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Sauge (Cazin 1868)

196 octets ajoutés, 22 avril 2013 à 09:52
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<center></center>'''SAUGE OFFICINALE'''. ''Salvia officinalis''. L.
<center>''Salvia major, au si)lia<elus TlieophrasUan sphacelus Theophrasti'' ? — ''Salvia major''. Dod. — ''SalviaIwrtensishortensis''. — Salria domcstica''Salvia domestica''. —Ilcrba —''Herba sacra''. — llerba uabilis''Herba nobilis'', etc.</center>
<center>Sauge do Cataloguede Catalogne, — grande sauge, — lierbe herbe sacrée, — sale, — tlié thé de la Grèce.</center>
<center>Labiées. — SalviéksSalviées. FaniFam. nalnat. — Diandrie moxogymemonogynie. L.</center>
Ce sous-abrisseaii abrisseau (PIPl. XXXVI) croit croît naturellement dans les départements méridionaux de la France. On le cultive dans les jardins. — Les bestiaux le né^digenlnégligent, mais les abeilles recherchent ses feuilles. ''Salvia '' dérive de''salvus''.
'''Description'''. — Racine : souche ligneuse, (Unedure, fibreuse. — Tige à rameaux dressés, uoinbieiixnombreux, presque quadrangulaires, pubcsceiitspubescents. — Feuilles opposées, ovales, lancéolées, longuemonl pélioléeslonguement pétiolées, épaisses, fiiicmenUlculiculées finement denticulées sur les bords. — Fleurs disposées en un épi simple, réunies par verlicillesverticilles, munies de bractées, caduques, cordiformes (juin-juillet). — C;dice lubuleuxCalice tubuleux, quelquefois coloré, bilabié. — Corolle à deuxlèvres, d'un bleu rougoàlre rougeâtre ou violacé; la supérieure obtuse et écbancrée, rinll'érieure inférieure àtrois lobes, celui du milieu plus gi'andgrand. — Deux étamines à filet court à anthères séparéespar un long connectif. — Un style très-long. — Un stigmate bifide. — Fruit :quatre akènes nus au fond du calice.
'''Parties usitées'''. — Les feuilles et les fleurs.
'''Culture et récolte'''. — La sauge vient dans tous les teri-ainsterrains, mais surtoutquand ils sont légers et un peu chauds. On sème sa graine en plates-bandes ou dans desplanches bien préparées. On la multiplie ordinairement en éclatant les pieds, les rameauxenracinés, de préférence au printemps, et en les replantant tout de suite dansun terrain bien labouré; on espace les nouveaux pieds à U5 45 centimètres les uns desautres. On renouvelle la plante tous les deux, trois ou quatre ans, suivant qu'elle estplus ou moins vigoureuse. — On récolte les feuilles un peu avant la floraison ou en automne,et même en toute saison, parce qu'elles sont toujours vertes. Si on les fait sécher,c'est pour en faciliter le commeicecommerce. Ses propriétés ne perdent rien par la dessiccation.Les fleurs se cueillent quand elles sont épanouies. I^a La sauge des pays méridionaux (leLanguedoc, la Provence, etc.), et celle qui a crû dans les lieux secs et élevés, est plusénergique que celle que l'on a cueillie dans les jardins. Il est bon de laver avec soin lesfeuilles de cette plante avant d'en faire usage, la poussière et d'autres impuretés sefixant facilement entre les papilles qui en rendent la surface comme chagrinée. '''Propriétés physiques et cliiiiiic|ues chimiques ; usages économiques.'''. — L'odeur de la sauge est forte, aromatique et sa saveur chaude, piquante et un peu amère. Elle contient un peu d'acide gallique, de l'extractif et une grande quantité d'huileessentielle de couleur verte, qui fournit 0.125 de camphre. L'eau et l'alcool s'emparent
des principes actifs de cette plante.
[L'essence de sauge est formée d'un mélange de deux huiles essentielles : l'une qui esthydrocarbonée et l'autre qui est oxygénée. Traitée par l'acide azotique bouillant, elleest transformée en un camphre analogue à celui des laurinées=C-"^II'"0- <small>20</sub>H<sub>16</sub>O<sub>2</sub> (Rochelder).]
''Substances incompatibles''. — Les sels de fer.
