage
au plexus du système nerveux ganglionnaire et même à la moelle épinière.

Une dose moins élevée, mais trop souvent répétée de la coloquinte, a
amené, par accumulation d'effets, des dysenteries, des diarrhées rebelles,
accompagnées d'affaiblissement, d'amaigrissement, etc.

Les faits rapportés par Fordyce, par Tulpius , par Christison, par Caron
d'Annecy, Orfila, etc., prouvent que, si de grandes doses de coloquinte
peuvent donner la mort, le plus souvent elles ne produisent que des vomis-
sements violents, douloureux, et des évacuations alvines abondantes. Ces
effets ont été déterminés au plus haut degré dans un cas recueilli par Wau-
ters, heureusement combattu par l'eau de graines de lin. Les boissons
aqueuses et mucilagineuses abondantes, des lavements réitérés, et ensuite
des bains généraux prolongés, les boissons féculantes, l'opium, sont te
moyens à employer pour dissiper les douleurs et l'inflammation gastro-
intestinale Causées par l'ingestion de la coloquinte à grande dose.

Considérée sous le rapport thérapeutique, la coloquinte est un purgatif
drastique, hydragogue. A dose purgative, son action immédiate, comme
celle de la gomme-gutte, de la bryone, de la mornordique ou concombre
sauvage, est de causer des coliques et de la diarrhée, soit qu'on l'administre
par la bouche, soit qu'on la donne en lavement. A dose plus élevée, eJK
cause des nausées, des vomissements, .des coliques violentes, des selles ire-
quentès et abondantes. Des selles sanguinolentes peuvent se produire, sans
avoir, sur l'état général du malade, un effet immédiat inquiétant. Ce sym-
ptôme, pour l'ordinaire, se dissipe assez promptemeht. y ,

Les anciens regardaient la coloquinte comme un purgatif violent t
dangereux. Murray l'a proscrite comme purgatif : cette exclusion esl m
absolue. Ce médicament, manié avec prudence et en temps oppo" 1111'
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COLOQUINTE. 3A3

peut rendre de grands services, soit comme cathartique, ou simplement
comme laxatif, ou même comme altérant, suivant les doses auxquelles on
l'administre. Comme drastique, on en a obtenu d'heureux effets dans les
hydropisies passives et exemptes dé phlegmasie ou d'irrigation gastro-intes-
tinale, dans les affections soporeuses, l'apoplexie, les congestions cérébrales
séreuses, la léthargie, la manie, la mélancolie, certaines paralysies, la scia-
tiquë, les douleurs causées par le mercure, la colique saturnine, la consti-
pation opiniâtre par inertie de l'intestin, la hernie étranglée, en un mot,
dans tous les cas où il faut produire une forte révulsion, ou provoquer des
évacuations qu'on ne peut obtenir par d'autres moyens. Dans l'apoplexie,
je l'ai souvent employée en lavement, à la dose de 2 à 8 gr. décoctés, toute-
fois après une déplétion sanguine suffisante. A dose légèrement laxative ou
Éérànte, la coloquinte est considérée comme tonique, emménagogue, dés-
obstruante, etc. Boerhaave (in Lieutaud) assure qu'elle produit les plus
grands effets dans les maladies de langueur qui proviennent du système
nerveux, dans la chlorose et dans cette affection de l'estomac qui se mani-
feste par des crudités muqueuses. «On juge bien, dit Lieutaud, qu'il faut
alors, en user longtemps et n'en donner que de très-petites doses, comme
d'un-dixième à un sixième de grain; on peut en faire prendre plus d'une
fois dans la journée, et même toutes les quatre heures. »
"En Angleterre, on fait un usage fréquent, dans les maladies du foie, de
l'extrait de cette plante mêlé à d'autres ingrédients et surtout au calomel.
Les fameuses pilules d'Abernethy, dont presque tous les Anglais font usage,
parce que tous ont ou croient avoir le foie malade, se composent de 40 cen-
tigrammes d'extrait de coloquinte, d'autant de calomel et de 30 centigrammes
d'extrait de pavot blanc, à diviser en 6 pilules, dont le malade prend 2 ou 3
le soir. Je mets souvent en usage, pour combattre la constipation habituelle
due à l'inertie du gros intestin, une pilule de o à 15 centigr. d'extrait de colo-
quinte, à laquelle j'ajoute quelquefois, pour les sujets irritables, 3 ou 4 cen-
tigrammes'd'extrait de jusquiame.Le malade prend cette pilule chaque soir
oti de deux jours l'un. En pareil cas, Rademacher (1) donne la teinture de
coloquinte par gouttes et en petite quantité, 10 à 30 gouttes, deux à trois fois
par jour, étendues dans une tasse de tisane mucilagineuse. Redi (2) a prouvé
que la coloquinte n'était anlhelminthique que par son action purgative; il a
vu vivre pendant quatorze et vingt heures des lombrics plongés dans une
infusion très-forte de coloquinte.

