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Joubarbe (Cazin 1868)

Révision de 13 septembre 2016 à 17:14 par Michel Chauvet (discussion | contributions)

Jasmin
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Jujubier


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Joubarbe

Nom accepté : Sempervivum tectorum


JOUBARBE. Sempervivum tectorum. L.

Sedum majus vulgare. C. Bauh. — Sedum majus. Tourn. — Sempervivum majus. Ger.

Grande joubarbe, — joubarbe des toits, — jombarbe, — artichaut sauvage, — herbe aux cors.

CRASSULACÉES. Fam. nat. — DODÉCANDRIE DODÉCAGYNIE.


La grande joubarbe (Pl. XXII), plante vivace qui, jeune, a tout l'aspect d'une tête d'artichaut, se rencontre partout sur les toils de chaume, les ruines, les vieux murs. Elle est honorée, par les habitants des campagnes, d'une sorte de respect religieux, sans doute à cause de son usage très-répandu dans la médecine populaire et traditionnelle. Le peuple, dans certaines contrées, lui accorde la puissance d'empêcher les maléfices des sorciers. Les chèvres et les moutons la mangent ; mais les vaches la refusent.

Description. — Racines allongées, fibreuses, traçantes, peu ramifiées. - Tige simple, haute de 30 à 50 centimètres, molle, cylindrique, charnue, soyeuse, ayant des rameaux florifères. — Feuilles sessiles, ovales-oblongues, épaisses, tendres et charnues, formant, près du collet de la racine, des rosettes persistantes du centre desquelles s'élève la tige. — Fleurs roses, purpurines, disposées en corymbe terminal (juillet-août-septembre.) — Calice profondément divisé en douze ou quinze folioles aiguës. - Douze pétales lancéolés. — Vingt-quatre à trente étamines. — Douze à quinze ovaires à styles simples courbés en dehors. — Fruit : se compose de douze petits follicules velus, glanduleux, rapprochés à la base, divergents au sommet, renfermant les semences placées sur un seul rang, à la suture de chaque capsule.

Parties usitées. — Toute la plante, et notamment les feuilles.

Récolte. — Il faut choisir les feuilles les plus fortes des rosettes dont la tige n'est pas encore montée. Cette plante est ordinairement employée fraîche.

[Culture.— Cette plante se propage avec la plus grande facilité par graines, par drageons, par éclats de touffes ; elle pousse sur les toits et les chaumes, elle ne demande aucun soin.]

Propriétés physiques et chimiques. — Les feuilles de joubarbe offrent au goût un sentiment de fraîcheur et d'astringence. Le suc contient beaucoup d'albumine et de sur-malate de chaux.

La joubarbe est réfrigérante, astringente, antispasmodique, détersive.


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On employait autrefois le suc de cette plante contre les fièvres inflammatoires, bilieuses et intermittentes, la dysenterie, les maladies convulsives, la chorée, l'épilepsie, etc. C'est un remède vulgaire dans la brûlure, les inflammations superficielles, les plaies gangreneuses, les ulcères sordides, les cors, etc.

Boerhaave recommande le suc de joubarbe dans la dysenterie. Roques en a fait l'épreuve, et avec un succès rapide, sur une fille qui était affectée depuis plusieurs jours d'une diarrhée sanguinolente, accompagnée d'épreintes et de coliques.

Reichel[1] a vanté le suc exprimé de la grande joubarbe comme un narcotique spécifique dans les affections spasmodiques qui tiennent à des troubles fonctionnels de l'utérus, et non à une lésion organique. Autant, dit-il, la valériane et le castoréum sont indiqués quand les troubles affectent le système nerveux, autant la joubarbe convient quand c'est le système vasculaire qui est affecté, ce qu'on reconnaît surtout à l'existence de douleurs fixes et pulsatives dans la région hypogastrique, de pesanteur dans le bassin, à l'augmentation de la chaleur animale, à une plus grande rapidité de la circulation. Le même remède réussit aussi dans l'aménorrhée et la dysménorrhée. Le suc de joubarbe, fraîchement exprimé, s'administre, dans cette circonstance, à la dose d'une demi-cuillerée à café, trois ou quatre fois par jour, dans un peu d'eau sucrée. Si les spasmes utérins, ajoute Reichel, se portent plutôt sur la sensibilité que sur la circulation ; si les extrémités sont froides, l'urine pâle, on associe ce suc à partie égale d'alcoolé de valériane, et à moitié seulement d'alcoolé de castoréum : on donne 20 gouttes de ce mélange sur du sucre trois ou quatre fois par jour. On peut prescrire en même temps pour tisane une infusion de quelques feuilles de la plante fraîche, associée à des plantes aromatiques, telles que la mélisse.