On emploie quelquefois la sauge comme condiment dans les ragoûts, surfout en Provence.On en aromatise le vinaigre, le lard, les jambons, on en fume les feuilles conimecomme le tabac. Dans certains pays on s'en sert en guise de thé, surtout en Orient, ce qui Val'afait appeler ''thé de la Grèce''. Valmont de Bomare (1) assure que les Hollandais en portentbeaucoup à la Chine, et qiie que les habitants la préfèrent à leur thé, à tel point qu'ilsdonnent, dit-il, deux caisses de ce dernier pour une de la plante européenne. « Ceux deLiège, dit Montaigne, s'enorgueillissent des eaux de Lucques, et les Toscans ne font pasmoins de cas des eaux de Spa. » Dans les contrées froides et humides de nos départementsdu Nord, les habitants de la campagne font usage de la sauge au lieu de thé. Ilsprétendent, avec raison^ , que cette boisson les préserve des fièvres.
PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
A Ll'iNTÉRiEL-nintérieur. —Infusion théiformo théiforme de 15 à i 30 gr. par kilogramme d'eau.Eau distillée, de 30 à 100 gr., en potion.30 gr. par kilogramme d'eau. | Vin, de 60 à 100 gr.  ____________  (1) ''Dictionnaire d'histoire naturelle''.
Huile essentielle, 10 à 20 centigr., en potion.
 Extrait (1 sur 16 de vin rouge), de 1 à 5 gr.,en bols, pilules, etc. 
Conserve, de 1 à 5 gr., pilules, bols, etc.
 Poudre, de 1 à 6 4 gr. 
Suc, de 4 à 16 gr.
 
A l'extérieur. — De 15 à 60 gr. par kilogramme
d'eau , pour lotions , fomentations,etc. 
Feuilles sèches, fumées dans une pipe ou en
cigarettes.
 
Vin et infusion vineuse, pour lotions, etc.
Les vertus de la sauge ont été célébrées par Théophraste, Hippocrate,Dioscoride, etc. Les Latins la nommaient /ler&a ''herba sacra''. — ''Cur morietur homocni cui salvia crescit in horto '' ? dit l'École de Salerne, qui ajoute qu'il n'y a pas demeilleur remède contre la mort. Pour faire tomber les meilleures chosesdans le discrédit, il suffit d'en faire un éloge outré. Ainsi la sauge, grâce àla sentence de l'École de Salerne, fut condamnée par le scepticisme à unoubli non mérité.
Cette plante, comme stimulant et tonique, réunit à un haut degré les propriétésde la famille à laquelle elle appartient. Elle provoque de la chaleurdans l'estomac, facilite la digestion, excite la sécrétion urinaire, active lesfonctions circulatoires et cutanées, exerce une impression marquée surl'encéphale, et modifie le système nerveux à la manière des antispasmodiquesdiifusibles diffusibles ou stimulants. On l'emploie dans l'atonie des voies digestives,la dyspepsie, les vomissements spasmodiques, les diarrhées anciennes,
vers la fin des catarrhes aigus avec apyrexie, et dans les catarrhes
et les toux chroniques avec expectoration plus ou moins abondante; dansles vertiges nerveux, le tremblement des membres, la paralysie, les fièvresnerveuses et typhoïdes; contre la goutte atonique, le rhumatisme chronique,les cachexies, les engorgements froids des viscères abdominaux, l'oedème,l'hydropisie, etc.
La sauge a été fréquemment mise en usage dans l'atonie des voies digestives.
Si, au lieu de romarin, j'avais trouvé de la sauge dans le jardin du malade
dont j'ai rapporté l'histoire (p. 921), je l'aurais probablement employée
avec autant de succès.
Van Swieten prescrit l'infusion Si, au lieu de cette plante pour arrêter la sécrétiondu lait chez les nourrices qui veulent sevrer ou qu'une galactirrhée affaiblitromarin,même après lj'allaitement. Ce médecin [i) employait le vin avais trouvé de la sauge à ladose de cinq à six cuillerées, pour arrêter les sueurs nocturnes et débilitantesqui surviennent après la convalescence des fièvres de longue durée.Quand dans le vin était insuffisant, il avait recours à la teinture, à la dose dedeux cuillerées, répétée deux fois par jour. Hufeland regarde la sauge eninfusion aqueuse ou vineuse comme un remède jardin du malade dont lj'expérience a établila spécialité contre ai rapporté l'éphidrose histoire (sueurs excessives et continuellesp. 921). L, je l'infusionaurais probablement employée avec autant de cette plante, administrée à froid, m'a réussi pour diminuer lessueurs des phthisiquessuccès.
