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Vigne (Cazin 1868)

72 octets ajoutés, 3 août 2014 à 16:34
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bert (1) contre l'hydrothorax idiopathique. Je me suis presque toujours bien trouvé de l'usage de la crème de tartre soluble à la dose de 15 gr. dans dei deux verres d'eau, pris chaque matin, contre l'anasarque et notamment danskv dans les cas où cette affection est accompagnée d'angioténie ou de pléthore sanguine 1" . Son action a lieu non-seulement sur les reins, mais aussi sur les vaisseaux lymphatiques, sur les membranes séreuses, ce qui la faisait considérer nar par nos prédécesseurs comme apéritive et désobstruante. Meyer (2) la prescri- vait prescrivait alternativement avec le carbonate de magnésie, par cuillerées à café contre le taeniatænia, l'acide carbonique qui s'en dégage dans l'estomac étant' , dit-on, anthelminthique. Un malade ainsi traité rendit le troisième jour une portion de toeniatænia, et en rendait de nouveau chaque fois que recommençait le traitement, qui consistait à prendre ces sels, l'un immédiatement après l'autre, par cuillerées à café d'heure en heure.
(DE L'ALCOOL. — Nous aurions peut-être dû donner à ce paragraphe le titre de : ''les alcooliques'', que certains passages eussent rendu légitime, et réunir en une seule description l'action des spiritueux sous quelque forme qu'on les emploie. Pour la clarté de l'exposition, nous avons préféré scinder la question. Le vin, lequel a, du reste, des effets particuliers et des indica- tions indications spéciales, a d'abord été étudié. Nous allons maintenant traiter de l'alcool proprement dit, sans cependant nous attacher à ce point d'une façon exclusive, et en ne négligeant aucune occasion de nous occuper en passant des alcooliques en général.
ACTION PHYSIOLOGIQUE. — L'alcool concentré agit sur les tissus comme un irritant, produisant, après une impression passagère de froid due à l'évapo- rationévaporation, une sensation de brûlure plus ou moins intense. A l'intérieur, on n'a guère à observer les effets de l'alcool absolu que dans les cas d'empoisonne- ment empoisonnement (3). 11 Il agit comme un corrosif violent; il amène dans le tube digestif tous les désordres d'une vive inflammation; il dessèche, raccornit la mu- queuse muqueuse (Jacobi) (4), et produit secondairement les phénomènes généraux dont nous nous occuperons plus loin, mais qui prennent ici une rapidité d'évolution en rapport avec l'énergie de. l'agent producteur.
L'alcool additionné d'eau, l'eau-de-vie, à dose modérée, cause une cha- leur chaleur plus ou moins vive à l'épigastre, stimule le système nerveux, accélère la circulation et produit, en un mot, une excitation générale. A plus forte dose, il cause l'ivresse. A l'excitation générale, à la gaîté succèdent rabat- tementl'abattement, l'hébétude, le défaut de coordination du mouvement, quelquefois même des convulsions, le délire, l'immobilité, l'insensibilité, l'assoupisse- mentassoupissement, la dilatation des pupilles, de la dyspnée, la congestion de l'encéphale, et à la suite un état apoplectique qui se dissipe souvent au bout de quelques heures, mais qui, aussi, devient quelquefois mortel. Quand on sort de cet état, les idées sont confuses, la marche hésitante, l'appétit nul, la soif vive, la parole embarrassée. Peu à peu les choses rentrent clans dans leur cours nor- malnormal, et il ne reste plus de l'ébriété de la veille qu'un peu de dégoût pour les aliments et un peu de pesanteur de tête, La répétition de pareils ébran- lements ébranlements donnés à l'économie ne tarde pas à nuire à la santé. Si, pour cer- tains certains buveurs, les ivresses renouvelées sont innocentes, l'usage habituel ae de l'eau-de-vie amène des- désordres nombreux. Ce ne sont plus les effets physio- logiquesphysiologiques, mais les effets pathologiques, ou plutôt pathogéniques delalcooide l'alcool, qu'on désigne sous le nom àd’''alcoolisme''. Ce n'est plus la surexcitation passa- gèrepassagère, qui suit l'ivresse; des phénomènes morbides se déclarent etameneu- . et amènent à leur suite des modifications plus persistantes.
(1) Nosologie naturelle, t. I, p. 395. ■ (2) Dictionnaire des sciences médicales, t. LIV-, p. 247. „____________________
(31) Barrion, Sur l'empoisonnement par l'alcool, thèse de MontpellierNosologie naturelle'', 18J7t. I, n M-p. 395.
