Pothomorphe peltata (Pharmacopées en Guyane)
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Pothomorphe peltata (L.) Miq.
- Nom accepté : Piper peltatum
Synonymies
- Piper peltatum L. ;
- Peperomia peltata (L.) A. Dietr.
Noms vernaculaires
- Créole : feuille bombe [gran-bonm], grande feuille bombe [ti-bonm-gran-féy].
- Wayãpi : ayãpalatolo.
- Palikur : utiuti, utiutivie.
- Portugais : caá-peba.
Écologie, morphologie
Grande herbe rudérale reconnaissable à ses grandes feuilles rondes, peltées, dégageant une odeur forte lorsqu’on les froisse.
Collections de référence
Grenand 667, 1675, 2131 ; Moretti 106 ; Prévost 4207.
Emplois
Les compresses de feuilles trempées dans l’eau tiède, en application prolongée sur la tête, seraient selon les Créoles antinévralgiques. Cet usage externe des feuilles contre les céphalées semble d’ailleurs général chez les populations créoles de l’arc caraïbe et ressort de façon significative des enquêtes semi-quantitatives menées en Amérique centrale et dans les Caraïbes, dans le cadre du programme Tramil. L’infusion des feuilles est également sudorifique.
Chez les Palikur, la macération des feuilles et des tiges écrasées, associée à celle de Piper obliquum (cf. supra) est aussi utilisée contre les céphalées. La décoction des feuilles préparées seule est bue contre la diarrhée et les troubles hépatiques.
Étymologie
- Créole : feuille bomb ou grande feuille bomb, de feuille et bomb, altération du français « baume », l’appellation plus ancienne étant grand baume.
- Wayãpi : ayãpalatolo de ayã, « mauvais esprit », palapi, « plat » et tolo, « ébréché », en raison de la forme et l’aspect de la feuille.
Chimie et pharmacologie
Cette plante renferme une huile essentielle, de la chavicine, de la pipérine et des lignanes (HEGNAUER, 5, 1969). L’huile essentielle est composée des sesquiterpènes suivants : β- caryophyllène (39 %), α-humulène (6.4 %), germacrène-D (8,7 %), (E)-nérolidol (11,7 %) et caryophyllène (7,2 %) (LUZ et al., 1999).
Des dérivés cytotoxiques du catéchol ont été isolés ; ce sont des inhibiteurs de la topisomerase 1 (MONGELLI et al., 1999). Cette espèce est aussi fréquemment utilisée en Amérique latine comme antipaludique et antileishmanienne, sans que ces activités aient été clairement établies [1].
Les travaux publiés sur ses propriétés antipaludiques dont nous avons connaissance sont discutables en raison des doses utilisées ou des expériences réalisées, limitées aux essais in vitro (ADAMI et al., 1998).
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- ↑ Potomorphe peltata est abondamment utilisée par les médecines populaires d’Amérique tropicale : à Trinidad elle est utilisée pour soigner les céphalées (WONG, 1976) ; au Brésil, où, en sus des usages déjà indiqués, le suc brut est un remède contre les brûlures, la tisane des feuilles est diurétique et souveraine contre les maladies de foie (LE COINTE 1, 1922 ; LEMÉE, IV, 1956) ; ou encore en Bolivie chez les Mosetene, où elle sert à soigner les ulcérations de la peau, la furonculose et les blessures (MUÑOZ et al., 2000a).