Les témoins (cookies) nous aident à fournir nos services. En utilisant nos services, vous acceptez notre utilisation des témoins.

Polygala (Cazin 1868)

Révision de 13 mai 2013 à 18:21 par COGNEAUX Christian (discussion | contributions) (Page créée avec « {{Tournepage |titre=Cazin, ''Traité des plantes médicinales'', 1868 |titrepageprécédente=Pois (Cazin 1868) |nomcourtprécé... »)

(diff) ← Version précédente | Voir la version courante (diff) | Version suivante → (diff)
Révision de 13 mai 2013 à 18:21 par COGNEAUX Christian (discussion | contributions) (Page créée avec « {{Tournepage |titre=Cazin, ''Traité des plantes médicinales'', 1868 |titrepageprécédente=Pois (Cazin 1868) |nomcourtprécé... »)

(diff) ← Version précédente | Voir la version courante (diff) | Version suivante → (diff)
Pois
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Polypode


[864]

Polygala

Voir la page [[]]

POLYGALA VULGAIRE. Polygala vulgaris. L. Polygala minor sive vulgaris. C. BAUH., TOURN.—Polygalonmultxs.lM^-

Laitier, — herbe au lait, — polygalon.

• POLYGALACÉES. Fam. nat, — DIADELPHIE OCTANMIE. L.

Cette jolie plante vivace (PI. XXXI) croît dans presque toute la France. On la trouve dans les prairies sèches, le long des lisières des bois, suri pelouses des collinBS.

(1) Répertoire de chimie, 1858.

(2) Bulletin de pharmacie, 1800, t. I, p. 529.

(3) Archives beiges de médecine militaire, 1853.


downloadModeText.vue.download 894 sur 1308


POLYGALA VULGAIRE. 865

l)egeriiitioii. — Racines dures, petites, un peu traçantes, filamenteuses, ligneuses , ;aunâtres. — Tiges herbacées grêles, droites ou rampantes, longues d'environ 25 à

■M centimètres. — .Feuilles sessiles, alternes, glabres, étroites, lancéolées, d'un vert A — Fleurs le plus souvent bleues, quelquefois roses ou violettes, disposées en

' nappes terminales.(mai-juin-juillet). — Calice à cinq divisions, dont deux très-grandes Informe d'ailes, de la même couleur que la corolle, et formant la partie la plus appa- rente de la fleur. — Corolle irrégulière, composée de cinq, pétales, dont deux sont laté- raux et les trois autres forment une espèce de tube qui s'ouvre en deux lèvres. — Huit

'.étamines diadelphes..— Un ovaire supérieur. — Un style simple h stigmate épais, pres- que bifide. —Fruit : capsule un peu échancrée au sommet, comprimée, cordiforme, bi- loculairë. — Semences ovales.

PonsALA AMEH (Polygala amara, L.). — Il croît dans les mêmes lieux, est pluspetit, vivace, et paraît n'être qu'une variété du polygala vulgaire. Il est " plus rare que ce dernier.

Description. — Racine rameuse, blanchâtre. — Tiges nombreuses, plus étalées,

■ glabres.— Feuilles radicales arrondies, les caulinaires lancéolées, linéaires, alternes. — Fleurs bleues, rarement blanches, en grappes terminales (juin-juillet). — Capsules cor- iormes, comprimées, s'ouvrant en deux valves.

Parties usitées. — Toute la plante du polygala vulgaire. La racine seulement du polygala .amer.

Récolte. — Le polygala vulgaire fleurit un mois plus tard que le polygala amer; on le récolte pendant la floraison. L'autre se récolte en hiver ou au printemps. On vend ordinairement ces deux espèces l'une pour l'autre : on les mélange même au mhjijAa Senega ou de Virginie. Ces racines se sèchent facilement et conservent leurs tonnes.

-': [Culture. — Le polygala vulgaire suffit pour les besoins de la médecine. On peut

■ le multiplier par boutures, par marcottes ou par semis.]

.Propriétés pHysiques et chimiques. — L'odeur du polygala vulgaire ... est presque nulle ; sa saveur est légèrement amère et comme sucrée dans les racines et ! Meurs. D'après Piaff, la racine contient une résine jaune, une matière douce, de la

' gomme,' du-tannin modifié,, de la fibre ligneuse.

Toùteslés parties"du polygala amer, ta racine surtout, sont d'une amertume très-

prononcée, c'est surtout dans l'écorce de sa racine que paraît résider son principe
acffiy:.•;;■'■
,.' 
PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.

■ i L'iMÉmÉDR. — Infusion (polygala vulgaire,

■ toute la plante), 30 à 60 gr. par kilogramme

 
;faû. y-"■■>■■>; ' ■ ■

': Décoction de la racine (polygala amer), 30 gr.

. .. tar kilogramme d'eau..

Poudre, 30 centigr. à 2 gr., comme pur- gatif.

On prescrit l'une et l'autre espèce en sirop, teinture, vin,, extrait aqueux, extrait alcoo- lique.

