Citronnier (Cazin 1868)
Citronnier
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Cet arbre, qui paraît être originaire de la Médie et de l'Assyrie, est cultivé en Europe, et surtout en Espagne, en Portugal, en Italie, dans le midi de la France, etc. Il ne parvient dans nos jardins qu'à une hauteur médiocre : dans l'état sauvage son tronc s'élève quelquefois jusqu'à soixante pieds, et ses branches sont hérissées d'épines.
Description. — Racines fortes, ramifiées, blanches en dedans, couvertes extérieurement d'une écorce jaunâtre. — Tronc droit, revêtu d'une écorce d'un vert pâle, divisé en rameaux nombreux, étalés, avec ou sans épines: bois blanc et dur. - Feuilles ovales-lancéolées, aiguës, entières, d'un vert luisant, alternes, simplement et courtement pétiolées. — Fleurs blanches ou rouges violacées en dehors, d'une odeur suave, réunies en bouquets terminaux. — Étamines nombreuses, souvent libres. - Ovaire globuleux. — Fruit allongé, rempli d'une pulpe fortement acide, terminé au sommet par un petit mamelon conique, recouvert d'une écorce épaisse, ridée, raboteuse, d'un jaune pâle, connue sous le nom de zeste de citron.
Parties usitées. — Le fruit, la graine, l'écorce, les feuilles.
[Culture. — Le citronnier se reproduit par semis, non pas pour multiplier l'espèce, mais dans l'espoir d'en obtenir de nouvelles variétés ; les semis se font d'une minière particulière dans du marc de citron que l'on se procure chez les confiseurs, auquel on ajoute des graines et que l'on sème dans des pots ; on les élève sous bâche pendant la première année, à la seconde on les change de pot ; on peut les greffer depuis trois mois jusqu'à dix ans ; enfin, on peut aussi multiplier le citronnier par bouture et par marcotte.]
Récolte. — La récolte des différentes parties du citronnier n'exige rien de particulier. On peut, dit-on, conserver le fruit pendant plusieurs années dans la saumure. Comme moyen de conservation, Garoste (l) indique de mettre les citrons sur des planches de peuplier et de les couvrir d'une cloche en verre ou d'un bocal.
Propriétés physiques et chimiques. — Le citron a une odeur suave et fragrante ; son suc est d'une acidité très-piquante et très-agréable ; son écorce est chaude, aromatique, très-amère. Ses semences sont âcres, et d'une amertume qui se rapproche un peu de celle de l'acide cyanhydrique. Le suc de citron contient, suivant Proust, acide citrique, 1.77 ; principe amer, gomme et acide malique, 0.72 ; eau, 97.51. C'est à l'acide citrique, découvert par Scheele, en 1784, que les citrons, les oranges, les cédrats, les bigarades, les fruits rouges, etc., doivent leur agréable acidité. C'est
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(1) Dorvault, l'Officine, 5e édition, p. 226.
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particulièrement du citron qu'on le retire. Cet acide est solide, en cristaux prismatiques,
■ transparents, d'une saveur excessivement acide, mais agréable ; il est inodore. Il se dis- sout dans trois quarts de son poids d'eau froide, et dans beaucoup moins d'eau,bouil- lante. Il est soluble dans l'alcool. Chauffé, il se fond d'abord, puis, par une élévation de température, il se décompose eu donnant naissance à trois acides pyrogénés qui sont les acides citraconique, itaconique el aconitique.
[L'acide citrique qui est tribasique peut être représenté par C 12 H5 O1 ' 3 HO, les trois équivalents d'eau peuvent être remplacés par trois équivalents d'une même base ou de
■ troisbases différentes; le citrate de magnésie neutre employé comme purgatif est re- présenté par C 12 Hs O" 3 MgO, il cristallise en prismes rhomboïdaux.]
L'huile volatile de citron, que l'on fait avec les zestes, où des glandes spéciales la sé- crètent, est, d'après l'analyse de Dumas et celles de Blanchet et Sell, composée de 88.5 de carbone, et de 11.5 d'hydrogène. [Elle est représentée par C 10 Hs pour le volume; elle dévie le plan de polarisation delà lumière de 80 degrés vers la droite.] Elle se com- bine avec l'acide chlorhydrique, en formant deux combinaisons différentes, l'une solide, l'autre liquide.
