<big>''[[Acacia nilotica]]'' (L.) Willd. ex Delile</big>
{{PROTABandeau}}
{{PROTA Starbox
| Fourrage= 4
| Fruit= 1
| Bois d'oeuvreœuvre= 4
| Glucides / amidon= 2
| Auxiliaire= 3
| Bois de feu= 3
| Médicinal= 2
| Spices and Épice / condiment use= 1
| Huile essentielle / exsudat= 3
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| Sécurité alimentaire= 2
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[[File:Map Acacia nilotica.gif|thumb|répartition en Afrique (sauvage et naturalisé)]][[File:Linedrawing Acacia nilotica.gif|thumb|1, rameau en fleurs ;<br>2, fleur ; 3, fruits<br>Redessiné et adapté par Iskak Syamsudin]][[File:Acacia nilotica 42.276.jpg|thumb|branche en fleurs]][[File:Acacia nilotica 53.839.jpg|thumb|branche en fruits]][[File:Acacia nilotica 67.006.jpg|thumb|port de l’arbre]][[File:Acacia nilotica 82 GS.jpg|thumb|tranche du tronc]]<big>''[[Acacia nilotica]]'' (L.) Willd. ex Delile</big>
__NOTOC__
{{DISPLAYTITLE:''Acacia nilotica'' (PROTA)}}
:Protologue: Descr. Egypte, Hist. nat. : 79 (1813).
:Famille: Mimosaceae (Leguminosae - Mimosoideae)
:Nombre de chromosomes: 2''n'' = 52, 104, 208
== Synonymes ==
*''Acacia arabica'' (Lam.) Willd. (1806), *''Acacia scorpioides'' (L.) W.Wight (1905).
== Noms vernaculaires ==
*Babla, gommier rouge, nebneb (Fr). *Babul acacia (nom commercial), scented thorn, scented-pod acacia (En). *Tchanga, goma da Índia (Po). *Mjungu, msemehi, mgunga, mtetewe (Sw).
== Origine et répartition géographique ==
== Description ==
*Arbre à tronc unique, sempervirent à caducifolié atteignant 15(–25) m de haut ; système racinaire profond et étendu ; tronc droit, atteignant 100 cm de diamètre ; écorce rugueuse et fissurée longitudinalement, de 1–1,5 cm d’épaisseur, grise à noir brunâtre, jeunes tiges gris-brun et lisses ; cime aplatie ou arrondie ; rameaux munis de deux épines stipulaires de 1–5 cm de long, droites mais généralement dirigées de façon caractéristique vers le bas. *Feuilles alternes, composées bipennées, avec 2–14 paires de pennes ; pétiole de 0,5–2,5 cm de long ; rachis de 1–10 cm de long, avec des glandes à la base de chaque paire de pennes ou de quelques paires apicales seulement ; folioles en 7–36 paires par penne, elliptiques ou étroitement oblongues, de 1,5–7 mm × 0,5–2 mm, arrondies et obliques à la base, apex obtus, glabres à pubescentes. *Inflorescence : capitules globuleux, 1–6 aux aisselles des feuilles, avec une paire de petites bractées dans la partie basse du pédoncule ; capitule comptant environ 50 fleurs. *Fleurs bisexuées ou mâles, 4–6-mères, jaune vif ou jaune d’or, parfumées ; lobes du calice de 1–2 mm de long, glabres ou pubescents ; lobes de la corolle de 2,5–3,5 mm de long, glabres ou pubescents ; étamines nombreuses, libres, atteignant 6 mm de long, glanduleuses ; ovaire supère, 1-loculaire, style long et mince. *Fruit : gousse oblongue à linéaire, aplatie, de 4–22 cm × 1–2 cm, droite ou courbe, bords entiers ou profondément comprimés entre les graines, l’emplacement de chaque graine clairement marqué par une nette protubérance sur les valves des gousses, marron foncé à grise, glabre ou duveteuse, indéhiscente, contenant 6–17 graines. *Graines à contour elliptique à circulaire, aplaties, de 6,5–9 mm × 5–8 mm, brun foncé à noir brunâtre. *Plantule à germination épigée ; cotylédons circulaires-ovales, pétiolés.
