Toxicodendron vernicifluum

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Toxicodendron vernicifluum
(Stokes) F. A. Barkley

alt=Description de l'image Urushi01.jpg.
Ordre Sapindales
Famille Anacardiaceae
Genre Toxicodendron

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Origine : Chine

sauvage et cultivé

Français vernis du Japon
Anglais Japanese varnishtree


Résumé des usages
  • jeunes feuilles parfois consommées en salade
  • médicinal : feuilles, graines, résine
  • oléorésine (urushiol) extraite du tronc utilisée pour la laque
  • graisse des graines : "cire du Japon", utilisée pour des bougies


Description

  • arbre caducifolié atteignant 20 m de haut
  • feuilles composées imparipennées, de 15-30 cm, à 9-13 folioles opposées, à pubescence jaune au-dessous
  • fleurs en panicules de 15-30 cm de long
  • pétales vert-jaunâtre, de 2,5 mm de long
  • fruit : drupe de 7-8 mm de long

Noms populaires

français vernis du Japon, arbre à laque
anglais Japanese varnishtree, Chinese lacquertree, Japanese lacquertree, Japanese-sumac, lacquertree, varnishtree
allemand Lacksumach, Firnissumach
espagnol árbol de la laca
portugais verniz-do-Japão
chinois 漆树 - qi shu (Flora of China) ; qī shù (Ricci) ; tsi-chou, sitz dsju des Européens du XVIIIe
japonais 漆 - urushi (Wikipédia) (= laque) ; urushi no ki (= arbre (ki) à laque)


Classification

Toxicodendron vernicifluum (Stokes) F. A. Barkley (1940)

basionyme, et nom correct dans le genre Rhus :

  • Rhus verniciflua Stokes (1812)

synonymes :

  • Rhus vernicifera DC. (1825), nom. illeg., non Salisb. (1796)
  • Toxicodendron verniciferum (DC.) E. A. Barkley & F. A. Barkley (1937)

En publiant Rhus vernix, Linné a mélangé des éléments relevant de deux espèces, chinoise et américaine. Candolle a remarqué cette confusion, et suivant les pratiques nomenclaturales de son époque, a rejeté l'épithète vernix jugée ambiguë au profit de deux épithètes, vernicifera pour l'espèce chinoise et venenata pour l'espèce américaine.

Depuis lors, Rhus vernix L. a été typifié comme désignant l'espèce américaine. L'épithète vernicifera de Candolle ne peut être utilisée, d'une part parce qu'elle est plus tardive que le verniciflua de Stokes, mais aussi parce que Salisbury l'avait auparavant créée pour l'espèce américaine, et qu'elle est donc illégitime.

L'espèce américaine est aujourd'hui Toxicodendron vernix.

Cultivars

Histoire

C'est l'espèce chinoise, introduite au Japon, qui est le "vrai" vernis du Japon.

"Dans la mythologie chinoise, la paternité de cette découverte est attribuée à Shun, le dernier des sept sages descendants de Huang Di (l'Empereur jaune), qui aurait régné de 2255 à 2205 avant J.-C. (...) L'utilisation de la laque est mentionnée dans le Han Fei zi (Le Livre du maître Han Fei) et le Yu Gong (Le Tribut de Yu) complété pendant la période des royaumes combattants (475-221 avant J.-C.). Sima Qian (145-86 avant J.-C.), le plus grand historien chinois, dans le Shin Ji (Mémoires d'un historien) écrit que le philosophe Zhung Zhou avait été fonctionnaire impérial d'une plantation de laques. Outre qu'il s'agissait d'un monopole d'état, la culture de ces arbres constituait une véritable affaire. Sima Qian écrit encore dans la même oeuvre : "Dans les états de Chen et Xia, celui qui possède mille "mu" (un "mu" = 1/15e d'ha) en laques possède la même richesse qu'un marquis entretenu par mille familles" Un proverbe chinois affirme "Aucun désir ne pourra jamais faire souffrir, durant sa vie, quiconque possède mille laques"." [Fazzioli, E. & Fazzioli, E., 1990. Extraits du Ben Cao impérial (Ben Cao pin hui jing yao), 1505. (trad. de l'italien par Bernard Leblond avec la collaboration de Toni Meconi), La Maison Rustique, Paris, pp. 12-15].

En chinois l'idéogramme (Xia Zhou qan qi) est composé du radical qui désigne l'eau (le signe phonétique "qi" en donne la prononciation) d'où le concept de liquide (qui s'écoule des branches et du tronc). Le traité fait état de nombreuses indications médicinales (notamment comme cicatrisant), mais le médicament ne devait pas être facile à accepter puisqu'il insiste sur l'importance de convaincre le patient de son efficacité et de sa bonne tolérance par l'organisme.

"Le vernis, lorsqu'il coule, exhale des vapeurs malignes, dont les ouvriers ne se garantissent qu'en usant de préservatifs et de beaucoup de précautions. Le marchand qui les emploie est obligé de tenir toujours chez lui un grand vase rempli d'huile de rabette, dans laquelle on a fait bouillir une certaine quantité de ces filaments charnus qui se trouvent mêlés dans la graisse de porc, et qui ne fondent point avec le saindoux. Lorsque les ouvriers vont adapter les coquilles aux arbres, ils emportent avec eux un peu de cette huile, dont ils se frottent le visage et les mains; ce qu'ils pratiquent avec plus d'exactitude encore quand ils vont recueillir, le matin, le vernis qui a découlé pendant la nuit. Après le repas, ils se lavent le corps d'une eau chaude, dans laquelle on a fait bouillir des écorces de châtaignes et de bois de sapin, du salpêtre cristallisé et quelques autres drogues. Lorsqu'ils sont occupés autour des arbres, ils s'enveloppent la tête d'un petit sac de toile, auquel on a pratiqué deux trous, et se couvrent le devant du corps d'une espèce de tablier fait de peau de daim passée, qu'ils suspendent au cou par des cordons et qu'ils assujettissent avec une ceinture. Ils chaussent des bottines, et portent aux bras des gants faits de la même peau. Les plus funestes effets puniraient bientôt l'ouvrier téméraire qui oserait travailler à la récolte du vernis sans user de ces précautions. Le mal se déclare par des dartres qui deviennent d'un rouge très vif, et s'étendent en fort peu de temps : bientôt le corps s'enfle avec violence, la peau se déchire et se couvre d'une lèpre universelle. Le malade ne résisterait que peu de jours aux douleurs aiguës qu'il éprouve, s'il ne trouvait un prompt remède dans les préservatifs mêmes dont on se sert contre les vapeurs et les émanations malignes du Vernis." (Traduction de Bretschneider par Roi (1955), De la difficulté de la récolte de la résine de Rhus verniciflua).

Usages

Références

Liens