; Cette substance ayant sur le rectum une action qui produit sur cet intes-
tin une congestion sanguine qui quelquefois rend les selles sanguinolentes,
peut par continuité influer sur l'appareil utérin, réveiller la vitalité de cet
■ appareil, favoriser la fluxion menstruelle et en avancer l'époque. Grantz s'en
servait pour provoquer les règles à la dose d'un huitième de grain toutes les
trois ou quatre heures. La coloquinte en lavement ayant pour effet, suivant
Dioscoride, de provoquer le flux de sang par les vaisseaux hémorrhoïdaux,
ce mode d'administration serait sans doute préférable comme emména-
fcogiie. La vertu abortive de la coloquinte est réelle et malheureusement
aussi connue que celle de la rue.

'_0n a employé la coloquinte dans la goutte, le rhumatisme chronique, les
névralgies, les engorgements atoniques des viscères, les maladies de la peau,
«syphilisi constitutionnelle. S'il faut en croire Schrceder, cette dernière affec-
tion serait -celle où elle aurait eu le plus de succès. On l'a aussi employée
comme antiblennorrhagique. Ce remède était mis en usage depuis longtemps
«ans je peuple lorsque les médecins l'adoptèrent. Colombier rapporte que
'es soldats se guérirent de la gonorrhée aiguë en avalant en une ou deux

fX^Mdé ijûrapeutiqùe médico-chirurgicale, t. III, p. 396.
12) De ammaleulis, p. 106. ».».'*'•
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344 COLOQUINTE.

doses un fruit tout entier de coloquinte. J'ai vu des militaires atteints d'en-
térite pour avoir pris intérieurement de fortes doses de coloquinte dans
l'intention de supprimer promptement la blennorrhagie. Fabre préconisait
particulièrement, dans la gonorrhée, une teinture ainsi préparée : poudre
grossière de coloquinte, 45 gr. ; safran, 60 centigr. ; terre soliée de tartre
30 gr. : faites digérer pendant un mois dans 600 gr. d'alcool. Le malade
pendant trois jours de suite, prend à jeun 8 gr. de cette teinture dans 60oit
90 gr. de vin d'Espagne ; il Se repose le quatrième, recommence pendant
trois jours encore,, pour rester tranquille encore un jour, et ainsi de suite,
jusqu'à 20 ou 25 doses. On boit, une heure après l'administration du médi-
cament, deux ou trois verres de tisane d'orge ou de chiendent; s'il survient
des coliques, on donne des lavements émollients. Cette médication, très-
efficace clans les blennorrhagies un peu anciennes, mérite d'être tirée de
l'oubli dans lequel elle est tombée.

(Les lavements avec addition de teinture de coloquinte ont été préconisé
comme purgatifs révulsifs dans la sciatique, — il s'ensuit une vive inflam-
mation du rectum : — ce sont là des moyens qui doivent être proscrits.)

Le canal digestif n'est pas la seule voie par laquelle la coloquinte puisse
être administrée. En appliquant sur le bas-ventre l'infusion aqueuse oula
teinture alcoolique, la pulpe fraîche ou la pulpe délayée dans l'eau pure oit
alcoolisée, ou mêlée à l'axonge, on obtient la purgation. Ceux même qui
manient et triturent la coloquinte sont purgés (Hermann). « Si on mêle, dit
Lieutaud, de la pulpe de coloquinte avec du fiel de taureau, et qu'on l'ap-
plique sur le ventre des enfants, ce topique peut rendre le ventre lâche
et faire sortir les vers. J'applique souvent sur l'abdomen des enfants, comme
purgatif vermifuge, un mélange d'extrait de coloquinte, 1 gr. ; d'aloès pul-
vérisé, 2 gr. ; et de suc d'absinthe, quantité suffisante. Je place ce mélange
au centre d'un emplâtre agglutinatif, afin de le maintenir assez longtempsen
place pour lui faire produire l'effet désiré. Ce topique fait souvent rendre
des lombrics chez les enfants auxquels il est difficile d'administrer les vermi-
cides à l'intérieur. J'ai quelquefois appliqué sur le nombril, pour produire
le même effet, la pulpe de coloquinte mêlée avec le fiel de boeuf. On peut
aussi, pour remplir plus promptement la même indication, employer la
coloquinte par la méthode endermique ; l'observation suivante m'a para
mériter d'être rapportée.

