Strychnos longicaudata (PROTA)
Introduction |
- Protologue: Bot. Jahrb. Syst. 17: 570 (1893).
- Famille: Loganiaceae
- Nombre de chromosomes: 2n = 44
Origine et répartition géographique
Strychnos longicaudata se rencontre de la Côte d’Ivoire à la Centrafrique et à la R.D. du Congo.
Usages
En Côte d’Ivoire, des parties végétales non précisées de Strychnos longicaudata sont utilisées pour traiter les douleurs à la poitrine ; au Cameroun, elles servent à traiter le paludisme. Les Akas de Centrafrique absorbent du vin de palme contenant une macération d’écorce de rameau comme aphrodisiaque. En Centrafrique, Strychnos longicaudata est utilisé comme ingrédient de poison de flèche.
En R.D. du Congo, les Andiris et les Téturis emploient le bois pour fabriquer des traits de flèches, des manches de machette et autres petits outils.
Propriétés
Des essais préliminaires sur des rameaux feuillés provenant de Côte d’Ivoire et de feuilles et graines provenant du Cameroun ont montré la présence d’alcaloïdes indoliques monomères de la classe de la strychnine, l’icajine et la vomicine. L’écorce de racine contient un dimère tertiaire, la longicaudatine et son isomère, le bisnor-C-alcaloïde H.
La fraction au chloroforme de l’extrait d’écorce a montré de faibles effets myorelaxants chez les souris. Bien que l’icajine n’ait pas d’activité antiplasmodique intrinsèque, cela ne l’a pas empêchée d’inverser la résistance à la chloroquine lors d’essais in vitro, et elle s’est avérée synergique avec la méfloquine. Dans un essai in vivo, la longicaudatine, isolée de Strychnos trinervis (Vell.) Mart., a montré des effets antispasmodiques sur les contractions d’iléon de cobaye et d’utérus de rate induites artificiellement.
Description
Arbuste grimpant ou liane atteignant 60 m de long, grimpant avec des vrilles solitaires ; tige atteignant 15 cm de diamètre ; rameaux vert moyen à foncé, glabres ou moins souvent à poils courts. Feuilles opposées, simples et entières ; stipules absentes ; pétiole de 2–7 mm de long, à poils courts ou glabre ; limbe elliptique, étroitement elliptique à ovale, de 5,5–14 (–17,5) cm × 2–6(–8) cm, base cunéiforme à arrondie, apex acuminé, glabre ou avec quelques poils bruns et raides sur le dessous, à 3 nervures partant de la base. Inflorescence : thyrse axillaire ou parfois terminal, solitaire, plus ou moins congestionné, atteignant 4 cm de long, à nombreuses fleurs. Fleurs bisexuées, régulières, 5-mères ; sépales fusionnés à la base, orbiculaires à largement obovales, atteignant 1,5 mm de long ; tube de la corolle cylindrique, atteignant 2,5 mm de long, lobes triangulaires, de 1,5–2 mm de long, aigus, presque érigés, épais, glabres ou parfois légèrement poilus à l’extérieur, blanc verdâtre, blancs, ou extérieur vert pâle et intérieur blanc ; étamines insérées à peu près au milieu du tube de la corolle, incluses ; ovaire supère, globuleux, jusqu’à environ 1 mm de long, glabre, 2-loculaire, style atteignant 1,5 mm de long, stigmate capité. Fruit : baie ellipsoïde de 14–17 mm de diamètre, paroi mince, molle, lisse, orange ou jaune-vert, à 1 graine. Graines ellipsoïdes à presque ovoïdes, aplaties, de 11–15 mm × 8–12 mm × 3–5 mm, à poils très courts.
Autres données botaniques
Le genre Strychnos comprend environ 200 espèces : environ 60 en Asie, 65 en Amérique et 75 en Afrique. Strychnos longicaudata appartient à la section Penicillatae.
Strychnos tchibangensis
Strychnos tchibangensis Pellegr. est présent au Cameroun, en Centrafrique, au Gabon et en R.D. du Congo et appartient également à la section Penicillatae. En Centrafrique, la décoction d’écorce se prend comme vermifuge ; l’écorce en poudre s’emploie pour la cicatrisation des plaies.
Ecologie
Strychnos longicaudata est présent dans les localités humides et au bord des rivières dans les forêts pluviales, y compris les forêts secondaires, depuis le niveau de la mer jusqu’à 700 m d’altitude.
Ressources génétiques
Strychnos longicaudata est relativement répandu et ne semble pas menacé d’érosion génétique.
Perspectives
Strychnos longicaudata est voué à ne garder qu’un usage seulement limité. Les alcaloïdes identifiés à ce jour sont plus abondants chez d’autres espèces de Strychnos.
Références principales
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Autres références
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Auteur(s)
- A. de Ruijter, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands
Citation correcte de cet article
de Ruijter, A., 2008. Strychnos longicaudata Gilg. In: Schmelzer, G.H. & Gurib-Fakim, A. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands. Consulté le 28 septembre 2023.
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