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Alleluia (Cazin 1868)

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== Alleluia ==
rope, croît abondamment dans les bois, au pied des arbres, dans les lieux ombragés, le long des haies.
'''Description.'''— Racine : fibres qui partent de renflements d'une tige souterraine rampante.— Feuilles nées de l'extrémité de la souche par cinq ou six, longuement pétiolées et formant gazon, trifoliées, folioles obcordées, pubescentes surtout en dessous, où leur couleur est blanchâtre. — Fleurs blanches, solitaires sur des hampes droites et un peu moins longues que les pétioles (mars et avril). — Calice campanulé, pentifide. — Corolle trois fois plus grande, campaniforme, à cinq pétales obovales offrant trois appendices à leur base ; dix étamines, dont cinq longues et cinq courtes, hypogynes et réunies par la base de leurs filets. — Ovaire surmonté de cinq styles divergents. — Capsules à cinq loges polyspermes.
'''Récolte.''' — Elle se fait au moment de la floraison, vers le temps de Pâques, d’où lui vient le nom à ''Alleluia.'' La plante perd une partie de sa saveur acide par la dessiccation ; mais on peut se la procurer pendant toute la belle saison et l'employer à l'état frais.
PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
A L'INTÉRIEURL’INTÉRIEUR. — Décoction, 30 gr. ou une poignée dans 500 gr. d'eau ou de petit lait
Suc exprimé, de 30 à 60 gr.
(1) ''Herba alléluia, botanice considérata'', etc., Ulmæ, 1709.
(2) ''Annales du Muséum'', t. XVII,. p. 94
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Chamberet (1) observe avec raison que cette plante, quoique recommandée dans les maladies inflammatoires des voies urinaires, peut être nuisible à certains calculeux, à cause de l’oxalate de potasse qu'elle contient.]
A l'extérieur, elle est maturative comme l'oseille commune. Je l'ai l’ai quelquefois appliquée sur les tumeurs scrofuleuses et des abcès froids, pour les résoudre ou en hâter la suppuration; mais j'ai employé dans ces cas, avec plus d'avantage, la petite oseille sauvage, conseillée jar Pinel. Elle est plus active, et se trouve partout dans les pâturages et le long des haies.
L'OXALATE DE POTASSE et L'ACIDE OXALIQUE pris à haute dose produisent l'empoisonnement. L'action corrosive de l'acide oxalique a été constatée en Angleterre, où, pendant longtemps, on s'en est servi pour faire des limonades. Royston rapporte l'observation d'une femme qui mourut au bout de quarante minutes après avoir pris 15 gr. d'acide oxalique pour du sulfate de magnésie. Thomson publia ensuite l'histoire d'un semblable empoisonnement. Dès lors, on ne douta plus que cet acide ne fût un poison, et cette opinion fut encore confirmée par les observations et les expériences de Percy, Orfila, Christison, Coindet et Dupuy. La quantité d'acide oxalique qui a produit les empoisonnements variait depuis 12 gr. jusqu'à 60 gr., et avait été ordinairement prise à jeun. Sur onze cas, deux individus seuls ont été sauvés, trois survécurent une heure à l'ingestion de l'acide, les autres moururent en beaucoup moins de temps. Une personne qui avait avalé 24 gr. de cet acide périt au bout de quinze minutes ; une autre vécut à peine dix minutes après avoir pris ce poison ; ainsi, la rapidité de l'empoisonnement est toujours en rapport avec la dose d'acide et le temps qu'il séjourne dans l'estomac.
Les symptômes de cet empoisonnement sont les suivants : quelquefois douleur brûlante à la gorge, mais toujours à l'estomacl’estomac, ordinairement suivie de vomissements violents qui continuent jusqu'aux jusqu’aux approches de la mort ; quelquefois vomissements faibles ou nuls ; matières vomies, pour l'ordinaire, d'une couleur foncée ou sanguinolentes; pouls devenant imperceptible et restant tel pendant plusieurs heures; froid glacial, sueur gluante ; doigts et ongles livides. Quelquefois engourdissenvnt et sentiment de fourmillement aux extrémités longtemps après la disparition des symptômes violents ; d'autres fois, insensibilité quelque temps avant la mort, ou agitation, convulsions ; mort, en général, en moins d'une heure et quelquefois en peu de minutes.
Les expérimentations de Christison et de Coindet ont porté ces médecins à conclure : 1° que l'acide l’acide oxalique très-concentré, introduit à haute dose dans l'estomac, irrite ou corrode cet organe, et détermine la mort par l'affection sympathique du système nerveux ; — 2° que lorsqu'il est étendu d'eau, il est absorbé et porte son influence sur les organes éloignés ; il n'agit ni en irritant l'estomac, ni sympathiquement; toutes choses égales, d'ailleurs, son action est plus rapide lorsqu'il est étendu d'eau que lorsqu'il est concentré ; — 3° qu'on ne peut le retrouver dans aucun des liquides de l'animal, quoiqu'il soit absorbé, probablement parce qu'il est décomposé en passant par les poumons, et que ses éléments se combinent avec le sang ; — 4° qu'il agit directement comme sédatif, en portant d'abord son influence sur la moelle épinière et le cerveau, ensuite, et secondairement, sur les poumons et le coeur. Enfin, la cause immédiate de la mort est quelquefois une paralysie du coeur, d'autrefois une asphyxie, ou enfin ces deux affections réunies. [Les accidents nerveux, suivant Réveil, sont comparables à ceux que détermine la strychnine.]
L'effet des vomitifs n'est point assez prompt contre cet empoisonnement. Les boissons aqueuses nuisent en facilitant l'absorption, à moins qu'on ne
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