== Autres données botaniques ==
''Acacia'' est un vaste genre pantropical, qui comprend plus de 1300 espèces dont la plupart (plus de 900) se trouve en Australie, plus de 200 en Amérique, et environ 130 en Afrique. ''Acacia nilotica'' appartient au sous-genre ''Acacia'', qui englobe toutes les espèces africaines d’''Acacia'' ayant des stipules épineuses droites. On distingue neuf sous-espèces chez ''Acacia nilotica'' différant par les caractéristiques de la gousse et des rameaux et par la forme de l’arbre. En Afrique tropicale, on rencontre les 7 sous-espèces suivantes :
– * subsp. ''adstringens'' (Schumach. & Thonn.) Roberty (synonyme : ''Acacia adansonii'' Guill. & Perr.) : jeunes rameaux densément tomenteux ; gousses non en forme de collier, de 13–21 mm de large, bords distinctement et souvent irrégulièrement crénelés, surface densément tomenteuse. Présent en Afrique depuis le Sénégal et la Gambie jusqu’à la Somalie ; également en Asie occidentale jusqu’en Inde.
– * subsp. ''indica'' (Benth.) Brenan : semblable à la subsp. ''nilotica'' mais gousses à poils blancs et denses. En Afrique, naturalisée en Ethiopie, Somalie, Kenya, Tanzanie et Angola ; indigène du Yémen à l’Inde et au Myanmar, cultivée en Iran et au Vietnam, et naturalisée en Australie.
– * subsp. ''kraussiana'' (Benth.) Brenan : semblable à la subsp. ''adstringens'' mais gousses à bords légèrement crénelés, d'abord pubescentes sur toute la surface mais la partie en relief sur les graines devenant glabre et d’un noir brillant lorsqu’elles sont sèches. Depuis l’Angola et la Tanzanie jusqu’à l’Afrique du Sud.
– * subsp. ''leiocarpa'' Brenan : jeunes rameaux glabres à brièvement poilus ; gousses non en forme de collier, étroites (de 10–13 mm de large), bords droits ou légèrement crénelés, presque glabres. Limitée à la côte de l’Afrique orientale, depuis l’Ethiopie jusqu’au Mozambique.
– * subsp. ''nilotica'' : jeunes rameaux glabres à brièvement poilus ; gousses en forme de collier, étroitement et régulièrement comprimées entre les graines, presque glabres. Depuis le Mali et le Burkina Faso jusqu’au Soudan et à l’Egypte ; elle a été cultivée en Tanzanie, en Iraq et dans la péninsule arabique.
– * subsp. ''subalata'' (Vatke) Brenan (synonyme : ''Acacia subalata'' Vatke) : semblable à la subsp. ''adstringens'' mais gousses à bords droits ou seulement légèrement crénelés. En Afrique, au Soudan, en Ethiopie, en Somalie, au Kenya, en Ouganda, en Tanzanie et à Madagascar ; éventuellement aussi au Pakistan, en Inde et au Sri Lanka.
– * subsp. ''tomentosa'' (Benth.) Brenan : semblable à la subsp. ''indica'' mais jeunes rameaux également recouverts de poils blancs et denses. Limitée à l’Afrique, depuis la Mauritanie et le Sénégal jusqu’au Soudan, à l’Ethiopie et à l’Egypte.
Les sous-espèces présentant des gousses en forme de collier (subsp. ''indica'', ''nilotica'', ''tomentosa'') ont tendance à être de grands arbres qui poussent le long des rivières ou dans des endroits périodiquement inondés, alors que celles dont les gousses sont à bords droits (subsp. ''adstringens'', ''kraussiana'', ''leiocarpa'', ''subalata'') croissent dans des zones plus sèches. Quelquefois, on trouve des intermédiaires entre les sous-espèces et aujourd’hui encore plusieurs problèmes sur le type de variation à l’intérieur d’''Acacia nilotica'' ne sont pas élucidés.
