Oïyel (Ibn al-Baytar)
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- GALIEN, des Aliments. La chair de cerf donne un sang épais et elle est d’une digestion difficile.
- AVICENNE. Les chairs de cerf, bien que lourdes, passent promptement. Elles sont aussi diurétiques.
- RAZES, dans son Traité sur les moyens de corriger les aliments. Quant à la chair de cerf, le mieux serait de s’en abstenir, surtout si elle est récente, si elle provient de la chasse, et que la chasse se soit faite par un temps chaud et qu’il ne se soit pas passé quelque temps depuis. Il ne faut pas non plus boire beaucoup d’eau. Ces chairs sont funestes en de semblables conditions. Cette chair est mauvaise et lourde. Il faut la corriger par beaucoup de garum, y ajouter de la graisse, prendre des boissons laxatives, comme du sirop de figues, des pénides, de l’eau miellée. On peut rapprocher de ces chairs celles de mouflon al-kabāš al-ǧabalīat , que l’on corrigera de la même manière celles de cerf.
- DIOSCORIDES, livre II. La corne de cerf brûlée est prise à la dose de deux cuillerées xxx, c’est-à-dire d’un mithkal, est utile contre les crachements de sang, les ulcères intestinaux, le dévoiement chronique, l’ictère et les douleurs de la vessie. (Ibn el-Beithâr ajoute la gomme adragante, qui ne se trouve pas dans l’original.) Elle convient aux femmes contre les écoulements utérins chroniques, associée à quelque breuvage convenable. On coupe en morceaux la corne, on la met dans un vase d’argile qu’on lute, et on la fait cuire au four jusqu’à ce qu’elle blanchisse, ensuite on la lave comme on lave la cadmie xxx. Elle convient contre l’ophthalmie purulente, et déterge les ulcères de l’œil. Employée comme dentifrice, elle purifie les dents. Employée en fumigations, elle chasse les reptiles. Bouillie avec du vinaigre, elle calme les douleurs dentaires.
- IBN ZOHR, dans son livre des Propriétés. La corne de cerf brûlée, triturée et blanchie, associée au vinaigre, est employée avec succès en lotions au soleil contre l’impétigo et la lèpre, et elle guérit pareillement les gerçures des pieds et des mains, associée à du beurre. On en fait aussi avec succès des applications sur les aphthes des enfants. On l’administre avec un succès rapide contre les affections de la rate. On dit que la femme enceinte qui en porte allaite sans douleur. Employée en frictions sur les mamelles et les aines, elle fait couler les règles.
- DIOSCORIDES. La présure de cerf, portée par une femme pendant trois jours après les règles, empêche la conception.
- AUTRE. La graisse de cerf agit promptement contre les convulsions.
- IBN ZOHR. La peau de cerf, portée par un homme, en écarte les serpents. C’est un fait d’expérience.
- DIOSCORIDES. Le sang frit est utile contre les ulcères intestinaux et le flux intestinal chronique. C’est un antidote contre les poisons dits toxiques xxx, c’est-à-dire le poison des flèches arméniennes. La verge de cerf desséchée, triturée et administrée à l’intérieur, est salutaire contre la morsure de vipère.
- AUTRE. On dit que le sang de cerf pris en boisson brise les calculs de la vessie. La verge de cerf desséchée, râpée et administrée avec du vin, excite au coït et provoque des érections. Un homme qui la porte à son bras n’a rien à craindre des serpents ni de la vipère, pas même leur approche.
- IBN ZOHR, livre des Propriétés. Le cerf n’a pas de fiel. Quand il est blessé, il mange du dictame xxx, et les flèches tombent. Sa queue brûlée, triturée, associée au vin et employée en frictions sur les mâles et les étalons des autres animaux, les met aussitôt en rut. On dit que le bézoar xxx (badzeher) animal est une pierre que l’on trouve dans son cœur. C’est un antidote merveilleux contre tous les poisons. J’en parlerai à la lettre ba. On dit que les fumigations faites avec le sabot de cerf font mourir les sangsues à l’instant, et que c’est un fait d’expérience.