(On obtient, par la distillation de 6 parties en poids d'alcool à 80° centésimaux sur 1 partie d'écorce fraîche, l'esprit ou alcoolat de citron.
Lebreton a trouvé dans l'enveloppe blanche et spongieuse du citron un principe amer, Yhesperidine. Les pépins contiennent aussi un principe amer que Bernays a dé- nommé limonine.)
Associé au sucre, au vin, à l'eau-de-vie, le citron sert à préparer des limonades, du punch, des sorbets, des glaces. Les confiseurs en font des sirops, des conserves, divers genres de confitures, des espèces de candis secs ou des tablettes acidulés pour calmer là soif, etc.
Substances incompatibles. — tes acides sulfurique, nitrique, tartrique, oxalique ; les acétates de plomb, de cuivre ; les carbonates terreux et alcalins, l'eau de chaux, le chlorure de baryum, le mercure.
PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
Les préparations les plus employées sont la limonade, le suc, le sirop de suc, l'oleo- sucre, etc.,.et l'alcoolat.
On emploie le cilron entier pour la préparation de, la limonade commune. Quand on enlève l'écorce, quand on coupe sa partie succulente et qu'on la laisse en contact avec Peau froide ou chaude, on obtient une simple dissolution dans l'eau. La manière la plus simple de faire cette boisson consiste à exprimer dans l'eau, jusqu'à acidité convenable uncilroh coupé par le milieu. On y ajoute une suffisante quantité de sucre. Si l'on sou- met à l'ébullition les tranches de citron, on obtient une limonade cuite qui est moins acide et d'une consistance plus mucilagineuse. En laissant tremper dans l'eau le citron coupé et muni de son écorce, on fait une limonade tonique par le principe amer, et exci- tante par l'huile volatile qu'elle contient. Ainsi préparée, elle convient mieux chez les personnes qui ont l'estomac faible, qui digèrent mal, ainsi que dans les fièvres mu- queuses, putrides ou typhoïdes, elc.
La limonade est rafraîchissante, délayante, diurétique. Elle convient dans Içs embarras gastriques de caractère bilieux, les nausées, les dégoûts, les vomissements, l'ictère, les calculs biliaires, les irritations hépatiques, les inflammations des organes de la tête et de l'abdomen, les fièvres inflam- matoires, bilieuses, putrides, la fièvre jaune, le typhus, la peste du Levant. Mais comme les acides excitent ordinairement la toux, on doit s'en abstenir dans les inflammations des organes respiratoires.
.Le suc de cilron est rafraîchissant, vermifuge, antiseptique, diurétique, antiscorbutique, astringent, etc. On le prescrit contre le vomissement, la putridité, le scorbut, etc. Mêlé avec la solution aqueuse de bicarbonate de potasse, il forme la potion anti-émétique de Rivière. Whytt (1) a vu "es palpitations nerveuses, rebelles à tous les moyens, céder comme par en- cnantement à quelques cuillerées de suc de citron, ce qui suppose une action hynosthénisante. Mêlé au sel commun, Wright '2) le vante comme
10 Flore médicale, vol. III.
W wxe, Americ. dispensât., p. 200.
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un moyen très-efficace dans la dysenterie, les fièvres rémittentes, les angines gangreneuses, et presque comme un spécifique dans le diabète et la Ken. térie. Le suc de citron, administré à la dose de 60 à 100 gr. dans Tinter- valle apyrétique, a quelquefois guéri des fièvres intermittentes rebelles, ft vu plusieurs fois employer avec succès contre ces fièvres le suc d'un citron mêlé avec une tasse de café très-chaud. Ce moyen populaire, administré avant de se mettre au lit, provoque une abondante transpiration. — Le nié- lange de suc de citron et de poudre de café est un fébrifuge populaires Grèce. Broussonnet (1) employait avec succès contre les fièvres intermii- tentes, la mixture suivante : suc de citron, ad libitum, sel de cuisine, QJ, pour saturer le suc; filtrez; dose : une cuillerée d'heure en heure. Cerné- lange convient aussi dans les fièvres putrides. — Foldi (%) regarde comme un excellent fébrifuge le remède suivant : on coupe un limon en morceain que l'on introduit dans une bouteille de vin blanc, et, suivant la saison,» expose le tout au soleil ou à l'action d'une chaleur artificielle jusqu'à ce qu'il y ail eu fermentation. On filtre en exprimant avec soin le résidu. Dose: un verre ordinaire chaque matin, à jeun.
