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{{Tournepage
|titre=[[Cazin, Traité des plantes médicinales|Cazin, ''Traité des plantes médicinales'', 1868]]
|titrepageprécédente=Ailanthe (Cazin 1868)
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}}
[44]
AIRELLE. Vaccinium myrtillus. L.
Vilisldoea, BAUH. T.
Myrtille, — raisin des bois, — gueule de lion noir, — moret, — brembollier, — brembelle,
cousinier, — aradeih, — vaciet.
ERICIMIÉES, — VACCINIÊES. Fam. nat. — OCTAKDRIE MONOGYNIE. L.
L'airelle (PL II), sous-arbrisseau, habite les bois montueux, les lieux om-
bragés. Elle abonde à Montmorency et à l'Ile-Adam. Elle est cultivée dans
les jardins.
Description.— Tige se divisant presque à sa base en rameaux nombreux, angu-
leux, flexibles, verts, s'élevant à la hauteur de 30 à 60 centimètres. — Feuilles an-
nuelles, alternes, ovales, glabres, aiguës, finement dentées, à pétioles courts. — Fleurs
blanches ou rosées en forme de grelot, solitaires et pendantes, axillaires (avril). —
Calice globuleux, petit, à quatre dents.— Corolle renfermant huit étamines incluses. —
Baies de la grosseur d'un pois, bleues noirâtres, ombiliquées, renfermant huit à dix
petites graines blanchâtres.
Parties usitées. — Les feuilles, les fruits.
[Culture. — On la cultive quelquefois dans les jardins ; elle demande une exposition abritée, fraîche et de la terre de bruyère ; on peut la propager de graines semées sur couches ; la marcotte réussit mieux, elle craint les transplantations, qui doivent toujours être faites en motte.]
Récolte. — Il faut prendre garde de ne pas confondre ces baies avec les fruits
de belladone, qui sont très-vénéneux. Ceux-ci sont plus noirs, plus gros, plus luisants,
d'un goût fade et nauséabond, tandis que les baies d'airelle ont une saveur aigrelette et
n'ont pas de calice persistant.
Propriétés physiques et chimiques.— Les baies ou fruits, soumises à
la fermentation avec une certaine quantité de sucre, fournissent une liqueur vineuse
agréable. On s'en sert pour colorer le vin, et même pour fabriquer, avec d'autres ingré-
dients, des vins que l'on débite comme naturels. On en fait des confitures et un sirop.
La propriété colorante de ces baies les rend fort utiles à l'art tinctorial et même à la
peinture. [Les feuilles d'airelle sont assez riches en tannin, on emploie pour les rem-
placer celles de l'airelle ponctuée et de la canneberge ; on peut également substituer
les fruits les uns aux autres.
On confond souvent les feuilles d'airelle avec celles de bousserole ou raisin d'ours
(arbutus uva ursï) ; mais celles-ci sont plus épaisses, plus coriaces, plus vertes, et les
bords de leur limbe ne sont'jamais repliés en dessous : caractère qui distingue l'airelle.
Sieber a constaté la présence de l'acide quinique dans les feuilles de l'airelle myrtille.]
PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
Infusion, décoction (baies), 30 à 60 gr. par
kilogramme d'eau.
Poudre, 4 gr. toutes les 2 ou 3 heures.
Extrait, 1 à 2 gr. en pilules par jour.
Suc, pour limonade, sirop, potion, etc.
(Teinture (Reiss) : baies récentes, 100 parties;
alcool à 56 degrés, 1,000 parties; doses, un
verre à liqueur.
Sirop (5 parties d'extrait pour 1,000 de sirop),
de 2 à 6 cuillerées par jour.)
[45]
45
Les fruits de l'airelle, acides, légèrement styptiques, sont tempérants et
astringents. Ils conviennent dans les inflammations, les fièvres inflamma-
toires et bilieuses, la diarrhée, la dysenterie, les affections scorbutiques, etc.
Les anciens en faisaient grand usage. Dioscoride les regarde comme propres
à resserrer les tissus. Dodoens les prescrivait dans la diarrhée, la dysen-
terie, le choléra. Forestus les a employés dans la toux avec hémoptysie.
