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Babounedj (Ibn al-Baytar)

Oïyel
Ibn al-Bayṭār, Traité des simples
Badrendjouya


220 - Babounedj, Camomille, Ανθεμις.


Nom accepté : [[]]

[1-181]

  • DIOSCORIDES, III, 144. Il y en a trois espèces qui ne diffèrent que par la couleur de la fleur. Cette plante a des rameaux buissonneux et hauts d’environ un empan, à divisions multiples; des feuilles petites et grêles; des capitules petits et arrondis, les uns blancs à l’intérieur et les autres jaunes, garnis à l’extérieur et circulairement de fleurs blanches, jaunes ou pourprées. Ces fleurs ont la grandeur de celles de la rue. Cette plante croit dans les lieux arides et le long des chemins. On la récolte au printemps.
  • L’AUTEUR. Cette camomille, décrite ici par Dioscorides, c’est-à-dire l’espèce à fleurs blanches, est une plante connue aujourd’hui en Egypte sous le nom de kercach xxx. Les habitants de l’Andalousie lui donnent le nom de makardja xxx, ce qui est un nom latin. Dans l’Ifrîkiya on lui donne le nom de pied de poule xxx xxx. C’est l’ok’houân des Arabes xxx. Les médecins n’en font pas usage de nos jours, employant seulement une autre espèce connue en Ifrîkiya sous le nom de baboùnek xxx
  • ABOU’L-ABBAS EN-NEBATY. Le mol babounek, avec un kaf, est le nom spécial d’une plante aromatique du genre des camomilles, mais petite, on la trouve à Tunis ainsi qu’à Rakkada, localité des environs de Caïrouan, où elle est abondante et où on la semait autrefois, mais aujourd’hui elle y vient spontanément. On la rencontre aussi à Touzer, dans les déserts de Barka, en Egypte et en Orient. C’est de là qu’on l’apporta jadis en Espagne, où elle fut cultivée à Guadix xxx et dans toute la partie orientale de l’Andalousie, ainsi qu’à Tolède. On a cessé de le faire, et ce qui en reste provient des premiers semis.
  • GALIEN, livre III et livre VI, Des Simples.
  • DIOSCORIDES (1).
  • AVICENNE, xxx xxx|. La camomille est apéritive , subtilisante, émolliente et résolutive sans être attractive : voilà ce qui la distingue des autres médicaments. Elle fortifie tous les organes de nature nerveuse. Elle fortifie pareillement le cerveau, s’emploie contre la céphalalgie algide et débarrasse la tête de ses humeurs. Elle guérit la fistule lacrymale; employée en cataplasme, elle facilite l’expectoration; on l’administre contre les fièvres anciennes à leur déclin.
  • LE MEME, dans son Traité sur la chicorée xxx xxx. Elle est répercussive et résolutive; on l’administre contre les fièvres organiques algides, et alors ses propriétés se dédoublent par la volonté du Très-Haut. Par sa froideur elle aide à éteindre la chaleur en excès des organes, et par sa chaleur elle aide à la résolution des matières grossières : voilà comme elle agit ans les fièvres. Quant aux inflammations, son action réfrigérante se porte sur les vaisseau et les cavités qu’elle resserre et qu’elle protège contre l’afflux des humeurs, en; même temps qu’elle agit contre les humeurs dirigées vers les organes, en les perturbant, les concrétant et détournant leur cours devers! lu substance des organes qu’elle resserre et fortifie. Quant aux humeurs de mauvaise nature, elle les dirige vers les matières excrémentitielles en vertu de sa chaleur, de manière à les résoudre et à en débarrasser l’économie.
  • THABERY. La camomille, administrée à l’intérieur, purifie parfaitement le corps.
  • LIVRE DES EXPERIENCES. La camomille aromatique, à fleurs pures, dont l’odeur se rapproche de celle de la pomme, est employée en cataplasme contre les douleurs fébriles avec de la farine d’orge et du sirop de raisin, et dans les affections algides avec de la farine de lupin et de l’huile : elle les calme toutes, qu’elles siègent dans les muscles ou dans les viscères. De même, l’addition du ladanum dans son huile aromatique seconde son action calmante des douleurs quelconques. Prise en décoction chaude, elle calme le frisson et l’exsudat, et elle est utile contre ces sueurs lors de la maturité de la maladie. Elle peut aussi provoquer les sueurs à l’instar des amandes amères et du miel, si on l’emploie en frictions. Ses fumigations sont très utiles contre les écoulements à leur déclin. On fait avec succès des fumigations contre l’ophtalmie à son déclin avec sa décoction dans du vinaigre et de l’eau; elle en fait disparaître les restes; elle en calme les douleurs si, on l’emploie avec persistance. Si on lave les yeux avec l’eau de camomille seule, on en calme en tout temps les douleurs. Les fumigations dirigées sur l’oreille sont utiles au début de la surdité.
  • Quelques-uns de nos savants disent que l’on peut remplacer la camomille par l’armoise pour fortifier le cerveau et combattre la céphalalgie.

Magarzo est encore le nom espagnol de la camomille. Voyez Colmeiro, Catalogue, p. 28

(1) À l’avenir nous laisserons de coté les citations de Dioscorides et de Galien relatives à la thérapeutique. Cela nous donnera de l’espace, sans inconvénient, les ouvrages de Dioscorides et de Galien se trouvant dans toutes les mains. Nous ne les citerons qu’autant que 1e contexte l’exigera.