Vigna luteola (PROTA)

Ressources végétales de l'Afrique tropicale Introduction

Liste des espèces

Importance générale
Répartition en Afrique
Répartition mondiale
Légume
Glucides / amidon
Médicinal
Fourrage
Auxiliaire
Sécurité alimentaire
Changement climatique

Vigna luteola (Jacq.) Benth.

Protologue: Mart., Fl. bras. 15 : 194 (1859).

Famille: Papilionaceae (Leguminosae - Papilionoideae, Fabaceae)

Nombre de chromosomes: 2n = 22

Vigna fischeri Harms (1899).

Hairypod cowpea, dalrymple vigna, deer pea (En).

Vigna luteola se rencontre dans toutes les régions tropicales et est répandu sur le continent africain. Il a fait l’objet de cultures dans des stations de recherche à la Réunion et à Maurice.

Les fleurs de Vigna luteola se consomment comme légume cuit à l’eau en Ethiopie et au Malawi. Au Malawi, les enfants déterrent les racines, les pèlent et les mastiquent pour en extraire le jus sucré. Les graines cuites sont tendres et comestibles.

Comme Vigna luteola est appétent pour le bétail et qu’il pousse et nodule bien dans des sols humides et légèrement salins, il a fait l’objet d’essais comme plante de pâturage et de couverture dans plusieurs pays comme le Ghana, la Zambie, l’Argentine, Cuba et l’Australie. Toutefois, son cycle de vie relativement court, sa sensibilité au gel et aux insectes nuisibles ainsi que les difficultés de produire des semences sont des inconvénients pour son utilisation en pâturage.

En Ethiopie, les feuilles et les fleurs, mélangées avec les fleurs de Hagenia abyssinica (Bruce) J.F.Gmel., sont utilisées pour traiter la syphilis et les ulcères. En Argentine, la plante est employée pour réguler l’adsorption des lipides et les niveaux de cholestérol ; on a signalé par ailleurs qu’elle possède des propriétés antimicrobiennes et antinéoplastiques.

Au moment de la floraison,Vigna luteola présente un pourcentage de protéines brutes de 17,4% de la matière sèche, ce qui en fait un excellent fourrage. On pense que des flavonoïdes isolés des feuilles, la quercétine et l’isorhamnétine, jouent un rôle dans le mécanisme de résistance contre les pucerons. Les graines contiennent de fortes concentrations de facteurs antimétaboliques (des tanins, de l’acide phytique, des inhibiteurs de la trypsine et de la cystatine) qui contribuent à la résistance aux ravageurs d’entreposage. Les graines présentent aussi de fortes concentrations d’un acide aminé, la cystine.

Plante herbacée vivace volubile ou rampante ; tige atteignant 6 m de long, poilue mais glabrescente. Feuilles alternes, trifoliolées ; stipules atteignant 5 mm de long ; pétiole atteignant 8,5 cm de long, rachis de 0,5–2 cm de long ; folioles ovales-lancéolées à lancéolées, de 2,5–10 cm × 0,5–4,5 cm, base arrondie ou cunéiforme à tronquée, apex aigu à obtus. Inflorescence : fausse grappe axillaire ; pédoncule de 12–35 cm de long, rachis atteignant 5,5 cm de long, avec une paire de fleurs à chaque nœud. Fleurs bisexuées, papilionacées, de 1–2 cm de long, jaunes. Fruit : gousse linéaire, courbe, légèrement resserrée entre les graines, de 5,5–8 cm de long, pourvue d’un court bec courbé. Graines atteignant 4,5 mm × 3,5 mm.

Le genre Vigna comprend environ 80 espèces. Toutefois, les espèces d’Amérique tropicale vont probablement se voir classées sous peu dans un genre distinct, ce qui réduirait le genre à 50–60 espèces. Il comprend des espèces cultivées importantes, comme le niébé, le haricot mungo, le haricot riz et le voandzou. Une variante poilue de Vigna luteola, connue autrefois sous le nom de Vigna fischeri, est commune en Afrique de l’Est à des altitudes élevées (au -dessus de 1500 m).

On rencontre Vigna membranacea A.Rich., caractérisé par des fleurs bleues, en R.D. du Congo, au Burundi et à travers toute l’Afrique de l’Est ; au Kenya, les feuilles sont consommées cuites à l’eau ou à l’huile et sont réputées avoir le même goût que les feuilles de niébé.

Vigna luteola est non spécifique par rapport aux Rhizobium. Il est indifférent à la photopériode et fleurit toute l’année.

Vigna luteola pousse dans les savanes herbeuses marécageuses, parmi les roseaux sur les rives sablonneuses des lacs, dans les marais à papyrus, au bord des cours d’eau et dans les forêts marécageuses, du niveau de la mer jusqu’à 2200 m d’altitude. Il préfère une pluviométrie d’au moins 1250 mm par an.

Cultivée en plante de pâturage, Vigna luteola supporte mal le surpâturage ou la coupe à ras et lorsqu’il est soumis à ces conditions, il se comporte comme une plante annuelle ou vivace à vie courte. En Zambie, on a signalé des rendements de 4500 kg/ha de matière sèche par saison des pluies. A Samoa, Vigna luteola a fixé jusqu’à 126 kg/ha d’azote dans des cultures mixtes graminées-légumineuses au cours de la première année. Il est considéré en Amérique du Sud comme une adventice du riz, et en Afrique du Sud, il figure sur la liste nationale des adventices.

La récolte des graines est difficile en raison de son mode de floraison indéterminé. Les gousses sont cachées par le nouveau feuillage avant qu’on puisse les ramasser, ce qui jusqu’à maintenant n’a permis aucune autre méthode de récolte que la cueillette manuelle. Les gousses s’ouvrent en explosant.

Une importante collection de ressources génétiques de Vigna luteola est détenue par l’IITA d’Ibadan (Nigeria). Des entrées sont également maintenues au CIAT (Colombie) et à l’ILRI (Ethiopie). Vigna luteola est utilisé comme source de résistance et de meilleure valeur nutritive dans l’amélioration du niébé. Une méthode a été mise au point pour récupérer les hybrides interspécifiques entre le haricot mungo (Vigna radiata (L.) R.Wilczek) et d’autres espèces de Vigna qu’on avait jusque-là du mal à hybrider, dont Vigna luteola.

Vigna luteola peut être utilisé dans les programmes de sélection d’autres espèces de Vigna. En tant que légumineuse de pâturage et plante de couverture, il pourrait devenir plus important en milieux humides et salins.

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• C.H. Bosch

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Consulté le 3 avril 2025.

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