Plasse (1) vante les bons effets de ces baies en décotion avec addition d'eau
de cannelle dans la diarrhée des enfants ; quand il y a acidité des premières
voies, il y ajoute du carbonate de potasse. Richter les donnait dans le scor-
but et la diarrhée. Il prépare une décoction avec 45 gr. de ces fruits séchés
et 2 litres d'eau, à laquelle il ajoute 4 gr. de corne de cerf et autant de
gomme arabique. Seidl (2) les a employés avec succès dans une épidémie de
dysenterie ; il avait recours à la décoction de 60 gr. de baies sèches dans
suffisante quantité d'eau, qu'il faisait bouillir pendant une demi-heure. Le
malade prenait une demi-tasse toutes les heures de la colature ; quelque-
fois il employait la poudre de ces baies à la dose de 4 gr. toutes les deux ou
trois heures.
Reiss (3) considère les fruits de l'airelle comme une ressource d'autant
plus précieuse dans la diarrhée chronique, que les autres moyens restent
souvent sans effet, tandis que celui-ci procure au moins une améliora-
tion momentanée dans les plus graves circonstances, et que, sans jamais
être nuisible, il suffit quelquefois pour amener une guérison inespérée. Il
administre l'extrait seul, sous forme de pilules de 20 centigr.. que l'on prend
de 4 à 6 par jour.
Bergasse (4) rapporte l'observation d'une diarrhée chronique extrêmement
grave guérie par l'administration intérieure de 30 gr. de baies d'airelle.
AIRELLE PONCTUÉE (Vaccinium vitis idoea). Elle a les fleurs en grappes
penchées, terminales, les baies d'un beau rouge. On a conseillé ces dernières
en cataplasmes, écrasées avec du sel marin, pour résoudre les engorgements
laiteux des seins.
CANNEBERGE (Vaccinium oxycoccos). A les fleurs rouges, croît dans les
marais, fournit aussi des baies rouges. Ces deux dernières espèces ont les
mêmes propriétés que l'airelle myrtille.
[[Catégorie:Cazin 1868]]
|titre=[[Cazin, Traité des plantes médicinales|Cazin, ''Traité des plantes médicinales'', 1868]]
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AIRELLE. Vaccinium myrtillus. L.
Vilisldoea, BAUH. T.
Myrtille, — raisin des bois, — gueule de lion noir, — moret, — brembollier, — brembelle,
cousinier, — aradeih, — vaciet.
ERICIMIÉES, — VACCINIÊES. Fam. nat. — OCTAKDRIE MONOGYNIE. L.
L'airelle (PL II), sous-arbrisseau, habite les bois montueux, les lieux om-
bragés. Elle abonde à Montmorency et à l'Ile-Adam. Elle est cultivée dans
les jardins.
Description.— Tige se divisant presque à sa base en rameaux nombreux, angu-
leux, flexibles, verts, s'élevant à la hauteur de 30 à 60 centimètres. — Feuilles an-
nuelles, alternes, ovales, glabres, aiguës, finement dentées, à pétioles courts. — Fleurs
blanches ou rosées en forme de grelot, solitaires et pendantes, axillaires (avril). —
Calice globuleux, petit, à quatre dents.— Corolle renfermant huit étamines incluses. —
Baies de la grosseur d'un pois, bleues noirâtres, ombiliquées, renfermant huit à dix
petites graines blanchâtres.
Parties usitées. — Les feuilles, les fruits.
[Culture. — On la cultive quelquefois dans les jardins ; elle demande une exposition abritée, fraîche et de la terre de bruyère ; on peut la propager de graines semées sur couches ; la marcotte réussit mieux, elle craint les transplantations, qui doivent toujours être faites en motte.]
Récolte. — Il faut prendre garde de ne pas confondre ces baies avec les fruits
de belladone, qui sont très-vénéneux. Ceux-ci sont plus noirs, plus gros, plus luisants,
d'un goût fade et nauséabond, tandis que les baies d'airelle ont une saveur aigrelette et
n'ont pas de calice persistant.
