Câprier (Vilmorin-Andrieux, 1904)
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CANTALOUP. — Voy. MELON CANTALOUP.
CÂPRIER
Capparis spinosa L.
Fam. des Capparidées.
SYNONYME : Taperier des Provençaux.
NOMS ÉTRANGERS : ANGL. Caper-tree, Common Caper-bush. — ALL. Kapernstrauch. — SUÉD. Kapris-buske. — FLAM. HOLL. Kapper-boom. — ITAL. Cappero. — ESP. Alcaparra. — PORT. Alcaparreira. — RUSSE Kapersovy kouste. — POL. Krzak kaprowy.
France méridionale. — Vivace. — Arbuste de 1 mètre à 1m50, à rameaux étalés, nombreux, armés d'épines géminées, recourbées ; feuilles alternes, arrondies, épaisses et luisantes ; fleurs de 1m04 à 0m05 de diamètre, blanches, à nombreuses étamines violacées d'un très bel effet. Graine assez grosse, réniforme, d'un brun grisâtre, au nombre de 160 par gramme et pesant 460 grammes au litre.
Il en existe une variété sans épines, dont la cueillette est plus facile et moins dangereuse que celle de la race ordinaire. On doit donc recommander l'emploi de cette variété, qui se reproduit très bien de semis.
CULTURE. - Le Câprier ne peut se cultiver utilement que dans le climat de l’olivier où on le plante de préférence dans les endroits pierreux et secs, dans les remblais, talus et autres situations arides difficiles à utiliser autrement. Il se multiplie par graines, par boutures, par marcottes ou par la greffe en fente. Le semis s'effectue soit en pépinière, soit en pots ou en terrines ; on repique au bout d'un an, également en pépinière en pots ou en terrines, et on met définitivement en place au troisième printemps, après avoir supprimé les rameaux presque au ras du collet, dans un sol profondément défoncé, en donnant aux plants un écartement de 2 mètres en tous sens. Il
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est préférable de planter avec toute la motte, mais si la terre s'est détachée, il faut alors avoir soin d'étaler les racines et de les garnir de terre fine ; les plants taillés seront enterrés de telle sorte que le sommet arrive au niveau du sol et, pour faciliter la reprise et l'émission de nouveaux bourgeons, on formera au-dessus du tronc une petite butte de 2 ou 3 centimètres environ d'épaisseur.
Pendant tout l'été, les soins se borneront à deux ou trois binages. Un peu avant les premières gelées, on taillera tous les rameaux à 0m15 ou 0m20 de la souche et on buttera assez fortement pour protéger du froid.
Au printemps, les souches sont remises à jour ; on supprime tous les rameaux au ras du tronc, puis on recouvre de nouveau les souches d'une légère couche de terre. Ces opérations, qui seront complétées par des sarclages durant l'été, devront être renouvelées tous les ans, car le Câprier fructifie seulement sur les rameaux de l'année, de Juin à Septembre. La récolte des boutons se fait d'ordinaire tous les deux ou trois jours ; le rendement est très variable : suivant son âge et les soins dont il est l'objet, un pied peut fournir de 0 kil. 500 à 3 kil. de câpres. — La durée d'une câprière est ordinairement très longue ; il n'est pas rare d'en voir se maintenir en pleine production pendant trente ans et plus.
On doit fumer assez copieusement les Câpriers à partir de leur mise en place ; les engrais à décomposition lente, tels que fragments de corne, chiffons de laine, débris de cuir, sont ceux qu'il convient d'employer de préférence.
USAGE. — On emploie, sous le nom de câpres, les boutons à fleur cueillis gros comme des pois et confits au vinaigre, à raison d'un litre de vinaigre par kilog. de boutons. Les câpres ont d'autant plus de valeur et sont d'autant plus recherchées qu'elles sont plus petites.