Capparis sepiaria (PROTA)

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Ressources végétales de l'Afrique tropicale
Introduction
Liste des espèces


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Fruit Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Légume Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Épice / condiment Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Glucides / amidon Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Médicinal Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Fourrage Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
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Capparis sepiaria L.


répartition en Afrique (sauvage)

Protologue : Syst. nat. ed. 10, 2: 1071 (1759).

Famille : Capparaceae

Nombre de chromosomes : 2n = 40

Synonymes

  • Capparis corymbosa auct. non Lam.

Noms vernaculaires

  • Wild caper-bush (En).

Origine et répartition géographique

Capparis sepiaria est très répandu en Asie tropicale, au nord de l’Australie et en Afrique tropicale, où il se rencontre depuis le Sénégal jusqu’à l’Erythrée et à l’Ethiopie, et vers le sud jusqu’au nord de l’Afrique du Sud. Il est aussi présent à Madagascar.

Usages

En Tanzanie, la poudre de racine se prend en bouillie ou en tisane pour soigner le charbon et le cancer ; l’écorce de racine s’utilise contre la fièvre et les problèmes stomachiques. Au Kenya, la décoction de racine est inhalée pour traiter les douleurs de poitrine, alors qu’en Afrique du Sud on la donne au bétail pour soigner les affections de la vésicule biliaire. En Afrique de l’Ouest, la poudre de racine s’applique aux plaies et contre les tiques, et au Nigeria elle s’utilise comme poison de chasse, alors que les racines se mastiquent en remède contre les maux de dents. En Afrique de l’Ouest et à Madagascar, le fruit est considéré comme aphrodisiaque. En Asie tropicale, Capparis sepiaria s’utilise pour traiter la fièvre, les affections hépatiques et la diarrhée, et comme altératif et tonique.

En Afrique de l’Ouest, on consomme parfois les feuilles en légume dans les soupes, bien qu’elles seraient toxiques selon certaines sources. Au Burkina Faso, les feuilles et les fleurs s’utilisent pour faire des sauces. Les fruits sont comestibles, bien que la pulpe ait un goût d’éther et que la peau soit amère. Les jeunes fruits sont parfois cuits dans des soupes. A Madagascar, les fruits et les graines se consomment et servent de condiment. Le bois sert comme bois de feu. Le feuillage est brouté par les chèvres.

Production et commerce international

En Afrique tropicale, les racines séchées sont parfois vendues sur les marchés locaux.

Propriétés

En Inde, une analyse phytochimique préliminaire des feuilles a démontré la présence de sucres réducteurs, de flavonoïdes, de stéroïdes, de tanins, d’alcaloïdes, de gommes, de résines, d’acides aminés, de protéines et d’anthraquinones. Egalement en Inde, l’activité pharmacologique de Capparis sepiaria a été étudiée dans plusieurs essais. L’extrait à l’éthanol de la tige a montré une activité anti-inflammatoire prononcée, ainsi qu’une activité antibactérienne contre plusieurs pathogènes gastro-intestinaux. L’extrait à l’éthanol des feuilles a présenté un effet hypoglycémique chez des rats ayant contracté un diabète induit par la streptozotocine. Des effets hépatoprotecteurs significatifs de l’extrait éthanolique des feuilles ont été observés chez des rats atteints d’une hépatotoxicité induite par la tétrachlorure de carbone. Dans des essais sur la souris souffrant du carcinome ascitique d’Ehrlich, l’extrait méthanolique de l’écorce s’est avéré avoir une activité antitumorale significative. Cependant, des essais avec des plantes originaires de la Tanzanie n’ont montré aucune activité cytotoxique in vitro de l’extrait de racine contre des lignées de cellules cancéreuses humaines. Les extraits de Capparis sepiaria possèdent une action vermifuge significative et dose-dépendante. Les études de toxicité n’ont pas mis en lumière d’effets toxiques sérieux.

