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Momordica balsamina (PROTA)

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Les feuilles et les jeunes fruits de ''Momordica balsamina'' sont cuits et consommés comme légume au Cameroun, au Soudan et en Afrique australe. On signale un peu partout que les jeunes fruits amers sont comestibles, alors que les fruits mûrs causent des vomissements et de la diarrhée, et qu’ils peuvent être toxiques. La pulpe rouge vif du fruit est consommée en Namibie.
 
Les feuilles et les tiges servent de fourrage pour les chameaux. Au Sénégal, les ânes, le bétail, les moutons et les chèvres s’en nourrissent mais les chevaux l’évitent. Dans le Queensland, en Australie, on a donné des feuilles et des fleurs à manger aux moutons sans que cela ait causé des problèmes. Les feuilles sont utilisées pour nettoyer des objets en métal et pour laver le corps et les mains. Elles forment une solution légèrement savonneuse dans l’eau. Les usages médicinaux de ''Momordica balsamina'' sont répandus et diversifiés. Il est couramment utilisé comme vermifuge (fruits, graines et feuilles), contre la fièvre et les saignements excessifs de l’utérus (feuilles), et pour traiter la syphilis, le rhumatisme, l’hépatite et les affections de la peau. Il est aussi utilisé comme abortif, aphrodisiaque et galactogène, ainsi que pour soigner le diabète. La plante entière, associée au ''Strophanthus'', est utilisée pour la préparation d’un poison de flèche dans certaines parties du Nigeria. Les fruits mûrs peuvent être à l’origine de décès de chiens et de porcs.
La composition des feuilles par 100 g est de : eau 89,4 g, protéines 3,0 g, lipides 0,1 g, glucides 3,6 g, fibres 0,9 g, Ca 340 mg, Mg 87,1 mg, P 27,7 mg, Fe 12,7 mg, Zn 0,9 mg, thiamine 0,01 mg, riboflavine 0,09 mg, niacine 0,7 mg, acide ascorbique 0,4 mg.
 
La composition des fruits par 100 g est de : eau 89,4 g, protéines 2,0 g, lipides 0,1 g, glucides 5,1 g, fibres 1,8 g, Ca 35,9 mg, Mg 41,2 mg, P 35,8 mg, Fe 2,6 mg, Zn 1,0 mg, thiamine 0,04 mg, riboflavine 0,06 mg, acide ascorbique 0,5 mg (Arnold, T.H., Normal, M.J. & Wehmeyer, A.S., 1985).
 
L’amertume de toutes les parties de ''Momordica balsamina'' peut être provoquée par les cucurbitacines, comme pour beaucoup d’autres ''Cucurbitaceae'', mais peut également être due aux saponines. Une protéine inactivatrice de ribosomes, la momordine II, a été isolée, ainsi que l’ester d’acide caféique, l’acide rosmarinique, qui représente un intérêt pharmaceutique à cause de ses propriétés anti-inflammatoires, antivirales, antibactériennes et antioxydantes.
Plante herbacée annuelle ou vivace à vie courte, monoïque, rampante ou grimpante à vrilles simples ; tige atteignant 1,5 m de long, anguleuse. Feuilles alternes, simples ; stipules absentes ; pétiole de 0,5–6 cm de long, pubescent ; limbe largement ovale à orbiculaire, de 1–9 cm × 1–12 cm, profondément 5–7-palmatilobé, lobes 3–5-lobulés. Fleurs solitaires, unisexuées, régulières, 5-mères ; fleurs mâles à pédicelle de 1,5–10 cm de long, réceptacle de 2–4,5 mm de long, sépales de 0,5–1 cm de long, pétales de 1–2 cm de long, jaune pâle, crème ou blancs, et 3 étamines libres ; fleurs femelles à pédicelle atteignant 0,5 cm de long, réceptacle de 0,5–1 mm de long, sépales étroits, atteignant 0,5 cm de long, pétales de 0,5–1,5 cm de long, et ovaire infère, 1-loculaire. Fruit : baie ovoïde-ellipsoïde de 2,5–4,5 cm de long, tuberculée, orange vif ou rouge, déhiscente à 3 valves, exposant les nombreuses graines enveloppées dans la pulpe rouge. Graine ovale, comprimée, de 9–12 mm de long.
 
''Momordica'' comprend environ 40 espèces, dont la majorité sont africaines. Lorsque ''Momordica balsamina'' et ''Momordica charantia'' L. sont présents tous les deux, la population locale ne les différencie pas nettement. De nombreux noms vernaculaires peuvent donc s’appliquer aux deux espèces.
* Arnold, T.H., Wells, M.J. & Wehmeyer, A.S., 1985. Khoisan food plants: taxa with potential for future economic exploitation. In: Wickens, G.E., Goodin, J.R. & Field, D.V. (Editors). Plants for arid lands. Proceedings of the Kew international conference on economic plants for arid lands. Allen & Unwin, London, United Kingdom. pp. 69–86.
 
* Burkill, H.M., 1985. The useful plants of West Tropical Africa. 2nd Edition. Volume 1, Families A–D. Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, United Kingdom. 960 pp.
 
* Jeffrey, C., 1978. Cucurbitaceae. In: Launert, E. (Editor). Flora Zambesiaca. Volume 4. Flora Zambesiaca Managing Committee, London, United Kingdom. pp. 414–499.
 
* Jeffrey, C., 1980. A review of the Cucurbitaceae. Botanical Journal of the Linnean Society 81: 233–247.
 
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* C.H. Bosch
 
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