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Hindabâ (Ibn al-Baytar)

Houmqân
Ibn al-Bayṭār, Traité des simples
Houm el-madjous


2263 - Hindabâ, Σερις, Chicorée.


Nom accepté : [[]]

[3-397]

  • Dioscorides, II, 159. Il y en a deux espèces, une sauvage et une cultivée. Quant à l’espèce sauvage, on l’appelle picris et chicorion : elle a les feuilles plus larges que l’espèce cultivée et vaut mieux pour l’estomac. Il y a deux variétés de l’espèce cultivée : l’une se rapproche de la laitue et a les feuilles larges, l’autre les a plus minces et a plus d’amertume.
  • Hâmed ibn Semhoun. L’espèce cultivée a deux variétés. L’une a les feuilles longues, les fleurs bleues, le goût désagréable et amer, surtout à la fin de l’été. A celle-ci correspond une variété sauvage qui lui ressemble par la forme et par la fleur, mais qui est plus amère et d’un goût plus désagréable. On lui donne chez nous le nom d’ameiroun, xxx. La seconde espèce cultivée a les feuilles larges, les fleurs blanches, une saveur fade et sans amertume, surtout au commencement du printemps. On lui donne en langue romaine, xxx, le nom d’entoubia, xxx. On l’appelle aussi chicorée de Syrie, xxx xxx, et hachemy, xxx. L’espèce sauvage lui ressemble par la forme de ses feuilles et son peu d’amertume, mais elle en diffère beaucoup par la forme des fleurs et l’abondance de ses poils. C’est la cherâlya, xxx, dans le langage vulgaire de l’Andalousie. On dit aussi que c’est le tarakhchaqoun (voyez le n° 1469).
  • El-Ghafeky. Le tarakhchaqoun est la première espèce sauvage, à fleur bleue et petite. La cherâlya a la fleur jaune, abondante et pareille à une touffe de poils. Il y a deux autres espèces sauvages. C’est l’ia’dhîd, xxx, que l’on appelle en grec chondrille. J’en ai parlé à la lettre khâ (voyez le n° 824.)
  • Galien, VIII.
  • Dioscorides.
  • Massîh. La chicorée est froide et sèche au premier degré. Elle fortifie le cœur, désobstrue la rate et tempère la chaleur du sang et de la bile.
  • Razès, dans son Traité des Correctifs des Aliments. Elle convient à l’estomac et au foie enflammés. Toutefois ce n’est pas un calmant, un humectant et un désaltérant comme la laitue. Elle est utile dans les affections fébriles et algides du foie. Elle ne convient pas aux sujets qui toussent, ni aux sujets à tempérament froid. C’est à ces derniers qu’elle convient le moins parmi tous les légumes, attendu que son usage prolongé refroidit et gonfle. Les conserves de ces plantes sont abondantes en humidité, et très tuméfiantes, aussi ne valent-elles rien dans ces cas. Quant à l’espèce sauvage, qui est plus sèche et moins aqueuse, elle gonfle moins et possède plus de subtilité et d’âcreté : elle est effectivement comptée parmi les herbes atténuantes et âcres. Elle convient à l’estomac. Administrée avec du vinaigre, après la saignée et les ventouses, elle désobstrue le foie et purifie les conduits des reins.
  • El-Israïly. Si on exprime son suc, qu’on le fasse cuire avec de l’huile, qu’on enlève l’écume et qu’on le donne avec de l’oxymel, c’est un remède qui désobstrue, purifie les humeurs putrides et convient contre les fièvres prolongées.
  • El-Basry. Elle donne un chyme de bonne nature et purifie l’estomac. Sa racine est avantageuse contre la piqûre des scorpions. Quand bien même on dirait que l’été lui communique de la chaleur, cela n’infirme pas notre assertion.
  • Hobeïch. Elle se transforme avec l’air. Si l’air est épais, elle s’épaissit, et alors elle acquiert de l’amertume. Elle est légèrement chaude et presque tempérée. Si l’on exprime son suc, qu’on le fasse cuire, et qu’on le clarifie, c’est un remède contre les tumeurs, un fortifiant de l’estomac et un désobstruant. Associée à des plantes convenables, comme le fenouil et la cuscute, son action se produit avec évidence. Les embrocations faites avec son suc sur les tumeurs externes leur sont salutaires et les refroidissent.
