Terminalia tetrandra (PROTA)

Ressources végétales de l'Afrique tropicale Introduction

Liste des espèces

Importance générale
Répartition en Afrique
Répartition mondiale
Médicinal
Bois d'œuvre
Ornemental
Statut de conservation

Terminalia tetrandra (P.Danguy ex Lecomte) Capuron

Protologue: Bull. Mus. natl. Hist. nat., sér. 3, bot. 11: 97 (1973).

Famille: Combretaceae

Terminaliopsis tetrandrus Danguy (1923).

Terminalia tetrandra est endémique de l’est de Madagascar, se rencontrant de Sambava jusqu’au sud.

Le bois, connu sous le nom de “tafanala”, est employé pour les menuiseries, les meubles et les manches d’outils. Il convient pour la construction légère, la parqueterie, les boiseries intérieures, la construction navale, la charronnerie, les instruments de musique, la caisserie, les jouets et les articles de fantaisie, les cuves, le tournage, le placage, le contreplaqué, les panneaux de fibres et de particules.

L’écorce est utilisée en médecine traditionnelle ; elle se prend pour traiter la salivation excessive, et employée en lavage contre les furoncles et les ulcères. Elle permet également de produire des boissons alcoolisées au goût amer. L’arbre est parfois planté comme arbre ornemental.

Le bois de cœur est brun pâle rosé avec d’inégales marques jaunâtres. Il se distingue nettement de l’aubier jaunâtre, de 5–7 cm d’épaisseur. Le fil est légèrement ondé, parfois contrefil, le grain est moyennement grossier.

C’est un bois moyennement lourd, avec une densité de 560–690(–750) kg/m³ à 12% d’humidité. Il sèche bien à l’air, avec peu d’altération. Les taux de retrait sont modérés, de l’état vert à anhydre, ils sont de 3,1–4,8% dans le sens radial et de 6,9–9,3% dans le sens tangentiel. Une planche de 2,5 cm d’épaisseur met 2–3 mois pour sécher à l’air jusqu’à 30% de teneur en humidité.

A 12% d’humidité, le module de rupture est de 118–148 N/mm², le module d’élasticité de 8820–12 300 N/mm², la compression axiale de 50–68 N/mm², le cisaillement de 6–8 N/mm², le fendage de 14,5–17,5 N/mm et la dureté de flanc Chalais-Meudon de 3,1–5,1.

C’est un bois facile à scier et à travailler tant à la main qu’à la machine, qui n’émousse que modérément les lames de coupe. Il se finit bien, mais l’emploi d’un enduit bouche-pores s’impose si l’on souhaite obtenir un joli poli. Il se comporte bien lors du clouage et du vissage, et assez bien lors du collage. Le bois n’est pas durable car sujet aux infections fongiques, aux attaques de termites et de Lyctus. Il est difficile à traiter avec des produits de préservation. Les échardes peuvent provoquer une inflammation de la peau.

Le bois de Terminalia tetrandra ressemble à celui de Terminalia superba Engl. & Diels originaire d’Afrique continentale, qui est parfois planté à Madagascar.

Arbre de taille moyenne à assez grande, caducifolié, atteignant 35 m de haut ; fût dépourvu de branches sur 12 m de haut, généralement rectiligne, jusqu’à 100(–120) cm de diamètre ; écorce interne jaune ; cime étagée, à branches verticillées, étalée ; rameaux fins, très jeunes ramilles à poils fins. Feuilles disposées en spirale, groupées à l’extrémité des rameaux, simples ; stipules absentes ; pétiole de 2,5 cm de long, mince ; limbe obovale à elliptique-obovale, jusqu’à 10 cm × 4 cm, longuement cunéiforme à la base, arrondi à courtement acuminé à l’apex, à bords finement dentés, coriace, glabre, pennatinervé à 7–12 paires de nervures latérales indistinctes. Inflorescence : épi axillaire de 4–10 cm de long, mince ; pédoncule de 2–5 cm de long. Fleurs bisexuées ou mâles, régulières, 4–5-mères, atteignant 5 mm de long, jaunâtres ; réceptacle fusiforme ; sépales triangulaires ; pétales absents ; étamines 4–5, libres, longuement exsertes ; disque annulaire, densément poilu ; ovaire infère, 1-loculaire, style épais, étroitement conique. Fruit : drupe ellipsoïde d’environ 2 cm × 1 cm, légèrement quadrangulaire ou pentagonale, lisse et glabre, verdâtre, couronnée par les vestiges des sépales et du disque, indéhiscente, renfermant 1 seule graine.