Selon Tournefort, rien n'est meilleur pour les chevaux fourbus que de leur faire avaler une chopine (500 gr.) de suc de joubarbe.

L'usage de la joubarbe, à l'extérieur, a été recommandé dans diverses affections. On s'en est bien trouvé dans la surdité qui a pour cause l'endurcissement du cérumen, ou une exsudation inflammatoire, que la maladie soit ou non accompagnée d'un écoulement de mauvaise odeur. On instille dans ces cas, plusieurs fois par jour, quelques gouttes du suc dans les oreilles, et on les y maintient avec un petit bourdonnet de coton ouaté.

Forestus employait en onctions sur les ulcérations serpigineuses de la face (serpigo), chez les enfants, un mélange de suc de joubarbe et de craie pulvérisée, en consistance de liniment. J'ai employé ce liniment avec avantage dans l'eczéma aigu avec exsudation séro-purulente abondante. Leclerc regarde comme un excellent remède contre l'ophthalmie commençante la joubarbe pilée avec autant de feuilles de fenouil et appliquée sur les yeux.

Boyer appliquait sur les irritations de la peau, sur les dartres vives, rongeantes, les fissures, les ulcérations profondes, une pommade adoucissante composée de suc de joubarbe, 90 gr. ; d'axonge lavée, de chaque, 90 gr. ; d'huile d'amande douce, 120 gr. Le suc de cette plante, mêlé à parties égales d'huile de millepertuis, d'eau de chaux et d'axonge, forme une pommade employée avec succès contre les affections prurigineuses des parties génitales.

J'ai vu employer le suc de joubarbe étendu dans une suffisante quantité d'eau, en gargarisme, avec du miel, dans l'angine tonsillaire. Il m'a paru produire un très-bon effet dans cette affection, où, comme on sait, les astringents réussissent beaucoup mieux que les émollients. Ce même suc, seul ou battu avec de l'huile d'olive ou de noix, appliqué sur les brûlures du premier et du deuxième degré, apaise les douleurs et prévient les

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  1. Abeille médicale, t. III, p. 317.


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phlyctènes ; mais il faut en renouveler souvent l'application. On a préconisé les injections pratiquées avec le suc de cette plante dans le cas de fissures à l'anus. Je l'ai vu produire aussi de bons effets dans les inflammations traumatiques, les hémorrhoïdes douloureuses, etc., comme réfrigérant. En cette dernière qualité, j'ai souvent appliqué la joubarbe pilée sur le front pour calmer la céphalalgie fébrile ; elle m'a fréquemment réussi dans ce cas ; mais, comme pour les brûlures, je faisais constamment renouveler ce topique, que tous les paysans connaissent et emploient journellement. Ils tiennent aussi du suc de joubarbe dans la bouche pour s'opposer à la sécheresse de la langue dans les fièvres bilieuses, inflammatoires ou typhoïdes. J'ai vu, dans ces circonstances, de même que dans les aphthes, des malades éprouver beaucoup de soulagement, en se gargarisant avec un mélange de ce suc, d'eau et de miel. Je fais usage dans le muguet du collutoire suivant : suc de joubarbe et miel, de chaque 60 gr. ; alun, 1 gr. 20 centigr. On en fait l'application plusieurs fois par jour avec un plumasseau.

