Oseille (Cazin 1868)
Oseille
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OSEILLE COMMUNE. Rumex acetosa. L.
Acetosa pratensis. C. BAUH. — Oxalis vulgaris folio longo. J. BAUH. Lapâthum acetosa rotundifolia hortensis. TOURN., SCOP.
Oseille domestique, — oseille des prés, — aigrette, — surelle, — patience acide, — vinette. , POLYGONÉÊS. Fam. nat. — HEXANDRIE DIGYNIE. L.
Tout le monde connaît l'oseille cultivée dans les jardins potagers, ainsi
- pe la petite oseille sauvage ou surette.
wtte plante: est trop connue pour avoir besoin de description. _ Pa*ttes usitées. — Les racines et les feuilles (autrefois les semences), ^P^6"!**- — On peut se les procurer vertes pendant toute l'année au moyen de la sont i nft]Puîssent de l'acidité que l'on recherche en médecine, que lorsqu'elles l™'Sr™es>.bien vertes, et récoltées après les chaleurs de l'été. La racine, qui est daiiH ?u»]aun® rougeâtre, fibreuse, se récolte au printemps ou en automne, et pen- J^™eunnée^uand on l'emploie à l'état frais.
H rff1^ de ^Académie- de médecine de Paris, 10 juillet 1832. |Deroèmeéditât. I, p. 142. '
1 ' mml & chimie médicale, 1858, p. 304. downloadModeText.vue.download 757 sur 1308
728 .OSEILLE COMMUNE.
[Culture.— L'oseille, se propage par éclats de pieds lorsqu'on veut la conscn franche; les graines germent pendant trois ans.] et
Propriétés physiques et cHiiniques. — L'oseille est inodore fc
feuilles sont acides; ses racines sont plus amères et acerbes qu'acides. Lesfe'ufc offrent à l'analyse chimique une grande quantité d'oxalate de potasse (sel d'oseille] l l'acide tartrique, du mucilage, de la fécule, etc. — On en extrait l'oxalale de potasse dans les montagnes de la Suisse, en Souabe, autant et plus que de Yoxalis aceimtk (Voyez l'article ALLÉLUIA.)
Le suc acidulé de l'oseille coagule celui des autres plantes, le lait, etc. ; il ne fautnas le préparer dans un mortier de marbre, parce qu'il l'attaquerait. '
Les feuilles d'oseille sont acidulés, tempérantes, diurétiques et anti- scorbutiques. Elles sont fréquemment employées dans les affections bilieuses inflammatoires, les embarras gastriques, le scorbut, les fièvres putrides,elc? et pour faciliter l'action des purgatifs. On les donne en décoction, ou on les met dans le bouillon de veau ou de poulet, ou bien on les triture un peu et on verse dessus de l'eau bouillante, ce qui forme une boisson agréable, tempérante et antiseptique. On les mêle souvent aux sucs antiscorbutiques acres (cresson, cochléaria, etc.).
Dans les fièvres intermittentes qui ont résisté aux amers et au quinquina, Desbois, de Rochefort, prescrit avec avantage le suc d'oseille. «Quanden même temps, dit ce médecin, les gencives sont sanguinolentes, et qu'il y a d'autres symptômes scorbutiques, le suc d'oseille guérit ces fièvres comme par enchantement; il guérit aussi les engorgements des viscères abdomi- naux, quand ils ont lieu par la même cause. »
Les racines d'oseille entrent dans les tisanes rafraîchissantes et diuré- tiques.
J'ai vu au village de Vieille-Eglise, où les fièvres intermittentes sont endémiques, les cultivateurs traiter ces fièvres en prenant, au moment de l'accès, un grand verre (ISO à 200 gr.) de suc d'oseille. L'accès manque souvent après la première prise de ce remède. C'est surtout dans les fièvres tierces printanières, qui guérissent souvent d'elles-mêmes, que l'on em- ploie le suc d'oseille. L'oseille sauvage est préférée lorsqu'on peut se la procurer.
Urban, médecin à Iles-sur-Suippes (Marne), administre le jus d'oseille depuis plus de quarante ans contre les fièvres intermittentes, à la dose à trois verres, pendant l'apyrexie. Quelquefois il en donne un autre verre une heure avant l'accès; mais il commence par préparer ses malades a l'action du remède par l'administration d'un vomitif et d'un purgatif, ainsi que par l'usage de fumeterre et de pissenlit (1). J'emploie comme anlM- minthique, le suc d'oseille, à défaut de citron; je le mêle avec autant d'huile de lin, d'oeillette, de noix ou d'olive, et j'y ajoute un peu de sucre. Les en- fants prennent facilement cette mixture.
