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Ruta (Rolland, Flore populaire)

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Dictamnus
Eugène Rolland, Flore populaire, 1896-1914
Peganum


[Tome IV, 6]

Ruta graveolens

Ruta graveolens. (Linné.) — LA RUE.


1. — Noms de cette plante :

  • ruta, latin.
  • ruta viridis, lat. du 4e s. ap. J.-C., Oder,
  • ruta, rutta, rhuta, lat. du moyen âge, Diefenbach.
  • ruta domestica, lat. du 15e siècle, J. Camus, Op. sal. p. 111.
  • ruta hot^teii.'iis, symmjinie de MiLj.th.
  • route, f.. Ban de la Rodie, H, 0, Obealin.
  • r»/âf f.^ roiaj t, Suiâsa romande, Bridel.
  • rtite^ f., rw//i(Ff T, wallon du 15" siècle, J, C^sius, Manuscr. namur.
  • f^utût î.j Gastel-SEiiTEisiti ;Tam-el-G.) c. par M. P. Larrieu.
  • mco^ f., Toulouse, c, par M, Eh Bellog*
  • rwdfl, f,, Monlpellier, Planchos. — Saint-Georges (Hérault), Alb. Fabre. — Le ViGAS (Card), Rou(;er,
  • radij déJm^Unj f., Montpelliei, Plaschon.
  • vtid(}j r, provenç, mocï. — l.mçucdocieti* — gascon. — limousin.
  • rudo déJiifdiUf f,, provenç. niud., flÉaLits*
  • i'otidOf r, env, de Valence (Drûme);» rec. p*
  • ttiûi, t.j Lande^-^, e, pai- M, J. DE Laportehie. — La Teste (Gironde), Moureau.
  • mdètû^ f., La Mal fe lie (Lozère), r. p.
  • tirrudi, f,^ Mûreusin (Undes), <■„ par M. Tabbé V. Foix. — Labouheyre
  • (Landes), f, par M. F, Aîikauuin. — Mimbaste (Landes), r. p.
  • ru^ta, f.t cantuû do Vaud^ Durheim.
  • ihta tf Suisse romafHle, Bridel.
  • rftiie., f,T J'M^ï f-, aiic. français.
  • rhuë vertCt anc» fn, De BLÊti^^ï, Secrt*îs^ Ui%Bj I, 659.
  • rue, f,j nte des jardwfiy f., î-we ôf/ieinaîe^ t., rwe /ë/tde, f., rue puante^ f., français,
  • rMiOï f., Brive (t;orrèze)^ De LépinAy*
  • î^ott, f., Spa, Lezaack,
  • Khîw, tî Jallmy (Bel^.)^ c- p. M. J, FblieKi
  • j-aow^ f.j Verviers, a. p. M. J. Feller,
  • ^YM^ L Yalendennesj II Éc 4 lit.


[7]

  • herbe de la rue, f., herbe à la rwe, f., Vendée, — Deux-Sèvres. — Char-iDfér.
  • éru, masc, Tavaux, (Jura), r. p.
  • russ', f., Vigny (Seine-et-Oise), r. p.
  • tntla, f., Nice, Risso.
  • rulo, f., Var, Hânry.
  • rouôl' oficièl\ f., Saint-Georges-des-Groseilliers (Orne), r. p. (Nom usité par les herboristes de la localité).
  • ruêV f., Pissy-Poville (Seine-Inf.), r. pers.
  • rue, f., 0uilly-le-6asset (Calvados), r. pers.
  • herbe à la belle fille, f., Saint-Lubin (Eure-et-Loir), r. p. (Les belles filles en ont souvent besoin pour se faire avorter).
  • herbe de mort, f., Laveissière près Murât (Cantal,) r. p.
  • herbe à chat, f., Septeuil (Seine-et-Oise), r. p.
  • pètt* ô bon Dieu, f., Champlitte (Haufe-Saône), r. p.
  • choufronéldifro f., Le Buisson (Dordogne), r. p.
  • liran, m., Marquion (Pas-de-Calais), r. p.
  • minons, m. pl., rue vineuse (=rue des vignes), f., anc. fr., Du PiiîET, HisL du monde, 1625, II, 304.


2. — La rue répand une odeur infecte :

  • Son sein est de teigne mangé
  • Et son haleine sent la rue.
  • Cabinet satyrique, 1666, t. I, p, 23^

« Pudènt coumo dé rudo ». Haute-C, c. p. M. P. Fagot.

A gens amoureux les pierres sentent la rue.

