Dipteryx odorata (Pharmacopées en Guyane)
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Dipteryx odorata (Aubl.) Willd.
Synonymie
- Coumarouna odorata Aublet.
Noms vernaculaires
- Créole : gaïac [gayak],
- Wayãpi : munu’ɨ, munu’ɨ e’e.
- Palikur : waikwimna.
- Français : faux gaïac (arbre, mais surtout bois), fève tonka (fruit).
- Portugais : cumarú, cumarú-roxo.
Écologie, morphologie
Grand arbre de la forêt primaire au port splendide, moins commun que l’espèce suivante.
Collections de référence
Jacquemin 1809 ; Sastre 4481.
Emplois
Cf. à Dipteryx punctata avec lequel il est confondu par les Créoles et les Palikur, mais non par les Wayãpi. Cependant, les deux espèces sont utilisées indifféremment par les trois populations étudiées.
Étymologie
- Créole : le mot, d’origine taïno, provient des Antilles où il est appliqué à Guaiacum officinale L. (Zygophyllacées), au bois également très dur et qui n’existe pas en Guyane française.
- Wayãpi : de munuwi, « arachide » ɨ, « arbre » et e’e, « véritable », « le vrai arbre-arachide », par opposition à l’espèce suivante. Dans les deux cas, la graine douce et comestible est comparée à celle de la plante cultivée.
- Palikur : de waik, « rivière » et kwimna, de kwik, « arbre Tabebuia serratifolia (Bignoniacées) ». Les Palikur rapprochent les deux arbres pour leur dureté.
Chimie et pharmacologie
Cette espèce, ainsi que Dipteryx punctata, renferme dans ses amandes de la coumarine (1 à 3 %, parfois près de 10 %) présente depuis longtemps en parfumerie sous le nom de fève tonka ; c’est une ressource encore utilisée dans l’industrie alimentaire par les limonadiers, dans les parfums (où elle sert à fabriquer l’héliotrope blanc) et pour bonifier le goût du tabac ou du whisky (LE COINTE, 1922). NAKANO et al. (1979) ont isolé deux isoflavones de ses écorces. D’après KARRER (supplément 2, 1981), les feuilles renferment les acides : salicylique, π-hydroxybenzoïque, ohydroxycoumarique, o-coumarique et férulique.
Les fruits renferment du mélilotoside et du l-(p-coumaroyl) β-D glucose.
Les coumarines que l’on extrait de Dipteryx odorata sont concurrencées par des produits de synthèse identiques, ce qui en limite la valeur commerciale.