Des hémorrhagies nasales ont cessé à l'instant même par l'effet d'un cataplasme de feuilles de joubarbe pilées avec du vinaigre et appliqué à froid sur le scrotum. Cette plante est un remède populaire contre les cors. On dépouille les feuilles de leur cuticule, puis on les applique sur les points malades ; elles dissipent les douleurs et cautérisent peu à peu les parties endurcies. Le suc de cette plante et celui de lierre, mélangés à parties égales, dont on imbibe un peu de charpie fine, qu'on pose sur le cor en l'y maintenant à demeure, est un topique qui, dit-on, le détruit en deux ou trois applications.


Sédum

Nom accepté : Sedum acre


JOUBARBE (PETITE). Sedum acre. L.

Sempervivum minus vermiculatum acre. C. Bauh. — Sedum parvum acre flore luteo. J. Bauh., Tourn. — Vermicularis sive illecebra minor acris. Ger. — Illecebra minor, sive sedum Dioscoridis. Park.

Vermiculaire, — vermiculaire brûlante, — sedon âcre, —joubarbe brûlante, — sedon brûlant, orpin brûlant, — poivre des murailles, — illecebra, — pain d'oiseau, herbe Saint-Jean.

CRASSULACÉES Fam. nat. — DÉCANDRIE PENTAGYNIE. L.


Cette plante vivace (Pl. XXII), qui n'appartient pas au même genre que la précédente, croît sur les vieilles murailles et dans les lieux secs, pierreux, sablonneux.

Description. — Racine : souche grêle, rampante, un peu fibreuse. - Tiges nombreuses, peu rameuses, longues de 5 à 10 centimètres. — Feuilles nombreuses, épaisses, droites, courtes, pressées, ovoïdes, devenant jaunes en vieillissant. — Fleurs sessiles, d'un beau jaune, situées le long des rameaux d'une cyme séparée ordinairement en trois branches (juin-juillet). — Calice à cinq divisions. — Cinq pétales ovales, lancéolés, aigus. — Dix étamines, quelquefois douze. — Cinq ovaires. — Cinq styles. - Fruit consistant en cinq capsules uniloculaires réunies par la base, ouvertes en étoiles au sommet, polyspermes ; graines verruqueuses.

Parties usitées. — Toute la plante.

Récolte. — Elle est souvent employée fraîche ; on la trouve verte pendant toute l'année ; mais elle n'a acquis toute son énergie qu'en septembre ou octobre. Quand on veut la conserver, on la fait ordinairement sécher au four.

[Culture. — Comme la précédente.]

Propriétés physiques et chimiques. — Cette plante est inodore et d'une saveur chaude, piquante et âcre. Son âcreté, qui paraît résider dans le suc, se perd presque en entier par la dessiccation. Sa décoction aqueuse, jaunâtre, inodore, âcre et nauséeuse, n'éprouve aucun changement par le contact du sulfate de fer. Le principe âcre de cette plante accompagne une matière grasse que dissout l'éther ; l'eau


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en digestion sur le résidu éthéré de cette solution se charge du principe âcre, d'après Caventon. Ce principe consiste, suivant ce chimiste, en une matière qui a quelque ressemblance avec la bile cystique, d'une âcreté extrême, qui persiste longtemps dans l'arrière-bouche. 30 gr. 1/2 de sedum acre lui a fourni environ 2 gr. de cette matière jaune, de sorte que 10 centigr. de celle-ci équivalent à 2 gr. de vermiculaire.


PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.


A L'INTÉRIEUR — Décoction, dans l'eau ou la bière (une poignée pour 1 kilogr. d'eau).
Suc dépuré, de 4 à 15 gr., et même 30 gr., selon l'effet qu'on veut produire.
Poudre, de 25 centigr. à 1 gr. dans un véhicule approprié.

A L'EXTÉRIEUR. — Suc pur ou délayé, décoction dans la bière ou dans l'eau, pour lotions, fomentations, en cataplasmes, après l'avoir pilé.