Suivant Hufeland, le moyen curatif qui agit avec le plus d'efficacité conte le scorbut, est le suc de citron, à la dose de 190 à 570 gr. par jour; ilesl employé aussi à l'extérieur pour le pansement des. ulcères scorbutiques,
(Dans la marine anglaise, depuis 1757, on distribue quotidiennement^ repas de midi, à tous les hommes, au bout de quatorze jours de mer, tint ration de jus de citron. Ce n'est qu'après la guerre de Crimée, qu'on a em- ployé en France, officiellement du moins, le suc de citron épaissi au bain- marie et conservé dans des bouteilles hermétiquement bouchées. La ration journalière est de 15 gr. « Cette ration suffit dans les cas d'imminence à scorbut et dans les cas légers; il faut la doubler, la tripler même pour le scorbut confirmé. Le plus grand nombre des médecins de la marine a re- connu que le jus de citron était un excellent prophylactique de celte mala- die, mais qu'il était souvent impuissant à arrêter ses progrès. Son action curative paraît se développer avec plus de facilité chez les scorbutiques ai- teints à terre) (3). »
On a vanté le suc de citron et l'acide citrique contre le rhumatisme arti- culaire aigu; mais il résulte des essais faits à l'hôpital Necker par Aranqiit ce remède est non-seulement nul, mais quelquefois même nuisible.
Amatus Lusitanus a employé le suc de limon à la dose de 3 ou i onces (90 à 120 gr.) comme un excellent moyen contre l'ischurie et la gonorrhée. Il dit l'avoir expérimenté mille fois. Cependant, ajoute-t-il, il faut l'employer avec précaution, car il peut produire l'impuissance, ainsi qu'il arriva à un prince italien : « Cum impotentem smpe hominem reddat, et ad procreaié* sobolem inhabilem, ut cuidam ex prinçipibus Italioe, superioribus annis, t«H» germanico evenit. » Le suc de citron serait-il réellement anaphrodisiao* De nouveaux faits bien observés pourront seuls répondre à cette question.
La Gazette des Hôpitaux a reproduit, d'après un journal allemand, déni observations desquelles il résulte que le suc de citron, fraîchement expri* possède la propriété remarquable de guérir les hydropisies aiguës. Ce trai- tement, connu anciennement, et peut-être négligé de nos jours, est sur» efficace dans l'hydropisie aiguë qui succède à l'éruption scarlatineuse.m un fait qu'il importe de noter, c'est que Buettner, auteur de ces observât» a remarqué que, dans les mêmes circonstances, le suc de citron, prépare l'avance dans les officines, reste complètement sans action (4).
(1) Bories, Pharmacopée de Montpellier.
(2) Annales de la Société de médecine d'Anvers, 1847. . »
(3) A. Barrallier, in Nouveau Dictionnaire de médecine et de chirurgie pratiques, 18GV' ' p. 605, art. ANTisconnuTiQUES.
(.'0 Journal de médecine et de chirurgie pratiques, t. XIII, p. Ii59. downloadModeText.vue.download 352 sur 1308
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.-• (L'emploi des citrons, à titre de diurétique, est depuis longtemps en vogue .enAllemagne, particulièrement contre les hydropisies résultant delà mala- die de Bright.)