Propriétés physiques et chimiques.— Les baies ou fruits, soumises à
la fermentation avec une certaine quantité de sucre, fournissent une liqueur vineuse
agréable. On s'en sert pour colorer le vin, et même pour fabriquer, avec d'autres ingré-
dients, des vins que l'on débite comme naturels. On en fait des confitures et un sirop.
La propriété colorante de ces baies les rend fort utiles à l'art tinctorial et même à la
peinture. [Les feuilles d'airelle sont assez riches en tannin, on emploie pour les rem-
placer celles de l'airelle ponctuée et de la canneberge ; on peut également substituer
les fruits les uns aux autres.
On confond souvent les feuilles d'airelle avec celles de bousserole ou raisin d'ours
(arbutus uva ursï) ; mais celles-ci sont plus épaisses, plus coriaces, plus vertes, et les
bords de leur limbe ne sont'jamais repliés en dessous : caractère qui distingue l'airelle.
Sieber a constaté la présence de l'acide quinique dans les feuilles de l'airelle myrtille.]
PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
Infusion, décoction (baies), 30 à 60 gr. par
kilogramme d'eau.
Poudre, 4 gr. toutes les 2 ou 3 heures.
Extrait, 1 à 2 gr. en pilules par jour.
Suc, pour limonade, sirop, potion, etc.
(Teinture (Reiss) : baies récentes, 100 parties;
alcool à 56 degrés, 1,000 parties; doses, un
verre à liqueur.
Sirop (5 parties d'extrait pour 1,000 de sirop),
de 2 à 6 cuillerées par jour.)
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Les fruits de l'airelle, acides, légèrement styptiques, sont tempérants et
astringents. Ils conviennent dans les inflammations, les fièvres inflamma-
toires et bilieuses, la diarrhée, la dysenterie, les affections scorbutiques, etc.
Les anciens en faisaient grand usage. Dioscoride les regarde comme propres
à resserrer les tissus. Dodoens les prescrivait dans la diarrhée, la dysen-
terie, le choléra. Forestus les a employés dans la toux avec hémoptysie.
Plasse (1) vante les bons effets de ces baies en décotion avec addition d'eau
de cannelle dans la diarrhée des enfants ; quand il y a acidité des premières
voies, il y ajoute du carbonate de potasse. Richter les donnait dans le scor-
but et la diarrhée. Il prépare une décoction avec 45 gr. de ces fruits séchés
et 2 litres d'eau, à laquelle il ajoute 4 gr. de corne de cerf et autant de
gomme arabique. Seidl (2) les a employés avec succès dans une épidémie de
dysenterie ; il avait recours à la décoction de 60 gr. de baies sèches dans
suffisante quantité d'eau, qu'il faisait bouillir pendant une demi-heure. Le
malade prenait une demi-tasse toutes les heures de la colature ; quelque-
fois il employait la poudre de ces baies à la dose de 4 gr. toutes les deux ou
trois heures.
Reiss (3) considère les fruits de l'airelle comme une ressource d'autant
plus précieuse dans la diarrhée chronique, que les autres moyens restent
souvent sans effet, tandis que celui-ci procure au moins une améliora-
tion momentanée dans les plus graves circonstances, et que, sans jamais
être nuisible, il suffit quelquefois pour amener une guérison inespérée. Il
administre l'extrait seul, sous forme de pilules de 20 centigr.. que l'on prend
de 4 à 6 par jour.
Bergasse (4) rapporte l'observation d'une diarrhée chronique extrêmement
grave guérie par l'administration intérieure de 30 gr. de baies d'airelle.
AIRELLE PONCTUÉE (Vaccinium vitis idoea). Elle a les fleurs en grappes
penchées, terminales, les baies d'un beau rouge. On a conseillé ces dernières
en cataplasmes, écrasées avec du sel marin, pour résoudre les engorgements
laiteux des seins.
CANNEBERGE (Vaccinium oxycoccos). A les fleurs rouges, croît dans les
marais, fournit aussi des baies rouges. Ces deux dernières espèces ont les
mêmes propriétés que l'airelle myrtille.
[[Catégorie:Cazin 1868]]