(42) Deutsche Klinik''Dictionnaire des sciences médicales'',1857t. LIV, n°s 22, 26 et suivants. ■ ■■ ; downloadModeTextp.vue247.download 1148 sur 1308
VIGNE(3) Barrion, ''Sur l'empoisonnement par l'alcool'', thèse de Montpellier, 1827, n° 62. 1119
Sans amener toujours ces perturbations aussi profondes, l'usage habituel u*es spiritueux donne à l'individu qui se livre à leur abus, un état physique et fonctionnel particulier; il le prédispose à la perte de l'appétit, aux vomisr- sements surtout matutinaux, à l'hypersécrétion particulièrement acide de la muqueuse stomacale, aux gastralgies, à la dyspepsie. Ces troubles de l'esto- mac s'expliquent facilement. Si Claude Bernard (14) a reconnu qu'à la dose de 5à6 centimètres cubes, étendus de moitié d'eau, lDeutsche Klinik'alcool facilite la diges- tion, en augmentant la sécrétion du suc gastrique, celles du suc pancréatique etdes glandes intestinales, il a aussi démontré que, pris seul, et à des closes assez élevées, il arrête l'action de l'estomac, tarit les sécrétions et'cause une sorte d'indigestion. Dans les deux cas1857, l'usage immodéré peut être nuisible; carn° 22, d!un côté, l'alcool stimule les sécrétions 26 et les force à une hypercrinie quotidienne; de l'autre, il entrave la production du travail digestif. L'état général de l'homme adonné à la brutale passion de l'ivrognerie a été bien décrit par Magnus Huss (3)suivants. Laissons parler cet auteur :
« Une personne qui a fait abus d'alcooliques commence à avoir des tremblements des mains, surtout le matin. Au commencement, ces trem- blements cessent après l'ingestion de stimulants; plus tard, le tremblement tend à continuer l'après-midi. Il peut devenir semblable aune espèce de chorée, — Sentiment particulier de faiblesse dans les bras et les jambes, ou plutôt diminution générale de la tonicité musculaire, surtout le matin. Fourmillements dans les jambes; éblouissements; dilatation des pupilles le- matin. ....
« Au réveil, sensation de pesanteur du corps et de l'esprit ; mauvaise hu- meur; sécheresse de la gorge; quelquefois vomiturition. Souvent alors tremblement vermiculaire de la la'ngue, difficulté de parler. — Ordinai- rement, un peu d'embonpoint. Souvent augmentation de volume du foie. Bonnes digestions; tendance à la constipation. Selon la manière de vivre, ces symptômes peuvent augmenter, ou diminuer, ou varier. — Ils augmen- tent rapidement à la suite d'une affection intercurrente qui affaiblit l'orga- nisme pu, qui oblige à suspendre l'usage de l'alcool.[1119]
« AinsiSans amener toujours ces perturbations aussi profondes, l'usage continu habituel des spiritueux donne à l'individu qui se livre à leur abus, un état physique et fonctionnel particulier ; il le prédispose à la perte de l'alcoolappétit, ou aux vomissements surtout matutinaux, à l'hypersécrétion particulièrement acide de la suspension muqueuse stomacale, aux gastralgies, à la dyspepsie. Ces troubles de cet usagel'estomac s'expliquent facilement. Si Claude Bernard (1) a reconnu qu'à la dose de 5 à 6 centimètres cubes, donne lieu étendus de moitié d'eau, l'alcool facilite la digestion, en augmentant la sécrétion du suc gastrique, celles du suc pancréatique et des glandes intestinales, il a aussi démontré que, pris seul, et à desdoses assez élevées, il arrête l'action de l'estomac, tarit les sécrétions et cause une sorte d'indigestion.manifestations semblables du Dans les deux cas, l'usage immodéré peut être nuisible ; car, d'un côté , l'alcool stimule les sécrétions et les force à une hypercrinie quotidienne ; de l'autre, il entrave la production du système nerveuxtravail digestif. »L'état général de l'homme adonné à la brutale passion de l'ivrognerie a été bien décrit par Magnus Huss (3). Laissons parler cet auteur :
Revenons « Une personne qui a fait abus d'alcooliques commence à avoir des tremblements des mains, surtout le matin. Au commencement, ces tremblements cessent après l'alcoolismeingestion de stimulants ; plus tard, expression proposée par Magnus Huss, mais dont le sens a été depuis fort étendu. Il comprend tous les troubles graves con- sécutifs tremblement tend à continuer l'abus après-midi. Il peut devenir semblable à une espèce de chorée. — Sentiment particulier de faiblesse dans les bras et les jambes, ou plutôt diminution générale de la tonicité musculaire, surtout le matin. Fourmillements dans les jambes ; éblouissements ; dilatation des spiritueuxpupilles le matin.