Neucburt (1) dit avoir vu employer avec succès le jus de citron à l'exté- rieur dans la névralgie faciale; pour cela on coupe un citron et on frotte avec une des moitiés la partie malade. — Dans le muguet, Guersant et A.Dugès conseillent l'usage d'une décoction mucilagineuse à laquelle on ajoute un quart de jus de citron. On l'emploie à l'aide d'un pinceau de char- pie que l'on porte dans la bouche des enfants. (Ce moyen doit être énergi- quement repoussé. Il résulte, en effet, de la plupart des travaux modernes que l'oïdium albicans prospère dans un milieu acide.)
• Dans l'angine couenneuse épidémique qui a régné à Boulogne-sur-Mer en 1855 et 1856, j'ai employé avec succès le mélange de parties égales de suc de citron et de suc d'ail. J'en imbibais un pinceau de charpie que je portais d'heure en heure ou de deux heures en deux heures sur les parties affectées, suivant l'intensité des symptômes, l'épaisseur et l'étendue de la production diphthéritique, etc. Je donnais en même temps à l'intérieur une cuillerée à bouche, de deux heures en deux heures, de la mixture suivante :
Suc de citron 30 grammes.
Bulbe d'ail '...-■ 20 —
Eau distillée d'hyssope. 150 —
Sirop de gomme 30 —
Triturez l'ail avec le suc de citron, en ajoutant peu à peu l'eau d'hyssope; passez et ajoutez le .sirop de gomme.
Ces moyens suffisaient le plus ordinairement pour limiter promptement l'affection locale. L'action fébrigène et antiseptique de la mixture citro- alliacée était évidente. Le pouls, de faible, petit et fréquent qu'il était, dès le début de la maladie, ou après une réaction initiale insidieuse, devenait ample, grand, souple, développé ; les forces se relevaient ; une transpira- tion douce s'établissait, et la guérison avait lieu du cinquième au quator- zième jour.
Pendant tout le cours de la maladie, on faisait usage de bouillon de boeuf, dé gruau, d'eau vineuse sucrée, quelquefois de vin pur, et dans certains cas où if y avait assoupissement non fébrile, de quelques tasses de café; on te- nait le ventre libre au moyen de petites doses journalières d'huile de ricin, de lavements laxatifs, du calomel à dose purgative.
, Dans les cas très-graves et à marche rapide, je touchais en outre les par- ties malades, une, deux ou même trois fois par jour avec la teinture d'iode. Dés .frictions mercurielles étaient pratiquées au cou, de quatre heures en .quatre heures, lorsqu'il y avait gonflement extérieur considérable (2).
M S*'-'?", général de thérapeutique, t. XLVII, p. 137.
- (2) Mais, dira-t-on, ce traitement complexe laisse le praticien dans l'incertitude sur la part
que chaque, agent médicamenteux a pu prendre à la guérison. Je répondrai à cela que, la plu- part du temps, je n'ai employé à l'extérieur comme à l'intérieur que l'ail et le suc de citron, et 1nB,J;ai'pUj par conséquent, apprécier les effets exclusifs de cette médication. Dans douze 'jjas,ott] aurais indubitablement perdu tous ou presque tous mes malades, je n'ai eu à déplo- rer que. la mort d'une pet te fille de six ans, chez laquelle on n'avait pu suivre que très-irré- guheremenUe traitement indiqué.
La maladie, envisagée comme locale, et traitée exclusivement par les caustiques (la solution concentrée de nitrate d'argent, l'acide rblorhydrique mêlé au miel rosat ou même employé pur), lessangsues, etc., s'est presque toujours terminée par la mort! Une sorte d'intoxication se.mà- ta-nrt Parles symptômes qui caractérisent l'atteinte profonde du principe de la vie, tels que ^petitesse du pouls avec fréquence ou ralentissement, l'absence de réaction et souvent même
ftcaaleur fébrile, la pâleur de la face, l'anxiété ou l'anéantissement, la prostration extrême
Ban Une mort souvent exempte de souffrance locale. -
Wmmn Ve 1 état de clloses> le traitement stimulant antiseptique que j'ai mis en usage^ en nient fl Un 6 ^act'on fébrile salutaire, en arrêtant par une ligne de démarcation franche-
i» inflammatoire les progrès du mal, amenait en peu de jours une terminaison heureuse.