Le sedon brûlant est un poison âcre. Le suc des tiges et des feuilles, pris à la dose de 30 gr., provoque d'abondantes évacuations et l'inflammation du tube digestif. Orfila a constaté par des expériences qu'à la dose de 185 gr. ce suc devient un véritable poison pour les chiens. I1 a trouvé la membrane muqueuse d'une couleur rouge de feu dans la moitié qui avoisine le pylore ; le canal intestinal parut sain. Dans le cas d'empoisonnement par ce végétal, on aurait recours au traitement indiqué aux articles BRYONE, CHÉLIDOINE, etc.

Considérée au point de vue thérapeutique, cette plante est un émétocathartique violent, et que l'on ne doit administrer qu'avec une extrême prudence. A dose modérée, elle a une action secondaire ou consécutive sur différents appareils organiques qui lui a fait donner les qualifications de diurétique, apéritive, fébrifuge, fondante, etc., etc. ; et, comme beaucoup d'autres plantes actives, elle a été employée dans le traitement de plusieurs maladies, et particulièrement contre le scorbut, les fièvres intermittentes, l'hydropisie, l'épilepsie, la chorée, etc.

Linné[1] dit qu'on donne la vermiculaire en Suède contre le scorbut. Gunner, Borrichius[2], prétendent avoir guéri des milliers de scorbutiques avec cette plante. Below[3], médecin suédois, l'administrait à l'intérieur en décoction dans le lait ou la bière contre cette affection, et l'appliquait sur les ulcères et sur les contractures des membres qui surviennent quelquefois dans certaines périodes du scorbut. Pour l'usage interne, il faisait bouillir à vase clos huit poignées de vermiculaire dans 8 livres de vieille bière, jusqu'à réduction de la moitié, et en faisait boire chaque jour, ou de deux jpurs l'un, 100 à l20 gr. le matin à jeun. Les malades qui vomissaient les premiers jours étaient plus tôt guéris. Chez ceux dont les gencives étaient gâtées, et dont les dents vacillaient, il ordonnait un gargarisme composé de cette. décoction, à laquelle il ajoutait un peu d'alun et de miel rosat. Lange, dans les mêmes indications, mitigeait cette plante en la faisant bouillir dans du lait de chèvre.

Dans quelques parties de la Suède, au rapport de Linné, cette plante est employée contre les fièvres intermittentes ; on fait prendre, une heure avant l'accès, la décoction d'une poignée des feuilles dans 1 kilogr. de bière réduite à moitié, divisée en plusieurs tasses ; ce qui suffît pour couper ces fièvres. Il est à remarquer que ce remède produit un ou plusieurs vomissements. Les gens du peuple de Brunswick, pour se guérir des fièvres intermittentes, se font vomir en avalant une demi-cuillerée de suc exprimé de cette joubarbe mêlée avec du vin. Boerhaave avait déjà fait connaître qu'un charlatan employait l'infusion de cette plante pour guérir la fièvre quarte et d'autres affections chroniques.

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  1. Fée, Vie de Linné, p. 159.
  2. In Bulliard, Plantes vénéneuses, p. 345.
  3. Misc. natur. cur., déc. 1, an. VI, obs. 22.


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A la dose de 4 à 8 gr., le suc de sedum acre excite seulement quelques nausées et agit comme diurétique efficace. Donné sous cette forme comme altérant, Gilibert le recommande comme un excellent remède dans les empâtements des viscères abdominaux, dans l'ictère et dans la chlorose. Blegny[1] dit que l'eau distillée du suc de cette plante, à la dose de 4 onces (120 gr.), mêlée à 1 once (30 gr.) de suc de citron, est utile dans la colique néphrétique, et pour faire rendre des graviers. N'oublions pas, toutefois que l'emploi de ce médicament dans ces cas doit être subordonné à l'état des organes malades, et qu'il serait dangereux quand il y a irritation ou phlegmasie chronique des voies urinaires.