Sous le nom d'alcoolisme aigu« Au réveil, on entend tous les troubles sensation de pesanteur du corps et de l'intelli- genceesprit ; mauvaise humeur; sécheresse de la gorge ; quelquefois vomiturition. Souvent alors tremblement vermiculaire de la langue, dii sentimentdifficulté de parler. — Ordinairement, un peu d'embonpoint. Souvent augmentation de volume du mouvement et des fonctions organiques, qui écla- tent rapidementfoie.'ont une durée courte et ne sauraient persister longtemps dans leur exagération sans amener Bonnes digestions ; tendance à la perte du maladeconstipation. Si nous spécifions- seulémentles manifestations qui ontle système nerveux pour siègeSelon la manière de vivre, on trouve leaejirjiwitremens et ces symptômes peuvent augmenter, ou diminuer, ou varier. — Ils augmentent rapidement à la folie suite d'une affection intercurrente qui affaiblit l'organisme ou manie alcoolique aiguë (3)qui oblige à suspendre l'usage de l'alcool.
^« Ainsi, l'alcoolisme chronique représente tous les accidents qui suivent à longue échéance usage continu de l'abus des spiritueux; dans ces casalcool, ou la continuation actuelle suspension de cet usage, donne lieu à des excès n'est plus nécessaire pour la production des symptômes morbides. Ce sonllà des effets secondaires dont l'évolution se poursuit comme celle d'une uiathèse, en l'absence même de l'agent provocateurmanifestations semblables du côté du système nerveux.»
Revenons à l'alcoolisme, expression proposée par Magnus Huss, mais dont le sens a été depuis fort étendu. Il comprend tous les troubles graves consécutifs à l'abus des spiritueux. Sous le nom d’''alcoolisme aigu'', on entend tous les troubles de l'intelligence, du sentiment, du mouvement et des fonctions organiques, qui éclatent rapidement, ont une durée courte et ne sauraient persister longtemps dans leur exagération sans amener la perte du malade. Si nous spécifions seulement les manifestations qui ont le système nerveux pour siège, on trouve le ''delirium tremens'' et la folie ou manie alcoolique aiguë (3). L'alcoolisme chronique représente tous les accidents qui suivent à longue échéance l'abus des spiritueux ; dans ces cas, la continuation actuelle des excès n'est plus nécessaire pour la production des symptômes morbides. Ce sont là des effets secondaires dont l'évolution se poursuit comme celle d'une diathèse, en l'absence même de l'agent provocateur. On comprend que les limites de notre travail ne nous permettent que "éniîmérer d'énumérer les altérations que présentent les différents systèmes orga- niquesorganiques. ..-.''
Gastrite chronique, ulcère simple (Cruveilhier) (4), diarrhées chroniques,
ftl C,Tlletrendus ____________________  (1) ''Comptes-rendus des séances de la Société de biologie'', 1856, t. VIII, p. 30. liiL imolismus ehronieus (2) ''Alcoholismus chronicus''. Stockholm, 1852. — Ch'ronische 'Chronische Alcohols-Krankeit'', traductionallemande; par G. Van dem Busch. Leipzig, 1852. (3) Racle, ''De l'alcoolisme'', thèse de concours pour l'agrégation, 1860, p. 56.
Siipn £ (4) Consultez aussi Leudet,Van dem Busch- LeiPziS> 1832-de Rouen, ''Des ulcères de l'estomac à la suite des abus alcooliques''. Congrès médical de Rouen, 1863.
A rf-u a'c°otisnie, thèse de concours pour l'agrégation, 1860, p. 56. w umsuitez aussi Leudet, de Rouen, Des ulcères de l'estomac à la suite des abus alcooli- «""• Congvès médical de Kouen, 1863. downloadModeText.vue.download 1149 sur 1308
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voilà pour le tube digestif. De plus, l'excitation chronique de l'estomac peut réveiller une susceptibilité individuelle et jouer le rôle de cause efficiente dans le développement du cancer de l'estomac.
Du côté du foie, chaque excès est l'origine d'une fluxion passagère, d'une hypercrinie momentanée dont la répétition incessante développe un état de congestion habituel de l'organe. Il s'ensuit quelquefois un ictère particulier (ictère des buveurs; Michel Lévy); la cirrhose peut aussi en être la consé- quenceconséquence.