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Le suc de citron, à la dose de 15 à 60 gr., mêlé avec autant d'huile Je ricin, d'huile douce de moutarde, ou de celle de noix, d'olives, de linon d'oeillette, avec addition d'un peu d'eau-de-vie, forme une mixture vermi- fuge efficace. On regarde aussi comme un vermifuge puissant l'émulsion faite avec dix ou douze pépins de citron et quelques cuillerées d'eau aromatisée avec l'eau de fleur d'oranger ou de menthe. Cette emulsion convient en outre, dans tous les cas où les toniques amers et excitants sont indiqués, Je l'ai employée avec avantage dans la leucorrhée atonique, dans l'anoreae' par débilité gastrique, dans les fièvres intermittentes, et vers la fin des fiè- vres muqueuses.
(J'ai fréquemment employé les pépins de citrons frais, concassés avec suffisante quantité de sucre comme vermifuges. Les enfants prennent facile- ment ce mélange si facile à se procurer.)
On se sert du suc de citron pour obtenir le sirop de limon. Etendu d'caa, ce sirop donne une limonade extemporanée. Ajouté en quantité suffisante! l'eau saturée d'acide carbonique, il forme la limonade gazeuse.
Réveil a vu le suc de citron édulcoré (100 gr. pris en une fois) réussir dans les cas de migraine.
A l'extérieur, le suc de citron convient sur les ulcères sanieux, putrides, gangreneux, vermineux, la pourriture d'hôpital, le lupus, la vulvite diphlhé- ritique.
(On injecte le jus de citron dans les trajets fistuleux, et notamment dans ' ceux qui résultent d'abcès de la glande mammaire dont on a abandonné l'ouverture à la nature.
A l'hôpital des enfants malades, on fait d'heureuses applications débran- ches de citron sur les plaies scrofuleuses et gangreneuses : le premier coi- tact est douloureux; mais les malades ne tardent pas à s'y habituer) (1).
On a aussi employé avec avantage le suc de citron en frictions sur les dartres furfuracées. (Duchesne-Duparc (2) en frotte le cuir chevelu des sujets atteints de pityriasis; il a obtenu, lorsque la maladie est récente, des succès constants.)
Evrat a proposé de répandre le suc d'un citron dans l'intérieur de la ma- trice chez les nouvelles accouchées atteintes d'hémorrhagie utérine, ce qui stimule cet organe, augmente ses contractions, fait revenir ce viscère sut lui-même et cesser l'écoulement sanguin (Mérat et Delens).
Le gargarisme avec le jus de citron est d'un usage vulgaire contre to* les variétés d'angine.
L'écorce de citron, dépouillée de la partie blanche qui se trouve au-des- sous, est chargée de glandes remplies d'huile volatile. A l'état frais, ilsulSI de presser cette écorce entre les doigts pour en faire jaillir ce liquide inflam- mable. Cette écorce a une saveur chaude et piquante. Appliquée sur la peau par sa partie extérieure, elle y produit la rubéfaction. Elle est tonique, es- citante, et un peu diaphorétique. On la prescrit en poudre lorsqu'elle fil desséchée, et en fusion théiforme lorsqu'elle est fraîche. On en prépare» sirop, une teinture et un alcoolat.
[Le bois du citronnier, qui est très-dur et aromatique, peut servir à fat" des pois à cautère pour remplacer les pois d'oranges; les petits citrons M la grosseur d'un pois ont été quelquefois aussi employés aux mêmes usages-]
L'écorce de racine du citronnier n'est pas usitée en Europe; mais, à la Gui- deloupe, d'après Lherminier (3), on l'emploie sous forme de poudre ou s» celle d'extrait pour combattre les fièvres qui sont si communes dans cette*.
Les feuilles de citronnier ont les mêmes propriétés que celles d'orange
' (1) Réveil, Formulaire des médicaments nouveaux, p. 121.
(2) Abeille médicale, 1803, p. 59.