== Anatomy Anatomie ==
Description anatomique du bois (codes IAWA pour les bois feuillus) :
*Cernes de croissance : 2 : limites de cernes indistinctes ou absentes. *Vaisseaux : 5 : bois à pores disséminés ; 13 : perforations simples ; 22 : ponctuations intervasculaires en quinconce ; 23 : ponctuations alternes (en quinconce) de forme polygonale ; 26 : ponctuations intervasculaires moyennes (7–10 μm) ; 29 : ponctuations ornées ; 30 : ponctuations radiovasculaires avec des aréoles distinctes ; semblables aux ponctuations intervasculaires en forme et en taille dans toute la cellule du rayon ; 42 : diamètre tangentiel moyen du lumen des vaisseaux 100–200 μm ; 46 : <font size="1">≤</font> 5 vaisseaux par millimètre carré ; 47 : 5–20 vaisseaux par millimètre carré ; 58 : gomme ou autres dépôts dans les vaisseaux du bois de cœur. *Trachéides et fibres : 61 : fibres avec des ponctuations simples ou finement (étroitement) aréolées ; 66 : présence de fibres non cloisonnées ; 69 : fibres à parois fines à épaisses ; 70 : fibres à parois très épaisses. *Parenchyme axial : 79 : parenchyme axial circumvasculaire (en manchon) ; 80 : parenchyme axial circumvasculaire étiré ; (81 : parenchyme axial en losange) ; (83 : parenchyme axial anastomosé) ; (89 : parenchyme axial en bandes marginales ou semblant marginales) ; (90 : cellules de parenchyme fusiformes) ; 91 : deux cellules par file verticale ; 92 : quatre (3–4) cellules par file verticale. *Rayons : 98 : rayons couramment 4–10-sériés ; 104 : rayons composés uniquement de cellules couchées ; 115 : 4–12 rayons par mm. *Inclusions minérales : 136 : présence de cristaux prismatiques ; 142 : cristaux prismatiques dans les cellules cloisonnées du parenchyme axial.
{{droite|(M. Thiam, P. Détienne & E.A. Wheeler)}}
== Croissance et développement ==
Plusieurs maladies fongiques et insectes ravageurs attaquent ''Acacia nilotica'' mais aucun ne limite sa culture pour autant. ''Fomes badius'' et ''Ganoderma lucidum'' sont les champignons les plus nuisibles, causant la carie spongieuse qui affecte le bois de cœur du tronc et des branches chez les vieux arbres. L’élimination des sporophores et des individus contaminés, combinée avec une meilleure aération du sol, protège dans une certaine mesure. En Inde, le cérambyx ''Celosterna scabrator'' et le bupreste ''Psiloptera fastuosa'' sont les insectes les plus nocifs. ''Celosterna scabrator'' est un foreur de la tige et de la racine, qui se nourrit d’écorce tendre. Au Maharashtra, les larves sont ramassées à la main pour limiter les dégâts. ''Psiloptera fastuosa'' défeuille les rameaux fins et ronge leur écorce. Les larves d’''Ascotis'' sp., ''Cusiala'' sp., ''Hyposidra'' sp., ''Pteroma'' sp. et ''Semiothesa'' sp. défeuillent les arbres, celles d’''Argyroploce illepida'' forent les gousses, les larves et les adultes du charançon ''Hypolixus truncatulus'' détruisent semis et plants. Les graines sont souvent pillées par les bruches, qui peuvent en détruire jusqu’à 70%. Dans les forêts soudanaises, une maladie du dépérissement était due à un bupreste. Les vrillettes (''Sinoxylon'' spp. et ''Lyctus africanus'') attaquent l’aubier du bois d’œuvre abattu. Les animaux sauvages, les chameaux et les chèvres peuvent causer des dégâts considérables aux arbres même si un léger pâturage par les moutons contribue à éliminer l’herbe concurrente.