Plusieurs faits, publiés en Allemagne et en France, semblent annoncer que cette plante a été administrée avec succès dans quelques cas d'épilepsie ; mais, ainsi que la plupart des praticiens l'ont remarqué, cela n'a pu arriver que lorsque les purgatifs et les vomitifs quelconques auraient pu amener le même résultat, en produisant les mêmes effets révulsifs. Ne peut-on pas en dire autant de son administration avant l'accès des fièvres intermittentes ?

Quoique les bons effets de ce remède dans l'épilepsie ne puissent être attribués, ainsi que nous venons de le dire, qu'à son action sur le tube digestif comme éméto-cathartique, ils n'en méritent pas moins d'être pris en considération par les praticiens. Consultez : Laubender[2], cité dans le Journal de médecine de Leroux[3] ; Peters[4] ; le Journal des progrès, année 1829 ; Fauverge[5] ; Godier[6].

Esquirol, au rapport de Mérat et Delens, a employé ce médicament sur une douzaine d'épileptiques, à la dose de 6 gr. par jour, pendant deux ou trois mois, sans le moindre succès. » Mais cette dose d'un gros et demi, qui ne produisit que quelques nausées, nous fait craindre, disent Mérat et Delens, que le médicament n'ait été mal préparé, outre qu'on sait combien ils sont mal pris en général dans les hôpitaux, où les expériences sont presque toujours peu suivies. » Le défaut de vomissement, et par conséquent de révulsion, me paraît une cause suffisante de non-réussite, et vient à l'appui de l'opinion que j'ai émise plus haut sur l'action de la vermiculaire dans l'épilepsie. Néanmoins, on peut conclure, avec Mérat et Delens : 1° que le sedum acre a presque toujours été utile contre cette maladie ; 2° qu'il a le plus souvent éloigné les accès et diminué leur intensité ; 3° que quelques malades ont été complètement guéris.

Déjà Quesnay[7] avait employé avec succès la vermiculaire fraîche en topique dans le cancer, lorsque Marquet (de Nancy)[8] vint fixer de nouveau l'attention des praticiens, en publiant un assez grand nombre de faits sur cette plante dans le traitement des affections cancéreuses, des plaies gangreneuses, des ulcères de mauvaise nature, de la teigne. Ce praticien faisait piler la plante dans un mortier, et après l'avoir réduite en pâte, il y ajoutait un peu d'huile d'olive, et en faisait un cataplasme qu'il appliquait soir et matin sur la partie malade. Dans les ulcères fistuleux, il pratiquait des injections, soit avec le suc, soit avec la décoction. Plusieurs autres praticiens, tels que P. Em. Hartmann[9] ; Doron, médecin de Saint-Diez ; d'Arbois, chirurgien à Réthel ; Tournin, chirurgien de l'empereur d'Autriche ; Robert,

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  1. Zodiac. gall., ann. III, p. 71.
  2. Annales de médecine d'Altembourg, 1804.
  3. Tome X, p. 453.
  4. Journal de Hufeland, février 1815.
  5. Journal général de médecine, t. XCVIII, p. 152.
  6. Ibid., t. CVIII, p. l4l.
  7. Traité de l'art de guérir par la saignée. Paris, 1736.
  8. Observations sur la guérison de plusieurs maladies notables. Paris, 1750.
  9. Dissert. de sedo acri Linn., ejusque virtute in canero aperto et exulcerato. Francfort, 1784.


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et Pierrot, chirurgien de Nancy ; Tournon et Verney, etc., disent avoir aussi à se louer de l'emploi de cette plante dans les affections où Marquet l'avait employée avec succès.

