Isatis (Rolland, Flore populaire)
Isatis tinctoria
- ἰσάτις, grec ancien, Dioscoride.
- vafi (= teinture), grec de l'île de Corfou, De Puymaurin, Sur le pastel, 1810, p. 29.
- isatis, glastum, latin, Pline. (Pline donne le nom glastum comme étant d'origine gauloise. Cf. Diefenbach, Orig. eur., p. 360.
- vitrum, latin de Gaule, Marcellus Empiricus (4e s. après J.C.).
- ruta, latin, Dioscoride, selon Stadler.
- gluta, latin, Apuleius (6e siècle après J. C.)
- waisdum, waisda, latin du 9e siècle, Capitulaires de Charlemagne (dans Bibl. de l'éc. des ch. 1853, p. 327.)
- guesdium, lat., document de 1171, Du Cange.
- waisdia, lat., docum. de 1200 et de 1303, Du Cange.
- waisdus, lat., docum. du 12e siècle, Willems, Elnonensis, 1845, p. 28.
(1) La plupart de ces noms, ont, à 1'origine, été donnés à la pâte tinctoriale que l'on fait avec cette plante, et, postérieurement, à la plante elle-même.
[122]
- guaisdium, waisda, guadus, guadum, lat., docum. de 1249, Du Cange.
- gaida, lat., docum. de 1304, Du Cange.
- gueda, lat., docum. de 1306, Du Cange.
- waida, lat. docum. de 1392, Du Cange.
- gualda, lat., docum. de 1494, Du Cange.
- gualdum, lat., docum. de 1523, Du Cange.
- gualdus, indicum, endicum, telassa, nomenclat. pharmaceut. du 15e siècle, De Bosco, Luminare majus, 1496, f° 67, verso.
- guado, indacus, latin du 15e siècle, Camus, L'opera salernit., p. 17.
- indicum officinarum, anc. nomencl., Bauhin, Pinax, 1671.
- sancti Philippi herba, anc. nomencl., Bauhinus, De plantis, 1591.
- pastillum (1), lat. du moyen-âge, Diefenbach.
- voyde, f., voide, f., anc. fr., Brohon, 1541 ; Duchesne, 1544 ; De Fréville, Mém. s. le commerce de Rouen, II, 68 ; Mantellier, Gloss.
- voueda, f., Suisse romande, Bridel.
- vouède, f., anc. fr., De Francheville, Art de teinture, (dans Collect. académ., t. XII, 1774, p. 259. — Normandie, Dambourney, Supplém. au rec. de procédés de teinture, 1788, p. 107. (Dambourney fait le mot masculin).
- vouède teinturière, f., français, Bastien, 1809.
- waide, f., anc. français. — Valenciennes, Hécart. — picard, Corblet.
- gaide, f., ghaide, f., gueide, f., guede, t, anc. français.
- gaida, f., Tarascon (13e siècle), Mém. de l'Acad. de Nîmes, 1890, p. 140.
- gousde, f., français du 15e siècle, Mantellier.
- guesde, f., ou m., anc. fr., Ch. Estienne, 1561 ; Cotgrave, 1650.
- guède, f., français (orthographe moderne).
- guèdre, f., vouèdre, f., normand, Joret.
- gueldre, f., anc. français (2).
- garde, anc. fr., Pichon et Vicaire, Le Viandier, etc., 1892, p. 17.
- gualde, f., anc. fr., Brohon, 1541.
- guelde, m., anc. fr., Duchesne, De stirp., 1544.
- gaude (3), f., anc. fr., Camus, L'opera salern., p. 77.
- gaoudo, f., Var, Hanry.
(1) On broie les feuilles de la guède pour en faire une pâte tinctoriale, qu'on appelait autrefois pastillum. Le nom, par extension, a été donné à la plante elle-même.
(2) II y avait, au moyen-âge, un marché pour le pastel à Saint-Denis près Paris, où une place s'appelle encore place aux gueldres. (Le nom primitif était : marché aux guèdes. Voyez : Crapelet, Proverbes, etc., 1831, p. 47).
