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Balessân (Ibn al-Baytar)

Beca
Ibn al-Bayṭār, Traité des simples
Bolbous


336 - Balessân, Amyris gileadensis, JSdX(rau.ov.


Nom accepté : [[]]

[1-255]

De nos jours, on ne lui connaît pas d’autre lieu de croissance que l’Egypte, et encore seulement à Aïn es-Ckems (Héliopolis).

  • Dioscorides, I, 18. C’est un arbre qui a la taille du térébinthe ou du pjracantha. Ses feuilles ressemblent à celles de la rue, sinon qu’elles sont plus blanches, plus grandes, plus persistantes et plus grêles. Il ne croît que dans la Judée au canton appelé B’oûr (la vallée du Jourdain). Il peut varier d’ampleur, de bailleur et de gracilité. Celui qui est grêle et filamenteux porte le nom d’aresthoan (le grec dit : theriston) au sommet, et on l’appelle ainsi parce qu’il estfacilementémondé, tant il est grêle. L’huile de baumier sort après le lever du Chien. A cet effet, on pratique à l’arbre des incisions avec le fer. Ce qu’il en coule est très peu de chose, et l’on n’en récolte dans un an que de cinquante à soixante livres. On le vend sur place contre le double de son poids d’argent. Le meilleur est celui qui a l’odeur pénétrante, qui est récent, qui n’a pas d’odeur aigre, qui se dissout promptement, qui est doux, astringent, et qui pique légèrement la langue. Il y a plusieurs manières de le sophistiquer. Il y a des gens qui le mélangent avec des huiles, par exemple de térébinthe, de henné, de lentisque, de lis, de bân, de métopion, qui est de l’huile de galbanum; d’autres le mélangent avec du miel et de la cire, ou de l’huilé de myrte. Il est facile de reconnaître la fraude. Si l’on verse de celui qui est pur sur une étoffe de laine et qu’on la soumette au lavage, elle n’en conserve aucune trace. Il en est tout le contraire avec celui qui est sophistiqué, si on lave l’étoffe. Si l’on en verse du pur dans du lait, il le caille. Celui qui est sophistiqué surnage comme de l’huile et se ramasse, on bien s’y divise en forme d’étoile. Le baume pur s’épaissit et s’altère avec le temps. C’est se tromper que de croire que le baume jeté dans l’eau y plonge, puis surnage sans se dissoudre. Quant au bois que l’on appelle bois de baumier (xylobahamon en grec), le meilleur est celui qui est récent, à rameaux grêles, rouge, odorant, répandant une odeur de baume. Quant au fruit, car il en est aussi besoin, il faut choisir celui qui est fauve, plein, lourd, gros, piquant la langue légèrement, et exhalant une odeur d’huile de baume. On apporte du pays appelé o^t^k» (Pétréens) une graine qui ressemble à l’hypericum, avec laquelle on sophistique la graine de baumier. On reconnaît la fraude à ce que cette graine est vide, peu active et d’une saveur qui rappelle la saveur du poivre.
  • Galien, livre VI.
  • Dioscorides.
  • Razès. L’huile de baumier rompt les calculs. Sous forme de suppositoire, elle aide à la conception. En frictions sur la verge, elle corrige son relâchement, et cela d’une façon merveilleuse. Une de ses propriétés, c’est que, si l’on en frotte du fer, il devient brûlant.
  • Et-Tabery. Cette substance est subtile. Elle convient contre les piqrires de scorpions. Injectée dans l’oreille, elle en calme les souffrances.
  • Ibn Amrân. L’huile de baumier est salutaire contre la toux causée par le froid. Pour cela, on en prend un milhkal et on la verse dans une tasse de décoction d’hyssope et l’on boit à jeun. On en fait aussi des onctions sur la poitrine.
  • El-Israïly. Voici une de ses propriétés: si l’on en fait des frictions sur l’albugo, il s’altère et disparaît.
  • Ibn Abi ‘l-Achâth. L’huile de baumier est une des bases de la grande thériaque. Si le cerveau se refroidit, qu’il survienne de l’apoplexie, on se trouve très-bien du port d’une mèche enduite de cette substance et d’huile de jasmin. Employée en collyre, elle est utile contre la cataracte commençante. Dans les cas de convulsions, de tremblements, de tic facial, de refroidissement général du corps, d’appauvrissement du pouls, de lenteur et de pesanteur des mouvements, on prend du baume à la dose d’un à trois daueks, on le mélange ;tVec une once d’huile d’amandes ou d’une huile analogue, ou même avec du miel, et l’on administre avec succès au m E’"Beh malade.
  • Razes. Le bois et la graine de baumier sont efficaces contre la piqûre tic scorpion.
  • Ei.-IsraÏly, L’ingestion du suc de la feuille de baurniijf (Lie les sangsues accrochées à la gorge. Il est salutaire contre la céphalalgie causée par des humeurs. Si l’on brûle I ecorce du bois, qn1: l’on pétrisse les cendres avec du vinaigre et cpie I on en lasse des limiions sur des verrues, elles disparaîtront.
  • Et-1. E.uiin , dans le A1on:hed. Les fragments d’écorce de baumier, confits dans du miel, sont mi excellent remède pour l’estomac; ils le réchauffent, le fortifiant et dessèchent ses humidités.
  • Badigorâs. A défaut de baume, ,,,, le remplace par une fois et demie son poids d’huile de kadby, <\<- |;, bonne huile de bàn et un quart de vieille huile d olive.
  • Razès. I,r; baume se remplace par l’huile de raifort.
  • Theodocus. Le haiirricj se remplace par son poids d’eau camphrée. La graine a la piopni:i/: d’être salutaire contre les humeurs grossières. On peut la remplacer par moitié en poids de cannelle et dix fois de nincis.
  • Ibn el-Dilzzâr. On remplace le fruit du baumier par une fois et demie son pouls du bois de l’arbre.

