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Agaric officinal (Pharmacopée malagasy)

Révision de 25 juillet 2017 à 11:11 par Michel Chauvet (discussion | contributions)

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Afotany
Rakoto, Boiteau, Mouton, Eléments de pharmacopée malagasy
Ahibalala
Figure 11 : Agaric officinal : En haut : coupe schématique du champignon ; A gauche : mycelium pénétrant dans les tissus de l'hôte ; Au-dessus et à droite : partie cireuse ; A la partie inférieure : l'hymenium constitué de tubes sporifères ; Au centre (en blanc) : la partie officinale ; En bas : aspect du champignon fixé sur le tronc de l'arbre.

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Notice 11 - AGARIC OFFICINAL



Nom scientifique : Ungulina officinalis Patouillard (Champignons, Basidiomycètes, famille des Polyporacées).

(Synonymes : Polyporus officinalis Pries, Boletus laricis Bulliard, Cladomaris officinalis Willdenow, Polyporus laricis Delle Chiage, Fomes officinalis Neumann).

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Champignon parasite vivant sur le tronc des Conifères, surtout le Mélèze. N'existe pas à Madagascar. Emploi très ancien (déjà cité dans l'antiquité greco-latine par Dioscoride et Pline). Nous proposons pour les mêmes emplois des espèces malagasy voisines.

Description

Champignon dépourvu de pied, dont le mycelium pénètre les tissus de l'arbre qui lui sert d'hôte, et dont le carpophore ou « chapeau » s'applique comme une console, directement sur son tronc ; ce carpophore est épais, affectant la forme générale d'un sabot de cheval, mais atteignant jusqu'à 20 et même 40 centimètres de largeur, de couleur générale blanchâtre ; la face supérieure porte des zones plus ou moins régulièrement circulaires, concentriques, jaunâtres ou brunes, d'aspect un peu cireux, d'abord unies et lisses, puis fendillées et gercées ; la face inférieure est constituée par l'hymenium formé de tubes sporifères étroitement accolés les uns contre les autres, dont les pores d'un blanc jaunâtre sont peu visibles. La chair de ce champignon est coriace, élastique, mais assez friable néanmoins, rappelant la consistance du liège ; sa saveur est amère, son odeur agréable. Les spores sont de couleur blanche.

On utilise l'ensemble du carpophore. Celui-ci est récolté de préférence en saison sèche. On le débarasse des débris de bois qui peuvent y adhérer, puis on râcle la partie supérieure pour en éliminer la croûte colorée et ne conserver que la chair proprement dite. Celle-ci doit être blanche, spongieuse, légère. On dessèche dans un courant d'air chaud. La conservation est illimitée.

Réactions colorées : un petit fragment d’agaric, imprégné d'eau iodée, ou de réactif de Lugol, ne doit pas bleuir ; la poudre d’agaric officinal, mise au contact de l'acide sulfurique concentré, doit prendre une coloration rouge brun.

Bibliographie Botanique principale : Villars, Flore du Dauphiné (1789), p. 1041 ; P.A. Saccardo in Flore Italiana Cryptogama (1916), fasc. 15, p. 976 ; Kavina et Pilat, Atlas des Champignons d'Europe, Prague (1936-1942), tome III, pp. 237 b, 238 et 239 b.

Composition chimique

L'agaric officinal doit être riche en résine (70 p. 100 du poids sec). Celle-ci est caractérisée par la présence de l’acide agaricique obtenu impur par Fleury dès 1870 ; purifié et cristallisé par E. Hahns (1883).

Cet acide agaricique, de formule empirique C22 H40 O7, comporte trois fonctions carboxyles et une fonction alcool tertiaire. Il cristallise en lamelles soyeuses et argentées, fondant à 142° ; (α)D - 8° 84 (en


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présence de soude). Peu soluble dans l'eau neutre, il se dissout en solution alcaline diluée ; l'alcool bouillant, l'acide acétique le dissolvent assez bien ; il est peu soluble dans l'éther.

On a encore isolé de l’agaric officinal l’agaricol, C10 H15 OH, qui est un phénol, du cholestérol, un hydrocarbure en C29 H54 probablement triterpénique et un acide gras qu'on a rapproché de l'acide ricinoléique.

Propriétés pharmacologiques et indications thérapeutiques

L’agaric officinal - de même que l'acide agaricique isolé - provoque sur la muqueuse de l'estomac et de l'intestin une irritation suivie de vomissements et de diarrhée. C'est un toxique du système nerveux produisant, à faible dose, une excitation du bulbe, et à dose plus élevée une paralysie des centres vaso-moteurs. Il a la propriété d'agir électivement sur les terminaisons nerveuses des glandes sudoripares et de tarir, environ deux heures après son absorption par la bouche, la sécrétion sudorale. On l'a utilisé autrefois pour arrêter les transpirations profuses qui surviennent dans certaines maladies (phtysie).

La réputation des préparations d’agaric était très grande au siècle dernier en Europe. Il entrait notamment dans la composition de « l'Elixir de longue vie », préparation purgative drastique, dont l'emploi répété s'est révélé dangereux : il provoquait des entéro-colites chroniques. Cet emploi est aujourd'hui abandonné.

On utilise cependant encore la poudre d’agaric officinal, dans certains cas d'empoisonnement, pour provoquer des vomissements abondants.

Posologie

Comme antisudoral, la poudre d’agaric se prescrit à raison de 0,25 à 2 grammes par jour. En cas d'empoisonnement, administrer 0,5 gramme de poudre d'agaric et faire suivre d'une forte quantité d'eau tiède. Médicament exclusivement réservé aux adultes.

Bibliographie

  • A. Goris : Bull. Sciences Pharmacologiques, 45 (1938), p. 157-160.
  • H. Leclerc : Presse Médicale, 50 (1942), p. 652.
  • G. Garnier, L. Bezanger-Beauquesne et G. Devraux : « Ressources Médicinales de la Flore Française », Paris (Vigot Ed.), 1961, tome I, p. 58-60.


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Substituants malagasy

Divers Polypores malgaches connus sous les noms d’Aleokomaty, Holakazo, etc., peuvent être utilisés à la manière de l’agaric officinal. On les étudiera ultérieurement (voir Holakazo).

On peut aussi utiliser le tubercule de l’Holatafa, Lentinus Tuber-regium (voir Holatafa).