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Protium heptaphyllum (Pharmacopées en Guyane)

Ananas comosus
Pharmacopées traditionnelles en Guyane, 2004
Dacryodes nitens


Protium heptaphyllum. Écorce avec résine abondante (encens) se solidifiant
Protium heptaphyllum. Fruits d’un bois l’encens 284



Famille Burseraceae

Les espèces de cette famille se caractérisent par leur sève résineuse et balsamique. Ce caractère a été remarqué par les Amérindiens puis par les populations néo-coloniales. Les noms vulgaires employés par les Créoles anglais ou français (incense wood, bois-encens, baume cochon) sont de ce point de vue très clairs.

La distinction entre les espèces est en revanche plus délicate, sans doute en raison de la relative similitude des gommes utilisées. Le problème est compliqué par la circulation et l’utilisation, dans des langues amérindiennes pourtant de familles linguistiques différentes, d’un nombre de termes de base très limité. En l’absence d’herbier, il est donc souvent risqué de vouloir appliquer ces noms à des espèces précises… En présence d’herbiers abondants, en revanche, comme c’est le cas chez les Palikur et les Wayãpi, on constate malgré tout un certain flottement dans l’attribution des noms.

En tenant compte de ces difficultés à dégager une image ethnobotanique claire de cette famille, il est tout de même possible d’exposer quelques éléments relativement constants la concernant, ainsi que de présenter les principales espèces.

Les Burséracées sécrètent par les blessures de l’écorce une gomme résine plus ou moins épaisse et plus ou moins parfumée. À l’air, cette résine jaune-orangé se transforme en une matière grise ou blanche, légère, poreuse, friable, qui représente l’encens proprement dit. Ces produits ont, aussi loin que nous possédons des témoignages, trois grandes utilisations :

  • La résine fraîche est employée comme remède externe et interne utilisé, entre autres, comme cicatrisant. Cet usage est connu des Créoles, des Palikur et des Kali’na.
  • La résine, et plus rarement l’encens, souvent associés à des colorants sont utilisés comme parfum ou comme produit de maquillage. Ce dernier est une sorte de laque odoriférante obtenue en malaxant la résine avec un colorant (fréquemment le roucou) associé à une graisse dissolvante (Carapa guianensis, Méliacées par exemple).
  • L’encens est un combustible utilisé soit sous forme de flambeau, soit pour allumer le feu, soit comme insectifuge (fumée).

En dehors des espèces présentées infra, nous pouvons citer parmi les espèces les plus connues de Guyane pour ces différents usages :

  • Protium aracouchini (Aubl.) Marchand, encens tite feuille [bwalansan-ti-féy] (créole) ;
  • Protium heptaphyllum (Aubl.) Marchand (De Granville 4437 ; Grenand 1372 ; Oldeman 1884), bois l’encens [bwa-lansan] (créole) ; sipɨ (wayãpi) ; si:po (kali’na) ; haiawa (arawak) ;
  • Trattinickia rhoifolia Willd. (Grenand 1562, 3144) ; ayawa (wayãpi) ; aya:wa (kali’na) ; ayau (palikur).

Les tests chimiques effectués sur quelques-unes des espèces collectées n’ont rien révélé de particulier. C’est une famille à oléorésine constituées par des huiles terpéniques volatiles et des alcools et acides triterpéniques. Après incision de l’écorce, les terpènes volatils s’évaporent, la proportion des sesquiterpènes devenant alors prépondérante dans la résine. Les analyses publiées reflètent une grande diversité de composition des encens, en fonction de l’origine botanique et géographique.