Hévin prescrit dans le noli me tangere l'application assidue de la petite joubarbe vermiculaire. On l'applique, dit cet auteur, après l'avoir légèrement contuse avec le manche d'un couteau pour en exprimer le jus. Lombard[1] rapporte trois cas de guérison de cancer par l'emploi du sedon âcre. Dans l'un des cas, il s'agit d'un chancre hideux au nez, dont la guérison fut opérée en trente-deux jours. Pilhes (Roques), inspecteur des eaux d'Ussat, s'est également bien trouvé de l'usage de cette plante dans deux cas d'ulcères cancroïdes. Tarbès (2)[2] a vu le même moyen guérir en vingt-neuf jours un ulcère cancéreux à la lèvre inférieure, chez un homme de quarante-cinq ans. Buniva, de Turin (3)[3], dit que les Piémontais font un fréquent usage de cette plante dans le traitement des ulcères cancroïdes, et que les succès qu'ils en obtiennent sont très-nombreux. Royer (4)[4], médecin-vétérinaire à Montpellier, s'est servi du sedon brûlant pendant vingt-huit ans, et en a retiré des avantages marqués dans les ulcères cancéreux des chiens, dans le traitement des ulcères rebelles, à la suite des gales humides et opiniâtres.

Alibert a eu occasion d'essayer les effets de cette plante sur un cancer ulcéré du sein et sur un ulcère cancéreux du nez. L'application en fut supportée difficilement durant les premiers jours ; mais ou s'y habitua peu à peu. « Le résultat que nous avons obtenu, dit Alibert, semble prouver qu'elle (la petite joubarbe) est douée de vertus détersives très-énergiques. »

Je n'ai trouvé dans la vermiculaire, appliquée sur les cancères ulcérés, qu'une propriété fortement détersive, mais rien de spécial contre ces affections. Il est vrai que je ne l'ai mise en usage que dans le cancer du sein, où, je dois le dire, la décoction de cette plante ou son suc, selon l'effet plus ou moins actif que je désirais produire, m'a été très-utile dans tous les cas où j'avais en vue de diminuer la fétidité de l'ichor cancéreux, de combattre la gangrène, de dégorger les surfaces fongueuses. Je n'ai pas eu l'occasion de l'appliquer sur des ulcères cancéreux ou cancroïdes de la peau.

Le sedum acre a été employé comme résolutif dans le traitement des tumeurs du sein. Debout[5] rapporte le fait d'une tumeur au sein qui, jusqu'à la ménopause, était restée complètement stationnaire. A cette époque, et sans que la tumeur eût fait des progrès notables, la malade conçut des inquiétudes et consulta. Divers remèdes furent inutilement employés. Elle eut recours alors à un cataplasme composé, dont la partie active était le sedum acre. Dès les premières applications de ce topique, la douleur intermittente, dont la tumeur était le siège, avait perdu de sa fréquence et de son acuité. La malade continua ce moyen pendant plusieurs mois. Le volume de la tumeur diminua peu à peu et disparut enfin complètement.

Cette plante, pilée et réduite en pulpe, appliquée sur les tumeurs blanches indolentes, l'hydarthrose, les engorgements lymphatiques et glanduleux, a souvent produit de bons effets. Dans ces cas, je la mêle quelquefois avec plus ou moins de feuilles d'oseille comme pour les feuilles d’arum, dont l'action résolutive est à peu près la même.

Les succès que Marquet a obtenus de l'emploi du sedon âcre contre la teigne sont de nature à appeler l'attention des praticiens. Pendant quarante ans qu'il a appliqué cette plante pilée sur la tête des teigneux, il dit avoir toujours réussi. C'est, ajoute-t-il, un doux caustique qui enlève et fait tom-

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  1. Journal général de médecine, t. XXVIII.
  2. Ibid.
  3. Ibid.
  4. Ibid.
  5. Bulletin général de thérapeutique, t. XLI, p. 541.


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ber toutes les croûtes, sans causer aucune douleur. Doron a guéri des teignes qui avaient résisté à tous les moyens employés en pareil cas, en appliquant sur la tête un mélange de parties égales de vermiculaire et de beurre fondu.

Le suc et la pulpe de petite joubarbe jouissent de beaucoup de vogue dans le peuple pour le traitement des cors et des durillons. On alterne l'emploi de cette dernière avec celui de la grande joubarbe, qui est même plus fréquemment employée et qu'on applique entière, après avoir enlevé la pellicule qui la recouvre.

La vermiculaire, plante vulgaire, presque abandonnée, et pourtant très-énergique, doit appeler l'attention des praticiens.