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Tulipier (Cazin 1868)

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Troène
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Tussilage


[1075]

Tulipier

Voir la page [[]]

TULIPIER. Liriodendrum tulipifera. L.

Tulipe en arbre, — tulipe de Virginie. MASNOLIACÉES. — MAGNOLIÉES. Fam. nat. — POLYANDRIE POLTGYNIE. L.

- Cet arbre, de l'Amérique septentrionale, est cultivé chez nous en pleine terre et peut prendre rang aujourd'hui parmi nos arbres indigènes. D'une beauté rare et d'un port magnifique, il est un des plus beaux ornements de nos jardins paysagers.

Description. — Arbre qui, dans un terrain et sous un ciel favorable, s'élève jusqu'à 30 mètres, et dont le tronc a jusqu'à 10 mètres de circonférence ; tête vaste et touffue, rameaux d'un brun cendré. —Feuilles imitant la forme d'une lyre, d'un vert soyeux, très-agréable à l'oeil, alternes, pétiolées, grandes, divisées en trois lobes, dont le moyen est tronqué au sommet. — Fleurs semblables aux tulipes par leur forme et leur volume, s'évasant en cloche et se nuançant de vert et de jaune (juin-juillet). — Fruit comme en cône, formé par une réunion de samares ligneuses, à styles endurcis, se détachant à la maturité de l'épi, qui, lui seul, est persistant.

Parties usitées. — L'écorce, surtout celle de la racine ; quelquefois les fruits, les feuilles. .

Culture. — On le multiplie de graines, au printemps, qu'on ressème en terrines, eh terre dé bruyère. On recouvre à peine de terreau mêlé de bruyère. Pendant l'accrois- sement, on entretient l'ombre avec des paillassons. On repique en pépinière, et lorsque le tulipier a environ 1 mètre 1/2, on le met à demeure dans une terre franche et fraîche; il vient mieux s'il est isolé.

Récolte. — C'est pendant la floraison que l'on doit récolter l'écorce, parce qu'elle jouit alors de toutes ses forces.

Propriétés physiques et chimiques; usages économiques.

- Celte écorce exhale une odeur aromatique imitant celle du cédrat. D'après Troms- dorlfetCarminati, elle réunit les principes amer et gommeuxau tannin. Bouchardat (1) y a trouvé de l'huile essentielle, du piperin, du tannin, une résine molle, un alcali vé- gétal, etc. Emmer y a constaté la présence d'un principe à la fois amer et aromatique, auquel il ta donné le nom de liriodendrine, et qui paraît contenir les propriétés de ce végétal.

'. Les habitants du Canada emploient la racine du tulipier pour adoucir l'amertume de la bière de sàpinette; l'écorce sert à parfumer les liqueurs des lies. Bosc a vu préparer une liqueur de table très-agréable avec la racine.

PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.

A L'INTÉRIEUR. — Poudre, 8 à"l5 gr., et plus, en bols, pilules, électuaire ou dans du vin.

Extrait alcoolique, 1 à 4 gr., en potion, pi- lules, etc.

Vin (écorce et alcool, 1 sur 7 de vin), de 100 à 150 gr. (Bouchardat), préférable.

Tonique, amer, astringent et aromatique, le tulipier est considéré avec raison comme un des meilleurs succédanés du quinquina dans le traitement te fièvres intermittentes. Schoeff(2), Chapman, Barton, Young (3), Rusch, 'Garminati, ont substitué l'écorce de cet arbre à celle du quinquina, et dans «mêmes cas, avec succès. Sur six cas de fièvres intermittentes où Hilden- orand l'a prescrite, il en a guéri cinq. De tels résultats sont de nature à en- ■ gager les praticiens à avoir recours à l'écorce de cet arbre, devenu commun «aFrance,-'et dont la culture pourrait prendre une extension à la fois utile e* agréable.

W Recherches sur l'écorce du tulipier. {Annuaire, 1841, p. 75.) f) Madère médicale américaine. I») American Muséum, t. XII.


[1078]

Cette écorce a été employée dans diverses maladies. Burton affirme qu'il n'y a pas dans toute la matière médicale de meilleur remède pour guérir l'hystérie que l'écorce de tulipier unie à une petite quantité de laudanum Il la donne aussi dans la phthisie pulmonaire, les affections vermineuses' Tatonie de l'estomac, dans la dernière période des dysenteries, contre là goutte et le rhumatisme. A Philadelphie, c'est un remède vulgaire dans ces deux dernières affections ; mais il est évident qu'il ne peut convenir comme antigoutteux que chez les sujets faibles, énervés, cachectiques. Les feuilles de cet arbre ont été regardées comme propres à guérir les maux de tête écrasées et appliquées sur le front. Les semences sont, dit-on, apéritives.