Mûrier (Cazin 1868)
Mûrier noir
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MURIER NOIR. Morus nigra. L.
MORÉES. Fam. nat. — MOKOÉCIE TÉTRANDRIE. L.
Cet arbre, originaire de la Perse, et, selon quelques auteurs, primitive- ment apporté de la Chine, est naturalisé dans les provinces méridionales de l'Europe et cultivé en France. Il produit ses fruits en juillet et août.
[Parties usitées. — L'écorce de la racine, les feuilles, les fruits.
Récolte.— L'écorce de la racine doit être recueillie avant la maturité des fruits ,- les fruits sont récoltés un peu avant leur complète maturité lorsqu'ils perdent leur cou- leur brune rougeâtre pour en prendre une- noire.
Culture. — Quoique très-rustique, le mûrier préfère une exposition abritée et un peu ombragée, un terrain meuble et substantiel ; on le propage de marcottes, de graines ou de boutures ; on transplante les jeunes pieds lorsqu'ils sont assez forts ; la taille se borne à enlever le bois mort et à éclaircir les rameaux trop touffus.
Propriétés physiques et chimiques. — L'écorce du mûrier est riche en fibres, les fruits sonl mucilagineux, acides et sucrés ; ils renferment de la pectine, (le l'acide pectique, de l'acide lartrique et du sucre ; on les mélange souvent frauduleu- sement ou on vend à leur place les fruits du rubus fructicosus, L., ou ronce, que l'on nomme mire des haies ; ceux-ci sont plus petits, moins acides, plus mucilagineux, et au lieu d'être des soroses comme la mûre, ce sont de petites baies noirâtres réunies sur un réceptacle commun.]
Les mûres ou fruits du mûrier sont rafraîchissantes, acidulées et très- agréables. On en prépare des boissons qui conviennent dans les fièvres in- flammatoires, les inflammations internes, etc. Le sirop de mûres est vulgai- rement employé dans les inflammations de la gorge et de la bouche, en gargarisme.
L'écorce de la racine du mûrier, d'une saveur amère et acre, a été pré- conisée comme anthelmïnthique et purgative dès le temps de Dioscoride. On la même employée contre le ver solitaire. Sennert, Mercurialis, Andry (3), Uesbois de Rochefort et d'autres auteurs, l'ont recommandée contre les lombrics et le taenia. Lieutaud dit que cette dernière vertu n'est pas bien constatée. Cependant un médecin de campagne instruit et habile praticien, autour, de Bourthes, m'a dit avoir fait rendre, en 1802, un toenia long de «ouze à quinze mètres chez une femme de quarante-cinq ans, au moyen aune demi-once (15 gr.) de racine de mûrier bouillie pendant une demi-
iî! fif'- àflilio convMio. Haloe, 1742.
Uytjwal des connaissances médico-chirurgicales, 1851, p. 6/|6.
W Génération des vers, p. 172.
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heure dans huit once^s d'eau. La malade prenait cette décoction chaque matin en deux fois, a une demi-heure d'intervalle. Le quatrième jour elle rendit le ver, après avoir eu trois évacuations précédées de coliques, Couine il n'est pas aussi facile de se procurer la racine de grenadier (à laquelle on substitue frauduleusement d'autres racines) que celle de mûrier, il serait utile de vérifier, par de nouveaux essais, la propriété ténifuge de cette dernière.
On doit récolter l'écorce de la racine de mûrier avant la maturité des mûres. Elle se donne en décoction ou en infusion à la dose de 5 à 15 gr et en poudre à celle de 2 à 4 gr. dans un liquide ou en électuaire.
Mûrier blanc
(Citons, à cause de l'emploi de ses feuilles dans l'alimentation des vers à soie, le mûrier blanc, M. alba.)