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Cakile (Cazin 1868)

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Caille-lait
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Calament


[236]

Cakile

CAKILE MARITIME. Bunias maritima. L.

Cakile maritima. Scop. — Bunias cakile. L. — Eruca marina. Ger. — Eruca marina anglica. Park. — Cakile quibusdam, aliis eruca marina et raphanus marinus. J. Bauhin. — Eruca maritima Italica siliquâ hastoe cupidi simili. C. Bauhin.

Roquette maritime, — roquette de mer, — caquiller.

Crucifères. — Cakilinées. Fam. naT. — Tétradydamie siliculeuse. L.

Le cakile, plante annuelle, croît abondamment sur les plages sablonneuses ; il existe en grande quantité sur celles du Pas-de-Calais, et notamment sur les dunes de Berck, Crotoy, Cayeux, Etaples, Boulogne, Calais, Dunkerquc,

[Description. — Linné avait placé les cailles, établis par Tourneforl, dans le genre bunias ; Scopoli, dans sa Flore de Curnio’e, rétablit le genre de Tourneforlel son exemple fut suivi par Desfontaines, Wildenow, Lamarck, Brown, etc. ; de Candollt en fit le type de la sixième tribu des crucifères qu'il appelle cakilidëes. Celle plantées! caractérisée par un calice dressé à deux bosses à la base. — Corolle à quatre pétales, i limbe oboval — Six étamines tétradynames. — Fruit : silicule lomentacée, comprimée, dont l’articulation inférieure a la forme d’un cône tronqué, renversé, à deux dents, la supérieure est uniforme et couronnée par le stigmate sessile; chaque loge ne renferme qu'une graine à cotylédons accombanls.

Parties usitées. — Toute la plante ; on doit la préférer fraîche.]

(Propriétés physiques et chimiques. — D'une odeur excessivement pénétrante, qui rappelle celle de l'iode et du brome, le cakile a une saveur slypliqut, saline et amère très-désagréable.)

PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.

Décoction à vase clos, 30 à 50 gr. par kilogramme d'eau.

Suc exprimé de l'herbe fraîche, 30 gr.

Ces préparations ont un goiït tellement prononcé qu'elles sont par trop répugnante) à prendre.

(Maugenest, pharmacien h Berck-sur-Mcr, en a préparé un extrait el un sirop, le sirop, la plus facile a administrer de toutes les préparations, se donne à la dose (le Irais cuillerées à bouche par jour.)

(Lemery dit que cette plante est apéritive, diurétique, propre à. dissoudre la pierre, etc. Dans les Antilles, une espèce analogue est employée comme antiscorbutique; et vraiment il suffit de portera la bouche une feuille de cakile pour se convaincre qu'elle réunit au plus haut degré les caractères d'une plante antiscorbutique. Perrochaud, de Montreuil-sur-Mer, qui dirige avec tant de talent l'hospice des scrofuleux.de Berck, n'a pas manqué de l'expérimenter. C'est à son instigation que le pharmacien de l'établissement a exécuté les préparations dont nous venons de parler. Elles ont amené des résultats excessivement remarquables dans les affections scrofuleuses, ganglionnaires et osseuses. Pour notre savant confrère, c'est le meilleur adjuvant de la balnéolhérapie marine. (Communication verbale.) II esta espérer que l'usage de cette plante se répandra bientôt dans l'intérêt des nombreuses victimes de la scrofule. Mon père l'avait aussi mise en usage avec succès dans les mêmes cas et dans les cachexies paludéennes.)