Récamièr (2) a eu à se louer de l'emploi du suc d'oseille dans l'acrodynie. Sur sept cents malades, traités à l'hôpital de Lourcine, il en a guen cinq cents par la seule administration de ce suc. . ,
Le suc d'oseille a été employé avantageusement dans le scorbut aigu e dans le purpura hemorrhagica. Ce suc a parfaitement réussi à Dubois, Tournay, dans un cas de cette dernière maladie. . ,,,i
, Dans une commune de la Seine-Inférieure où le croup a sévi al c»|"'^. ■demie, un médecin a recommandé, à titre de prophylactique, 1 oseille ^ ployée de la manière suivante : on fait mâcher aux enfants^ attein -non de l'épidémie, et, pendant quelques jours, dix à douze feuillesnos ; matin et soir (le jus de l'oseille a la propriété, dit-on, de^revemNejui
(1) Journal de médecine et de chirurgie pratiques, 1837, t. VIII, p. 278. Àr,.MWie,
(2) CompenMum de médecine pratique, par de Laberge et Monneret, article <u. downloadModeText.vue.download 758 sur 1308
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mais il est essentiel de les mâcher. — Il est à craindre que ce remède ne rencontre des difficultés dans son emploi, surtout chez les très-jeunes en-
' Bien que l'usage habituel de l'oseille comme aliment convienne aux personnes échauffées, constipées, on l'a vu, trop longtemps continué, pro- duire la gravelle. Magendie (1) rapporte avoir vu un sujet qui avait mangé un plat d'oseille tous les matins, pendant un an, rendre par les urines des graviers qu'on reconnut pour être de l'oxalate de chaux. Laugier (2), ayant analysé la pierre d'un malade qu'on venait d'opérer, et l'ayant trouvée com- posée d'oxalate de chaux, lui donna l'avis de ne plus se nourrir d'oseille, comme.il le faisait avec profusion auparavant. L'usage des alcalins, de l'eau de Yichy, interdit celui de l'oseille. Cette plante provoque la toux, irrite certains estomacs et quelquefois le système nerveux. 1 A l'extérieur, les feuilles d'oseille cuites sous la cendre et mêlées avec partie égale de saindoux sont matùratives et résolutives. Boyer employait souvent comme maturatif un cataplasme composé de parties égales d'oseille cuite, d'axonge et de farine de lin. Burnet cite trois cas de loupe au genou ' (probablement un hygroma) guérie au moyen de l'oseille cuite sous la cendre (après l'avoir enveloppée dans du papier imbibé d'eau), mêlée ensuite avec delacendre criblée, en forme de cataplasme, et appliquée chaudement pen- dant plusieurs jours. Ce cataplasme m'a réussi deux fois dans l'hygroma; mais il agit bien moins vite que le badigeonnage de teinture d'iode. Il peut néanmoins être employé avec avantage dans la médecine rurale, à cause de la facilité de se le procurer. On retire un avantage analogue du mélange de leuillesd'oseilleet d'arum. L'application de l'oseille sauvage sur les tumeurs scrofuleuses, conseillée par Pinel (3), produit un effet stimulant très-avan- tageux.Richerand (4) conseille d'y appliquer des cataplasmes d'oseille cuite -pourles ranimer. Mathey (5) rapporte l'observation d'une dartre croûteuse guérie au, moyen de l'application extérieure de l'oseille cuite. J'ai appliqué •arec succès des plumasseaux imbibés de suc d'oseille sur les ulcères pu- trides, gangreneux; il agit à la manière du suc de citron et coûte moins cher..
■ Missa (6) a reconnu dans les feuilles d'oseille la propriété de neutraliser •presque instantanément les accidents produits par les substances végétales ■âçresjcomme le suc d'arum, d'euphorbe, de bryone, etc. Ce médecin ayant .goûté :en herborisant delà racine d'arum, ressentit immédiatement delà douleur; toutes les parties de la bouche s'enflammèrent,' se gonflèrent, et Jemal;gagna même jusqu'à la gorge, sans que l'eau, l'huile, etc., fisssent ■cesser cet état. Mâchant tout ce qu'il trouvait sous la main, il rencontra par •nasard de l'oseille, dont il eut à peine goûté que tous les accidents se dissi- pèrent pomme par enchantement. II répéta l'expérience plusieurs fois, même 'Wc l'écorce dugarou, et il obtint toujours le même résultat.
... Lus^niÉ A FEUILLES RONDES Ou EN BOUCLIER (Rumex scutalus, L., Acetosa ywifoliahortensis, C. Bauh., Tourn.) et la PETITE OSEILLE (Rumex acetosella, h-i Acetosa pratensis lanceolata, C. Bauh., Tourn.) ont les mêmes propriétés ' île l'.oseilie commune. .
■ ' îi S? deî «««we* médicales de Férussac, t. IX, p. 297. " I S^r l Académie royale de médecine, t. I, p. 400.
• W&raphie Philosophique.
- lf*w des sciences médicales, t. LVI, p. 218.
" ■ «S: • médecine et de chirurgie pratiques, 1824, p. 550. u necueu périodique d'observations de médecine et de chirurgie, 1755, vol. III, p. 309.