Les feuilles contiennent en moyenne par 100 g de partie comestible : eau 72 g, énergie 350 kJ (84 kcal), protéines 8,4 g, lipides 1,2 g, glucides 15 g, fibres 4,1 g, Ca 926 mg, P 30 mg et Fe 5,7 mg.

Description

Arbuste épineux, sempervirent, fortement ramifié, atteignant 6 m de haut, souvent à tiges grimpantes jusqu’à 10 m de long ; surface de l’écorce écailleuse, gris foncé, écorce interne rouge pâle ; rameaux glabres à courtement poilus. Feuilles disposées en spirale, simples et entières ; stipules se transformant en épines appariées recourbées jusqu’à 4(–6) mm de long ; pétiole atteignant 0,5 cm de long ; limbe elliptique à oblong-ovale ou lancéolé, de 3–7,5(–11) cm × 1–2,5(–4) cm, cunéiforme à obtus ou arrondi à la base, arrondi ou émarginé à l’apex, papyracé à finement coriace, courtement poilu sur les deux faces mais devenant parfois glabre, pennatinervé à 4–9(–11) paires de nervures latérales. Inflorescence : grappe terminale courte, souvent ombelliforme, légèrement pubescente, portant jusqu’à 20 fleurs, parfois les fleurs solitaires à l’aisselle des feuilles supérieures. Fleurs bisexuées, légèrement zygomorphes, 4-mères ; pédicelle de 0,5–2,5 cm de long ; sépales libres, carénés, de 5–7 mm de long, légèrement inégaux, glabres à légèrement poilus ; pétales libres, oblongs à étroitement obovales, presque égaux, de 0,5–1 cm de long, blancs à blanc rosé ; étamines 30–50, libres, de 0,5–1,5 cm de long, blanchâtres ; ovaire supère, longuement stipité, ovoïde à ellipsoïde, glabre, 1-loculaire, stigmate petit, sessile. Fruit : baie globuleuse, distinctement pédonculée, de 1–1,5(–2) cm de diamètre, lisse, rouge à violet foncé, à pulpe juteuse de couleur orange à rougeâtre, contenant normalement 1–2 graines. Graines ovoïdes à réniformes, de 0,5–1 cm de long, légèrement comprimées, brun rougeâtre.

Autres données botaniques

Capparis sepiaria est très variable et plusieurs variétés ont été distinguées.

Le genre Capparis comprendrait environ 250 espèces et se rencontrerait dans toutes les régions tropicales et subtropicales. Cependant, il a été montré que le genre était polyphylétique, et la majorité des espèces d’Amérique tropicale ont été transférées à des genres séparés. Une douzaine d’espèces se rencontre en Afrique continentale tropicale. Plusieurs autres Capparis spp. sont utilisés en médecine traditionnelle en Afrique tropicale. Certaines d’entre elles sont toutefois plus importantes pour leurs fruits comestibles (Capparis decidua (Forssk.) Edgew., Capparis erythrocarpos Isert, Capparis hereroensis Schinz) ou comme épice et condiment (Capparis spinosa L.).

Capparis brassii

Capparis brassii DC. (synonyme : Capparis thonningii Schum.) est un arbuste grimpant qui se rencontre dans la brousse et en lisière de forêt en Afrique de l’Ouest, depuis la Sierra Leone jusqu’au Nigeria, mais également au Mozambique. Au Nigeria, l’écorce de racine s’utilise pour traiter la tuberculose, et au Mozambique la décoction de racine se prend pour soigner la toux. La décoction de feuilles et les feuilles broyées s’appliquent sur les tumeurs, et le jus de feuilles sur les plaies, les ulcères, les enflures et les morsures de serpent. Les préparations à base de fruits se prennent contre le ténia. L’extrait de l’écorce de racine a montré une activité contre Mycobacterium tuberculosis à une concentration de 1250 μg/ml. L’extrait méthanolique des feuilles a présenté une activité antibactérienne significative contre Staphylococcus aureus.