(3) Journal de pharmacie, t. III, p. 465. downloadModeText.vue.download 354 sur 1308
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elles sont antispasmodiques. On recommande leur infusion aqueuse, le ma- tin à jeun, lorsque 1» digestion de la veille a été laborieuse.
L'ACIDE CITRIQUE, d'une saveur excessivement aigre, est employé aux mêmes usages que le suc de citron; mais son acidité est moins agréable et sujette à piiicer l'estomac. On l'associe au sucre. Suivant Halle, il tend à diminuer la sueur fébrile, tandis que l'acide acétique l'augmente. Broussais a remarqué (1) que cet acide était celui que l'estomac supportait le mieux dans la gastrite. Quelque concentré qu'il soit, même à l'état solide, il ne paraît pas susceptible de produire l'inflammation. Les pastilles connues sous le nom de pastilles de citron, qui conviennent pour calmer la soif dans les grandes chaleurs, se font ordinairement avec l'acide tartrique. L'acide. citrique s'administre à l'état liquide en en faisant fondre 1 gr. 20 centigr. dans 500 gr. d'eau qu'on édulcore avec 30 gr. de sucre. On administre aussi cet acide sous forme de sirop. Comme le suc de citron, il a été préconisé contre le rhumatisme aigu.
[Les.solutions étendues d'acide citrique ont été employées très-souvent pour le pansement des ulcères sanieux et gangreneux. Suivant Brandini, elles auraient, dans ces cas, un véritable effet sédatif (2).
Les citrates alcalins et terreux sont tous purgatifs; celui de magnésie est le plus souvent employé à la dose de 30 à 60 gr. sous forme de limonade sucrée],
i'huik essentielle de citron se donne à l'intérieur comme stimulante dans une potion ou sous forme d'oléo-saccharum. Cette essence a encore été prescrite contre le toenia, à la dose de k à 8 gr. (Cette propriété parisiticide repose sur des données expérimentales sérieuses; cette essence tue les lom- brics, les sangsues, les batraciens. Bouchardat a prouvé qu'elle tuait les poissons) (3). ■■'•.,
Werlitz a propose (A) l'application de l'huile essentielle de citron dans différentes affections des yeux. D'après les expériences de ce médecin, elle peut spécialement être employée avec avantage dans les ophthalmies qui tendent à passer à l'état chronique et qui ont leur siège dans les membranes extérieures de l'oeil, surtout dans les cas où les petits vaisseaux présentent des dilatations variqueuses, dans les ophthalmies rhumatismales, blennor- rhéiques et scrofuleuses dans le pannus et le ptérygion, dans plusieurs cas de taies de la cornée, enfin lorsque le tissu de cette membrane est ramolli et prend un aspect spongieux. On applique cette essence de la manière sui- vante : on coupe une tranche d'écorce de citron d'environ 3 centimètres (1 pouce) de long sur 12 milligrammes (6 lignes) de large, et, par une légère pression, on fait jaillir dans l'oeil affecté les petites gouttelettes d'huile vola- tile qui remplissent les glandules dont est parsemée cette écorce; ces goutte- lettes s'en échappent sous forme d'un petit nuage, et l'impression qu'elles produisent dans l'oeil est quelquefois très-vive. Dans le cas où la douleur produite serait trop forte, on pourrait recourir à des fomentations froides pour la calmer. Cette instillation d'essence peut être réitérée de cinq à dix fois dans les vingt-quatre heures.
Le citron forme trois sous-espèces : le citrus medica dont nous venons de parler; le cédrat (citrus cedra) ou cédratier, citronnier des Juifs; la berga- mtàte (citrus bergamia), qui fournit l'essence portant son nom : cette essence est d'une'odeur très-suave, plus dense (0.880) que celle du ciirus medica; étant hydratée, elle contient de l'oxygène; à la longue, elle dépose un stéa- •roptène cristallisé, le bergaptène.
roiPrhleJ!msies chroniques, t. III, p. 254. "'MTiPe"meB'«'e.-mail865. (M m "mrj de l¥mVeulique, 1860, p. 89. W wserv. de olei Htrirec. ewp. i su in quibusdam acut. morb.