La voix du buveur est rude, rauqué rauque et caverneuse (voix de rogomme), la respiration est souvent courte. Les Anglais ont décrit une forme spéciale de dyspnée produite par la cause qui nous occupe.
L'alcool favorise le développement des maladies pulmonaires, surtout ce- lui celui du catarrhe et de l'emphysème. On a même décrit une pneumonie alcoo- liquealcoolique. Magnus Huss note comme très-fréquentes des indurations pulmonaires résultant des phlegmasies chroniques dues à son influence. Les spiritueux, quoi qu'on en ait dit, loin d'arrêter la solution des tubercules pulmonaires, prédisposent à leur développement, en favorisent la dispersion, en accélè- rent accélèrent la marche. Il paraît même que la phthisie revêt assez souvent chez les buveurs la forme granuleuse galopante (1).
Le système circulatoire offre des troubles variés : palpitation, hypertro- phie hypertrophie graduelle du coeurcœur, artérites, dilatations vasculaires, couperose, trou- blés troubles menstruels. Le sang présente des altérations dyscrasiques véritables; elles porteraient sur le nombre des globules et la quantité de la fibrine, et constitueraient une forme particulière d'anémie, l'anémie des buveurs. Qu'on examine au microscope le sangdsang d'.un alcoolise alcoolisé : il présente une multi- tude multitude infinie de globules graisseux ; on a affaire à une véritable piarrhèmie''piarrhémie''. Ces globules sont déposés par le liquide nourricier dans tous les organes; aussi observe-t-on la stéalose stéatose du foie (Peters, de New-York), dont les cel- lules cellules sont infiltrées de graisse (Frerichs), des reins (albuminurie des buveurs), des muscles, du coeurcœur, etc.
En ce qui concerne les altérations du système nerveux, Magnus Huss a décrit cinq formes d'alcoolisme, ou folie alcoolique chronique; 1° les formes paralytique ou parésique; 2° anesthésique; 3° hyperesthésique; i° convul- sive4° convulsive ;'5° épileptique.
Nous venons d'envisager d'une façon générale les effets les plus apparents des alcooliques, qu'ils soient primitifs ou qu'ils soient secondaires, pro- chains prochains ou éloignés. Nous n'avons pu qu'ébaucher cette question dont la connaissance intéresse plus la pathologie que la thérapeutique.
Nous renvoyons à la thèse de Racle, et aux travaux récents sur la ma- tièrematière, pour l'étude plus complète de l'alcoolisme et pour celle des variations des effets de l'alcool, suivant les différentes conditions où se trouve l'orga- nismeorganisme, suivant les climats et les races, selon les conditions sociales, etc.
Nous allons actuellement entrer plus avant dans la connaissance du rôle de l'alcool, recherchant son mode d'entrée dans l'organisme, commentn comment il s'y comporte, comment il en sort, en un mot son mode d'action intime:
''Absorption de l'alcool''. — L'estomac est la voix ordinaire de l'absorption de l'alcool; on observe pourtant des phénomènes d'ébriété chez les per- sonnes personnes qui respirent un air chargé de vapeurs alcooliques; la physioiogj physioiogie expérimentale s'est assurée que l'absorption se fait par les séreuses, par tissu cellulaire, etc. , ,n
L'absorption, qu'Orfila avait niée, rapportant toute l'action à un pnenophéno-
(1) Davis, Report of the influence of ahoholie drinks on the developmerU and thcF«g of pulmonary luberculosis. [Transacl. of Amer. med. assoc, vol. XIII, P- ^b:i-l *' 3m:l0 médicale, 1862, 2e série, t. XIV, p. 592. — Alfred Fournicr, article ALCOOLISME U Dictionnaire de médecine et de chirurgie pratiques, t. I, p. 666. downloadModeText.vue.download 1150 sur 1308____________________
YIGNE(1) Davis, 1121''Report of the influence of ahoholic drinks on the development and the progress of pulmonary tuberculosis''. (''Transact. of Amer. med. assoc.'', vol. XIII, p. 565.) — Kraus, ''Union médicale'', 1862, 2e série, t. XIV, p. 592. — Alfred Fournier, article ALCOOLISME du ''Nouveau Dictionnaire de médecine et de chirurgie pratiques'', t. I, p. 666.
mène de contact sur les extrémités nerveuses, et se propageant de là au centre cérébro-spinal, l'absorption, dis-je, est actuellement hors de doute. Elle est nulle par les chylifères (1), et se fait exclusivement par les veines ("2), particulièrement par celles de l'estomac. Mais cette absorption se fait-elle sans que l'alcool soit modifié dans sa constitution, ou a-t-il préala- blement subi une transformation, celle en acide acétique par exemple (Leu- retetLassaigne)?Non, l'alcool, est absorbé en nature, et on le retrouve dans lcsang de la veine-porte, puis dans le foie, puis dans le poumon, dans tous les organes enfin (3). La substance nerveuse paraît avoir pour le corps qui nous occupe une affinité toute spéciale; elle s'en imprègne, et le cerveau des sujets ayant succombé pendant l'ivresse exhale ordinairement une odeur fortement alcoolique (4).