(3) Le nom de gaude est ordinairement donné au Reseda luteola qui sert à teindre en jaune, tandis que l’isatis sert à teindre en bleu. Quelle est l'origine de cette confusion ?
[123]
- wedielle, f., mot autrefois employé à Lille, (document de 1351), De Mélicocq, dans Bull. de la soc. bot., 1860, p. 492.
- vadelle, f., vouatte, f., guette, f., guénesôle, f., charbon, m., chou bâtard, m., Aube, Des Etangs.
- pasliera, f., ancien albigeois, document de 1245, Annuaire du Tarn, 1871, p. 318.
- pastel, m., pastel des teinturiers, m., français.
- pastel de Languedoc, m., anc. fr., Ch. Estienne, 1561.
- herbe laurageoise (1), f., anc. fr., Cotgrave.
- herbe Saint Philippe, f.. anc. fr., Duchesne, De stirp., 1544 ; Brohon, 1541.
- erbo de san Philipo, f., provenç. mod., Réguis.
- erba de San Filip, f., Pyrénées-Orient., Companyo.
- erbo dei jueis, f., chourneio, Apt (Vaucluse), Colignon.
- cocs, m. pl. , cocaigne, f. , anc. franç. , Instruct. gener. p. la teinture des laines, 1671, p. 142.
(II ne s'agit pas ici de la plante, mais des petits pains de pâte faits avec l'isatis. On trouve : pastel en quoquaigne, dans un texte méridional de 1464. Voyez : Ann. du Midi, III, 246).
- coucagno, f., Var, Amic.
- mès de maï, m., Avignon, Palun.
- mé de mai, m., Var, Hanry.
- mai di blad, m., provençal moderne, Réguis.
- lenté, m., Bouches-du-Rhône, Villeneuve.
- lenti, m., provenç. mod., Garcin.
- ténchuriéro, f., provenç. mod., Réguis.
- vado, guado, erba guada, guadone, gualdo, glasto, glastro, pastello, italien.
- guald, Ferrare, Nannini. — Tortona (Piémont), Colla.
- guadu, sicilien, Lagusi, 1742.
- guad, Tortona (Piémont), Colla. — Brescia, Zersi.
- guáa, milanais, Cherubini.
- guá, Parme, Malaspina.
- vaud, piémontais, Zalli ; Colla.
(l) Le Lauraguais correspond à une partie du département de la Haute-Garonne actuel. « Le guesde ne vient bon qu'en l'Auragois, comme les reïterees experiences de plusieurs bons mesnagers le font croire. Lesquels s'estant efforcés d'eslever cette plante en divers endroits, ont treuvé le pastel en provenant, si foible et petit qu'il ne sert presque de rien en tainture, but de son service. Si que la despense surpassant le gain, fait laisser le maniement de cette riche herbe à l'Auragois, sa naturelle terre, ailleurs du roiaume n'estant eslevée que par curiosité et esperance de s'en servir en medecine). Olivier de Serres, Théâtre d'agriculture, 1600, p. 669.
[124]
- pastel, env. de Turin, Rb, 1825. — Alba (Piemont), Colla.
- ongia de gatt, erba mora, milanais, Cherubini.
- cavolo fiore (*), Barletta, Bruni.
- pastell, Catalan, Costa.
- erba de Sant Felip, Catalan, Vayreda.
- glasto, yerba de San Felipe, noiglo, espagn., Colmeiro.
- geldre, espagnol, J. Victor, 1609.
- pastel de los tintureiros, portugais, Brotero.
- anil, Aragon, Nemnigh.
- drop, roumain, Cm AC.
- drobushor, roumain, Brandza.
- vfadila, gothique.
- aluta, ancien haut allemand, Germania, 1881, p. 408.
- weit/irut, anc. allem., Zeitschr. f. d. Alterth., 1853, p. 397.
- wata, weit, anc. allemand.
- wait, farber waid, deutscher indig, pastel, allemand.
- wad, anglo-saxon.
- weyde, Alsace, Pritzel et Jessen.
- ververs-weede, pastel, n6erl., Oudemans. [A. de C]
- woad, wade, anglais.
- glaisin, moyen irlandais, W. Stokes, Lives of Saints, 1890, p. XCV. [H.G.]