Capparis cartilaginea

Capparis cartilaginea Decne. est un arbuste grimpant qui est présent dans la brousse sèche depuis le Tchad jusqu’à la Somalie, et vers le sud jusqu’en Tanzanie, mais il se rencontre aussi aux Seychelles et depuis l’Arabie et le Proche-Orient jusqu’au Pakistan et en Inde. En Afrique tropicale, les feuilles servent de laxatif. La décoction et l’infusion de feuilles s’appliquent aux infections oculaires, et le jus de racine aux affections de la peau et aux ulcères. Au Pakistan et en Inde, Capparis cartilaginea s’utilise pour traiter les rhumatismes, la goutte, la paralysie et la tuberculose, et comme diurétique, tonique, expectorant, vermifuge et emménagogue. La pulpe du fruit juteux est agréablement parfumée et comestible. Au Pakistan et en Inde, des essais ont démontré des activités antibactériennes, hypotensives et spasmolytiques de l’extrait à l’éthanol.

Capparis chrysomeia

Capparis chrysomeia Bojer est un arbuste grimpant jusqu’à 4 m de haut, se rencontrant dans les forêts sèches et les fourrés à Madagascar, où il est répandu. Les décoctions de racine et de feuilles s’appliquent au nez pour traiter les maux de tête, et l’infusion des rameaux fleuris est absorbée contre la fièvre. L’extrait au chloroforme des parties aériennes a montré une faible activité antiplasmodium.

Capparis viminea

Capparis viminea Hook.f. & Thomson ex Oliv. est un arbuste grimpant qui est présent dans les forêts, les fourrés et dans la brousse depuis le Bénin et le Nigeria jusqu’au Kenya, et vers le sud jusqu’à l’Angola et au Mozambique. En Tanzanie, l’écorce pilée et cuite s’applique sur les abcès, et le jus de feuilles se prend pour traiter l’épilepsie.

Croissance et développement

En Afrique de l’Ouest, Capparis sepiaria fleurit dans la seconde moitié de la saison sèche, au Cameroun pendant la saison des pluies, d’avril à juillet, et à Madagascar en septembre–octobre. Les fruits sont mûrs environ 3 mois après la floraison. En Afrique australe, les grands herbivores tels que le buffle, le kudu et le rhinocéros se nourrissent généralement du feuillage pendant la saison sèche. Les oiseaux mangent les fruits.

Ecologie

Capparis sepiaria se rencontre dans la forêt ouverte sèche, la brousse décidue et la savane boisée, en Afrique de l’Est jusqu’à 2200 m d’altitude, souvent sur des sols pierreux ou graveleux, mais également sur des sols sablonneux ou argileux. Il est commun sur les termitières, et dans la savane régulièrement brûlée et broutée au Burkina Faso, on le trouve presque exclusivement sur les termitières.

Multiplication et plantation

Capparis sepiaria se multiplie par graines.

Ressources génétiques

Capparis sepiaria est répandu, commun par endroit et se rencontre dans des milieux divers. Il n’est donc pas menacé d’érosion génétique.

Perspectives

Bien que Capparis sepiaria soit largement utilisé en médecine traditionnelle en Afrique tropicale, peu de recherches pharmacologiques ont été effectuées jusqu’à présent. Cependant, pour l’Inde il y a des résultats, et ces résultats suggèrent des propriétés antibactérienne, anti-inflammatoire, antidiabétique, antitumeur, vermifuge et hépatoprotectrice intéressantes, qui corroborent l’usage des différentes parties végétales en médecine locale. Etant donné les rapports sur la toxicité de diverses parties de la plante, des études sur la phytochimie s’imposent avant qu’on puisse recommander son usage sûr comme médicament, fourrage ou nourriture.

Références principales

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Afriref references

Auteur(s)

  • R.H.M.J. Lemmens, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands

Citation correcte de cet article

Lemmens, R.H.M.J., 2013. Capparis sepiaria L. In: Schmelzer, G.H. & Gurib-Fakim, A. (Editeurs). Prota 11(2): Medicinal plants/Plantes médicinales 2. PROTA, Wageningen, Pays Bas. Consulté le 19 décembre 2024.


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