Lallemand, Perrin et Duroy (5) ont démontré d'une façon précise que l'alcool tend à s'accumuler dans le sang d'abord, qu'il ne coagule pas, dont il ne change pas la coloration, dont il n'altère pas la constitution des glo- bules, puis dans le foie et dans l'axe cérébro-spinal.[1121]
mène de contact sur les extrémités nerveuses, et se propageant de là au centre cérébro-spinal, l'absorption, dis-je, est actuellement hors de doute. Elle est nulle par les chylifères (1), et se fait exclusivement par les veines (2), particulièrement par celles de l'estomac. Mais cette absorption se fait-elle sans que l'alcool soit modifié dans sa constitution, ou a-t-il préalablement subi une transformation, celle en acide acétique par exemple (Leuret et Lassaigne)? Non, l'alcool est absorbé en nature, et on le retrouve dans le sang de la veine-porte, puis dans le foie, puis dans le poumon, dans tous les organes enfin (3). La substance nerveuse paraît avoir pour le corps qui nous occupe une affinité toute spéciale ; elle s'en imprègne, et le cerveau des sujets ayant succombé pendant l'ivresse exhale ordinairement une odeur fortement alcoolique (4). Lallemand, Perrin et Duroy (5) ont démontré d'une façon précise que l'alcool tend à s'accumuler dans le sang d'abord, qu'il ne coagule pas, dont il ne change pas la coloration, dont il n'altère pas la constitution des globules, puis dans le foie et dans l'axe cérébro-spinal. Flourens (6) a de plus avancé que le cervelet était le point des centres nerveux qui semble exercer sur le liquide qui nous occupe une attraction particulière. Bôcker Böcker (7), qui n'est pas aussi exclusif, pense que, d'une façon générale, l'alcool agit sur les parties postérieures et inférieures du cerveau.
Le séjour de l'alcool dans l'économie se prolonge assez longtemps. Ainsi l'air expiré ne cesse d'en contenir qu'au bout de huit heures, l'urine au bout de seize.
L'élimination se fait par les reins, les poumons et la peau. Cette élimi- nation élimination a lieu quand bien même il n'y aurait pas eu excès, et par le fait même de l'ingestion d'une petite quantité du liquide. On retrouve l'alcool dans l'urine, dans la sueur (8), dans les produits de l'expiration pulmonaire. Mais tout l'alcool ingéré n'est pas éliminé. Que devient le reste? Cette question trouvera sa solution dans le chapitre que nous allons aborder.
''Ce que devient l'alcool dans l'organisme ; ses effets sur la nutrition générale''. -Nous distinguerons, avec Maurice Perrin (9), deux cas :
A.— Les boissons sont prises à doses immodérées, ou pathogéniques. Use Il se développe alors les troubles fonctionnels, qui marquent les phases pro- gressives progressives de l'intoxication alcoolique, sur lesquels nous nous sommes étendu plus haut, et dont l'ensemble fait classer l'alcool dans la classe des poisons stupéfiants.
i- -r B. — Les boissons alcooliques, employées avec discernement et dans des proportions sages, réveillent les forces, agissent comme stimulant de tous les ressorts de la vie, et procurent un sentiment de mieux être que tout le monde connaît. Pris dans ces conditions, l'alcool agit comme un excitant de toutes les fonctions vitales.
Ces symptômes, vivacité de l'intelligence, accélération et ampleur du
M.fle ladigeslion des boissons alcooliques et de leur rôle dans la nutrition. (In Annalesde Wmvt de physique, 1847, 3e série, t. XXI, p. 449.)____________________
P(1) Miigendie, Précis élémentaire ''De la digestion des boissons alcooliques et de physiologie, 4" éditleur rôle dans la nutrition''.(In ''Annales de chimie et de physique'', 1847, 3e série, t. IIXXI, p. 285449. — Segalas, Le sang)
?« » e C(iuse 2) Magendie, ''Précis élémentaire de maladies? mémoire lu à lphysiologie''Académie des sciences, 18254e édit. , t..H) Recherches physiologiques et chimiques pour servir à l'histoire de la digestionII, p. 200285. pj-v^ston— Segalas, Phenomena of the more advanced stages of alcokolie intoxication, (lu The MWta'jft med. .and surg. Journ., 1842.) — Tardieu', Observations médicoLe sang peut-légales sur il être cause de maladies ?'' mémoire lu à l'état' i?resse considéré comme complication Académie des blessures et comme cause de mort prompte ou su-sciences, 1825.