  • El-Basry. La chicorée de Syrie appelée endiviâ ( ? xxx) est froide et humide au premier degré.
  • Massîh. Elle tient le milieu entre la laitue et la chicorée.
  • El-Israïly. Elle est plus tempérée que la chicorée et fournit un meilleur chyme.
  • Et-Tabery. Elle est plus légère que la chicorée et moins nourrissante. Ses feuilles, triturées et appliquées sur les tumeurs inflammatoires, les refroidissent et les résolvent. Son suc, associé au suc de fenouil à l’état frais, convient contre l’ictère.
  • Avicenne. Sa décoction tenant en dissolution de la casse est employée en gargarisme contre les tumeurs de la gorge. Elle calme les nausées et l’effervescence de la bile. C’est le meilleur des médicaments pour l’estomac de tempérament chaud. On dit qu’elle convient au foie, quel qu’en soit le tempérament. Très salutaire s’il est de tempérament chaud; elle n’est pas nuisible s’il est de tempérament froid, ainsi qu’il arrive aux légumes froids. Elle convient contre la fièvre quarte et les fièvres algides.
  • Et-Tabery. La chicorée sauvage est le tarakhchaqoun. On lui donne en persan le nom de kâseni, xxx.
  • Ishak ibn Amrân. Sa feuille ressemble à celle de la petite espèce cultivée. Elle a des tiges grêles, de la hauteur d’un empan, chargées de quelques fleurs petites et bleues, qui laissent quand elles tombent des graines ténues.
  • Galien, dans le Miamir.
  • Honeïn, dans ses Elections. Le tarakhchaqoun, administré à l’intérieur, est avantageux contre les piqûres de scorpions et de guêpes, contre les morsures de serpents et les fièvres quartes.
  • Ibn Massouîh. Le tarakhchaqoun est froid au commencement du second degré. Le sec l’emporte sur le froid.
  • Et-Tabery. La chicorée sauvage ressemble à la chicorée cultivée, si ce n’est que la première est plus chaude que la seconde. Les graines sont aussi à peu près dans les mêmes rapports. La décoction de sa feuille s’emploie en collyre contre l’amaurose. On fait aussi entrer la feuille dans les préparations thériacales. Ses feuilles, triturées, sont avantageuses contre les fièvres, surtout chez les sujets qui boiront peu d’eau (un manuscrit dit le contraire, xxx).
  • Ibn Massa. Le belahsolouk, xxx, fortifie l’estomac et le resserre. Celui qui croît dans les jardins et les endroits très humides est plus rafraîchissant et moins sec. Il est particulièrement salutaire contre les morsures de serpents, pris à l’intérieur. Il entre dans toutes les préparations où l’on fait entrer la chicorée.
  • Razès. Le tarakhchaqoun est en tout plus actif que la chicorée.
  • Ishak ibn Amrân. Il convient contre l’hémoptysie et apaise la soif. Il excite l’appétit, est désobstruant et subtil. Il convient contre les fièvres quartes et l’hydropisie. Il fortifie le cœur tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. C’est un remède contre les piqûres de scorpions et un antidote contre la plupart des poisons, surtout si l’on exprime son suc et qu’on le prenne avec de l’huile. Il débarrasse de toutes les substances toxiques et rend complètement la santé. Son suc laiteux est employé contre les taies de l’œil.
  • Livre des Expériences. Il convient contre l’hydropisie causée par une tumeur inflammatoire du foie. Il calme l’effervescence du sang et convient contre la fièvre intermittente. On en prépare un sirop fortifiant dont on modère l’action en raison de la dose et de la préparation. Ses graines ont des propriétés analogues à celles du suc, si ce n’est qu’elles agissent plus faiblement.

Fraas fait de la chicorée sauvage de Dioscorides ou picris l’Urospermum echioides. Quant aux espèces cultivées, la première serait le Cichorium Endyvia et la seconde le C. Intybus. Le nom persan cité par Ibn Massa est très-douteux.