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Chervi (Cazin 1868)

Chêne
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Chèvrefeuille


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Nom accepté : Sium sisarum

CHERVI. Sium sisarum. L.

Sisarum Germanorum. Bauh. — Siser sativum. Tourn.

Cherui, — chirouis, — girolés, — gérolle, — racine sucrée.

OMBELLIFÈRES. — AMMINÉES. Fam. nat. — PENTANDRIE DIGYNIE. L.


Cette plante, que l'on dit originaire de la Chine, est cultivée facilement dans les potagers pour les qualités alimentaires de ses racines. On la mange comme le salsifis.

Description. — Racine composée de cinq à neuf ou dix tubérosités longues de 15 à 18 centimètres, grosses comme le doigt, ridées, annelées, tendres, faciles à rompre, blanches, disposées en faisceau et terminées par des radicules filiformes. — Tiges noueuses, striées, de 60 à 80 centimètres. — Feuilles alternes, amplexicaules, ailées, garnies de cinq, sept, neuf folioles ovales, pointues, finement dentées en leurs bords et opposées, à d'exception de la terminale ; feuilles florales ternées. — Fleurs, petites, blanches, disposées en ombelles terminales, dont les rayons varient pour le nombre, qui souvent est très-considérable ; ombelle générale et ombellules munies à leur base d'une collerette formée de quatre ou cinq folioles simples, linéaires et inégalés. — Corolle rosacée de cinq pétales égaux, subcordiformes. — Cinq étamines plus longues que les pétales. — Ovaire inférieur chargé de deux styles courts. — Fruit consistant en deux akènes accolés, convexes, striés d'un côté, plans de l'autre.

Parties usitées. — La racine.


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[Culture. — On pourrait le multiplier par pieds éclatés, mais on préfère les semis d'une année ; on sème au printemps ou en septembre en terre douce, fraîche et profonde. Biner, bassiner, sarcler et arroser fréquemment ; on peut les récolter en hiver à mesure du besoin.]

Propriétés physiques et chimiques. — La racine de chervi donne un amidon d'une blancheur éclatante ; soumise à la fermentation, elle fournit abondamment de l'alcool ; 250 gr. de suc de cette racine, suivant Lieutaud, donnent 45 gr. d'un excellent sucre ; Margraf en a extrait de très-beau sucre, très-blanc, et presque comparable à celui de canne. [L'amidon du chervi n'est pas bleui par l'iode, il est identique à l'inuline.]


La racine de chervi, aujourd'hui presque abandonnée, était autrefois très recherchée. On la servait, diversement préparée, sur la table des rois, Tibère, durant son séjour en Allemagne, la trouva si délicieuse, qu'il en exigea chaque année une certaine quantité en forme de tribut. Il est étonnant qu'une racine aussi savoureuse, aussi nourrissante, aussi facile à cultiver, soit condamnée de nos jours à l'oubli.

Outre ses qualités alimentaires, la racine de chervi possède quelques vertus médicamenteuses. « Je pense avec Boerhaave, dit Chaumeton[1], que le chervi convient merveilleusement aux hémoptysiques, aux personnes atteintes de catarrhe pulmonaire chronique et menacées de phthisie. Je le crois encore très-utile dans les phlegmasies et les irritations du tube alimentaire et des voies urinaires, telles que le ténesme, la dysenterie, la strangurie, l'hématurie. A l'exemple du professeur de Leyde, je conseillerais cette racine appétissante, et même tant soit peu aphrodisiaque, dans le lait, dans le petit-lait, dans les bouillons, et, pour ainsi dire, dans tous les aliments des malades. »

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  1. Flore médicale, vol. II.