fii fl "f,es d(3) 'nygiène publique 'Recherches physiologiques et chimiques pour servir à l'histoire de médecine légalela digestion'', 1848p. 200.)
m » i rfe L(4) Ogston, ''Phenomena of the more advanced stages of alcoholic intoxication'alcool et des anesthésiques dans l'organisme. , w fleeftereftes expérimentales sur les propriétés et les fondions du système nerveux dans les ■mm vertébrés; par P(In ''The Edinburgh med. Flourensand surg. Journ. '(J^&^jènérdles de médecine, 1849', t1842. XX) — Tardieu, p. 375. •■ft ''Observations médico-™? légales sur l'état d'ivresse considéré comme complication des blessures et comme cause de mort prompte ou subite'' ln.Jour™l of Society of arts(In ''Annales d'hygiène publique et de médecine légale'', 18611848.)
&T i^re eAc,JdoPédiaue (5) ''Du rôle de l'alcool et des sciences médicales, t. II, p. 584. — De anesthésiques dans l'influence de 15 "Coliques prises à doses modérées sur la nutrition. Paris, 1864, in-8». organisme''.
71 downloadModeText(6) ''Recherches expérimentales sur les propriétés et les fonctions du système nerveux dans les animaux vertébrés'' ; par P.vueFlourens.download 1151 sur 1308
1122: VIGNE(7) ''Archives générales de médecine'', 1849, t.XX, p. 375. (8) Smith, in ''Journ. of Society of arts'', 1861. (9) ''Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales'', t. II, p. 584. — ''De l'influence des boissons alcooliques prises à doses modérées sur la nutrition''. Paris, 1864, in-8°.  [1122]
pouls, chaleur de la peau, vivacité du regard, reproduisent ceux d'une fièvre passagère.
C'est là l'effet perceptible, direct, immédiat, temporaire, des alcooliques.
Mais quel est leur rôle dans la nutrition? [ ""'
L'alcool a été classé par Liebig parmi les aliments respiratoires c'est-à- dire que, réductible par la combustion pulmonaire et générale en acide carbonique et en eau, il fournit des matériaux à la production de la chaleur animale.
Avant d'arriver à cette réduction finale, l'alcool passerait par des trans- formations transformations intermédiaires dues à son extrême avidité pour l'oxygène. Ainsi Duchek (1) pense qu'il est immédiatement transformé en aldéhyde à son entrée dans les vaisseaux; d'autres ont cru observer sa transformation transitoire en acide acétique; d'autres en acide oxalique.
Cette théorie de l'alcool aliment respiratoire régnait sans conteste dans la science, lorsque les minutieuses et ingénieuses recherches de LudgerLalle- mandLudger Lallemand, Maurice Perrin, et Duroy vinrent l'ébranler très-profondément.
Se basant sur la conservation de la coloration rouge du sang, sur l'abaisse- ment abaissement de la température animale à la suite de l'ingestion de l'alcool (2), la dimi- nution diminution manifeste de l'acide carbonique exhalé par les poumons, et celle de la vapeur d'eau, ces observateurs ont pu avancer que l'alcool n'est pas éli- miné éliminé par la respiration après s'être dédoublé en acide carbonique et en eau, et qu'en un mot l'alcool n'est pas brûlé, qu'il n'est pas un aliment respiratoire.
Allant plus loin, ils ont cherché à prouver qu'il ne subit aucune modifi- cation modification dans l'organisme, qu'il reste inaltérable pendant son séjour dans les organes, où il s'accumule, d'où il est ensuite éliminé en nature et en tota- lité totalité par l'exhalation pulmonaire et cutanée, par la bile, par les reins; il ne l'ait fait donc que traverser le corps sans y subir de modification appréciable(3).
Les expériences dont nous donnons le résumé ont une grande valeur; mais, comme nous l'avons dit plus haut, on n'extrait pas des voies d'élimi- nation élimination une dose d'alcool égale à celle ingérée. Bien plus, il résulte des re- cherches recherches de Strauch(4), deEde E. Baudot (5) et de Schulinus(6) que la quantité éliminée par les urines, etc., est plus faible que celle qui reste clans l'orga- nisme organisme ou disparaît par une autre voie, inaccessible à nos moyens d'obser- vationobservation, ou sous une forme qui n'est plus la forme primitive.
