Les témoins (cookies) nous aident à fournir nos services. En utilisant nos services, vous acceptez notre utilisation des témoins.

Eugenia albicans (Rollet, Antilles)

Eugenia
Bernard Rollet, Arbres des petites Antilles, 2006
Eugenia axillaris
Planche 150 : MYRTACEAE. VII. Eugenia albicans. A. Rameau fleuri. B. Feuille d’ombre. C. Feuille de lumière. D. Plantule. E. Écorce (coupe transversale).
écorce
tranche

[609]

Eugenia albicans (O. Berg) Urb. Bot. Jahrb. Syst. 19 : 617 (1895).

Basionyme : Stenocalyx albicans O. Berg, Linnaea 30 : 698 (1861).

Noms vernaculaires : Fr : Bois-cendre (Martinique) ; Merisier blanc (Guadeloupe) ; Dos blanc (Martinique).

Description : Petit arbre atteignant 10 m de haut et 20 cm de diamètre. Pied : pattes aliformes décurrentes, 0,3 m de haut avec petites racines aériennes au pied ; base du fût cannelée-nervurée. Écorce : épaisseur totale 2-4 mm pour un diamètre de 14-20 cm. Aspect externe : gris blanchâtre sublisse ; liège mince ; gratté : blanchâtre non farineux. Écorce vivante : tranche de couleur variable, vieux rose carminé, sang caillé, pourpre à violacé ; zone interne : rose très pâle. Aubier : blanc jaunâtre à jaune d’or ; coeur carminé, lourd, grain fin. Feuilles : opposées, épaisses, à pétiole de 4-7 mm de long ; limbe elliptique, de 4-9 × 2-4 cm ; face inférieure blanche ; jeunes feuilles dorées tomenteuses. On peut confondre les feuilles d’ombre de E. albicans avec celles de E. gregii. Nervure principale (côte) légèrement en creux à la face supérieure (convexe chez E. gregii). Fleurs : solitaires ou par 2-4, blanches. Fruits : oliviformes, brillants, glabres, rouge sombre puis noirs, d’env. 12 × 10 mm. Phénologie : sempervirent. Fleurs de mars à juin. Fruits de août à novembre. Habitat : forêt dense, entre 450 et 650 m. Tempérament : hygro-sciaphile. Plantule : Type VIII. La graine au sol ne contient qu’un seul organe massif attaché au collet par un cordon unique — cotylédons et pétioles cotylédonaires semblent soudés —. Les téguments persistants sont ici indurés. Cinq ou six nœuds de cataphylles opposées précèdent les vraies feuilles. Des poils denses roussâtres, recouvrant l’axe aérien, les pétioles et le bourgeon apical. Ils sont plus épars sur les limbes foliaires (faces supérieure et inférieure) mais restent nombreux sur la nervure principale et les marges. La face inférieure des feuilles est d’un blanc satiné, la face supé-


[611]

rieure vert tendre et mat. Les nervures sont peu visibles à la face supérieure.

Distribution générale : Petites Antilles ; Trinidad, Tobago, Surinam, Guyane française.

Distribution aux Petites Antilles : Guadeloupe (Basse-Terre), Dominique, Martinique.

Matériel examiné : G : Cl. RICHARD s.n., Monts Caraïbes, 500 m (P) ; FOURNET 4799, Morne Mazeau, 470- 570 m (P) ; ROLLET 473, Trace des Crêtes, 450 m (GUAD) ; ROLLET 937, 1163, Morne Mazeau, 470-570 m (GUAD). D : Syndicate (WHITEFOORD 5589, 5819), cité par NICOLSON and al. M : BÉLANGER 259, s.loc. (P) ; HAHN 1142, hauteurs de Case Pilote (P) ; L. MAURICE 42, Plateau Larcher (P) ; L. MAURICE 54, Piton Dumauzé (P) ; MOURET 305, Piton du Carbet, Balata (P) ; ROLLET 537, Plateau Concorde, 600 m (GUAD) ; ROLLET 1795, Montée Chapeau Nègre, 650 m (GUAD).

Observations : M : Fond St Denis, Grand Anse, Camp de l’Alma (DUSS) ; Deux Choux (FOURNET) ; Trace Absalon - Crête Duclos, 550-600 m (FIARD & ROLLET).

Bibliographie : BEARD 1944 ; DUSS 1897 ; FOURNET 1978 ; GOODING and al. 1965 ; HOWARD 1952, 1989 ; Mc VAUGH 1989 ; NICOLSON and al. 1991.

Anatomie du bois

Eugenia trinervia : coupe transversale (en haut à gauche), coupe tangentielle (en haut à droite), coupe radiale (en bas) (P. Détienne & P. Jacquet)

Eugenia albicans, Eugenia axillaris, Eugenia biflora, Eugenia confusa, Eugenia cordata, Eugenia domingensis, Eugenia monticola, Eugenia octopleura, Eugenia pseudopsidium, Eugenia tapacumensis, Eugenia trinervia :

  • Bois parfait de teinte généralement brun rose violacé, rarement brun rouge sombre (E. confusa) ou beige-brun (E. pseudopsidium, E. trinervia), pas toujours différencié de l’aubier beige à brun rosé, à grain fin, dur et lourd (de 0,80 à 1,10 g/cm3).
  • Pores assez régulièrement disséminés, isolés en totalité ou en grande majorité (quelques accolements observés chez E. pseudopsidium, E. tapacumensis et E. trinervia), en nombre inférieur à 20 par mm2 chez E. albicans, E. biflora, E. domingensis et E. octopleura, de 20 à 60 par mm2 chez E. axillaris, E. monticola, E. pseudopsidium et E. trinervia, de 80 à 120 par mm2 chez E. confusa, E. cordata et E. tapacumensis, de 30-40 μm de diamètre dans les espèces à pores très nombreux à 100-140 μm dans celles à pores moins fréquents. Dépôts blancs observés dans E. albicans, E. monticola et E. cordata. Perforations des éléments vasculaires uniques ; ponctuations intervasculaires, ou de contact vaisseaux-fibres, ornées, de 3 à 5 μm de diamètre.
  • Parenchyme très généralement en chaînettes ayant tendance à se rassembler, formant parfois des lignes courtes. Files de cellules composées de 8 à 12 éléments contenant des cristaux groupés par 2, 4 ou en chaînes.
  • Rayons 2-(3)-sériés, au nombre de 16 à 22 par mm (12 à 14 chez E. pseudopsidium) de structure hétérogène : cellules couchées au centre avec 2 à 5-(8) rangées de cellules carrées et dressées aux extrémités. Ponctuations radiovasculaires identiques en taille aux ponctuations intervasculaires. De rares cristaux ont été observés chez E. monticola uniquement. Présence de dépressions de types « alvéoles à laticifères » chez E. albicans, E. monticola et E. octopleura.
  • Fibres à ponctuations aréolées.