Van Swieten prescrit l'infusion de cette plante pour arrêter la sécrétion du lait chez les nourrices qui veulent sevrer ou qu'une galactirrhée affaiblit, même après l'allaitement. Ce médecin (1) employait le vin de sauge à la dose de cinq à six cuillerées, pour arrêter les sueurs nocturnes et débilitantes qui surviennent après la convalescence des fièvres de longue durée. Quand le vin était insuffisant, il avait recours à la teinture, à la dose de deux cuillerées, répétée deux fois par jour. Hufeland regarde la sauge eninfusion aqueuse ou vineuse comme un remède dont l'expérience a établi la spécialité contre l'éphidrose (sueurs excessives et continuelles). L'infusion de cette plante, administrée à froid, m'a réussi pour diminuer les sueurs des phthisiques. Là sauge s'est montrée très-efficace dans la diarrhée; ''Salvia sicca est,alvum sisiitsistit'', dit Hippocrate. Les succès que j'ai obtenus de l'infusion de cettelabiée, édulcorée avec le sirop de coing, dans les diarrhées abondantes etépuisantes des enfants à la mamelle, confirment pleinement cette propriété.Dans nos campagnes, on a quelquefois employé avec succès la Liqueur deSAUGE Sauge (30 gr. de feuilles de sauge macérées pendant huit jours dans 500 gr.
d'eau-de-vie), par cuillerées à bouche, pendant la période algide du choléra.
Aëtius a conseillé l'emploi de ce végétal pour combattre l'hémoptysie.
Dubois, de Tournai, rapporte deux observations qui en constatent les bons
effets dans cette affection; mais on conçoit que l'administration de la sauge
doit être subordonnée à la nature de la maladie, à l'état du malade et à celui
des organes affectés. Une pléthore générale ou locale, un état phlegma-
Aëtius a conseillé l'emploi de ce végétal pour combattre l'hémoptysie. Dubois, de Tournai, rapporte deux observations qui en constatent les bons effets dans cette affection ; mais on conçoit que l'administration de la sauge doit être subordonnée à la nature de la maladie, à l'état du malade et à celui des organes affectés. Une pléthore générale ou locale, un état phlegma-
(1) Commentaires, t. II, p. 370.
____________  (1) Dictionnaire d'histoire naturelleCommentaires, t. II, p. 370.
SAUGE DES PRÉS. ''Salvia pratensis''. L. ; ''Salvia pratensis foliis serratis''. Tourn. — Se trouve dans les prairies sèches et sur les collines arides. Elle répand une odeur désagréable, est négligée des bestiaux ; sa fleur est recherchée par les abeilles.
'''Description'''. — Tige herbacée, dressée, haute de 30 à 60 centimètres. —Feuilles ovales, doublement crénelées, ridées, presque glabres en dessus et légèrement velues en dessous ; les radicales très-amples, cordées, en rosette ; les caulinaires plus petites, sessiles ; bractées ovales, non colorées, et plus courtes que le calice. — Fleurs bleues, assez grandes, en épi terminal. — Calice à lèvre supérieure, dentée. — Corolle beaucoup plus longue que le calice (mai-juillet). — Style plus long que la lèvre supérieure.
'''Propriétés physiques et chimiques'''. — Cette plante exhale une odeur forte, pénétrante, très-agréable, et qui semble avoir beaucoup de rapport avec celle du baume de tolu. On assure (1) qu'elle contient des benzoates. Ettmuller affirme qu'infusée dans le vin blanc, elle lui donne une odeur de muscat et le rend très-enivrant. C'est, dit-on, un moyen de fraude employé par les marchands. En Autriche, on s'en sert comme aromate pour l'office, et on trouve qu'elle donne l'odeur d'ananas aux gelées de fruits où on l'ajoute. On pourrait en faire des liqueurs de table fort agréables. Les brasseurs la substituent quelquefois au houblon dans la fabrication de la bière, à laquelle elle donne, dit-on, une qualité enivrante.
Cette plante balsamique, stimulante, antispasmodique et résolutive, peutremplacer la sauge officinale. Son infusion vineuse, administrée par cuillerées, relève le ton de l'estomac et des intestins. Son utilité dans les affections hystériques l'a fait appeler ''matrisalvia''. «Tragus, dit Roques, recommandait cette plante aux femmes stériles comme un remède admirable, et l'on a osé se moquer de ce botaniste à une époque où l'on apprenait au genre humain l'art de procréer les sexes à volonté ! C'était vers la fin du dix-huitième siècle. » Le crédule Matthiole dit qu'en Italie on se sert de l'orvale contre les maladies des yeux, d'où le nom de ''sclarea'' : on en met une semence sur les yeux malades, et on ne l'ôte pas que la nébulosité ne soit passée. — Elle est efficace comme détersive et balsamique sur les ulcères de mauvais caractère, et en décoction appliquée sur les tissus relâchés et l'engorgement œdémateux des jambes.
[[Catégorie:Cazin 1868]]
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