Je veux bien que l'alcool ne subisse pas dans l'économie la transformation signalée par Duchek, celle indiquée par Bouchardat et Sandras, etc.; mais qui sait, ainsi que le dit Ginjeot (7), s'il ne subit pas une autre transforma- tion transformation inconnue? La question certaine, c'est qu'il n'est pas éliminé en totalité, . Qu'est devenue la portion qu'on ne peut retrouver?
Il est permis de penser qu'une partie de l'alcool fournil fournit à la combustion intra-vasculaire et supplée par sa propre combustion à celle de nos tissus, et que l'autre, de beaucoup la moins considérable, est éliminée en nature par les voies que nous avons signalées.
L'action utilisable de l'alcool ne se borne donc pas à l'excitation dyna-
(1) Ueber das Verhalten des Alkohols im thierischen Organismus. (In Vurleljahressclmjifn' die praklische Heilkunde in Prag, t. XXXIX, orig., p. 104.) . . , . i.____________________
(21) Dumeril et Demarquay, Recherches expérimentales sur les modifications imprimées a température, etc''Ueber das Verhalten des Alkohols im thierischen Organismus''.(In ''Vurteljahresschrift für die praktische Heilkunde in Prag'', 1848t. — Sydney Ringer et Walter RickardXXXIX, The influence of alcolwl <mi> temperatuie of noufebrile and fébrile persansorig. (In The Lancet, 1866p. 104.) .
(32) HammondDumeril et Demarquay, ''Recherches expérimentales sur les modifications imprimées à la température'', etc., 1848. — Sydney Ringer et Walter Rickard, ''The physiological effects influence of alkohol alcohol on the temperature of nonfebrile and tobacco upon Ihe human sysia (American Journfebrile persons''. and med. sciences(In ''The Lancet'', octobre 18561866.)
(43) De démonstration spirilus vini in corpus ingesliHammond, ''The physiological effects of alkohol and tobacco upon the human system''. Dorpati(''American Journ. and med. sciences'', 1862octobre 1856.)
(54) Union médicale''De demonstratione spiritus vini in corpus ingesti''. Dorpati, 1865, t1862. XXVI.) . . ,, m
(65) Untersuchungen ùber die Verlheilung des Weingistes in thierischen Urgamsmm. \ Archiv der Heilkunde''Union médicale'', 1865, t. II, 1866XXVI.) ... ;,,*/.#
(76) Essai sur l'emploi thérapeutique de l'alcool ehe* les enfants et en gênerai m te cet agent dans le traitement Untersuchungen über die Vertheilung des maladies aiguës fébrilesWeingistes in thierischen Organismus''. Paris(In ''Archiv der Heilkunde'', 1867t. downloadModeTextII, 1866.vue.download 1152 sur 1308)
VIGNE(7) ''Essai sur l'emploi thérapeutique de l'alcool chez les enfants et en géneral sur le rôle de cet agent dans le traitement des maladies aiguës fébriles''. Paris, 1867. 1123
inique du système nerveux; mais, ainsi que le dit Jaccoud (1), à cet effet s'ajoute une modification matérielle des combustions nutritives.
L'alcool sans contredit entretient la vie plus longtemps qu'elle ne durerait en l'absence de tout secours extérieur. Inmann (2) et Anstie (3) ont cité des individus qui ont subsisté pendant longtemps en ne prenant que des spiri- tueux. Allant plus loin que Liebig, Tocld (4) avance que l'alcool pourrait servir à la réparation des tissus et constituerait l'aliment le plus approprié à la nutrition directe du système nerveux.[1123]
Gardner mique du système nerveux ; mais, ainsi que le dit Jaccoud (51) avance qu, à cet effet s'il facilite l'assimilation ajoute une modification matérielle des aliments proprementcombustions nutritives.
L'alcool sans contredit entretient la vie plus longtemps qu'elle ne durerait en l'absence de tout secours extérieur. Inmann (2) et Anstie (3) ont cité des individus qui ont subsisté pendant longtemps en ne prenant que des spiritueux. Allant plus loin que Liebig, Todd (4) avance que l'alcool pourrait servir à la réparation des tissus et constituerait l'aliment le plus approprié à la nutrition directe du système nerveux. Gardner (5) avance qu'il facilite l'assimilation des aliments proprement dits.
Pour L. Lallemand, Perrin et Duroy, son action n'est pas réellement réparatrice, ses propriétés réconfortantes ne sont dues qu'à la stimulation momentanée qu'il exerce sur le système nerveux.
