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Fève (Cazin 1868)

Fenugrec
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Figuier


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Nom accepté : Vicia faba


FÈVE COMMUNE. Faba vulgaris. L.

Faba major, sive flore candido. Tourn.

Fève des marais.

LÉGUMINEUSES. Fam. nat. — DIADELPHIE DÉCANDRIE. L.


Cette plante est cultivée dans les potagers et dans les champs pour son fourrage et pour sa graine. On la croit originaire des bords de la mer Caspienne.

Description. — Tige blanchâtre, carrée, vigoureuse. — Feuilles grandes, ailées, à quatre folioles ovales, entières, d'un vert glacé de blanc à leurs deux faces. — Fleurs réunies cinq à six sur un pédoncule fort court. — Corolle blanche, marquée d'une tache noire et veloutée au milieu de chaque aile. — Calice à cinq dents. — Gousse grande, coriace, un peu renflée. — Semences oblongues ; ombilic terminal. La grosseur et la forme des semences diffèrent suivant les variétés.

[Culture. — La fève se sème de février à la fin d'avril ; pour en avoir de bonne heure on sème en décembre et en janvier, en rayons ou en touffes ; lorsqu'on les récolte vertes pour les manger, on peut, en coupant la tige du pied, espérer une seconde récolte.]

Propriétés chimiques. — La fève fournit de l'amidon, une matière animale, du phosphate de chaux, de la potasse et du sucre. La robe ou pellicule contient du tannin. La tige est riche en carbonate de potasse. (Cette tige donne par le rouissage une filasse giossière qui a été proposée pour la confection des papiers communs.)

Guérin-Méneville[1] a découvert une cochenille indigène (coccus fabæ) sur la fève des marais.

Les fèves, considérées comme aliment, sont difficilement digérées par les personnes délicates. On leur a attribué une action aphrodisiaque qui, sans doute, est sympathique de l'irritation qu'elles peuvent causer dans les organes digestifs.

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  1. Constitutionnel du 23 juin 1852.


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Les fleurs de cette plante sont légèrement aromatiques et antispasmodiques. Les semences sont adoucissantes, résolutives et astringentes. J'ai vu des diarrhées chroniques, traitées inutilement par les moyens les plus rationnels, céder à l'usage exclusif d'une bouillie faite avec la farine de fève. C'est surtout dans le cas où la maladie est entretenue par une vive irritation de la muqueuse intestinale coïncidant avec un état de débilité, que cette bouillie me réussit. L'infusion de la cendre des tiges et des gousses de fèves dans le vin blanc (60 à 90 gr. de cendre pour 1 kilogr. de vin) est employée vulgairement dans nos campagnes comme diurétique, dans la gravelle, l'hydropisie et les engorgements viscéraux sans inflammation. La dose de ce vin est de 60 à 100 gr. chaque jour. « Dans une douleur de reins et de la vessie. j'ai vu donner avec un grand succès, dit Guy de Chauliac, quatre onces de lessive faite avec la cendre de tiges de fèves ; car cela faisait sortir l'urine et déchargeait les reins des glaires et du sable qui les incommodaient. » On fait, avec la farine de fève, des cataplasmes légèrement résolutifs. Cette farine fait partie des quatre farines résolutives des pharmacopées.

(Ambroise Paré dit[1], en traitant de l'application des sangsues : «Si on ne pouvait estancher le sang après la morsure, il faut appliquer la moitié d'une fève (fraîche, sans doute), la tenant et pressant dessus, jusqu'à ce qu'elle y demeure attachée et adhérente. Infailliblement cela retient le sang ... »)

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  1. Liv. XVII, ch. LXIX, p. 423, 12e édition.