Ceiba pentandra (Pharmacopées en Guyane)
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Ceiba pentandra (L.) Gaertn.
Synonymies
- Bombax pentandrum L. ;
- Ceiba occidentalis (Spreng.) Burkhill.
Noms vernaculaires
- Créole : fromager [fronmajé], bois diable [bwa-djab].
- Wayãpi : kumaka.
- Palikur : kumak.
- Aluku : kãkãtri.
- Français : fromager.
- Portugais : sumaúma.
Écologie, morphologie
Arbre géant commun dans les zones ouvertes mais aussi parfois en forêt primaire.
Collections de référence
Grenand 396, 2876 ; lacquemin 1759 ; Oldeman et Tiburce 931 ; Prévost et Sabatier 4580.
Emplois
- Cet arbre, connu dans tous les tropiques humides, est partout considéré comme un arbre sacré ou un arbre de vie et pour cette raison est presque toujours protégé. En Guyane, toutes les populations partagent ce respect.
- Chez les Wayãpi par exemple, le tronc du fromager symbolise l’échelle qui permet à l’apprenti chamane d’accéder au monde des esprits qu’il veut domestiquer. Les esprits du fromager sont les esprits-jaguars. Il est en revanche beaucoup plus rare que le fromager soit considéré comme une plante médicinale [1].
- C’est le cas pourtant chez les Wayãpi encore, où l’écorce préparée en décoction est un fébrifuge en lavage externe [2].
- Chez les Palikur, cette plante est un fortifiant magique pour les enfants : l’écorce des jeunes pieds est écrasée et préparée en macération puis administrée en bain. Le traitement dure un mois ; l’arbre doit être raccourci au fur et à mesure qu’on le prélève [3].
Chimie et pharmacologie
Les feuilles renferment une substance mucilagineuse, de la résine, des dérivés de la quercétine et du kaempférol, de l’acide caféique et des tanins. L’huile extraite des graines possède un acide gras à longue chaine de carbones, l’acide lignocérique.
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- ↑ Chez les Caboclos d'Amazonie, la sève est un remède contre la conjonctivite et l'écorce est un antidiarrhéique (SILVA et al., 1977). L'infusion des fleurs est bue pour soulager les maux de tête au Venezuela (DELASCIO CHITTY, 1985).
- ↑ WONG (1976) signale qu'à Trinidad, les feuilles sont utilisées en bain et en cataplasme pour soigner l'érysipèle et les foulures.
- ↑ On retrouve un usage proche chez les Urubu-Ka'apor qui font consommer les feuilles par les personnes malades pour leur redonner du poids (BALÉE, 1994).