DéplusDe plus, ces auteurs ne sont pas éloignés de se rattacher aux idées de ceux qui, récemment, ont attribué à l'alcool la propriété de ralentir les phé- nomènes phénomènes chimiques dont l'ensemble constitue la désassimilation. Si l'abais- sement abaissement de la température, la réduction des excrétions et le maintien relatif non-seulement des forces, mais du poids des sujets (6), n'établissent pas les qualités alibiles de l'alcool, on peut, avec ces données, affirmer qu'il joue unrôle un rôle ''antiperditeur''. Cette entrave à la dénutrition (Boëker) est la théorie la plus satisfaisante.
Quoiqu'il en soit de ces questions d'une haute importance (nous n'a- vons avons fait que les effleurer et pour plus amples détails nous renverrons aux publications récentes sur ce sujet), que l'alcool soit aliment direct ou in- directindirect, qu'il ne soit ni l'un ni l'autre (7), il n'en est pas moins avéré que l'usage méthodique et modéré de l'alcool dilué augmente l'énergie fonc- tionnelle fonctionnelle du système nerveux, et que, par un mécanisme non encore suffi- samment suffisamment déterminé, peut-être en fournissant au malade un aliment émi- nemment éminemment combustible, à décomposition très-rapide, dont la combustion limite nécessairement la dépense de l'organisme (Jaccoud), il relève les forces quand elles sont déprimées.
TiffiRArEUTiQUETHERAPEUTIQUE. — C'est du laboratoire des alchimistes, c'est de l'officine des apothicaires qu'est sorti l'alcool pour devenir d'un usage général. lia Il a perdu de son prestige comme médicamenten médicament en descendant au rang de boisson journalière. La pharmacie a continué de l'employer, mais presque exclusi- vement exclusivement comme excipient. Par un heureux retour aux choses du passé, une forte tendance se manifeste actuellement pour le faire rentrer, sans l'associer à d'autres substances, au nombre des agents les plus précieux de la théra- peutique!thérapeutique.
A l'état de dilution et à doses modérées, l'alcool est généralement considéré comme stimulant.
A ce titre, son emploi est indiqué dans les affections asthéniques, dans le typhus, dans la période adynamique des fièvres typhoïdes, dans les conva- lescences convalescences des maladies graves.)
J'emploie souvent une boisson composée d'un litre d'eau de fontaine, de
M iepons ____________________  (1) ''Leçons cliniques professées à l'hôpital de la Charité'', 1867. (2) ''Is alkohol food''. (In ''The British med. Journ.'', 1862.) (3) ''Stimulants and narcotics, their mutual relations, with special researches on the action of alcohol, æther and chloroform on the vital organism''. London and Cambr., 1864. (4) ''Clinical lectures on certain acute diseases''. London, 1860.
* [(5) ''Clinical observations delivered on the Glasgow royal infirmary''*"kohol food. (In ''The British med. Journ.Lancet'', 18621866.) Jf\ "'"muante and narcolics, tlieir mulual relations, with spécial researches on the action of moiojMker alui ehloroform on the vital organism. London and Cambr., 1864.
RVri™ , ^turcs on certain acute diseases(6) ''The physioloqical effects of alcohol and tobacco upon the human system'' ; by W. Hammond (In ''The Amer. Journ. of med. sc. London'', 18601856.)
fiscal observations delivered (7) Beale, ''On deficiency of vital Power in disease and on the Glascoiv royal infirmarysupport''. (In ''The LancetBritish medical Journ.'', 18661863.) imnVi 1?PBltioloqical elfecls - E. Smith, ''On the mode of action of alcohol and tobacco upon in the human syslem; by Wtreatment of disease''. Ham-(In The Lancet, 1861.)
(71R i A Amer- JourrL ofmed. se, 1856.) Jom.»r\o dëficiency of vital Power in disease and on support. (In The British médical ùncel i86i3v*~ E' Smith> 0n i,ie m°deof action of alcohol in the irealment of disease. (In The downloadModeText.vue.download 1153 sur 1308
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60 gr. de miel et de 30 gr. d'alcool rectifié ou de bonne eau-de-vie Cette boisson, que je conseille aux moissonneurs pour apaiser la soif et maintenir les forces, m'a été utile chez les pauvres dans la cachexie paludéenne les convalescences pénibles, les fièvres putrides, et pour boisson ordinaire dans les convalescences. Dans ces derniers cas, je me sers quelquefois d'infusion de houblon ou de racine d'angélique, au lieu d'eau, pour la préparation de cette boisson.
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