Le genre Terminalia est pantropical et comprend quelque 200 espèces, dont une trentaine est spontanée dans les régions tropicales du continent africain et près de 35 à Madagascar. Terminalia tetrandra, qui diffère des autres Terminalia spp. en comptant seulement 4–5 étamines sur un seul verticille (contre 8–10 sur 2 verticilles), a donc été placé dans un genre séparé (Terminaliopsis). Cependant, comme cette différence ne s’accompagne pas d’autres caractéristiques, elle est jugée insuffisante pour constituer un genre à part.

• Cernes de croissance : (1 : limites de cernes distinctes) ; (2 : limites de cernes indistinctes ou absentes).
• Vaisseaux : 5 : bois à pores disséminés ; (12 : contour des vaisseaux isolés anguleux) ; 13 : perforations simples ; 22 : ponctuations intervasculaires en quinconce ; 23 : ponctuations alternes (en quinconce) de forme polygonale ; 26 : ponctuations intervasculaires moyennes (7–10 mm) ; 27 : ponctuations intervasculaires grandes (≥ 10 mm) ; 29 : ponctuations ornées ; 30 : ponctuations radiovasculaires avec des aréoles distinctes ; semblables aux ponctuations intervasculaires en forme et en taille dans toute la cellule du rayon ; 42 : diamètre tangentiel moyen du lumen des vaisseaux 100–200 mm ; 47 : 5–20 vaisseaux par millimètre carré.
• Trachéides et fibres : 61 : fibres avec des ponctuations simples ou finement (étroitement) aréolées ; 66 : présence de fibres non cloisonnées ; 69 : fibres à parois fines à épaisses.
• Parenchyme axial : 80 : parenchyme axial circumvasculaire étiré ; 81 : parenchyme axial en losange ; 83 : parenchyme axial anastomosé ; (89 : parenchyme axial en bandes marginales ou semblant marginales) ; 92 : quatre (3–4) cellules par file verticale ; 93 : huit (5–8) cellules par file verticale ; 94 : plus de huit cellules par file verticale.
• Rayons : 97 : rayons 1–3-sériés (larges de 1–3 cellules) ; 104 : rayons composés uniquement de cellules couchées ; 106 : rayons composés de cellules couchées avec une rangée terminale de cellules dressées et/ou carrées ; 115 : 4–12 rayons par mm ; 116 : ≥ 12 rayons par mm.

(E. Uetimane, H. Beeckman, P. Détienne & P.E. Gasson)

L’arbre est à croissance sympodiale, c’est-à-dire que de nouvelles pousses latérales se développent sur les bourgeons à l’aisselle des feuilles. Ces pousses croissent rapidement et consistent de manière assez caractéristique d’une partie inférieure longue, mince, dépourvue de feuilles, et d’une partie apicale courte pourvue de touffes de feuilles. Ce modèle de croissance donne une cime où les branches se déploient par étages successifs, mais les arbres âgés peuvent perdre la structure étagée de la cime. Terminalia tetrandra fleurit essentiellement de décembre à janvier. Dans la partie inférieure de l’inflorescence, on trouve d’habitude des fleurs bisexuées, et des fleurs mâles dans la partie apicale.

Terminalia tetrandra se rencontre dans la forêt sempervirente très humide, du niveau de la mer jusqu’à 1100 m d’altitude. Il semble peu commun.

Les grumes fraîchement abattues doivent être débardées rapidement, ou bien écorcées et traitées avec des fongicides et des insecticides, afin d’éviter les attaques de champignons et d’insectes foreurs.

Bien que Terminalia tetrandra soit largement réparti à l’est de Madagascar, il est assez peu commun et limité à un milieu menacé composé de forêt sempervirente humide et dense. Il pourrait facilement être menacé par l’érosion génétique car son bois fait l’objet d’une exploitation sélective.

On sait peu de choses sur Terminalia tetrandra, notamment en ce qui concerne ses préférences écologiques, ses taux de croissance et sa régénération. Les recherches se justifient en raison de l’existence de plantations d’autres Terminalia spp. qui ont fait leurs preuves, comme Terminalia superba. Il n’est pas impossible que Terminalia tetrandra soit un candidat sérieux pour la mise en place de plantations d’essences à bois d’œuvre à Madagascar.

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