((M. Davies, commissaire des guerres dans l'armée britannique, me fit ap-
peler le 2 décembre 1831, pour donner des soins à sa petite fille, âgée de
trois ans, qui, me dit-il, dormait depuis dix-huit heures sans qu'on pût la
réveiller. Je trouvai cette enfant dans un coma si profond que le pincemenl
delà peau n'excita qu'un mouvement à peine sensible. La tête était mé-
diocrement chaude, la peau légèrement humide, le pouls peu développe',
fréquent, parfois irrégulier; la face dans son état naturel, les pupilles très-
dilatées. Une salivation assez abondante mouillait l'oreiller ; de légers moi-
vements. convulsifs aux lèvres et des grincements de dents s'étaient M
remarquer plusieurs fois depuis quelques heures; une légère diarrhée avait
eu lieu quelques jours auparavant, et le ventre était un peu tuméfié et tendu-
• «M. Grant, médecin dans l'armée anglaise, ami de M. Davies, croj*
avoir affaire à une fièvre cérébrale, avait fait appliquer trois sangsues der-
rière chaque oreille et prescrit 4 grains (20 centigr.) de calomel, que'f
ne put faire prendre à.cause de l'impossibilité de la déglutition. La saigna
locale, quoique assez abondante, n'avait procuré aucun changement. »
sinapismes aux pieds n'avaient non plus amené aucun soulagement notable,
si ce n'est quelques mouvements. Je diagnostiquai une affection verniin*'
comme cause agissant sympalhiquement sur le cerveau. Grant parW'
cette opinion. Un lavement de mousse de Corse et de semen-contra en J
coction dans le lait, avec addition d'huile d'olives et de cassonnade, l»
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COLZA. — CON'COMBRE. 3Û5

prescrit, mais oh ne put parvenir à le faire pénétrer. Le coma persistait de-
puis trente heures, quand il me vint à l'idée de proposer l'emploi de vermi-
fuges purgatifs par la méthode endermique. Après avoir produit, au moyen
de l'eau chaude, dans un verre à liqueur, une vésication au-dessous de
l'ombilic, nous appliquâmes sur la peau dénudée 25 centigr. d'aloès et
18 centigr. de coloquinte pulvérisés, et étendus sur un petit linge recouvert
decérat. Deux heures et demie après cette application, une selle abondante,
précédée de borborygmes et de mouvements de l'enfant, eut lieu avec ex-
pulsion de dix lombrics, les uns morts, les autres vivants ; une seconde
en entraîna douze entrelacés les uns dans les autres et formant une peloite.
Dès lors, la petite malade ouvrit les yeux, cria et put boire : 15 centigr. de
calomel lui furent administrés le lendemain et provoquèrent la sortie, dans
trois selles, de neuf autres vers, la plupart morts. Il ne restait plus de cet
état, qui avait tant alarmé la famille, qu'un peu d'abattement, que deux ou
trois jours de soins et d'une bonne alimentation dissipèrent. » .

Chrestien, de Montpellier, a employé la coloquinte en frictions sur l'abdo-
men ou à l'intérieur des cuisses, dans les affections mentales. Ce médecin
rapporte huit observations de manie guérie par l'usage de ces frictions,
pratiquées soit avec la teinture (60 à 100 gouttes), soit avec la poudre (1 à
2 gr.) mêlée à l'axonge. L'action du médicament se manifestait tantôt par
des évacuations alvines tantôt par l'augmentation de la sécrétion des urines.

La COLOCYNTHINE est si énergique, qu'elle peut, à la dose de 1 à 10 centigr.,
au plus; suivant l'effet qu'on veut produire, remplacer à l'intérieur l'huile
de croton tiglium.

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