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Réglisse (Cazin 1868)

Révision de 19 septembre 2016 à 20:01 par Michel Chauvet (discussion | contributions)

Redoul
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Reine des prés


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Réglisse

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RÉGLISSE. Glycyrrhiza glabra. L.

■Wrrtessiliquosa vel germanica. G. BAUH., T; —■ Glycyrrhiza vulgaris. ^P'—Liquiritia. BRUNF. — Liquiritia seu glycyrrhiza. OFF.

W glabre, — réglisse vulgaire, — réglisse des boutiques, — racine douce, — glycaratoru

LÉouMiKEnsES. — LOTÉES. Fam. nat. — DIADELPHIE DÉCANDRIE. L. Jï^gJIsse croît Spontanément en Bourgogne et dans les départements «idionaux de la France. On la cultive aux environs de Paris.

J) humai de pharmacie et de chimie, juin 1864.

W génél'al de médecine, t. XCVI, p. 18. ■ iu. . "e l'Académie des sciences, 1739, p. 473. ' «noies de médecine de Montpellier, 1811. If ne médicale, t. IV, p. 229. 11 wrnal de. chimie médicale, 1827, t. III, p. 431.

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RÉGLISSE.

Description. — Racines longues, rampantes, cylindriques, d'un jaune brun en dehors et d'un jaune pâle en dedans. — Tiges de 1 mètre à 1 mètre 50 centimètres de hauteur, presque ligneuses, fermes, rameuses, arrondies, à rameaux un peu pubesceuts — Feuilles alternes, pétiolées, imparipinnées, composées de treize ou quinze folioles op- posées, entières, presque sessiles. — Fleurs petites, rougeâtres ou purpurines, en épis longs, axillaires, peu fournis (juillet-août). — Calice tubulé à deux lèvres, la supérieure à li divisions inégales, l'inférieure simple et linéaire. — Corolle papilionacée. —Dixéta- mines diadelphes. — Un style subulé à stigmate obtus. — Fruits : gousses ovales un peu" comprimées, pointues, glabres, ordinairement polyspermes, contenant six graines reni- formes.

Parties usitées. — La racine ou rhizome, le bois.

Culture, récolte. — Cette racine, qu'on nomme aussi bois de réglisse, se ré- colte au printemps et à l'automne, mais pas avant sa troisième année. On la fait sécher au soleil ou au grenier. Elle nous est envoyée ordinairement de Bayonneou dclaTou- raine. Depuis quelque temps le commerce livre une régliss.e décortiquée fort belle. - Dans les terres fortes, la réglisse ne végète que difficilement. Cette plante, très-rustique et très-vivace, est d'une culture facile dansun terrain doux, léger, substantiel et profond, Alors ses racines s'étendent à de grandes distances, en fournissant beaucoup de jets, té moyen le plus prompt de la multiplier consiste à planter au printemps ou à l'automne des drageons ou pieds enracinés, que l'on place en lignes distantes de 30 centimètres et en planches séparées par des tranches garnies de fumier. [On peut aussi la propager de graines semées en pots, sous couche, au printemps, et repiquées en mottes.]

Propriétés physiques et chimiques. — La racine de réglisse, d'une odeur faible, est d'une saveur douce, sucrée, un peu acre. Elle contient, suivant Ro- biquet, une matière sucrée particulière, non fermentescible, qu'il a nommée glycyrrhmte (C 16 H 12 O6), se présentant en masse d'un jaune sale ; une matière analogue à l'asparagine, mais cristallisable ; de l'amidon, de l'albumine, une huile résineuse, épaisse et acre ; du phosphate et du malate de chaux et de magnésie, du ligneux. L'eau froide dissout les principes sucrés et émollients, mais ne se charge pas de l'huile acre, qui ne se dissout que dans l'eau chaude.

La racine de réglisse donne à peu près un tiers de son poids d'extrait. Celui du com- merce, préparé par décoction, contient de la matière acre et est souvent en partie brûlé. Il contient aussi du cuivre, qui a été enlevé mécaniquement aux vases évaporatoires. Au- jourd'hui, on le trouve toujours falsifié par une forte proportion de poudre inerte d'amidon, rie pulpe de pruneaux, de gomme commune, etc. Pour l'usage médical, le suc de réglisse préparé dans les laboratoires est donc préférable à celui du commerce. [Celui-ci contient en outre souvent des proportions notables de cuivre, provenant des vases dans lesquels on le prépare.]