- gurmin (= la bleue), irlandais, J. Keogh, 1735. [H. G.]
- glas lus (= herbe verte ou bleue), irlandais et ga&ique 6cossais, Cameron. [H. GJ
- luss-y-daah-gorrym (= herbe a couleur bleue, gorryman (= la bleue),
- wullee-wus, buighagh mooar, mannois, J. Kelly. [H. G.]
- guirmean (= la bleue), gaelique ecossais, Cameron. [H. G.]
- weddlys (== herbe de guede), glaiarllys, glas, gallois, J. Davies, 1632. [H. G.]
- gweddlys (= herbe de guede), glaiarllys, llasarlys (= l'herbe verte ou
- bleue), glaslys, glaston(= latin glastum), lasog, gallois, Meddygon Myddfai. [H. G.]
- glasddu (= la verte noire), gallois, Hugh Davies. [H. G.]
- glesin, ancien cornique, Williams. [H. G.]
- pastez Languedoc, breton, Nomenclator. [E. E.].
- pastes Languedocq, breton, Gregojre de Rostrenen. [E. E.|.
- vede, suedois, danois.
(l) I vignajuoli raddimandano cavolofiore ; ed in vero la sua infiorescenza somiglia un tantino a quella del cavol fiore comune che si coltiva negli orti, comecche tutte due queste piante appartengano alia stessa famiglia naturale delle Cruciferae. (Bruni.)
[125]
- silina, siljina, farbovnek, glattar, oblajst, sad, serbo
- weyt, ryt, shart, tcheque, Nemnich.
- sinilo (= qui teint en bleu), polonais, Mentzel.
- Ijetnjak, russe, Nemnich.
- vaida, russe, Schmalh. [Th. V.]
- syniatchnyh (= qui teint en bleu), petit russien, con
- meles, lithuanien, Jacoby.
- urdin, belana, basque. [J. V.]
- festo-fu, kek fonal festeke, gyapjat festo-fii, magyar
- ouesma, niledj, arabe, Ibn Beithar, Traite des simp
- ouasme, nil berri, gjiadhlam, a'dhlam, arabe syrien,
- ousma, Turkestan, G. Capus.
- nil (*), arabe.
- nilendj, idhlmi, hhabb el adjeb z arabe, L. Leglerc, j
2. — Le Pastel en ouurant jette certaine escume ble
- tance ou paresse laissee dans la cuue, tache & n
- craignans les tainturiers, curieusement Ten rel
- convertie en poudre qu'on appelle Floree, seruar
- soie. Aussi les paintres emploient la Floree en
- eux nominee Inde, ainsi void on, que ce qui nu
- un autre. Olivier de Serres, Thddtre d'agi
- C'est la floree ou indigo moyen dans un docume
- Diet.)
- G'est ce qu'on appelle la fleuree selon De Franç
- (dans Collection academique, 1774, t. XII, p. t
3. — L'isatis servait autrefois en m&lecine a fail
- unguentum diabutium( 2 )[T>E Bosco, Luminare i
4. — « En wallon tuaise sign i fie bleu de roi. G(
- waisda. » Grandgagnage, Diet, wallon.
- Sur la culture et le commerce de la guede au mo;
- De Melicocq, Culture du pastel dans le nord de la
- (dans Bull de la soc. bot. 1860, p. 489-494).
- Françisque Michel, Hist, du commerce de Bordeaux
(1) Les arabes ont confoidn I'isatls atec Tlndigo. Voir a ce s
- des faigmes.
(2) Erreur pour diaglutlum ? — Nous avons gluta = isatti
[126]
Isatis tinctoria campestris
- isatis sylvestris, nomenclature du 16* siecle, Ratzenberger, 1592.
- pastel bastard, m., bourdaigne, f., anc. franç., Instr. generate pour la tein-
- ture, 1671, p. 144 et p. 147.
- galoche, f., Rorailly-sur-Seine (Aube), Le Cullivateur, 1843, p. 134.
- wylder weydt, anc. allemand, Ratzenberger, 1592.
Isatis microcarpa
- sofeyrah, arabe egyptien, (selon Forskal), Ascherson et Schweinf.