== Recolte Récolte ==
Les plantations d’''Acacia nilotica'' destinées à la production de bois d’œuvre et de chauffage sont généralement récoltées tous les 10–20 ans, l’écorce représentant un sous-produit utile. En Inde, on sépare l’écorce des billes en les battant avec des maillets. Les lanières sont ensuite mises à sécher au soleil et hachées en copeaux avant d’être envoyées aux tanneries. L’écorce d’arbres de moins de 10 ans d’âge produit un tanin clair que l’on préfère au Pakistan. En Afrique subsaharienne, les gousses sont récoltées pour le tannage, de préférence directement sur les arbres, une fois qu’elles sont noires, et ceci sans tarder afin d’éviter la contamination minérale qui se produirait si on les récoltait à terre. Les gousses peuvent être ramassées à des stades différents pour varier la couleur du cuir tanné. Au Soudan, des gousses légèrement moulues pour en éliminer graines et fibres titrent jusqu’à 60% de tanin. Pour récolter la gomme, on découpe du tronc des bandes d’écorce de 5–7,5 cm de large à la saison sèche, on écrase l’écorce autour de l’entaille avec un marteau, et des nodules de gomme se forment à l’endroit où le tronc a été abîmé. Au contact de l’air, la gomme sèche et on la ramasse quelques jours plus tard.
''Acacia nilotica'' est très répandu et n’est pas menacé. La subsp. ''hemispherica'' Ali & Faruqi en revanche, endémique dans une région limitée du Pakistan, pourrait être menacée d’extinction. ''Acacia nilotica'' fait partie des espèces retenues par la FAO/IBPGR à la fin des années 1970 pour des travaux de collecte et de conservation dans les zones arides. Certaines collections internationales ont été constituées à partir d’un nombre relativement limité de lieux de collecte. Des collections représentatives de toute l'aire en Afrique ont été réunies par l’Oxford Forestry Institute (OFI, Royaume-Uni) et par des membres du réseau d’essais sur les acacias africains (qui compte l’OFI, le CIRAD-Forêt et le Danida Forest Seed Centre-DFSC), coordonné par la FAO. Des essais internationaux de provenances ont été plantés mais ils doivent encore être évalués. En Inde, des grands essais de provenances ont été plantés récemment.
== Breeding Sélection ==
La plupart des plantations d’''Acacia nilotica'' se fait encore à partir de graines de provenance locale. En Inde, on dispose de données sur la germination, la croissance des semis et la fixation de l’azote grâce à des essais récemment plantés. La sélection pour des produits tels que le tanin ou la gomme n’a pas été entreprise. Par électrophorèse des isozymes, on a montré qu’''Acacia nilotica'' est autotétraploïde, et qu’il a une hérédité tétrasomique. ''Acacia nilotica'' est autocompatible, et environ 60% des graines sont issues d’autofécondation.
== Auteur(s) ==
* C.W. Fagg , Departamento de Engenharia Florestal, Faculdade de Tecnologia, Campus Universitario, Universidade de Brasilia, 71910 Brasilia DF, Brasil
* James Z.A. Mugedo, Department of Chemistry, Maseno University, Maseno, Kenya
Department of Chemistry, Maseno University, Maseno, Kenya== Citation correcte de cet article ==
Accessed Fagg, C.W. & Mugedo, James Z.A., 2005. '''Acacia nilotica''' (L.) Willd. ex Delile. In: Jansen, P.C.M. & Cardon, D. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands. Consulté le {{CURRENTDAY}} {{CURRENTMONTHNAME}} {{CURRENTYEAR}}.
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[[Category:PROTA prov]][[Category:Colorants et tanins (PROTA)]][[Catégorie:Bois d'œuvre (PROTA)]]