Les brasseurs, en Flandres et en Angleterre, emploient le suc de réglisse pour la fabri- cation de la bière, qui en devient plus colorée et plus douce. — Julia de Fontenelle et Poisson ont présenté en 1827, à l'Académie des sciences, des échantillons d'un beau pa- pier fait uniquement avec le bois de réglisse.

PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.

A L'INTÉRIEUR. — Infusion à froid (racine), 8 à 16 gr. par 500 gr. d'eau (enlever l'écorce, la fendre en quatre ou six), suivant la gros- seur, six heures de macération.

Infusion à chaud, mêmes quantités, — saveur plus forte et même un peu acre, quand l'in- fusion est prolongée.

Décoction, moins agréable que les infusions, parce qu'elle contient le principe oléo-rési- neux acre et amer de la racine. Dans les ' tisanes, il ne faut ajouter la racine de ré- glisse qu'au moment où la décoction est ter- minée ou presque froide.

Extrait, on le mâche ou on le fait fondre dans l'eau ou dans les tisanes.

Extrait de réglisse dépuré. (Extrait de réglisse du commerce, Q. S.; eau froide, Q. S. — Mettre l'extrait sur un diaphragme et le plonger dans l'eau, où il se dissout peu à peu ; passer au Manchet et faire évaporer en consistance d'extrait pilulaire).

Pâte de réglisse blanche. (Racine de réglisse

grattée, 1 ; gomme arabique, 8 ; sucre blanc, 8; eau de fleurs d'oranger, 1; blanc doeuf, Q. S. — Douze blancs d'oeuf pour 1 kilogr. de sucre. La plupart des pharmaciens sup- priment les blancs d'oeufs et coulent cette pâte en plaques comme celle de jujubes).

Pâte de réglisse brune. (Suc de réglisse, i gomme arabique, 15; sucre, 10; eau,2»; extrait d'opium, 1 gr. par kilogr. de sucre. 100 gr. de cette pâte contiennent encore Jg'- d'extrait d'opium. .

Pâte de réglisse noire. (Sucre de réglisse, i, gomme arabique, 2; sucre, 1. - Faire »• dre le suc dans b, parties d'eau y dis o* la gomme et le sucre, passer à travers uu Manchet, faire évaporer sur un feu doux ' consistance ferme, couler la masse sur un marbre blanc huilé.) ,...

La poudre de réglisse est employée en pu» macie pour rouler les pilules et leur donner une consistance convenable.

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REINE DES PRÉS. 899

La racine de réglisse est adoucissante, rafraîchissante, béchique et diuré- tirme. Elle apaise la soif et convient dans les fièvres, les maladies inflam- matoires^ surtout dans celles des voies aériennes et urinaires. On l'emploie vulgairement dans les rhumes. Elle remplace le miel et le sucre pour édul- corerles tisanes, dans les hôpitaux et dans la médecine des pauvres. L'infu- sion de cette racine ou de son suc est une boisson populaire dans les cha- leurs de l'été. L'orge, le chiendent, la réglisse, et un peu de repos, sont les meilleurs médicaments pour l'ouvrier échauffé, fatigué. L'extrait de réglisse, suc où jus de réglisse, jus noir, s'emploie journellement dans les affections catarrhales ; il calme la toux et facilite l'expectoration. Les pâtes de réglisse sont employées dans les mêmes cas à la campagne : on fait unlooch domes- tique avec l'infusion de graine de lin, lo gr. d'extrait de réglisse et 1 cuil- lerée: de miel : on y ajoute quelquefois la pulpe d'un oignon cuit sous la cendre et trituré dans le mélange.

L'huile de foie de morue est prise sans répugnance, surtout chez les enfants, quand on la joint à quatre ou six fois autant de solution concentrée d'extrait de réglisse ou jus noir, prise froide et après avoir bien agité le mélange. C'est le mode d'administration que j'emploie depuis longtemps, et qui m'a le mieux réussi.

[Nous citerons encore la réglisse hispide ou hérissée (67. echinata, L.), la

réglisse velue (G. hirsuta, L.) et la réglisse rude (G. àsperrima, L.), dont les

produits sont moins estimés que ceux de la réglisse glabre ou officinale.]