  • Adages français, 16« siècle, cités par liBROUX de Lingt*

In patriae nostrœ locis quibusdam Rutam vocant Todten-Kraut, qoia pauperes feretraet defunctorum corpora hac herba exornant, cum perpetuo virore suo immortalitatis symbolum constituât, et simul ingratum cadaveris fœtorem corrigat. CuRTius, De ruta, lenae, 4715, in 4», p. 8-

En Autriche la rue est appelée Todtenkràutel selon Pritz. et Jess.


3. — Toucher la rue ou en respirer l'odeur suffît pour que les femmes perdent leur lait. On l'emploie dans ce but. Donrgne (Tarn), rec. ptit.

Etendez de la rhuë verte contuse sur du linge, appliquez-la entre les mamelles et sur les épaules de la femme et pendant cette application on


[8]

emplira un petit tuyau de vif argent, qu'oti attachera au col, en sorte qu'il pende justement entre les mamelles ; en trois jours le lait se perdra. De Blegnv, Secrets concernant la beauté, 1688, p. 659.

Pour faire perdre le laict à une femme en un jour ou deux, prenez de la rue que vous mettrez entre les deux aisselles nuit et jour, il se perdra aisément. D'EMERY, Recwil de curiosité», 4685, p. 94.

Avec la rue on fait des colliers aux chiennes et aux chattes pour faire passer leur lait. Cattelnau de Montmiral (Tarn), rec. pers.

4. — Si une femme enceinte touche du bas de sa robe un pied de rue, elle avortera. — La rue est employée pour faire tomber l'arricre-faix des bêtes qui viennent de mettre bas. Pamproux (Deux-Sèvres), c. par M. B. Souche.

Si une femme enceinte passe au-dessus d'un pied de rue et si en même temps elle met un brin de cette herbe sur sa langue, elle avortera. Envir. de Valence (Drôme), rec. pers.

Une femme enceinte qui pisse sur un pied de rue, avortera. Claye (Seine-et-Marne), rec. pers.

La rue passe pour faire avorter les femmes enceintes. On assure partout qu'il est défendu par la loi d'en cultiver dans son jardin. Au Jardin des plantes, à Paris, on a été obligé, dit-on, d'entourer le pied spécimen de la rue, d'une grille en fer, pour empêcher les filles enceintes de le dévaliser.


5. — A Meyrargues (Provence), les femmes portent la rue dans leurs chaussures afin de calmer les coliques menstruelles. RÉGUis, Mat. med.f p. 55.

« Pour régulariser la menstruation on met de la rhue sur des charbons ardents ; on fait recevoir la fumée qui s'en exhale, à la malade, par le bas avec un entonnoir et on lui fait boire du suc de cette plante. » De Blegny, Secrète, 1688, L 593.

6. — On met de la rue dans les écuries de cochons pour les préserver des maladies. — Les charretiers la mettent dans leur poche pour que les sorcières ne puissent pas arrêter subitement leur attelage sur les routes, au moyen de leur mauvais regard. Gras (Ardèche), rec. pers.


[9]

7. — « La rue placée sous le matelas des enfants qui ont des convulsions, les guérit. ;> Pays de Liège, Hocc.

8. — Dans les tayes de la cornée et dans les suffusions où Thumeur aqueuse est trouble, si on fait soufler dans l'œil malade l'odeur de la rue, par une jeune personne saine qui en a mâché auparavant, le malaile ^uérit assez souvent, ce que j'ai expérimenté en plusieurs rencontre?. Provence, Garidkl.

9. — On donne de la rue aux petits poulets pour les purger. Saint-Lubin (Eure-et-Loir), rec. pete,

10. — On trouvera de curieuses superstitions relatives à la rue dans Danon, Superstitions des Juifs ottomans (Mélusine, 1897, col. 277).


Ruta bracteosa

Ruta bracteosa. (De Candolle)
  • ruia silvestris major, anc. nomencl., Bauhin, 1671.
  • grosso rulo, f., Var, Hanry.
  • rudo di grosso, f., provençal mod., Réguis.


Ruta montana

Ruta montana. (Linné).
  • ruta silvestris minor, ruta mustelina (1), lat. du 4° s. ap. J.-C, OtEft.
  • peganion Narboniensium, rutula, anc. nomencl., Bauhin, 1671.
  • rutOy f., rulOj f., Var, Hanry.
  • /•wrffl dé la fin a, f., Hérault, L. Planchon. — Gard, Pouzols.
  • bona ruda, f., Hérault, L. Planchon.
  • rudo dé la bouono, f., Apt (Vaucluse), Colignon.
  • 7^do, f., Apt (Vaucl.), Colignon.
  • rue des montagnes^ f., français.

Cette espèce de Ruta est beaucoup plus active, du point de vue médical, que la Ruta graveolens.


(1) C'est-à-dire rue des belettes, ainsi appelée parce que les belettes mordues par des vipères ont recours à cette plante pour se guérir.