■: i. ^?P9]jgft^a vulgaire est tonique, expectorant, sudorifique. A dose élevée, !«.iinpeu. érriétique. On l'a fréquemment employé dans les diverses affections, déç.poitrine,.: On l'a'préconisé dans la dernière période des ca- rarrnesjpulmqnaires aigus, dans les bronchites chroniques, l'hydrothorax, lecronpjjlés'/affections rhumatismales, etc. Van Swieten lui a attribué les PFOSriÇtés;.d'u;polygala de Virginie contre les phlegmasies de la poitrine.

I fs!^^ilttei; disent l'avoir donné avec succès dans la phthisie. Gme- ™>(1) dit qu'on s'en sert en Sibérie contre la syphilis. « Nous ne voyons pas pourquoi, disent Mérat et Delens, on ne l'essaierait pas dans la tendance jyWMisïéi commençante. » Les anciens lui attribuaient la propriété

, «tenterIjj.lait des bestiaux. dnntipolySâla vulgaire ayant été souvent employé pour le polygala amer, <™jles Propriétés sont plus actives, on a souvent attribué à celui-là des «suitats dus à celui-ci. « C'est, dit Gauthier (2) de cette confusion entre les

': iH,ora ,«Wca, t. IV, p. 64.

"mnM des plantes médicinales, p. 849.

55

downloadModeText.vue.download 895 sur 1308


866 POLYGALA VULGAIRE.

deux variétés que vient la difficulté d'accorder les auteurs qui ont parlé d polygala. » u

On a proposé le polygala amer comme succédané du polygala de virai nie (polygala senega, L.). On le donne'dans le catarrhe bronchique et pour prévenir la phthisie, surtout celle des glandes bronchiques et la phthisie laryngée (1). On le prescrit aussi en décoction dans le traitement de ces ma- ladies comme sudorifique:

Stoll et Colin (2) ont retiré le plus grand avantage, dans les affections pulmonaires où il y a atonie et abondante sécrétion de mucosités, de l'em- ploi du polygala amer. Ils le donnaient ainsi préparé : racine de polygala 90 gr.; faites bouillir dans 1 litre 1/2 d'eau réduit à moitié; ajoutez, après avoir passé, 30 gr. de sirop d'hyssope et autant de sirop de pavot'blanc. On donne cette préparation à la dose de 120 gr., que l'on renouvelle trois fois par jour.

Coste cite, avec toute la candeur qui le caractérise, douze poitrinaires de vingt-cinq à trente ans, du nombre desquels étaient quatre jeunes filles, qui ont fait usage du polygala amer; l'auteur croit devoir lui attribuer le salut de dix d'entre eux. L'autopsie démontra l'incurabilité antérieure de plu- sieurs mois à l'usage de ce remède, chez ceux qui succombèrent. C'est-à- dire que, pour tout médecin observateur, les dix malades guéris seraient probablement aujourd'hui, grâce aux moyens explorateurs que nous possé- dons, tout simplement considérés comme atteints de catarrhes pulmonaires chroniques.

Burtin a employé le polygala vulgaire et le polygala amer avec autant de succès que Coste et Wilm'et contre les affections chroniques des voies res- piratoires.

Les médecins de Vienne administrent le polygala de la manière suivante: ; polygala pulvérisé et sucre royal de chaque, 1 gr. 20 centigr. Après celte dose, qu'on administre tous les matins, on donne une tasse de la décoction suivante : faites bouillir, dans 1 livre 1/2 d'eau, 8 gr. de racine de polygala ? amer, coupée menu; après avoir passé, ajoutez partie égale de lait récent. On prend plusieurs tasses de ce mélange dans le courant de la journée.

Gessner a reconnu au polygala amer, qu'il appelle amarella, une propriété purgative; l'infusion d'une poignée de ses parties herbacées, faites pendant une nuit dans un verre de vin, le purgea, dit-il, sans aucune espèce d'acci- dent.

Je considère la racine de polygala amer comme un tonique fort utile et dont l'action se porte principalement sur les organes respiratoires. Je l'ai fréquemment employée dans les catarrhes chroniques accompagnés d's- pectoration plus ou moins abondante, dans l'asthme humide, dans l'hydro- îhorax; mais je dois avouer qu'elle n'a jamais produit un bon effet quand la toux était sèche et que l'irritation fébrile existait. C'est presque toujours "coupée avec le lait que je donne la décoction de polygala. J'ai guéri, parle seul usage de ce mélange, un jeune homme du village de Carly, qui, armt à une extrême maigreur, éprouvait une toux avec expectoration abondante, d'apparence rhucoso-purulenté, jaunâtre, épaisse. Le rétablissement de ce malade était complet après six semaines de l'emploi journalier de la décoc- tion de polygala.

J'ai souvent associé au polygala, selon l'étal des malades, le lichen pulmo- naire ou d'Islande, les sommités d'hyssope, de lierre terrestre ou dOT" ricum, et, plus souvent encore, pour en modérer l'activité, la racine guimauve, les fleurs de bouillon blanc ou celles de tussilage.

(1) Ancien Journal de médecine, t. LXXIV, p. 63.

(2) Obs. circa morb., etc., t. II, p. 198.