Simaba orinocensis (Pharmacopées en Guyane)
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Simaba orinocensis Kunth
Synonymies
- Simaba multiflora Adr. Juss. [1] ;
- Quassia multiflora (Adr. Juss.) Nooteboom ;
- Simaba alata Maguire.
Noms vernaculaires
- Créole : kanambouli.
- Wayãpi : sokolo, paku akayu.
- Palikur : kwepan
- Portugais : cajurana.
Écologie, morphologie
Arbre moyen à grand, assez commun en forêt et le long des berges des cours d’eau dans l’intérieur de la Guyane [2].
Collections de référence
Grenand 703, 1291, 1634 ; Jacquemin 2328 ; Moretti 1073.
Emplois
Chez les Wayãpi, la décoction de l’écorce de tronc est utilisée en lavage externe contre les maux de tête.
Chez les Palikur, la décoction amère de l’écorce est, prise en tisane en traitement long, un remède contre le diabète.
Étymologie
- Wayãpi : paku akayu, de paku, « poisson Myleus pacu » et akayu, « pomme cajou » ; les poissons pacous raffolent de ces fruits, acides et juteux comme ceux de l’anacardier ou pommier cajou.
- Créole : emprunt à l’aluku kanãbuli, lui-même emprunté au wayana (Karib) kanapali, désignant la même plante.
- Palikur : de kwep, « divers arbres Licania » et βan, « feuille », en raison de la ressemblance des feuillages et de l’écorce.
Chimie et pharmacologie
Un nouveau quassinoïde, le karinolide, a été isolé à côté de la 6-α-sénécioyloxychaparrine et de la 6-α-sénecioyloxychaparrinone, décrits peu de temps auparavant par WATT et al. (1978). Ces chercheurs avaient aussi trouvé de la chaparrinone. Enfin, un alcaloïde, la 9-méthoxycanthinone a aussi été isolé et identifié (POLONSKY et al., 1982).
Les trop faibles rendements en quassinoïde obtenus avec cette espèce ne nous ont pas permis de tester leurs activités antitumorales Reprenant cette étude à grande échelle, l’équipe de ARISAWA et al. (1983) a évalué l’activité antitumorale de ces produits, à l’exception du karinolide, extraits d’un échantillon de plus de 300 kg de bois récolté au Pérou. À cette occasion, deux nouveaux alcaloïdes du type canthinone ont été isolés ainsi que la scopolétine et un lignane.
Tests chimiques en fin d’ouvrage.
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- ↑ Simaba multiflora Adr. Juss. a été confondu avec Simaba guianensis pour la première fois dans la Flora Brasiliensis où ENGLER (1874) mit à tort ces deux espèces en synonymie.
Cette confusion est due en grande partie aux carences des diagnoses des espèces incriminées. En dépit de la mise au point de SANDWITH (1929) sur cette question rétablissant les deux espèces, elle persiste encore chez certains auteurs et dans certains herbiers.
Par ailleurs, Simaba multiflora est maintenant mis en synonymie avec S. orinocensis, suivant les règles d’antériorité (THOMAS, 1985). Cette nouvelle classification a été jusqu'à présent peu prise en compte dans les publications scientifiques. - ↑ La répartition de l’espèce est assez diffuse, bien qu'il ne s'agisse pas d'une espèce rare.
Le fruit drupacé est comestible, quoique un peu astringent ; les Amérindiens de haute Guyane et les Aluku s’en servent fréquemment comme appât pour la pêche.