Le balessân des Arabes est le balsamon des Grecs : c’est l’Amyris gileadensis des modernes, dit aussi baume de la Mekke ou de Judée, de la famille des Térébinthacécs. M. de Sacy en a longuement parlé dans son Alididlatif, et nous ne pouvons qu’y renvoyer. ÎSou-. ajouterons scnlfiiK ni rjuu la tradition qui fait provenir les baumiers de l’eau re-pteepar la vierge Mari. .,|irlJ, nvo;,. [aï(i ]c3 |,ardcs (1L, rer,["ant Jésus se retrouve aussi cliri Ibn el-Oucrdi, et pi,, dûtaillée chez le clieikli Daoud cl-Antaki. Nous nous bornerons donc à des olj.x’ti <»t\,,M sur MOs textes.

Dioscorides compare I.. |:,;H0 C1L1 baumier à celle d’autres arbres dont on a lu diversement les noms. Spreti^t;! parait avoir bien lu en donnant le tyciet et le pyracanllui. il réprouve la lecture de !’.„,,„;.n comme absurde. Elle a été adoplée par Maltliiole, concurremment avec lyci’j/i. (;„ Uoi.ive aussi le lyciet chez Avicenne. Sontheimer parait aussi lavoir trouve dan? <,>„, manuscrit. Il a trouvé pareillement, peut-être sans le savoir, le lercjuitue, cor e est lui rpi il faut voir dans le Uuiun der (jrûnvn Kôrner « l’arbre à graine verte. » Cette comparaison p..rail cxuibilante, vu le rapprochement du lyciet et dit pyra-ranlha. Le clieikli Daoud .„ d»mc l’explication. «Le baumier, dit-il, peut atteindre la taille du térébinthe ^kj -, il est L, ; 0,, cultivé.» La comparaison du térébinthe se trouve aussi dans Serapion.

Nous allons rencontrer d’autres différences entre le texte grec et la version arabe. Dioscorides dit que le baumier croit dans la Judée et l’Egypte. Il est à observer qu’aucun de nos auteurs arabes, Avicenne, Sérapion et Ibn el-Baïthâr, ne mentionne l’Egypte. Aurait-on vu là l’infirmation da la légende de Marie ? Dioscorides dit qu’il se vend, où il est produit, au poids de l’argent.