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Salsepareille (Cazin 1868)

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Salicorne
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Sanicle


[948]

Nom accepté : Smilax aspera


SALSEPAREILLE D'EUROPE ou LISERON PIQUANT.

Smilax aspera. L.

LILIACÉES. — ASPARAGÉES. Fam. nat. — DIOÉCIE HEXANDRIE. L.


Cette plante croît en Espagne, en Italie et dans le midi de la France. Elle est très-commune en Provence. On la trouve au milieu des buissons, le long des haies, dans les bois, entre les rochers, etc. C'était le smilax aspera des anciens[1], par opposition au liseron, qui était leur smilax lævis.

Description. — Racine de la grosseur du doigt, blanche, noueuse, garnie de radicules blanches et fort longues. — Tiges grêles, anguleuses, flexibles, grimpantes, armées d'aiguillons épars. — Feuilles alternes, pétiolées, oblongues, très-aiguës, échancrées en cœur à leur base, lisses, nerveuses, vertes, ordinairement parsemées de taches blanchâtres, garnies à leurs bords, ainsi qu'à leurs nervures postérieures, d'épines assez nombreuses, raides et piquantes ; vrilles à la base des pétioles, au moyen desquelles elles s'attachent aux corps voisins. — Fleurs agglomérées sur des grappes terminales, à périgone petit, en étoile,. à six divisions étroites et ouvertes, — Fruits : baies sphériques rouges ou noires, suivant la variété, à trois loges renfermant une ou deux semences.

Parties usitées. — La racine.

[Culture. — Cette plante est assez abondante dans le Languedoc ; elle croît dans les lieux secs et rocailleux. On la multiplie par éclats de pieds.]

Récolte. — On récolte cette racine en automne, on la monde et on la fend comme celle de salsepareille, à laquelle on a proposé de la substituer. On cultive pour cela cette espèce dans le midi de l'Europe, et on la multiplie de drageons et de semences. M. Banon, pharmacien de la marine à Toulon[2], a donné une notice où il assure que la racine de cette plante, récoltée en France, a toutes les qualités de la salsepareille exotique, et que, pouvant être employée fraîche ou du moins très-récente, elle lui serait supérieure pour l'usage. Il affirme, d'après Prosper Alpin, qu'on la récolte dans les îles de la Grèce, qu'on la met en bottes, et qu'on nous la donne pour vraie salsepareille dans le commerce. Il prétend aussi, avec Fordyce, que cette plante croît au Pérou, au Brésil, et que nous recevons également, par cette voie, ses racines pour celles du smilax sarsaparilla. « Nous ne croyons pas, disent Mérat et Delens, qu'aucune de ces assertions soit prouvée, et la dernière est totalement erronée. »

Suivant Mérat et Delens, il ne serait pas impossible que les propriétés thérapeutiques du smilax aspera et du smilax sarsaparilla fussent identiques, et alors, disent-ils, il faudrait préférer notre espèce indigène. Gaëger a soutenu une thèse à Strasbourg, en 1813, où il présente huit observations qui prouvent les avantages du smilax aspera dans les affections syphilitiques.

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  1. Dioscoride, lib. IV, cap. CXXXIX.
  2. Journal de médecine de Leroux, Corvisart et Boyer, etc., t. XXXI, p. 371.