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Xylopia aethiopica (Fruitiers du Cameroun)

Révision de 4 août 2015 à 11:33 par Michel Chauvet (discussion | contributions)

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Monodora myristica
Fruitiers Forestiers Comestibles du Cameroun
Xylopia parviflora
fruits séchés (P. Nyemeck)


Xylopia aethiopica (Dunal) A. Rich.

In Ramon de la Sagra, Hist. Iles Cub., Bot. Pl. Vasc. : 53 (1845)

Noms communs

  • Français : Poivrier de Guinée, poivrier d’Ethiopie
  • Anglais : Ethiopian pepper, african pepper

Noms locaux

  • Bangangté : netsham
  • Bassa : ikoli
  • Boulou : ekur
  • Douala : ebongo mbonji
  • Ejagham : ara
  • Ewondo : akwi
  • Fang : okala
  • Fulfuldé : kembare
  • Pygmée Baka : ngwo

Origine, distribution géographique et écologie

Originaire d’Afrique tropicale, le poivrier d’Ethiopie est une espèce restreinte surtout à la zone guinéenne. Présente du Sénégal à l’Angola et au Mozambique à l’Est, on la trouve au Cameroun en forêt, dans les lisières de forêt, les galeries forestières et les recrûs broussailleux dans les savanes à Terminalia glaucescens. Ce petit arbre de forêt secondaire pousse fréquemment après défrichage parmi les arbres et arbustes qui constituent le recrû forestier. C’est une espèce de milieux humides qui se rencontre en individus isolés. Elle supporte les sols légèrement salés en s’intégrant aux communautés végétales côtières. Les précipitations annuelles doivent excéder 500 mm.

Description

  • Arbre atteignant 30 m de hauteur et 70 cm de diamètre, à petits contreforts ailés à la base ; fût droit cylindrique ; branches étalées horizontalement et ascendantes au bout ; cime conique et feuillage vert sombre ; écorce brun-grisâtre à rougeâtre, fissurée, tranche d’environ 1 cm d’épaisseur, fibreuse, brun jaunâtre à lignes claires ou foncées, odorante.
  • Feuilles alternes, simples ; limbes elliptiques atteignant 20 x 9 cm, coriaces, sommet aigu ; nervures latérales peu visibles ; pétiole long de 2- 6 mm. Inflorescences en fascicules de 2-6 fleurs ou fleurs solitaires.
  • Fleurs trimères d’environ 5 cm de longueur, de couleur blanchâtre, très odorantes, hermaphrodites ; nombreuses étamines et nombreux carpelles libres et pubescents ; pédicelle épais, long d’environ 1 cm.
  • Fruits : grappes de 20-30 follicules cylindriques, atteignant 6 x 1 cm, légèrement étranglés entre les graines, rouge-brun à l’extérieur, se retournant complètement après déhiscence, rouge vif à l’intérieur.
  • Graines au nombre de 4-9, unisériées, verticales mesurant 7-5 x 4-2 mm, brun luisant avec un arille orangé, à odeur poivrée.

Variabilité et conservation de la ressource

Actuellement, le poivrier africain est surtout exploité par cueillette sur des plants à l’état sauvage. L’exploitation ne nécessite aucun document officiel. Aucun inventaire de la ressource n’a été réalisé jusqu’ici.

Agronomie

L’espèce n’étant pas réellement cultivée, la régénération est essentiellement assurée par la germination des graines et le développement des jeunes plants là où les conditions sont favorables. L’espèce se multiplie facilement par semis des graines. La préparation des graines se fait par ébouillantage pour lever la dormance. Il semble possible de la multiplier aussi par bouturage de racine.

Utilisations

Les graines de Xylopia aethiopica sont utilisées comme condiment aussi bien à l’état frais qu’après séchage (Vivien et Faure, 1995; Carriere, 2000). Ces graines sont utilisées comme succédané du poivre pour épicer divers mets en Afrique. Il en est de même pour l’écorce moulue qui s’utilise chez les Banen du Cameroun pour assaisonner la pâte de banane plantain aux feuilles de macabo (Noumi, 1984). Les jeunes pousses de Xylopia aethiopica se consomment en épinards (Walker et Sillans, 1995).

Les racines, aussi aromatiques que les graines, sont plutôt utilisées en décoction concentrée contre les maux de dents (Burkill, 1985). La décoction de feuilles s’emploie contre les rhumatismes ou comme vomitif.

Macérées dans le vin de palme, les feuilles de Xylopia aethiopica favorisent l’ivresse (Walker et Sillans, 1995 ; Noumi, 1984). La pulpe et l’épicarpe du fruit sont utilisés dans la composition d’une potion contre l’herpes vaginal. Xylopia aethiopica intervient également dans le traitement de l’asthme (Tabuna, 2000b).

Le bois est un combustible utilisé pour le chauffage des bateaux à vapeur. Il sert aussi à la confection des toitures, les crosses d’arbalètes, les arcs de chasseurs, des échelles. L’écorce très résistante sert à fabriquer les portes, les cloisons de case, et à envelopper les torches.

Niveaux de production

Xylopia aethiopica figure parmi les produits forestiers non ligneux les plus vendus dans les marchés de Rio Muni et de Bioko en Guinée Equatoriale, dans les marchés du Congo Brazzaville et du Gabon (Sunderland et Obama, 2000; Kimpouni, 2000; Yembi, 2000). Xylopia aethiopica est exporté et vendu sur les marchés européens (Tabuna, 2000b).

Les produits cosmétiques utilisés au Cameroun comportent les huiles essentielles de Xylopia aethiopica. En République Centrafricaine, il a été exporté en quantité de l’ordre de 560 kg en 1999 (FAO, 1999 cité par Walter, 2001).

Flux et circuits de commercialisation

Au Cameroun comme au Congo Brazzaville, grâce à ses vertus médicinales, Xylopia aethiopica a un potentiel commercial, tant au niveau local qu’au niveau international. Dans les marchés locaux, beaucoup de produits forestiers non ligneux, à l’instar des graines de Xylopia aethiopica ont un potentiel commercial qui reste très peu exploité.

Mécanismes de fixation des prix

Au moment de l’enquête du programme Tropenbos en 1997 à Kribi et Ebolowa, trois fruits de Xylopia aethiopica coûtaient entre 10 F et 15 F CFA (Van Dijk, 1997).